Quelle journée, mes amis ! J'encourage tout le monde à travailler plus et encore plus et toujours plus. Je me sens de plus en plus proche des arguments imparables de nos élites au pouvoir. Vraiment.
Hier soir, je suis donc allé voir "Le Ruban Blanc", le dernier film de Michael Haneke. Je vous conseille d'aller le voir si
- vous aimez le cinéma
- vous aimez la belle photographie
- vous aimez l'imaginaire de Michael Haneke
Par contre, si
- vous aimez le cinéma de merde
- vous vous foutez pas mal de la qualité de l'image
- vous n'aimez que les films d'action avec des bagnoles qui explosent et des filles aux gros seins
vous pouvez vous dispenser d'aller le voir.
Et qu'est-ce qu'il raconte, ce film ? Et bien ma foi, ce n'est pas très difficile à expliquer. Nous sommes juste avant le début de la première guerre mondiale, dans un petit village d'Allemagne. Dans ce village, il y a des gens. Un médecin veuf et père de deux enfants, une fille et un garçon ; un baron marié à une baronne qui ont des enfants aussi ; une famille de paysan ; un pasteur marié et père ; le régisseur du domaine du baron et sa famille ; une sage-femme mère d'un enfant handicapé ; un instituteur...
Dans ce petit village de la campagne allemande du début du vingtième siècle, la vie va comme elle va partout ailleurs en apparence, guidée par les saisons et les travaux des champs. Tout semble bien calme jusqu'au moment où le médecin qui était en train de dresser un cheval est victime d'un accident. Quelqu'un a tendu un câble entre deux arbres sur son chemin. Le cheval meurt, le médecin a la clavicule cassée et il part à l'hôpital. La sage-femme, assistante et amante du médecin par ailleurs, s'occupe de la maison et des enfants pendant ce temps.
C'est là le premier incident du film. Plusieurs autres suivent. La femme d'un paysan meurt suite à un accident dans une ancienne scierie. Son fils veut se venger du baron, le baron congédie le paysan qui se retrouve sans emploi et finit par se pendre. Le jeune fils du baron est retrouvé plus tard dans les bois. On l'a battu violemment, on ne sait pas qui sont les coupables. Partout dans le village, les crimes et les accidents étranges se multiplient. Personne ne semble à l'abri hormis peut-être l'instituteur, épris de la jeune femme (elle a 17 ans) chargée de s'occuper des plus jeunes enfants du baron. Elle est renvoyée à la suite de l'accident du fils du baron, l'instituteur la demande en mariage à ses parents. L'instituteur est le personnage central du film. C'est lui le narrateur. Il mène l'enquête. Pour lui, cette série d'accidents est à comprendre comme une suite de punitions. Il suspecte un temps les enfants du pasteur mais quelques points obscurs de l'histoire tendent à faire penser qu'ils ne peuvent pas être responsables de tout. Le mystère reste entier à la fin du film.
C'est là l'une des forces du film selon moi. Rien n'est expliqué, rien n'est clair, tout se mélange. Ce sont plusieurs histoires qui se mêlent et qui arrivent à rejoindre la grande histoire avec l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand et la déclaration de guerre. Michael Haneke crée une œuvre magistrale en jouant avec génie sur le contraste entre l'esthétique du film tourné en noir et blanc et l'horreur de ces vies, et l'horreur qui va arriver, bien pire encore. C'est une satire violente de l'Allemagne protestante. Le pasteur du village n'est pas épargné, lui qui ferme les yeux sur la cruauté de sa propre fille. Le médecin apparaît comme un monstre. Le baron campe un seigneur qui a droit de vie ou de mort sur ses sujets. Rien n'est épargné au spectateur qui doit ressortir de la projection avec un sentiment de malaise qui, à mon avis, ne s'efface pas rapidement. Les questions restent. Qui a fait ceci ? Qui a fait cela ? On ne sait pas. C'est à chacun de mener sa propre enquête d'après ce qu'il a vu et entendu. L'instituteur lui-même avoue avoir abandonné l'idée de comprendre et n'être jamais revenu au village après la guerre.
Mais pour en venir à la journée d'aujourd'hui, j'étais au boulot à 8h30. Vers 9h30, après que nous avions réceptionné les cartes à imprimer qui arrivaient directement de chez l'imprimeur de Barcelone, nous avons, mon collègue et moi commencé à imprimer. Au bout de quelques centaines de cartes, une première presse numérique a cessé de fonctionner. Une petite pièce en plastique a cassé. Je continue sur une autre qui, assez rapidement, tombe en panne elle aussi. Pas de raison de paniquer pour autant. Il reste quatre presses numériques que nous nous partageons. J'avais commencé une grosse commande de 2500 cartes, j'ai mis un point d'honneur à la terminer et à "passer" toutes celles qui étaient à imprimer sur la même référence de carte. Lundi, il faudra bien tenter de réparer les deux machines en panne. Il y en a une autre qui est en panne, aussi, mais là, bon, c'est en attente d'une carte électronique, m'a-t-on dit.
Pour finir, un truc amusant que je viens d'entendre sur France Inter. Une personne de la SNCF, je crois, a déclaré, en parlant des nouvelles voitures qui doivent venir remplacer les anciennes en service en région parisienne qu'elles étaient "extra capacitives". Fallait oser.