janvier 2014 (34)

vendredi 31 janvier 2014

C'est bien brouillon (tout ça)

Habituellement, en matière de dessin, j'ai une méthode de travail plutôt "roquènerole". Je travaille sans filet. Je prends une feuille de papier et un semblant de début d'ébauche d'idée et je pars à l'aventure, armé d'un crayon et d'une gomme. Une fois que le dessin me semble correct, j'encre. Aujourd'hui, j'ai eu une idée de dessin et j'ai préféré en passer par l'étape des brouillons, des recherches.

La méthode de travail habituelle a ses bons et mauvais côtés. Au rang des bons côtés, on peut noter l'économie de papier et le gain de temps. Pour ce qui concerne les mauvais côtés, on remarque un certain manque de réflexion, une construction souvent bancale, une trop forte dose d'improvisation.
Par exemple, je commence un dessin sur une feuille de papier A4 avec un petit bout d'idée. Une idée en amenant une autre, je veux ajouter tel ou tel élément et là, je ne le peux pas parce qu'il n'y a pas la place sur la feuille. Ça semble bien ballot mais c'est un problème auquel je suis assez souvent confronté. Admettons que je veuille dessiner une moto comme ceci ou comme cela. J'ai une idée de moto amusante. Bien. Je dessine les roues, un début de cadre ou une esquisse de moteur. Et là, je me dis que je pourrais mettre l'un de mes motards à l'air particulièrement éveillé. Sauf que ça ne rentre pas. Ou alors, un motard sans tête. Mais un motard sans tête, c'est comme s'il n'avait pas de queue non plus, vous voyez ? Un motard sans tête, c'est comme un canard décapité qui court dans tous les sens et qui fait tant rire les spectateurs de ce beau spectacle[1].
Et alors, parfois, je me dis qu'il faut que j'en passe par la laborieuse étape du brouillon. Je le fais rarement parce que je n'aime pas le labeur. Aujourd'hui, j'ai eu une idée amusante de dessin à faire avec la Peste. Rapidement, j'ai compris que ça n'allait pas pouvoir être un dessin que j'allais pouvoir jeter sur le papier sans y réfléchir à deux fois. J'avais l'idée globale mais il était impérieusement nécessaire de faire des brouillons pour pouvoir trouver où tout mettre en place, pour que ça puisse fonctionner, pour que ça soit compréhensible.
Avant de me résoudre à faire des brouillons, vous pensez bien, j'ai essayé de faire sans. Ça a été un échec cuisant. En moins de dix minutes, j'ai compris que la tâche était vouée à cet échec. Non. Il fallait se poser et réfléchir à tête reposée[2].
Une feuille de papier, un crayon, une gomme et c'est parti. Le premier brouillon m'a permis de concevoir quelques bricoles mais ça ne marchait pas vraiment.

Brouillon premier
Une autre feuille de papier et je m'y remets. J'arrive à régler quelques problèmes et je commence à trouver un début de mise en place des éléments mais ce n'est pas encore tout à fait ça.
Je me tourneboule les méninges à la recherche d'idées que je pourrais ajouter à celle de départ pour parfaire mon œuvre incomparable[3]. Pour que le dessin puisse fonctionner, il faut qu'il puisse être lisible et compréhensible au terme d'un minimum d'efforts de la part du lecteur. J'ai envie que l'on soit obligé de promener son regard dans le dessin pour le comprendre. J'ai envie que ce soit un jeu au terme duquel naîtra un sourire de contentement.

Brouillon deuxième
J'attrape une troisième feuille de papier et je me remets au travail. Ça avance. Je tiens compte des recherches précédentes, j'ajoute, j'imagine de nouveaux trucs. J'ai le cerveau en ébullition. Je bois un grand bol de café et me roule un nouveau clope. Je suis un artiste créateur en plein acte de création. Je suis la preuve vivante de la supériorité intellectuelle de l'homme sur le lombric dans la mesure où ce dernier est bien incapable de boire du café en fumant une cigarette et en noircissant une feuille de papier[4]. Je sue à grosses gouttes et je dois fixer une large éponge sur le front pour que ces gouttes ne viennent pas s'écraser à la surface du papier et le détremper irrémédiablement. C'est un vrai sacerdoce et j'ai conscience d'agir gratuitement pour la beauté du geste et pour mon fidèle public chaque jour plus important qui mérite le meilleur et mieux encore parce que je l'aime et qu'il m'aide à vivre et sans qui je ne serais rien ou, du moins, quelque chose de tellement insignifiant que je pourrais dès lors regretter de ne pas être un lombric.

Brouillon troisième
Et là, je ne sais pas ce qu'il se passe. Je décide d'arrêter et d'aller faire quelques photos d'un site que j'ai remarqué depuis plusieurs années sans jamais prendre le temps d'aller le photographier. Parce qu'il ne pleut plus et malgré le fait que le soleil ne brille pas non plus[5], je prends la voiture et je vais faire ces photographies.
Du coup, j'ai abandonné l'idée de dessin et je me demande maintenant si ça vaut vraiment la peine que je le continue.

Notes

[1] Moi, je n'ai jamais assisté à cela mais on m'a raconté et j'ai entendu dire.

[2] comme Robespierre ou le canard dont je parlais plus avant.

[3] Sans qu'il soit ici question de notion qualitative.

[4] Si vous avez la preuve du contraire, je publierai un rectificatif.

[5] Sauf par son absence.

jeudi 30 janvier 2014

Cavanna est mort

Il y a quelque jours de cela, j'apprenais que François Cavanna était hospitalisé pour fracture d'un fémur. Il est mort à l'hôpital des suites de l'opération et pour cause de problèmes respiratoires. Il aurait eu 91 ans le mois prochain.

Cavanna, j'ai commencé à le lire dans Hara-Kiri, journal qu'il avait fondé avec le professeur Choron, Georges Bernier, en 1960. A la fin des années 70, je découvre "les Ritals", premier livre de son autobiographie dans lequel il raconte son enfance à Nogent-sur-Marne, fils unique d'une mère nivernaise et d'un père italien. Ce livre a été une vraie révélation pour moi pour son style et la connivence que Cavanna parvenait à créer avec le lecteur, avec moi.
Bien entendu, j'ai lu les suites de cette autobiographie, j'ai dévoré celui qui raconte la genèse de Hara-Kiri tout particulièrement. A l'époque, j'estimais qu'il n'y avait jamais rien eu de mieux en matière de presse écrite. Aujourd'hui, je continue à penser que cette aventure a été quelque chose de très important pour la société française.
Pendant des années, Cavanna a été, pour moi, le meilleur des écrivains français vivants. Il y avait ce style enflammé, ce ton direct, précis, débarrassé du jargonnage littéraire, des effets de manche, du désir de "faire beau". S'il fallait mettre un "gros mot", Cavanna le mettait. Mais attention ! Cavanna était aussi un amoureux des mots et de la langue française. J'ai lu pratiquement tout ce qu'avait écrit Cavanna jusqu'au début des années 90 où je me suis un peu éloigné de lui. L'amour était cassé. Il y a eu la brouille entre lui et Chroron au sujet de la propriété des titres "Hara-Kiri" et "Charlie Hebdo". Moi, je ne pouvais pas choisir entre l'un et l'autre.
Il y a eu la résurrection de Charlie Hebdo avec Philippe Val et Cavanna tenait sa chronique. J'ai acheté cet hebdomadaire durant plusieurs années. Je lisais Cavanna. J'étais de moins en moins d'accord avec lui. J'ai arrêté d'acheter ce journal à la suite de l'affaire Patrick Font et de l'attitude de Philippe Val à ce sujet. Cavanna, je ne le lisais plus.
J'ai arrêté de m'intéresser à Cavanna sans me défaire de mon affection à son égard. Une certaine forme de tendresse pour ce bonhomme à la moustache fournie et au regard perçant. Voilà quelques années, il écrivait un livre dans lequel il expliquait son combat contre la maladie de Parkinson. Je ne l'ai pas lu. Je ne sais pas si je le lirai un jour. Je pense ne pas en avoir vraiment envie. Et puis, j'apprends que Denis Robert envisage de réaliser un film sur François Cavanna. Il lance une souscription sur Internet et j'apporte mon écot. Aux dernières nouvelles, le film serait en préparation. Maintenant, que va-t-il se passer alors que le personnage principal est mort ? On verra.
Cavanna était un personnage. Sous ses dehors anarchistes et sympathiques se cachait un bonhomme qui avait une opinion nette de lui et du monde dans lequel il évoluait. Sans être prétentieux plus que de raison, il connaissait son talent et on ne peut pas dire qu'il était modeste. Il voulait se croire immortel et pensait (apparemment sérieusement) que la science permettrait un jour de faire disparaître la mort et de nous rendre immortels. Possible qu'il se raccrochait à cette idée par peur de la mort. Il avait raison.

Le même dessin qu'hier

Motocyclette à turbocompresseur

mercredi 29 janvier 2014

Motocyclette à turbocompresseur

Coup de turbo
Il est trop tôt pour dire si ce dessin sera encré. J'hésite beaucoup.

mardi 28 janvier 2014

Puits de Bontemps à Brouchaud

Pour le voir cracher ses mètres cubes d'eau à plein torrent, il faut qu'il y ait eu une période de fortes pluies continues. Depuis quelques jours, c'est le cas sur le Périgord où il pleut comme vache qui pisse. Profitant d'une courte éclaircie bien rapidement balayée par les nuages lourds des fruits d'une averse promise, je suis allé faire une photo de cette curiosité géologique.

Ce n'est pas un lieu touristique où l'on s'arrête longtemps. Le cadre n'est pas particulièrement enchanteur, perdu en contrebas de deux routes départementales dans un paysage quelconque de minces arbres courts sur pattes et de broussailles désolées. C'est un lieu touristique d'autant moins couru qu'il n'est pas visible à l'année. Il faut des conditions bien précises pour avoir la chance de voir le puits de Bontemps. De fortes pluies pendant plusieurs jours, notamment. Avant ces pluies, il faut déjà que les nappes phréatiques soient correctement emplies. Ce matin là, en allant voir ce qu'il en était avec mon appareil photo, j'avais confiance. Il aurait été très étonnant qu'il n'y ait pas eu suffisamment d'eau dans les sous-sols. J'ai déjà publié quelques photos de ce puits sur le blog mais vous ne vous en souviendrez sans doute pas.

Puits de Bontemps — Brouchaud

lundi 27 janvier 2014

Chat, c'est Ulysse

Ulysse

dimanche 26 janvier 2014

Le chat

chat

chat

samedi 25 janvier 2014

Escroqueries bien tranchées

On me l'avait présenté sur le ton de la théorie du complot. A la veille de l'anniversaire du début de la guerre de 14-18, un écrivain et son éditeur faisaient un coup marketing en publiant un roman qui avait la Grande Guerre comme toile de fond. Comme par hasard ! Et puis, j'ai entendu des critiques, j'ai écouté d'autres personnes. Et puis, j'ai lu "Au revoir là-haut" de Pierre Lemaitre, Goncourt 2013. J'ai aimé.

Je ne vais pas vous raconter le livre. Il est nettement préférable que vous fassiez l'effort de le trouver et de le lire. Tout de même, je peux vous expliquer que ce roman à la fois drôle et cruel se déroule en deux temps. Le premier a pour décor le front, les tranchées, la guerre, ses horreurs et sa bêtise, aux derniers jours de la guerre, en novembre 1918. Le second se situe dans les années d'après guerre, alors que les soldats sont démobilisés et que la société n'a rien prévu pour eux et que le pays peine à se reconstruire. Les personnages principaux sont présentés dès les premières pages. Nous avons deux soldats, Albert et Edouard, et un gradé à particule, le lieutenant d'Aulnay-Pradelle. Un beau salopard, celui-là.
Pour gagner du galon, le lieutenant n'hésite pas à commettre une vraie belle saloperie afin de se trouver une raison de lancer une offensive. Au cours de celle-ci, Albert se retrouve enterré vivant après l'explosion d'un obus et il est sauvé par Edouard qui n'en sortira pas indemne. Il y gagne une patte folle et le statut de "gueule cassée".
La guerre est terminée. Les Boches ont capitulé, l'armistice est signée. Albert et Edouard se retrouvent à vivre ensemble. Albert se sent redevable vis-à-vis de Edouard ; Edouard a besoin de Albert. Les temps sont durs pour ces deux démobilisés. Edouard va avoir l'idée d'une arnaque à grande échelle, une arnaque amorale. De son côté, Henri d'Aulnay-Pradelle a fait un beau mariage d'argent. Il a de l'ambition, le lieutenant devenu capitaine ! Il veut de l'argent et vite et à n'importe quel prix. Lui aussi va imaginer une arnaque. Tout aussi amorale. Elle est belle la France d'après-guerre !

Au revoir là-haut — Pierre Lemaitre
Sur fond de détresse, de misère, de tristesse et de désespoir, Pierre Lemaitre propose un roman plein d'humour noir. L'histoire a pour toile de fond cette grande guerre que l'on va commémorer cette année mais l'auteur ne procède pas spécialement à une dénonciation de cette guerre et de ses atrocités. C'est un roman humain qui s'attarde sur quelques personnages exceptionnellement bien croqués, presque à la limite de la caricature, parfois. Je n'ai pas de conseil à donner à Jacques Tardi[1] mais je serais lui, j'engagerais des pourparlers avec Pierre Lemaitre pour une adaptation en bande dessinée. De l'humour, il y en a et pas qu'un peu. De l'humour noir, je l'ai dit. De l'humour un peu cynique, aussi. Ce n'est définitivement pas un roman triste.
"Au revoir là-haut" est de ces romans que l'on ne peut pas lâcher lorsque l'on les a commencé. On veut savoir. On veut connaître la suite. On veut comprendre comment les personnages vont se sortir de la situation. On espère que ça va aller dans le sens que l'on souhaiterait. On veut que le personnage détestable parmi tous, d'Aulnay-Pradelle, paie cher la conséquence de ses saloperies, de son appât du gain, de son avidité, de son désir de réussite sociale. Qu'il crève ! Et puis non. Pierre Lemaitre a raison. Qu'il vive, plutôt ! C'est encore plus cruel.
Edouard, dans son personnage de gueule cassée accro aux opiacés, est sans doute un peu trop dans la caricature. C'est à la fois le personnage le plus important du roman et celui qui a le moins d'importance. C'est le pivot. C'est le lien entre Albert et d'Aulnay-Pradelle. C'est aussi le cerveau de l'affaire.
Albert, c'est le pleutre, le craintif, celui qui ne ferait rien si les événements ne l'obligeaient pas à agir. Ce n'est pas un héros. Il subit, il suit, il obéit. Et comme par hasard, c'est aussi celui qui tirera son épingle du jeu. Malgré lui et malgré tout. Sans Edouard, il serait mort à quelques jours de la fin de la guerre. Sans Edouard, il aurait eu une vie médiocre d'employé de bureau. Dans le meilleur des cas. Il va rencontrer l'amour. Il va lutter contre son manque de courage et il va s'en sortir. Et c'est très bien ainsi. Pierre Lemaitre nous indique clairement quel est le personnage détestable du roman mais il nous laisse libre de penser ce que l'on veut des autres personnages. Pour ma part, j'aime beaucoup Joseph Merlin[2].
Si ce n'est pas déjà fait, je vous conseille la lecture de ce roman. Lisez-le et conseillez-le à votre tour à d'autres personnes. Il mérite son succès, il mérite d'être lu. En plus, on y prend un réel plaisir.
"Au revoir là-haut" — Pierre Lemaitre - Albin Michel

Notes

[1] Qui a montré son intérêt pour la guerre de 14-18 à maintes reprises.

[2] qui est un personnage "à la Tardi", c'est certain.

vendredi 24 janvier 2014

128 ko et toutes ses dents

Aujourd'hui, le Macintosh souffle ses trente bougies.

Chose peu courante chez Apple, on a décidé de fêter cet anniversaire. On peut voir une vidéo, on peut aussi déclarer son premier Macintosh (Classic II pour moi) ou bien encore voir toutes les versions de Macintosh ayant existé avec de très belles photographies de ces machines exceptionnelles. Oui, je suis partisan.

Apple Macintosh 128 ko

jeudi 23 janvier 2014

Escroquerie caractérisée

— Dessine-moi une moto.
— Tu veux quoi comme moto ?
— Je sais pas. Comme tu veux. Une belle moto !
— Tu veux un moteur comment ?
— Sais pas. Comme tu aimes.
— Une moto de course ?
— Si tu veux. Je veux qu'elle soit rouge.
— Avec un pot d'échappement relevé ? Avec des gros disques de freins ?
— Sais pas.
— Tu sais que tu commences à m'emmerder. Là voilà ta moto.
— ...

Escroquerie caractérisée

mercredi 22 janvier 2014

La Peste, elle a trouvé un truc rigolo à faire avec le raisin

La Peste, elle a trouvé un truc rigolo à faire avec le raisin

mardi 21 janvier 2014

ÉDITH AURIALE / SOMME AIR

Le " billet d'expression du mardi " va devenir une série des dessins de B.Vélo refusés (mais j'ai vu que cela plaisait un peu chez les amateurs du blog qui nuit (très) grave).
Je raconte la genèse de ce dessin :
Moto Légende, une revue de motocyclettes anciennes, issue des éditions LVA, via son bi-mensuel La Vie de la Moto, sort en octobre 1990 son numéro 1, après avoir fait un hors-série peu de temps auparavant (Moto Légende est un magazine "cossu" format env. 21 X 29,7, avec des pages couleurs).
À ses tous débuts, Moto Légende avait :
— Page 3 : Édito, avec un dessin en N & B repris d'une publicité, ou d'un "visuel" motocycliste ( par exemple, pour le numéro 10, de janvier 1992, le dessin d'une BSA 650 signé Géo Ham).
— Page 4 et 5, le sommaire avec un dessin couleur courant sur les deux pages.
Du numéro 1 au numéro 6 : Denis Sire, dessinateur connu dans le milieu motocycliste et ailleurs, représentant une Scott "Flying Squirrel" des années 1930/1940).
Du numéro 7 au numéro 17 : dessin signé " O.H. " représentant une 500 Motobécane 1939 et un couple sur une 500 (?) Triumph.
Du numéro 18 au numéro 28 : dessin de Frank Margerin représentant une scène de rue dans les années 1930.
Puis, le Moto Légende n° 29 (octobre 1993) : abandon de ces 3 pages de dessins.

Dans le numéro 13, daté d'avril 1992, j'ai la surprise de voir 3 dessins d'un nommé Loiseau, accompagnant un article sur les Clubs d'anciennes motos. Connaissant l'oiseau (elle est très facile), je me dis : et pourquoi pas moi ?
En 1992, je n'avais peur de rien, ni du ridicule, et ai proposé le dessin que vous voyez.

Projet de dessin pour Moto Légende - B-Vélo
Évidemment : non accepté !
J'avais défendu mon dessin en parlant d'un roman de Barjavel : " Le voyageur imprudent "… Visages assez fermés de la part de la rédaction de Moto Légende devant mes arguments.
Mais j'avais pourtant tout étudié pour la technique de ce dessin :
l'espace pour l'ours" [1] et pour le texte du sommaire.

Projet de dessin pour Moto Légende - B-Vélo
Pour la pure technique : c'était un dessin à l'encre Écoline et à la peinture acrylique.
Le format était assez grand : environ 420 X 840 mm, ce qui permettait pas mal de détails. (on m'avait demandé ce que signifiait le motif sur la pierre que l'on voit en bas à droite, en dessous de l'elfe… J'ai expliqué que c'était une sculpture d'origine antique et du côté de l'Irlande. Qu'il n'y avait aucune tentative d'introduire je ne sais quel symbole néo-chose… C'est vrai que l'on peut s'interroger, visuellement. Je n'avais pas saisi le doute qui pouvait s'emparer de certains observateurs : je n'avais que symbolisé qu'un truc très ancien et ésotérique…Il est vrai qu'il faut faire gaffe à tout, maintenant. Je me souviens de Michel qui nous a proposé récemment un exercice graphique avec sa croix gammée "déguisée").

Projet de dessin pour Moto Légende - B-Vélo
Bref, le dessin n'a pas été accepté.

Après coup, je m'aperçois que je gagnerai plus à dessiner des cochonneries japonaises, plutôt que des vraies motocyclettes, avec la presse française de motos anciennes [2]. Quel misère !

Notes

[1] "L'ours", c'est dans la presse, l'espace où l'on indique les noms de l'éditeur, du rédac'chef et autres données techniques sur le périodique (imprimerie, dépôt légal, etc.). Toutes les mentions obligatoires pour une publication, en somme.

[2] La moto ancienne en France, vue par la presse actuelle, se situe approximativement entre 1975 et 1998, en gros… Le temps, les générations passent, ce qui nous parait encore plus ou moins actuel fait déjà partie de l'Histoire.

lundi 20 janvier 2014

Prosper

Luttons contre la dépression

dimanche 19 janvier 2014

My name is

Ce soir, j'en ai marre de m'enfiler des coquetèles élaborés à base de je sais pas trop quoi dans l'attente d'une idée lumineuse. Pendant que des greluches font le pied de grue au comptoir en me lançant des œillades appuyées que seul un cyclope borgne ne remarquerait pas, je demande à Lloyd, derrière le bar, de me donner une feuille de papier et un crayon. Je commande un nouveau coquetèle pour le remercier et me mets à dessiner. Le diable sait comment, voilà que naît un personnage angoissant et antipathique.
Sauriez-vous lui donner un nom ?

My name is

samedi 18 janvier 2014

Complainte du progrès

Tourniquette
Sans oublier un bel aérateur pour manger les odeurs.

vendredi 17 janvier 2014

Société de consommation

L'autre jour, je suis allé jeter des trucs à la déchèterie. J'en suis revenu presque aussi chargé qu'à l'aller.

Et si la plus belle preuve de l'ineptie de la société de consommation était dans nos poubelles ? La consommation, c'est la vie. Pas de vie sans consommation. Les plantes, les bactéries, l'ensemble du règne animal consomment. L'homme, tout là haut au sommet de l'échelle de l'évolution, consomme plus que les autres, de tout et de rien. Ce ne serait pas franchement un souci s'il consommait réellement. Mais en fait, il a passé le stade de la consommation pour devenir dépensier.
Il y a quelque temps, j'entendais une émission à la radio qui dénonçait la quantité de produits alimentaires jetés parce qu'achetés en trop grande quantité ou parce que ça ne fait plus envie ou parce que la date limite de consommation est légèrement dépassée. Ça s'appelle du gaspillage. C'est la maladie des gens trop riches. Avoir trop d'argent, c'est perdre la valeur des choses. Avoir de l'argent incite à consommer. C'est plutôt sain. L'argent n'est intéressant que pour ce qu'il permet de faire. En lui-même, un compte en banque bien garni n'est pas une source de joie sauf pour les gens radins, comme moi. Les avares, les grippe-sou, les rapiats refusent de consommer et se gardent leur matelas bien gonflé de billets de banque. C'est leur problème, on peut trouver à y redire mais, reconnaissons-le, ils ont au moins le mérite de ne pas dépenser et gaspiller à tire-larigot.
La vie moderne nous offre tout un tas d'objets ou de produits utiles. Il ne faut pas aller contre le progrès et la modernité. On ne peut plus faire marche arrière. Aujourd'hui, peu sont ceux qui peuvent caresser l'espoir de vivre en parfaite autarcie, en auto-suffisance alimentaire et énergétique. Je ne doute pas qu'il fut un temps où cela était la règle. On mangeait ce que l'on était parvenu à cultiver, élever ou transformer. On se chauffait en récoltant le bois mort et on vivait dans des maisons ou des cabanes que l'on pouvait construire de ses mains. Les moyens étaient au niveau des besoins ou peu s'en faut. On peut supposer qu'il existait plus de besoins que de moyens, toutefois.
Longtemps, le rêve, le but de l'homme a été de satisfaire ses besoins et de s'en créer de nouveaux. Dans le récent débat concernant la demande et l'offre, on peut supposer que longtemps c'est la demande qui commandait. Il était difficile de satisfaire toutes ces demandes et l'on n'avait pas à trop se soucier de l'offre. Le paysan savait qu'il vendrait sans mal son blé, le boulanger savait qu'il vendrait son pain. Le consommateur espérait qu'il reste encore du pain pour lui et qu'il puisse se l'acheter. Et puis, allez savoir pourquoi et comment, les moyens sont devenus supérieurs aux besoins. On s'est mis à produire trop de blé, trop de pain. Le consommateur s'est lassé de cela. Il se refusait à acheter nettement plus de pain qu'il n'en pouvait manger et il s'est mis à lorgner du côté de l'offre. Il avait de l'argent au fond des poches et cet argent, il convenait de le dépenser. Alors, il a commencé à acheter de l'inutile, de la marchandise dont il n'avait même pas conscience que ça pouvait seulement exister. Il s'est mis à consommer pour l'idée de consommer. Et alors, il s'est aussi mis à jeter.
Le phénomène a pris une telle ampleur que l'on a vu fleurir des décharges publiques. Au début, c'était très anarchique. On trouvait un bout de terrain qui ne servait à rien et ne plaisait à personne et on permettait à la population de venir jeter là ce qu'il avait en trop. Les archéologues seront heureux. Vaisselle ébréchée, vieux outils cassés, poteries fendues, vieux clous rouillés et j'en passe. Evidemment, on a commencé aussi à se débarrasser des rebuts de la vie moderne et sont arrivés les restes de produits chimiques les plus divers. Il a fallu mettre de l'ordre à tout ça parce que l'on s'est aperçu, pas trop rapidement, que l'on était en train de pas mal polluer le territoire. On a pris des décisions et on a créé des déchèteries où l'on a mis en place un système de tri et de bacs. Les machins ici, les choses là. Tout ça avec plus ou moins de succès et de rigueur. C'était un progrès. Enfin du moins, on nous a dit que c'en était un.
Le vrai progrès, celui qui arrivera peut-être un jour, ce serait de lutter contre les déchets, contre le gaspillage. Mais ça, c'est une autre affaire. Enfin bref. Donc, l'autre jour, je vais jeter des trucs à la déchèterie et je vois deux belles caisses en bois qui n'avaient pas été jetées à la benne. Moi, je me dis que des belles caisses en bois comme ça, qui me semblent bien solides et en bon état, ça pourrait m'être utile pour ranger des affaires qui traînent. Des outils, par exemple. Je demande à l'employé de la déchèterie si je peux prendre les caisses et il hausse les épaules pour me signifier avec une belle économie de parole qu'il n'en a rien à foutre. Je jette ce que j'ai à jeter et je charge la voiture.
Revenu chez moi, je regarde ce qu'il y a dans ces caisses. Des tas de vieilles partitions de musique et quelques vieux disques 45 tours. Je ne sais vraiment pas ce que je vais faire de tout ça. Peut-être que je vais jeter à mon tour en conservant les deux caisses ?

Déchets

jeudi 16 janvier 2014

Ça ira mieux demain

C'est marrant comment ça survient, ce genre de truc. Au début, vous n'arrivez pas à mettre le doigt dessus. Il y a bien un petit quelque chose de pas comme d'habitude mais impossible de savoir quoi.

En fait, ça a commencé vers le milieu de la matinée. Une impression diffuse qu'il s'était mis à faire presque trop chaud dans la maison. Pour tout dire, c'est une sensation assez inédite chez moi, ça. Habituellement, et bien que l'hiver ait été jusque là bien clément, j'aurais plutôt tendance à penser qu'il ne fait jamais tout à fait la bonne température. Je me suis fait un café et j'ai jeté un œil au thermostat puis au thermomètre. Tout semblait aller dans la normalité saisonnière. Un petit 16°. Normal, quoi.
J'ai bu du café en essayant de dessiner mais je n'arrivais à rien. Un moment, j'ai voulu répondre à un sujet posté sur une liste de discussion à laquelle je suis abonné. J'ai voulu expliquer mon point de vue au sujet de tarifs. Ce n'est que plus tard, après avoir lu ce que j'avais écrit, alors qu'il était bien trop tard pour corriger, que je me suis aperçu de l'énormité de mon propos. J'avais confondu un tarif journalier avec un tarif horaire et arguait que l'on ne pouvait pas facturer quatre heures de travail à 1200 euros. Je me rendais compte que j'avais confondu le concept d'une journée de travail à 300 euros avec celui d'une heure de travail à somme égale. J'ai dû passer pour un idiot fini ou pour quelque chose du genre mais personne n'a même cru bon rebondir sur l'affaire. Je suis allé bouquiner.
En début d'après-midi, je me suis refait du café et il faisait encore plus chaud que le matin. De plus, j'avais le nez complètement sec et bouché. Et là, j'ai commencé à me dire que, si cela se trouvait, j'étais en train de couver quelque chose. Un rhume, sans doute. C'est la seule maladie que je me connaisse et j'ai tendance à faire passer tout ce qui peut ressembler à un quelconque symptôme d'un dysfonctionnement de ma personne pour ce qui serait un rhume ou un début de rhume ou une réplique de rhume. Heureusement que je ne suis pas médecin. D'abord furtif, le mal de crâne a débuté il y a une petite heure. Alors, je me dis que sans doute je dois avoir un rhume qui se déclare et que cela explique pourquoi je n'ai pas su dessiner quoi que ce soit et pourquoi je ne savais plus calculer et toutes ces sortes de choses. Ce soir, je vais me coucher tôt, je vais lire et je serai en pleine forme (ou pas) demain matin. Et sinon, je ne sais pas ce que je vais me faire à manger. Je n'ai pas envie de grand chose.

mercredi 15 janvier 2014

La barre à tribord

Les échos journalistiques qui me parviennent s'interrogent sur les propos récents de notre président de la République actuel. Les cadeaux concédés à l'hydre patronnale et pestilentielle autant que délétère indiquent-ils d'une manière formelle un changement de direction pour un rapprochement nauséabond avec la phynance ? On peut le craindre.
En élisant François Hollande, je ne pense pas que l'on a pensé un seul instant que l'on votait pour un anarcho-communiste forcené qui allait pendre les patrons par leur paire de couilles (pour les mâles d'entre-eux, bien sûr). On espérait un peu que, bien que l'on pouvait la pressentir molle, la gauche proposée par Hollande et son gouvernement tiendrait un peu compte du petit peuple et de ses attentes. Possible qu'il faille déchanter et se rendre à la raison. Peut-être n'est-il pas possible de mener une politique de gauche dans ce monde globalisé et massivement libéral. Je suis nul en économie macroscopique autant qu'en politique. Je ne comprends pas tout et n'ai pas tous les éléments en main. Il est possible qu'il faille laisser de la place au pragmatisme. Possible.
Dans l'idée, d'après ce que j'ai compris, si l'on baisse les "charges", ces foutues "charges", les entreprises embaucheront plein de chômeurs et on retrouvera le plein emploi et tout le monde pourra consommer tant et plus au grand profit du grand capital. Il me semble que c'est bien ça que l'on essaie de nous faire croire. Sauf que moi, soit je suis trop con, soit je ne le suis pas assez. Je ne donne aucun crédit à cette idée et suis persuadé, mauvais esprit que je suis, que le capital profitera de la baisse des charges pour accroître ses profits au détriment des pauvres qui, dans le meilleur des cas, resteront au même niveau de pauvreté.
Le riche est un salopard et on ne peut pas lui en vouloir. Il est naturel d'être un salopard lorsque l'on a une richesse à protéger et à faire grandir. C'est naturel, c'est normal. Aussi naturel et normal que de vouloir devenir un peu riche lorsque l'on est pauvre ou que l'on se considère comme tel. C'est l'ascenseur social dont rêve ceux qui sont en bas et qui est craint par ceux qui sont déjà haut dans les étages.
Prenez la métaphore de cet ascenseur social. Un ascenseur, c'est fait pour monter. Il y a le mot "ascension", là-dedans. Un ne parle pas de "descendeur". Jamais. Monter est symbole d'élévation. Lorsque l'on monte, on va vers le mieux. C'est comme ça. On dit que l'on le moral au plus haut ou, au contraire, une baisse de moral. Le haut est meilleur que le bas. Dans la métaphore de l'ascenseur, on donne donc pour idée que plus on monte dans les étages et plus on gagne une place enviable dans la société. On prend un gratte-ciel et on regarde comment c'est fait. On comprend vite que l'on peut mettre moins de personnes sur le seul dernier étage, l'étage ultime, celui du haut du panier, du gratin, de l'élite, que sur l'ensemble des étages inférieurs. Jamais on ne pourra mettre tout le monde au même niveau. Il y aura nécessairement des personnes qui resteront dans les bas étages. L'idée d'égalité est un gros enfumage. Il ne faut pas croire à l'égalité. Jamais !
Le chef d'entreprise, l'actionnaire, le patron, sont des salopards qu'il convient de combattre et auxquels il ne faut surtout pas faire confiance sauf sur un point. Vous pouvez être certain qu'ils feront tout pour ne pas redescendre de leur position haute et qu'ils feront donc tout ce qui est en leur pouvoir pour vous faire redescendre si vous commencez à gravir les étages. S'ils voient qu'il leur revient moins cher de faire travailler des plus pauvres que vous pour produire, ils n'hésiteront pas un instant. Faites leur confiance. Et si vous ne pouvez plus rien acheter, ce n'est pas leur problème. Certes, si vous ne pouvez pas acheter, ils n'auront pas de raison de continuer à produire et, vous direz-vous, ils auront tué la poule aux œufs d'or. Encore une fois, c'est possible mais il ne faut pas oublier qu'ils auront une confortable réserve d'argent.

Hollande virage à droite

mardi 14 janvier 2014

Standard-Garage

Cette illustration a sa petite histoire :
Il y a des années, un journal de voitures anciennes, La Vie de l'Auto (LVA) avait demandé à ses lecteurs quelle était leur voiture ancienne préférée. J'avais donc envoyé mon choix, accompagné par ce dessin. C'était vers 2006.

Projet de dessin pour La Vie de l'Auto
Je ne me souviens plus des véhicules les plus aimés des lecteurs de LVA, mais ce devait être un choix "standard" parmi les Traction Avant Citroën, DS et autres 403 cabriolets, sans oublier l'éternelle Ferrari... J'avais cru que LVA passerai mon dessin. Ballepeau. J'avais oublié que le groupe qui édite aussi bien LVA que La Vie de la Moto, que Collectionneur & Chineurs, ainsi que Auto-Rétro, Moto-Légende ou Rétroviseur, est un groupe de presse qui ne pense qu'à une chose : faire des sous, donc faire de l'audience. Bref, ne parler que de choses connues et reconnues par leurs lecteurs.
À ses tous débuts, vers 1976/1977, je ne sais plus bien, La Vie de l'Auto faisait oeuvre de pédagogie en matière d'automobiles anciennes. Et c'était vrai. Dans les années 1980, des auteurs comme Elvis Platiney faisaient des articles sur les autos américaines, l'excellent Jacques Potérat (L'Entonnoir Fou) parlait des cyclecars, Bourdache parlait de motocyclettes anciennes, etc. Du beau monde.
La Vie de la Moto, un peu plus tard, vers 1986/1987, était aussi un bon journal de la chose motocycliste ancienne. Il y avait l'excellent Bourdache aussi. Comme disait l'autre, c'était le bon temps.
Je me souviens avec nostalgie que l'on pouvait trouver au hasard des numéros, aussi bien LVA que LVM, des dessins d'un dénommé Michel Loiseau. C'était du temps du noir et blanc pour ces journaux. Le "progrès" est arrivé. Place à la couleur, et place aux articles vendeurs ! Jacques Potérat est décédé depuis, Jean Bourdache à émigré vers d'autres médias... Exit aussi les (rares) dessins de Michel Loiseau ou de B.Vélo ! Bref, au Diable les qualités pédagogiques, il faut du tout-venant, du commercial, coco ! Alors, vous parlez, ce dessin qui accompagne cette chronique, peuh ! Par honnêteté, ce dessin me fut renvoyé, ce qui me permet de vous faire un billet pépère.
Bien à vous.
Liaan.

lundi 13 janvier 2014

Vive le scooter

hollande.jpg

Les pingouins ne sont pas manchots

Andreï Kourkov est un écrivain ukrainien. Il y a plusieurs mois de cela, on m'a offert deux livres de lui, "Le pingouin" et "Les pingouins n'ont jamais froid" datant respectivement de 2001 et 2002 et édités aux éditions Points.

Victor est un écrivain un peu raté. Il ne parvient pas à écrire, il ne gagne pas d'argent, il vit seul à Kiev et il se laisse envahir par une légère dépression. Par hasard, il adopte un pingouin, Micha, qui apparaît au moins aussi touché par la dépression que lui. Micha ne parle pas et c'est plutôt normal pour un pingouin. Pour un manchot aussi, d'ailleurs. Il se trouve que Micha serait plutôt un manchot. Ce n'est pas très important et la confusion ne nuit pas à la compréhension de l'histoire.
Alors l'histoire, justement. Quelle est-elle, cette histoire ? C'est très simple. Au long de ces deux romans, l'un étant la suite de l'autre, il se passe dans le même temps énormément de choses et pas grand chose. D'un côté, vous avez donc un écrivain dépressif à qui on va proposer d'écrire des nécrologies et qui vit en compagnie d'un manchot neurasthénique. Ce manchot a été adopté parce que le zoo de Kiev n'a plus les moyens financiers de nourrir tous ses animaux. Victor se prend de sympathie pour ce compagnon qui semble lui rendre la pareille à sa manière. Victor va rencontrer d'autres personnages parmi lesquels on compte une petite fille, Sonia, une jeune femme, Nina, un policier, Sergueï ou encore Igor, le rédacteur en chef du Stolitchanaïa. Si dans le premier roman Victor reste dans les environs de Kiev, il va voyager dans le deuxième et se rendre à Moscou ou en Tchétchénie après s'être enfui en Antarctique à la fin du premier livre. Il va surtout naviguer dans des milieux qu'il ne semble pas comprendre et auxquels il est parfaitement étranger. Des rencontres avec des mafia politiques et financières ici et là.
Dans le premier livre, Victor est chargé d'écrire des nécrologies sur sa vieille machine à écrire, dans son appartement qui sent encore l'URSS défunte, en compagnie d'un manchot et d'une petite fille qu'il a récupéré elle aussi par hasard. Il ne pose pas de question à propos de ces nécrologies qu'il écrit sur commande et par avance. Il s'étonne tout de même un peu que le décès de ses sujets survienne à tous coups peu après la rédaction de leur nécrologie. Il s'étonne aussi un peu des sommes d'argent qu'il a subitement à disposition. Il n'apprécie pas beaucoup que l'on lui emprunte Micha, le manchot, pour les cérémonies funéraires. Il ne doute pas d'être en présence d'événements louches et de personnes qui ne le sont pas moins. Mais voilà, Victor n'est pas du genre à prendre sa vie en main et à chercher d'influer sur ce qui l'entoure. Il subit tout avec une sorte de naïveté fataliste, allant jusqu'à accepter la condition de prisonnier en Tchétchénie où il est chargé de faire disparaître des corps dans un incinérateur avant de, enfin, retrouver Micha, son manchot, qu'il veut renvoyer en Antarctique pour qu'il soit heureux. Parce que Victor en est certain, si Micha est dépressif, c'est parce qu'il est loin de chez lui. Le concernant personnellement, il ne sait pas ce qui pourrait être en mesure de le sortir de son état désabusé et mélancolique.
Andreï Kourkov peint une société ukrainienne perdue dans l'effondrement du bloc soviétique et livrée aux mains de politiciens véreux, de maffieux avides de pouvoir et d'argent. L'Ukraine est comme Victor. Elle ne sait pas où elle est, où elle va, ce qu'elle est et les raisons qu'elle a d'exister. Victor est l'Ukraine et ces romans sont des portraits acides et ironiques de cette société, de cette époque, de ce monde. Dans son mystère, Micha, le manchot, représente sans doute toutes les questions qui n'ont pas de réponse. Pourquoi le pays est-il tombé aux mains des trafiquants de drogue et d'organes ? Pourquoi la société vit-elle de débrouillardise et d'expédients ? Pourquoi tout est-il devenu si cynique et pourri ? Pourquoi Tchernobyl, les infrastructures délabrées, les enfants abandonnés, les jeunes filles qui se prostituent, les policiers qui s'exilent vers la Mère Russie ? L'auteur semble vouloir dénoncer un monde qui s'effondre sur lui-même largement en dehors des frontières de l'Ukraine.

Andreï Kourkov
Le style oscille entre roman policier, roman noir et roman humoristique sans jamais vraiment se décider à entrer dans un de ces cadres. On prend plaisir à lire ces romans mais on reste aussi un peu sur sa faim en se demandant si l'histoire va enfin commencer. Malgré toutes les aventures, l'auteur parvient à tenir les rênes de l'histoire qui ne s'emballe jamais, reste d'une linéarité confondante. On a de la sympathie pour Victor, Micha et Sonia, les trois personnages principaux, mais ils ne livrent pas grand chose d'eux. Dans le fond, ces livres sont tout de même très dépressifs. Il y a de l'humour, de l'absurde, quelques passages amusants mais dans l'ensemble, c'est tout de même profondément noir et désespéré. Peut-être est-il préférable de lire ces deux livres quand tout va plutôt bien dans votre vie. Je n'ai rien lu d'autre de cet auteur. A l'occasion, si je trouve un autre roman dans une librairie, j'essaierai.

dimanche 12 janvier 2014

Lib Prince of the Seas

Il est relativement rare que je sois pleinement satisfait d'un dessin. Pour autant, cela peut arriver. C'est le cas pour le dessin que je vous présente aujourd'hui. Je ne sais pas vraiment de quand il date. Il est possible que je l'aie fait en 2009 si j'en crois la date du fichier. Il aurait pu être dessiné en avril 2009. Il y a un peu moins de cinq ans, donc.
C'est un dessin que j'ai fait pour Lib, grand ami à moi que j'ai. Il me semble que c'est Boumbah! l'unique qui m'avait suggéré de le faire. Pour la petite histoire, ce bon vieux Lib était à l'époque un grand adepte de la pêche en Nouvelle Calédonie où il avait trouvé refuge et où il vivait chichement, ne se nourrissant presque que du fruit de sa pêche.
Et alors, ce dessin, je l'aime bien. Je pense qu'il n'est pas mauvais. Je me suis amusé à le faire, ça c'est une certitude ! Je me suis amusé à mettre des détails qui m'amusent. L'original a été donné à Lib mais j'ai conservé une archive numérisée.

Lib prince of the seas
Ensuite, j'ai voulu essayer une technique que je n'emploie jamais pour le mettre en couleurs, ce dessin. Il s'agit de vectoriser le trait avec Illustrator et de poser les couleurs avec ce logiciel. La vectorisation a pour intérêt de fournir un fichier indépendant de la notion de pixel. C'est à dire qu'il est possible d'agrandir ou de diminuer la taille sans qu'il y ait d'altération. Cependant, la vectorisation d'un dessin au trait, comme c'est le cas ici, peut conduire à des pertes de détails ou à des simplifications. Pour bien faire, il faudrait refaire le dessin entièrement mais là, ce serait un travail assez important. Il faut considérer cela comme un exercice. Si j'étais moins fainéant et un peu plus motivé, je ferais une mise en couleurs avec Photoshop. Mais voilà. Ce dessin a presque cinq ans et j'ai du mal à revenir sur des vieux travaux.

Lib prince of the seas

samedi 11 janvier 2014

Parce que je me suis couché tard et levé tôt

Ce matin, je me suis couché après deux heures. Je me suis levé environ cinq heures plus tard.

J'avais un truc de prévu, ce matin. Il fallait que je me lève assez tôt. Je n'ai pas suffisamment dormi et, ce soir, ça commence à se ressentir. Aujourd'hui, j'ai commencé un dessin que je n'ai pas terminé et que je ne compte pas finir ce samedi. Peut-être le reprendrai-je demain. Pour le blog, j'ai pensé un moment vous montrer un dessin commencé il y a des années qui n'est toujours pas achevé. C'est un dessin que j'aime bien. Il faudra que j'y mette un terme et que je vous montre ça.
La question, pour ce soir, est de savoir ce que je pourrais bien manger ce soir. Ce sera probablement des pâtes. Les pâtes, c'est bien pour un samedi soir, je trouve. Quand je serai au pouvoir, j'instituerai un jour obligatoire pour manger des pâtes. Parfois, je me dis que ça pourrait être une solution pour résoudre tous les problèmes de l'univers, les pâtes. C'est une idée qui m'est venue comme ça, alors que je n'avais pas le sentiment de réfléchir. C'est fou ce qu'il se passe dans mon cerveau.
Sans nul doute, ce soir je termine le bouquin en cours. Je ne sais pas si je vous en parlerai. Ce n'est pas qu'il soit mauvais mais il ne parvient pas à m'enthousiasmer complètement non plus. Comme on dit, je reste sur ma faim. Et pour ça aussi, les pâtes c'est souverain, la faim.

vendredi 10 janvier 2014

Il paraît que ce serait l'hiver

Je ne m'en plains pas. Pour une fois et pour l'instant, je n'ai pas froid chez moi. Pourtant, le calendrier est là pour le certifier, nous sommes en janvier et, conséquemment, en hiver. D'accord, l'hiver n'est pas terminé. Il ne fait même que commencer. Nous sommes bien d'accord. Il n'empêche que.
Ce matin, j'étais en train de dessiner après avoir pris une douche et j'ai eu l'idée d'aller voir dehors si le monde ne s'était pas totalement écroulé sans rien m'en dire. Je n'ai rien remarqué de spécial. Il y avait toujours du ciel en haut et du sol en bas. Tout semblait bien à sa place. J'entendais même des véhicules se déplacer et une très légère brise faire onduler mes fins cheveux longs. Rien de notable a priori, donc. Sauf que, tout de même, quelque chose ne collait pas. Il m'a fallu quelque temps pour comprendre. Oui ! Il faisait chaud. Ce n'était pas la canicule mais il faisait bon. Et là je suis rentré pour me faire du café, pour continuer mon dessin et pour réfléchir un peu. J'ai laissé la porte grande ouverte parce que je me suis dit qu'il faisait meilleur dehors que dedans et aussi parce que l'on recommande couramment d'aérer son habitation, comme quoi que ce serait bon pour la santé et autres balivernes du même tonneau.
Depuis quelques jours, je remarque que la chaudière tourne au ralenti. Elle se déclenche seulement quelques fois dans la journée, le soir, par exemple, lorsque la température baisse un peu. C'est bon pour le porte monnaie. Nous sommes en janvier et je n'ai toujours pas acheté de bois. D'habitude, j'en achète deux stères pour m'amuser à jouer à celui qui sait allumer un feu dans une cheminée. Il faudra tout de même que je me décide. Si ça se trouve, l'hiver n'est pas encore commencé et les deux mois qui viennent vont être froids.
Sinon, donc, un dessin sans couleurs pour aujourd'hui. Pour ce dessin, j'ai utilisé un nouveau pinceau et j'ai modifié un peu ma méthode de travail. Jusque là, souvent, j'utilisais des pinceaux plutôt fins pour faire mes encrages. Et ce matin, j'ai vu un beau pinceau en poils de martre tout neuf que j'avais délaissé parce qu'il était un peu trop gros à mon goût. Je me suis dit que ça pouvait être amusant d'essayer. Alors, c'est plus délicat. Il faut vachement plus se concentrer pour faire des traits fins. Mais contre toute attente, je me suis aperçu que le résultat était là et, même, que c'était peut-être meilleur. Par contre, je ne sais pas si c'est dû au pinceau par lui-même ou au fait que, comme je l'ai dit, je me suis plus concentré. Il y a sans doute un peu des deux. Je ferai un nouvel essai à l'occasion.

Batifolons gaiement dans la neige épaisse

jeudi 9 janvier 2014

Echappons-nous

Faites votre choix !

Chopper ou
Chopper ou encore
Chopper Et sans cou de girafe
Chopper Et avec le chapeau bleu (qu'est-ce qu'on s'marre !)
Chopper Et pour terminer, les lacets roses.
Chopper avec lacets rose razzle dazzle

Question d'échappement

Plus de cent commentaires pour le billet d'hier ! Il y avait belle lurette que ça n'était pas arrivé. Aujourd'hui, on va tenter d'éviter les polémiques. Pour commencer la journée, je vous propose un dessin réalisé hier que je vous présente d'abord en noir et blanc. Je me mets dès à présent à la version mise en couleurs. Du reste, si vous avez des idées pour ce qui concerne les couleurs qui pourraient être les bienvenues...

chopper en noir et blanc

mercredi 8 janvier 2014

Sur coussin d'air

Comme chaque dimanche, comme promis tacitement, j'ai fait une sorte de moto pour le billet du jour. On m'objectera que nous ne sommes pas dimanche et que ce n'est pas une moto. Je ne prendrai même pas la peine de répondre à ces attaques pitoyables.

Motoglisseur de compet'

mardi 7 janvier 2014

Manifestement une mauvaise photo

La photo du jour est mauvaise. Lorsque je l'ai vue, dans le logiciel qui permet de "développer" le RAW de l'appareil photo, j'ai été tenté de la mettre directement à la poubelle. Et puis, je me suis ravisé. Je ne saurais pas dire ce qui m'a retenu. Le sujet n'est pas très intéressant, le décor ne l'est pas plus. L'image est mal exposée, le sujet et le décor sont sans grand intérêt. Techniquement, c'est très mauvais. Et pourtant, elle me plaît, cette photo. Pas au point de la conserver mais je me dis que ça ira bien pour le blog.

Le tabouret et les marteaux

lundi 6 janvier 2014

Turenne

Turenne

dimanche 5 janvier 2014

Corton Malaise

Corton

samedi 4 janvier 2014

Encore Millenium

16H01. Je viens de finir la lecture du troisième tome de la trilogie "Millenium" de Stieg Larsson.

Il y a quelque temps, je vous disais que j'avais commencé la lecture de cette trilogie. J'avais alors commencé le deuxième tome et je disais que ces romans, bien qu'ils ne fussent sans doute pas ce que l'on avait fait de mieux en matière de littérature, étaient agréables à lire. Depuis, j'ai terminé la lecture de ce deuxième tome et suis passé sans plus attendre au troisième. Ce troisième est sans conteste le meilleur des trois.
Il est assez rare que je sois autant captivé par un livre que je l'ai été avec "La Reine dans le palais des courants d'air", troisième opus, donc, de la trilogie. Pour dire la vérité, j'ai vraiment eu du mal à l'abandonner plus de quelques heures et je l'ai dévoré avec un appétit qui allait grandissant. Je disais que j'avais plaisir à lire ces romans. C'est devenu vraiment plus fort qu'un simple plaisir. A un point que je regrette infiniment qu'il n'y ait pas de suite. On en annonce une. Je verrai ce qu'en dira la critique avant de le lire.
Ainsi donc, oui, je conseille la lecture de "Millenium". On est là en présence de romans de type "polar" mais en beaucoup plus riche. Les personnages, et surtout celui de Lisbeth Salander, sont intéressants et attachants. Bien sûr, je regrette un peu quelques "facilités" qui font que ce n'est peut-être pas un chef-d'œuvre. Parmi ces "facilités", comme je l'avais dit précédemment, il y a l'aptitude de Lisbeth à pirater à peu près tout ce qui existe en matière d'informatique avec une déconcertante aisance. Je suppose que Stieg Larsson devait se penser lui-même un crack en informatique. Du moins, ça c'est certain, le sujet l'intéressait. D'ailleurs, Millenium est peut-être le roman qui fait une large place à l'informatique (hors science fiction) qui me paraisse convainquant. Il y a sans doute quelques détails qui laissent songeur mais dans l'ensemble l'utilisation de la technologie sert bien le roman.
Dans ce troisième roman, on en apprend énormément sur la vie de Salander. Il y a un point sur lequel l'auteur fait preuve d'un peu de faiblesse à mon avis, c'est la question de la sœur de Lisbeth qui est évoquée mais que personne ne semble capable de retrouver la trace et qui, finalement, ne semble pas intéresser grand monde alors qu'elle me paraît avoir une importance non négligeable. Maintenant, évidemment, Stieg Larsson n'imaginait sans doute pas mourir si jeune et il est envisageable sinon certain qu'il se réservait ce personnage pour la suite. A ce sujet, j'ai lu que le quatrième épisode de ce qui n'aurait donc plus été une trilogie avait été commencé. J'ai lu aussi que la compagne de Stieg Larsson avait été écartée de la succession. J'ai lu pas mal de choses concernant cet auteur. Je regrette sérieusement qu'il soit mort et que cette série de romans se soit arrêtée là. Il reste cette éventualité d'un écrivain qui reprendrait le flambeau. Le ferait-il en tenant compte des travaux de Stieg Larsson ? Je n'en sais rien du tout et ce que je lis sur Internet ne m'apporte pas de réponse claire.
Je comprends que l'on puisse refuser de lire ces romans au motif que l'on a trop fait de bruit autour d'eux. J'ai été dans cette position pendant de nombreuses années. Etre d'accord avec tout le monde, c'est prouver un flagrant manque de personnalité. Pour ma part, j'ai été dans l'erreur la plus complète et suis désormais dans les rangs des idiots qui conseillent la lecture de Millenium. Si vous souhaitez réellement rester intelligent face à tous, ne lisez pas Millenium. C'est un conseil d'ami.

vendredi 3 janvier 2014

Jolie et sacrée

Ça m'a repris comme une crise de palu, cette affaire. J'avais presque réussi à extirper cette obsession de mon crâne et c'est la rechute.

Faut pas me demander pourquoi c'est comme ça. Dans le fond, ça doit être presque trop simple. Un jour, j'ai eu envie, à moins que l'on me l'ait demandé, de photographier une bouteille. Je suis arrivé à des résultats qui ne me satisfaisaient pas. Il y a quelques années, je m'en serais accommodé. J'étais moins pointilleux, moins exigeant. Il y aurait eu mon reflet sur la bouteille, moi en train de photographier, ça ne m'aurait pas gêné. Mais voilà que j'ai voulu faire comme pour les photos de publicité. Il fallait qu'il n'y ait aucun reflet parasite sur le verre, qu'il n'y ait pas d'élément perturbateur dans l'image.
La première piste que j'ai exploré a été celle de la retouche sous Photoshop. Cela ne me convenait pas parce que je savais qu'il était possible de produire une photo qui ne soit pas "trafiquée". Alors, j'ai appris à regarder, à observer, à comprendre. Et j'ai compris que la photo d'objets réfléchissants, c'était difficile[1]. J'ai cherché à imaginer quelle était la meilleure façon de placer des sources de lumière et des réflecteurs. J'ai chassé les reflets parasites et fait la traque à tout ce qui pouvait apparaître dans l'image que je ne voulais pas. Je ne suis pas encore parvenu à faire ce que je veux mais tout de même, ça avance. J'y arriverai !

Aberlour

Note

[1] Raison pour laquelle je réussis assez bien les autoportraits, sans doute.

jeudi 2 janvier 2014

Pour Carmen

Disparu il y a dix ans, Jean-Marc Lelong aura été un artisan inconditionnel de la promotion de cette boisson italienne.

Fernet Branca

mercredi 1 janvier 2014

Tous mes vœux

Et surtout, une bonne santé

Haut de page