mars 2013 (30)

dimanche 31 mars 2013

Quoi de neuf ?

Cet après-midi, un copain est passé me voir. Ça m'a fait plaisir de le voir mais, je dois l'avouer, ça m'a encore fait plus plaisir de le voir partir. Je l'aime bien mais j'avais des trucs à faire.

Je sais bien que ce n'est pas gentil. Lui, il avait envie de me voir parce que, je le suppose, il m'apprécie. Je l'aime bien, ce copain. C'est l'un de ceux qui me restent. Je n'en ai plus beaucoup. C'est vrai que lorsque je l'ai vu arrivé, j'ai été content. On a bu du café, on a discuté, il m'a raconté sa vie, ses problèmes, ses soucis, les ennuis de ses proches et les emmerdes des uns et des autres. Pas grand chose de positif. Entre la maladie de machin et le chômage de truc en passant par la dure condition du travailleur, il ne m'a pas donné beaucoup l'occasion de rigoler. Du coup, j'ai évité de me plaindre. Je me suis contenté d'écouter.
Pour moi, le problème est que j'étais en train de travailler lorsqu'il est arrivé. Je suis sur une série de dessins. J'en ai pas mal à faire et j'ai peur de manquer de temps. Là, cette visite m'a beaucoup retardé. J'ai déjà fait neuf dessins. Il m'en reste encore quelques uns à faire.
Normalement, mon copain me l'a dit, on ne travaille pas le dimanche. Je lui ai répondu que je faisais bien ce que je voulais. Il a tenu à voir les dessins déjà faits. Je n'ai pas compris s'il les trouvait vraiment mauvais, s'il ne les comprenait pas ou s'il s'en foutait. Il les a regardé rapidement et me les a rendus sans émettre le moindre commentaire. Je ne sais pas ce qu'il faut en penser.
Dès qu'il est parti, je me suis remis au dessin. J'en ai fait un facile que j'ai pu encrer dans la foulée. Une fois qu'ils seront tous faits, il me faudra les mettre en couleurs. Ça va encore me prendre du temps. Il faudrait qu'ils soient livrés pour la mi-avril. Moi, je pars quelques jours en fin de semaine prochaine. Je sens que je vais être à la bourre.
C'est tout pour aujourd'hui. Je n'aime pas le changement d'heure et je vais consacrer ce début de soirée à me trouver quelque chose à manger.

samedi 30 mars 2013

Popologie

popologie.jpg

vendredi 29 mars 2013

Courage, mangeons

Avec toutes les histoires que l'on nous raconte sur ce que l'on nous donne à manger, il va falloir faire preuve de courage pour continuer à se nourrir.
Aujourd'hui, j'ai continué à faire mes petits dessins et j'ai trouvé du temps pour me préparer un truc immonde à manger et faire un dessin pour le blog.

mangeons.jpg

jeudi 28 mars 2013

Un peu moins de rien qu'hier

En ce moment et sans doute pour les jours à venir, je suis sur une série de dessins. Ces dessins, je ne les montrerai pas sur le blog parce qu'il s'agit d'une commande et qu'il ne me semble pas correct de vous les montrer avant que mon client les voit.

J'ai bien essayé de vous faire un dessin. Si, si, je vous l'assure. J'ai pris un bout de papier et un crayon. C'est déjà bien, non ? Le fait que ça n'ait rien donné n'a pas une grande importance. Ce qui l'est, important, c'est que j'aie eu l'intention de vous faire un dessin. Comme on dit, c'est l'intention qui compte.
Si je n'ai pas eu le temps et l'idée nécessaires pour faire un dessin pour le blog aujourd'hui, il y a tout de même quelque chose de très positif. J'ai eu une idée que je me promets en même temps qu'à vous de traiter prochainement. C'est une idée que je qualifie de géniale et je n'ai pas peur des mots. Je traiterai cette idée par les mots et, peut-être, avec un ou des dessins. On verra.
Sinon, il n'a pas fait très beau sur le Périgord, aujourd'hui. Bien moins qu'hier. Et puis, que vous dire de plus ? Je suis en train de me préparer à manger. Je ne vous dis pas ce que je me fais parce que c'est l'heure de manger et que je ne souhaite pas vous couper l'appétit. Ceci dit, si vous aviez projeté de venir manger chez moi ce soir, je vous conseille de reporter votre projet à une date ultérieure. C'est un conseil d'ami.

mardi 26 mars 2013

Tentative de feuilleton collaboratif du mardi (37)

Et c'est reparti ! En viendrons-nous à bout de cette histoire qui n'a ni queue ni tête ? Aujourd'hui, pas grand chose à se mettre sous la dent. Un épisode de transition, dirons-nous.

Plus les barques approchent du port et plus leurs occupants distinguent nettement les mats et les navires. Dans la barque de tête, Chapraud et Chapraut sont à la manœuvre.

— Pourquoi c'est nous qu'on rame ?

— Il en faut bien ! estime Roland

— Oui mais pourquoi nous ?

— Parce que tant que vous avez les mains occupées, vous ne faites pas de bêtise, assène tante Etzelle. Contentez-vous de ramer dans la bonne direction. Souquez, moussaillons !

— Oui mais nous, on est gendarmes à pied, on n'est pas des gars de la marine.

— Ramez !

Poc.

La barque vient de toucher quelque chose. Elle n'avance plus. La deuxième barque rejoint la première et semble être arrêtée par un obstacle invisible elle aussi.

— Il doit y avoir une épave ou une branche d'arbre, dit Gaëlle. A marée basse, c'est souvent que ça arrive.

— Je ne vois rien, dit Robert.

— Moi non plus, dit Alice.

— Pas plus que moi, dit Arthur qui, du bout de sa rame fouille la surface. Non, il n'y a rien.

En voulant fouiller de l'autre côté de la barque, il soulève la rame dans les airs et la fait pivoter par-dessus les têtes.

Poc.

— J'ai touché quelque chose ! Annonce-t-il mi incrédule mi effrayé. J'ai touché quelque chose en l'air.

Poc. Poc.

— Là, juste là. Devant. Comme un mur invisible ! Je vous jure, regardez !

Poc. Poc. Poc.

Hormis les Chapraud-Chapraut qui ne semblent pas concernés par la stupéfiante découverte, tout le monde s'avance pour toucher l'incroyable du doigt. Ils tâtent, ils poussent.

— Nous voilà beaux, juge Arthur.

— Gardons notre calme et soyons rationnels. Cela n'est pas possible. Il doit y avoir quelque chose que nous ne comprenons pas. Dit doctement Robert.

— Tu l'as dit ! Pour quelque chose que l'on ne comprend pas, on ne comprend pas ! Ricane Arthur.

— Moi je sais ce que c'est, annonce calmement Kermitt.

— Ah ? Et c'est quoi, Monsieur Kermitt ? demande, narquois, le facteur.

— Un mur invisible.

— C'est bien, Kermitt, c'est bien.

Roland est pensif. Il a attrapé une rame et juge au toucher l'étendue du mur. Sous l'eau, il y a le mur. Au-dessus de l'eau et au moins jusqu'à hauteur de rame, il y a le mur.

— Mon avis, c'est que nous sommes prisonniers de Lafleur et du Nautilus. C'est comme son histoire de voyage dans le temps. Il a aussi le pouvoir de créer une sorte de champ de force qui nous empêche de nous éloigner trop du Nautilus. C'est pour ça que l'on ne nous a pas poursuivi dans notre fuite. C'était trop beau, on aurait dû se méfier.

— Oui ben nous, on en a marre de vos histoires. On arrête là. On descend. Tu viens, Chapraut ?

Chapraud a posé son aviron et s'est levé. Suivi de Chapraut, il enjambe la coque et pose un pied sur l'eau. Il hésite un instant et il pose un deuxième pied. Il se retourne vers Chapraut.

— Bon, vous venez, brigadier ?

Dire que la stupéfaction est à son comble est un doux euphémisme. Tous sont là, muets, à regarder les deux gendarmes se tenir sur leurs jambes à la surface de l'eau.

— Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Vous avez jamais vu de gendarme ? Demande Chapraud, l'air en colère.

— Incroyable ! Vous marchez sur l'eau !

— Madre de dios ! Comme Jesus ! crie José qui est tombé à genoux et semble implorer dieu en joignant ses mains et en levant la tête vers le ciel. Un miracle ! Mon dieu ! Un miracle !

— Miracle ou pas, c'est assez... miraculeux, juge Arthur.

— Et alors ? On fait quoi ? demande Kermitt.

— On retourne au Nautilus ? propose Alice.

— On retourne au Nautilus. Dit tristement Roland. Récupérez les gendarmes si vous le pouvez.

Chapraud et Chapraut se font un peu tirer l'oreille mais se décide à revenir à leur barque et à reprendre les avirons lorsque l'on leur promet qu'ils auront sans doute du calvados en remerciement.

La mine basse, nos marins reviennent vers le quai d'où ils étaient partis.

Lafleur est là pour les accueillir. A ses côtés, le père Moulard continue de dégoutter. Gérard se tient un peu à l'écart. Visiblement, il a un peu forcé sur le jus de pomme.

— La croisière a été bonne ? s'amuse Lafleur. Je ne vous en veux pas d'avoir essayé. C'est tout à fait normal. A votre place, j'en aurais fait tout autant. Je vous ai observé. J'ai beaucoup apprécié le numéro des duettistes. Ils devraient penser à une reconversion professionnelle. Le monde du cirque leur est grand ouvert.

Le docteur Gemenle et Östäl attrapent les barques et les amarrent. Ils aident les fuyards à revenir auprès d'eux. Sur l'ordre de Lafleur, Colette est partie chercher une bouteille de calvados qu'elle propose aux marins dépités. Quelques bras se tendent et c'est celui de Kermitt qui est le plus rapide à s'emparer du flacon. Sous les regards envieux des gendarmes.

— Votre pouvoir est grand, Monsieur Lafleur, commence Roland. Nous avons été très impressionnés par votre démonstration. Honnêtement, le voyage dans le temps, nous étions quelques uns à ne pas y croire. Mais là, réussir à maîtriser la matière de la sorte, chapeau bas !

— Moui, moui, c'est pas mal, en effet, jubile Lafleur qui vient de se faire apporter un cocktail. Mais tout le mérite revient à mon bon ami Moulard. Sans lui, sans son jus de moule, rien de cela ne serait possible.

Le père Moulard ne semble pas bien comprendre. A tout hasard, il s'engage dans la discussion.

— C'est que le jus de moule, je nage dedans depuis que je suis petit. Petit à petit, dans mon laboratoire, je le perfectionne. J'ai comme dans l'idée que ça pourra servir à quelque chose. Ce qui est délicat, c'est l'odeur. Pour le moment, je n'ai pas trouvé comment développer encore un peu plus les arômes...

— C'est déjà très bien ainsi, le coupe Lafleur, au bord de la nausée.

— C'est que au port, on dirait qu'on m'évite, avoue le père Moulard, un peu triste.

— Que voulez-vous ? Vous êtes en avance sur votre temps, père Moulard !

Le docteur Gemenle s'approche de Lafleur et lui dit quelque chose à l'oreille. Lafleur opine du chef et donne quelques ordres au docteur qui va les donner aux autres membres d'équipage.

— On m'informe que le chargement est fait. Nous allons devoir laisser notre ami Moulard que nous reviendrons probablement visiter prochainement.

Lafleur fait un geste de la main pour dire au-revoir au père Moulard qui, lui, préfère une solide et cordiale embrassade. Il lance ses bras autour de Lafleur et le sert contre lui. On peut voir Lafleur changer de couleur en temps réel et passer au vert. Est-ce l'émotion ? Le voilà qui se sent mal, ses jambes se dérobent, deviennent molles, ne peuvent plus le soutenir. Le verre à cocktail est le premier à toucher le sol. Tout de suite après, Lafleur s'écrase à ses côtés. Colette et le docteur Gemenle accourent à son secours. Ils lui tapotent le visage, tentent de le faire revenir à lui. Il résiste, il préfère être dans les vapes plutôt que d'avoir à revivre cette putride étreinte, Lafleur. Il préfère encore être inconscient. Colette appelle Östäl et Gérard à la rescousse et à eux tous, ils soulèvent Lafleur pour l'amener à bord du Nautilus. Pendant ce temps, on s'occupe à guider la fine équipe constituée de Roland, Gaëlle, Alice et toute la clique vers le sous-marin. Personne ne fait d'histoire. Le petit clan formé par les gendarmes et Kermitt s'attache à bien vider la bouteille de calvados sans plus s'occuper d'autre chose.

Une fois tout le monde à bord, on s'occupe à réanimer et à laver Lafleur. Colette est équipé d'une bombe aérosol de désodorisant et tente de remplacer la puanteur du jus de moule fermenté par celle, pire peut-être, d'un sous-bois de résineux. Le mélange des deux parfums est d'une rare complexité olfactive qui a le pouvoir de révulser les estomacs. Les odeurs de bile et de calvados viennent se mêler aux effluves préexistantes et c'est la bouche serrée que les membres d'équipage font plonger le Nautilus. A bord, personne ne parle de peur qu'un malheur arrive si l'on doit ouvrir la bouche. Pendant que le Nautilus s'enfonce, Lafleur refait surface. Il rejoint le poste de commandement un peu chancelant. Il ne semble pas au mieux de sa forme. D'ailleurs, il refuse le cocktail que lui propose Colette. Il s'installe dans son fauteuil de capitaine et observe les instruments de bord, boussole, altimètre, baromètre, thermomètre, indicateur d'assiette, résolveur de soucoupe et déconomètre à dépression. En fonction de ses observations, il agit comme il se doit de le faire sur les manettes, leviers et boutons poussoir. A l'aide des palonniers et de la barre, il navigue au plus près des hauts fonds avec prudence. Il cherche le chenal qui lui permettra de rejoindre la haute mer. Lorsqu'il l'a trouvé, il appuie sur la pédale d'accélérateur, donne un petit coup d'avertisseur sonore et file en ligne droite. Alors, une fois qu'il a stabilisé sa vitesse et fixé son cap, il se munit du micro et annonce à l'équipage entier :

— Chers amis, à présent nous partons pour un voyage au plus profond des mers, aux confins du centre de la terre !

lundi 25 mars 2013

Le rat dit aux actifs

Aujourd'hui, on a appris ce qui a causé le dernier accident en date à la centrale de Fukushima. Ce soir, j'ai écouté une émission sur France Inter sur le "burn out" au travail.

Ça y est ! On a trouvé ! L'accident a été causé par un rat qui aurait grignoté un câble. La preuve ? On a retrouvé le coupable. Un rat avec encore un bout de câble entre les dents. C'est une bonne nouvelle. Enfin il me semble que ça a été annoncé par TEPCO comme si c'en était une. Moi, je ne suis pas certain que ce soit une si bonne nouvelle que ça. Les rats solitaires sont plutôt rares et s'il y a eu un rat et s'il y a eu un câble, il est possible qu'il y ait encore un rat et encore un câble.
% Mais tout de même, ne boudons pas notre plaisir de savoir que l'on a retrouvé le coupable et qu'il est mort. Il ne recommencera pas. Allez savoir, il a peut-être commis le péché de la gourmandise et a été puni par dieu. Ceci étant, il est vrai que les rongeurs sont une plaie. Ils sont capables, rien que pour passer le temps, de se mettre à grignoter tout et rien.

rat-dioactif.png

Ce soir, sur France Inter, ça causait du "burn out" dans l'entreprise. C'était dans l'émission "le téléphone sonne". Je n'aime pas cette émission. Toutefois, je l'ai écoutée. Elle était moyennement intéressante.
Si je ne pense pas être proche du "burn out", il y a bien une question qui était abordée dans cette émission et qui a retenu mon attention. C'est celle qui consiste à se demander ce que l'on fait comme travail et pourquoi on le fait. Et là, c'est exactement une question que je me pose depuis quelques années.
Moi, mon travail, à l'origine, ce n'est pas celui qui me vaut un salaire. Mais bon, j'ai un salaire. C'est la seule raison pour laquelle, trois fois par semaine, je vais à Périgueux. Juste pour le salaire. Rien que pour ça. C'est important, un salaire. Ça permet d'avoir des euros à dépenser.
Dépenser des euros, c'est utile lorsqu'il s'agit de se nourrir, de payer ses diverses charges, de s'acheter deux ou trois bricoles utiles ou que l'on a envie d'avoir. Mais pour le reste ? Est-ce que ça vaut le coup de gagner des euros en se faisant chier deux jours et demi par semaine ? Je me pose sincèrement la question.
J'en suis à prétendre faire de la maintenance informatique. Ça ne m'amuse plus du tout, en fait. Au départ, j'ai fait ça parce que l'on ne me donnait plus rien à faire. J'ai discuté avec mon patron et on a conclu un accord. Je passais à un mi-temps et je m'occupais de l'informatique. J'avais l'impression que ça allait être bien comme ça. Dans le fond, ça a été une bonne idée. Ça m'a permis de gagner suffisamment pour mes besoins et de consacrer le reste de mon temps à des choses qui m'intéressent plus. Sauf que, à la réflexion, je me dis que j'ai choisi la solution tiède. J'ai joué la carte de la sécurité. J'avais encore l'emprunt de ma maison à payer et je n'avais pas envie d'être foutu à la porte pour défaut de paiement.
Aujourd'hui, je me dis que ce que j'aime faire, ce n'est certainement pas la maintenance informatique. Le vrai métier que j'aurais aimé faire, ça aurait été écrivain. Romancier. Je n'ai jamais été foutu de finir un bouquin. Il y a le dessin. Le dessin, j'aime bien. C'est tranquille. Et puis, il y a la photo. De ces trois activités, celle qui peut éventuellement me rapporter quelques euros, c'est le dessin. Serait-il possible de dégager suffisamment d'euros en mêlant ces trois activités ? Je n'en sais rien. N'empêche que si je trouvais le moyen de partir de cet emploi salarié et de dégager quelques centaines d'euros chaque mois, je n'hésiterais pas beaucoup. Parce que au boulot, comme le dit cette expression que j'aime beaucoup, je me fais chier comme un rat mort.

dimanche 24 mars 2013

Mont Joie

Aujourd'hui, entre autres bricoles, j'ai commencé à travailler un peu sur un personnage de templier quelque peu "pas très net". Je vous montre le crayonné.

templier

samedi 23 mars 2013

Relevé de compteur

C'est très bête mais c'est comme ça. Ce billet est le deux-millième billet de ce blog. Ce qui est bête, c'est de le noter, de le fêter. Il n'a rien de plus qu'un autre billet hormis celui de tomber, par hasard, sur ce numéro d'ordre là.

Deux mille. Et après ? Périodiquement, je me dis que je devrais arrêter ce blog. Je me dis qu'il ne sert à rien, que ça me fait perdre du temps, que j'ai dit ce que j'avais à dire. Et puis, il arrive que j'ai un dessin, un texte, une photo, que j'ai envie de partager. Alors, je me dis que c'est bien que ce blog existe. L'erreur a été de tenter de faire un blog quotidien. Il faut admettre que l'on n'a pas nécessairement quelque chose à dire. Il y a des jours où il ne se passe rien, où on ne fait rien de notable. C'est comme ça. Aujourd'hui, par exemple, si je ne m'étais pas aperçu par hasard que j'allais faire le deux-millième billet, j'aurais été bien en peine de trouver un sujet. Alors là, j'ai même fait un dessin pour fêter dignement l'événement.

2000.jpg

Si j'en crois les statistiques données par Google, vous seriez environ 2000 visiteurs uniques à vous connecter mensuellement sur ce blog. Parmi vous, il y a les gens qui publient ou tentent de publier des commentaires publicitaires. Je reste tout de même très étonné et légèrement dubitatif par cette audience. Il est possible que je ne sache pas interpréter les statistiques.
Si celles-ci sont exactes et si je ne me trompe pas dans leur lecture, ça signifie qu'il y a beaucoup de personnes que je ne connais pas et qui ne se font pas connaître qui passent par là. Apparemment, du moins pour ce que l'on peut en savoir, vous êtes assez nombreux à avoir une adresse IP fixe pour que l'on puisse déterminer que vous êtes assez nombreux à venir et revenir avec une belle régularité. Ça me donne à penser qu'il y a une sorte d'intérêt à visiter ce blog.
L'intérêt à tenir ce blog, par contre, m'échappe un peu plus jour après jour. Je sens que je me détache du dessin. J'essaie la photo mais j'ai conscience du fait que je ne suis pas prêt à faire un blog photo. J'aime bien m'amuser à photographier des trucs et des machins, ceci dit. Mais il y a un fait qui me poussera sans doute à arrêter ce blog d'ici quelques mois ou quelques années. C'est le fait que dotclear a annoncé à l'occasion de la sortie officielle de la version 2.5 de ce moteur de blog son désir d'abandonner le support des versions trop vieilles de php. Cela veut dire concrètement que si Free ne passe pas la version de php à une version plus récente pour son service des pages perso, il ne sera plus possible d'utiliser dotclear dans les prochaines versions.
L'idée sera alors de passer par un autre hébergement et par l'achat d'un nom de domaine. J'y pense depuis des années mais je me dis que ça n'a aucun vrai intérêt de dépenser quelques dizaines d'euros pour une affaire de blog perso comme celui-là. Enfin, nous n'en sommes pas encore là.

vendredi 22 mars 2013

PhotoMag

L'air de rien, je suis en train de devenir un vrai patron de presse. Aujourd'hui, un nouveau titre tombe dans mon escarcelle.

PhotoMag, la revue photo qui dit la vérité vraie

jeudi 21 mars 2013

Les générations se suivent et sont dépassées

Ce qui a été moderne a été remplacé par du nouveau moderne avant que celui-ci tombe dans les oubliettes à son tour.

Ce matin, je suis descendu au garage. Je cherchais quelque chose que, bien entendu, je n'ai pas trouvé. Comme d'habitude, je me suis fait avoir. J'ai trouvé autre chose qui m'a donné l'idée de faire une photo. En l'occurrence, il s'agissait de quelques vieilles bobines de film Kodak. Des bobines de Verichrome périmées depuis 1971. Ça m'a amusé de trouver ces vieilleries mais il me fallait trouver une sorte d'idée pour les photographier. Seules, ça ne me satisfaisait pas. J'ai alors pensé mettre un appareil photo qui aurait pu accueillir ces pellicules. J'ai choisi le Voigtländer Bessa. Ils étaient beaux, ces folding. J'aime bien leur soufflet, leur mécanisme. Il me semble que j'avais essayé de faire des photos avec celui-ci mais je n'en suis pas sûr. Chez mes parents, il y avait un Zeiss Ikon. Il est possible que ce soit plutôt avec ce dernier que j'aie essayé de faire des photos. La mémoire n'est pas infaillible. Ce dont je me souviens, c'est que le résultat avait été plutôt décevant.

Voigtländer Bessa

Ces appareils faisaient des photos en 6x9 cm. La plupart du temps, on se contentait de les tirer sur papier par contact du négatif sur le papier. Ça donnait des photos au format de la pellicule. Vous en avez certainement vues. Assez souvent, on découpait les bords de la photo avec une lame dentelée et on mettait ces photos dans des albums qui étaient prévus pour accueillir des images à ce format.
Et puis, ces appareils sont tombés en désuétude. On leur a préféré les 24x36 mm. Les reflex. Les reflex permettent une visée à travers l'objectif. C'est à dire que l'on voit pratiquement ce qui sera sur la pellicule, sans effet de parallaxe. Et puis, souvent, ça permet de changer d'objectif, de mesurer la lumière à travers l'objectif. Plein de choses qui étaient interdites avec les appareils plus anciens. L'électronique est passée par là et on a gagné des dispositifs de mise au point automatique, des automatismes, des aides diverses.
Sur le Canon EOS 5 de la photo suivante, il y a un système de pilotage de l'autofocus par la pupille. Des capteurs permettent de voir le collimateur choisi par l'œil. C'était un système intéressant auquel il fallait s'habituer. Je ne sais pas pourquoi, Canon a abandonné ce raffinement. N'empêche que cet EOS 5 était un très bon boîtier. Je l'ai utilisé quelque temps avec un réel plaisir. Et puis, je suis passé au numérique.

Voigtländer Bessa et Canon EOS 5

mercredi 20 mars 2013

Je rentre, je mange

Ce soir, je termine mes lasagnes. Parce qu'il n'en reste pas beaucoup et que je ne suis pas sûr que ça me suffira, je pars à l'assaut des vieilles réserves.

Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Un bocal avec une date. Je me doute un peu de ce qu'il y a dedans mais la date m'inquiète un peu. Ça date de 2002. Des sortes de rillettes de canard que l'on appelle ici des grillons. Plus de dix ans ! Punaise ! Bon. Je vais bien voir. J'ouvre. Si ça sent bon, je mange. Je vais chercher un marteau et un outil pointu et je perce le couvercle qui n'est pas bombé. Je sens et ça me semble correct. Les lasagnes sont dans le four en train de se réchauffer. J'amène un verre, un pichet d'eau du robinet, du pain, et je commence à attaquer le canard. Rien de suspect. Pas mauvais. Peut-être pas suffisamment assaisonné, sans doute un peu gras, aussi, mais ça se laisse manger.
Je continue en finissant les lasagnes qui commencent à être un peu sèches (mais qui restent mangeables) et je mange une orange. Voilà. Je bois un autre verre d'eau, je débarrasse la table, je ferai la vaisselle demain ou un autre jour et je reviens à la table pour écrire le billet du jour. Je bois un autre verre d'eau.
Tout à l'heure, je vais aller bouquiner un livre fantastique dont je vous parlerai sûrement un jour si les grillons n'ont pas eu raison de moi.

mardi 19 mars 2013

Tentative de feuilleton collaboratif du mardi (36)

Improbable. C'est bien ce qui qualifie le mieux ce feuilleton. Aux dernières nouvelles et à bord du Nautilus, les protagonistes du récit à épisodes se retrouvent à voguer dans les eaux du dix-neuvième siècle et rencontrent un personnage malodorant. Le fidèle Liaan nous livre la suite...

À bord du Nautilus.

Lafleur accompagnant ses paroles d'un geste montrant la port d'entrée, dit :

— Kenavo, Père Moulard, sauf votre respect, si vous pouviez rester sur le pont, nous allons vous suivre, et nous pourrons discuter.

Le père Moulard sort, regrettant le côté cossu de l'habitacle du sous-marin.

— Il y a que nous sommes un peu pressés, et nous venons nous ravitailler en jus de moule et en calvados, reprit Lafleur.

— D'ailleurs, Colette, Maurice, Docteur Gemenle et toi Östäl, vous allez m'aider à charrier et les tonneaux, et les bouteilles de calvados...

— Je peux-ti aider ? demande Chapraut.

— Aider ces mercenaires, ces flibustiers, mais vous perdez la raison, Brigadier Chapraut ! s'insurge Chapraud.

— C'était surtout pour les bouteilles de calvados, répond Chapraut.

— Vous restez ici, vous autres, tonne Lafleur, interdiction formelle de quitter le Nautilus !

— On pourrait peut-être monter sur la passerelle, on étouffe, ici, interroge timidement Tante Etzelle.

— Accordé ! lui répond Lafleur, mais pas question de descendre sur le quai ! Tu les surveilles, Gérard !

Et notre petite troupe sort, toute heureuse de pouvoir se dégourdir les jambes.

— On s'habitue à l'odeur... remarque José, le cafetier, ...et ben merde ! Il ne pleut pas, alors qu'à la radio, ils annonçaient de la flotte, et pas qu'un peu sur tout l'Ouest !

— Si j'en crois Lafleur, il a fait grand beau temps ce jour de 1892, en Bretagne, dit Gaëlle.

— Parce que vous n'êtes pas sûre que nous sommes bien en 1892 ? s'enquiert Robert.

— On a du mal à le croire, lui répond Roland.

— De mon côté, c'est plutôt rassurant, remarque Arthur.

Têtes étonnées du groupe qui se tournent vers le facteur;

— Ben oui, pour une fois, je ne serai pas en retard sur ma tournée, pensez, plus de cent ans d'avance !

— C'est ma foi vrai, constate Chapraut.

Le Nautilus est amarré à un quai sommaire, tout en bois, avec sur le côté nord deux barques de bois et un canot à vapeur. Roland chuchote à l'oreille de Robert :

— Et si on mettait les voiles ? tout en montrant d'un geste discret le canot à vapeur.

Alice l'entend et se met à rire :

— Ça, vous devez connaître, la voile et la vapeur !

Et elle se retourne pour voir les Lafleur, Colette, Östäl et le Docteur Gemenle qui suivent le Père Moulard, curieuse statue d'algues, de moules qui avance comme en glissant sur le quai, laissant une trace humide, tel un escargot. La troupe se dirige vers un hangar de bois, assez grand, au toit de plaques goudronnées, d'où une cheminée lance une fumée qui monte droit dans le ciel bleu.

— Signe de beau temps, juge Kermitt.

Tante Etzelle regarde vers le large et dit :

— Je vois le Mont St Michel vers l'Est, nous sommes bien en Bretagne Nord !

— Et je vois le phare de la Pointe du Grouin, ajoute Gaëlle.

— Où ça ? interroge Alice, ah oui, je vois un phare !

— Nous savons où nous sommes, déjà un point important, nous sommes pas loin de Cancale.

Pendant que ces dames discutent géographie, les deux Brigadiers, José, Kermitt et le facteur sont mis au courant par gestes discrets qu'ils pourraient se faire la belle…

— Laquelle ? demande Chapraud

Éclatant de rire, Chapraut lui précise que c'est une expression !

Alice sort son téléphone portable et découvre qu'il n'y a pas de réseau.

— Ça, en 1892, je serais étonné que tu trouves quelque chose, lui fait remarquer Gaëlle.

— Ben, j'essayais... C'est machinal, lui répond Alice.

— C'est bien un truc de jeunesse, ça ! conclut Tante Etzelle.

Et Gérard, le gardien ? Il est revenu à l'intérieur du sous-marin pour boire, enfin, un peu de calvados (il est vrai que l'on avait peu bu de calvados dans ces derniers instants, au grand dam de la Maison qui sponsorise ce feuilleton ô combien haletant, et suivi par des milliers et des milliers de lecteurs...(N.d.C.).

Le Père Moulard avait fait entrer Lafleur et ses complices dans la bâtisse en bois.

— C'est le moment, on se casse ! lance Roland.

Toute la troupe comprend immédiatement et se lance sur la passerelle qui les mène sur le quai. Ils négligent le canot à vapeur dont la chaudière est froide. Les barques ! Il y a des rames, allez hop ! dit joyeusement Roland. D'un même élan, Arthur et Roland détachent prestement les amarres, et retenant les esquifs, font embarquer d'abord les femmes, puis les hommes.

— Comme sur le Titanic ! dit Chapraud, les femmes d'abord !

— Anachronisme, Brigadier Chapraud, nous sommes en 1892 et le Titanic ne prendra pas l'eau avant 1912 ! lui lance Chapraut.

— Ça pour prendre l'eau, il l'a prise ! dit Kermitt.

Arthur et Roland jettent leurs forces pour lancer les deux barques et sautent rapidement à bord, pour s'emparer des rames et de nager vigoureusement.

— C'est la marée basse qui nous aidera à s'éloigner du port, dit Gaëlle.

— C'est marée basse pour nous aussi, rajoute Chapraud, nous n'avons pas embarqué de litres de calvados…

— Suffit, espèce de soiffard ! lui complète Chapraud.

Et Gérard, le gardien ? Il sort de l'intérieur du Nautilus, cligne des yeux et constate que les prisonniers dont il avait la charge se sont échappés !

— Malheur de malheur ! Je suis fichu ! Lafleur va me tuer !

Et Gérard rentre dans le sous-marin et attrape une nouvelle bouteille de calvados.

— Et bien ! Tant pis ! Je vais boire la bouteille du condamné !

Colette regarde à ce moment par la fenêtre et crie presque :

— Lafleur, les autres fichent le camp avec des barques !

Lafleur, étrangement calme, lui répond :

— C'est prévu dans mon plan ! C'est pour cela que j'ai laissé ton imbécile de mari pour "garder" les prisonniers. Je voulais qu'ils s'échappent, nous en voici débarrassés, bon vent, Mesdames et Messieurs ! Bienvenus en Bretagne, en 1892 !

La mer est d'huile, et les deux barques s'éloignent de concert du petit port et soudain, Gaëlle s'écrit :

— Nous étions sur une île !

— L'île mystérieuse, Gaëlle, dit tranquillement Tante Etzelle, cela cadre bien avec Jules Verne.

— Ce doit être l'île des Rimains, d'ailleurs, on voit Cancale devant nous.

— Nous allons jouer les touristes et visiter Cancale, et ainsi vérifier que nous sommes bien en 1892... dit Alice.

Un immense voilier les croise, toutes voiles dehors, pour bénéficier du peu de vent du moment.

Les passagers des barques se taisent, chacun pense que c'est une coïncidence, que c'est un voilier-école qui sort du port de Cancale.

— On va manger des huîtres, je commence à avoir l'estomac dans les talons, dit José, 1892 ou pas, il y a des huîtres à Cancale que c'en est réputé.

— Que vous allez payer en euros, remarque moqueur Robert, il nous faudra trouver un bureau de change en ville. Ça, pour faire les touristes à Cancale, on va se poser là ! Pauvre Bretons du 19e siècle, voilà une monnaie qui ne va pas leur dire grand chose, pourtant ce sont de sacrés marins et qui connaissent le monde. Ils vont chercher "l'Eurosie" !

Les deux barques s'approchent du port de Cancale, et nos marins d'occasion aperçoivent de nombreux mâts de bateaux, et ils ne sont pas en métal, ils sont en bois, ce n'est pas encore la plaisance.

lundi 18 mars 2013

Les eaux de mars

En me rendant au boulot, ce matin, je ne savais pas ce qui m'attendait.

On ne dira jamais assez l'importance de la préparation psychique. Réveillé un peu avant 6 heures, je partais pour Périgueux peu après 7 heures avec l'idée que j'allais passer le temps et, accessoirement, mériter mon maigre salaire en m'occupant d'ordinateurs divers. Or, il se fait qu'un camion porte-conteneur m'attendait. On ne m'en avait rien dit.
Je ne voudrais pas mentir. Le camion ne m'attendait pas seul. Nous étions un petit nombre de personnes qui étions affectés au déchargement du conteneur par le camion porté. La différence énorme, c'est que les autres personnes étaient au courant de ce qui les attendait.
Et bon, ma foi, quand il faut y aller, hein... Donc, sous une petite pluie froide de fin mars, voilà que je commence à agripper un carton et au autre carton et un autre carton et ainsi de suite. 40 pieds de long, ça commence à faire. Chaque carton pèse un peu moins de 10 kilogrammes. On a vu pire. Nous mettons environ une heure et demi pour venir à bout de la corvée. On va boire un café et se réchauffer.
Dans la journée, un autre camion arrive. Cette fois-ci, les produits sont sur palettes. Là, c'est simple et ça ne me concerne pas. Ça ne devrait pas me concerner. Sauf que, comme fait exprès, le chargement commence à se casser la gueule et on m'appelle au secours pour prendre le chariot élévateur et sauver la situation. Je fais ce que je peux comme je le peux. Je ne suis pas cariste. Le problème, c'est qu'à un moment, une pluie glacée mêlée d'une sorte de grésil commence à tomber. De dieu ! Il ne manquait plus que ça ! Enfin bref. Nous arrivons tant bien que mal à décharger ce qui menace de tomber et nous pouvons atteindre nos palettes et les décharger. Ne reste plus qu'à remettre le chargement descendu dans le camion. Chargement qui, reconnaissons-le, a un peu souffert. Le chauffeur est très sympathique. Je n'ai pas compris s'il était Anglais ou Néerlandais. Il parlait anglais, ça c'est sûr. Un chauffeur qui nous a bien remercié pour le coup de main.
Je rentre et je suis trempé des pieds à la tête en plus d'être aussi congelé qu'un filet de colin pêché dans l'Atlantique nord. Je mets plusieurs dizaines de minutes pour retrouver une température interne acceptable et c'est bientôt midi. Je profite de la pause de mi-journée pour finir de m'égoutter.
Cet après-midi, j'ai imprimé quelques faire-parts puis je me suis attaqué, enfin, à des problèmes informatiques. Ce soir, je suis rentré et je me suis fait chauffer les lasagnes de hier qui étaient encore consommables. J'espère qu'elles le seront encore demain.
Demain, ce sera mardi et le mardi c'est le jour du ?

dimanche 17 mars 2013

Musée, bière, dessin et autres choses

Si j'étais Irlandais, je fêterais la saint Patrick en buvant des pintes de bière noire. Il se trouve que je n'en ai pas et que je n'ai pas l'intention de sortir de chez moi.

C'est l'une des choses que j'aimerais faire avant de mourir. Aller en Irlande pour la saint Patrick et boire plein de pintes de Guinness (ou de Murphy's ou d'autre chose). J'ai comme l'impression que je ne le ferai jamais. Jamais avant mon trépas et, encore plus sûrement, jamais après. Pourquoi ? Pour plein de raisons idiotes. La première est que je suis très casanier. Tant que l'Irlande ne fera pas le premier pas en venant à moi, je resterai campé sur mes positions. A la rigueur, je suis d'accord pour prévoir la date du 17 mars et acheter quelques bières pour les consommer chez moi. Cette année, j'ai été pris de court. Je me suis rendu compte que nous étions le 17 mars vers le milieu du 17 mars. Tant pis. Une autre raison est que je ne maîtrise pas du tout la langue anglaise parlée. La langue anglaise écrite pas beaucoup mieux, il faut dire. Une autre raison encore est que je suis radin et que je répugne à l'idée de dépenser une somme conséquente d'euros pour aller sur une lointaine île juste pour boire de la bière. La dernière raison est que j'ai un peu peur de fêter une saint Patrick en Irlande. Peur de trop boire, peur d'être bourré et de ne plus retrouver le chemin de l'hôtel. Je n'irai sans doute jamais en Irlande et je le regrette.
Hier, avec ma mère et l'un de mes frères, nous sommes allés visiter le Musée d'Art et d'Archéologie du Périgord, à Périgueux. C'est que depuis le 25 janvier et jusqu'au 31 mars, sept artistes du collectif périgourdin des Mauvaises Graines ont pris possession des lieux pour présenter son cabinet des curiosités. Ces sept artistes jouent avec les codes du musée, avec les collections présentées. Ce n'était pas mal mais pas vraiment au niveau de mes attentes. Reste que la visite du musée est assez intéressante. Après, nous sommes allés faire des courses à l'hypermarché. C'est autre chose mais c'est pas mal non plus (quoi que plus cher).
Hier, j'ai eu l'idée que je pourrais me faire des lasagnes. Alors, j'ai acheté de quoi me préparer des lasagnes. Je savais que j'avais des lasagnes (les feuilles de pâte, quoi) chez moi mais j'avais un petit doute quant à leur fraîcheur. Alors, j'en ai acheté d'autres. Et j'ai bien fait ! S'il est exact que j'avais des feuilles de lasagnes, j'ai été surpris de lire sur l'emballage qu'elles étaient vieilles, pour certaines, de plus de dix ans et que, c'est intéressant, elles avaient été bouffées par quelque chose que j'imagine être des mites alimentaires. J'ai fait une photo de la chose pour l'immortaliser. Je suppose qu'il n'y a pas de risque particulier à les manger mais je vais tout de même m'abstenir de le faire.

Bloc de lasagnes bouffées aux mites

Ce matin, j'ai lu le prochain épisode du feuilleton fourni par notre ami Liaan qui semble désirer que le feuilleton continue encore. Je m'étais imaginé qu'après mon épisode dernier, les bonnes volontés allaient s'être éteintes. J'avais donc commencé à songer à un épisode de fin. Je peux remiser mes idées. Conformément à mes règles du jeu, il y aura donc, au minimum, encore deux épisodes.

En cherchant ce que j'allais pouvoir faire pour le blog aujourd'hui, j'ai attrapé une feuille de papier A4 que j'ai pliée en deux. J'ai commencé à dessiner quelque chose et puis je me suis pris au jeu. A un moment, j'ai posé le crayon et me suis dit que ça irait bien pour aujourd'hui. Maintenant, en attendant d'aller cuisiner mes lasagnes, je vais bouquiner un peu et je vous souhaite une bonne saint Patrick.

Engin bizarre

samedi 16 mars 2013

La Peste, elle découvre l'egologie

Aujourd'hui, je me suis donné pour mission de vous saper le moral en vous révélant l'annonce de la fin prochaine de l'humanité. Ce n'est pas pour aujourd'hui, je vous rassure ! Peut-être pas non plus pour la semaine prochaine mais il faut vous préparer à l'inéluctable. Et préparer vos enfants et petits-enfants, aussi.

Ça fait combien d'années que l'Homme[1] est sur terre ? Deux ? Trois millions d'années ? Beaucoup moins si l'on écoute les créationnistes. On s'en fout, ce n'est pas le sujet.
L'autre jour, je lisais sur Internet un "papier" sur Frank Fenner, professeur de microbiologie australien, qui disait en substance et pour faire simple et rapide que l'humanité n'en avait plus que pour une centaine d'années avant de disparaître corps et âme dans le néant de l'évolution. Il aurait dit cela en 2010, année à laquelle il a décidé de mettre son idée en pratique en mourant. Il avait 95 ans.
Selon lui, la planète serait entrée dans une nouvelle ère, l'anthropocène, au tournant du 18e et 19e siècle. Dès lors, l'Homme n'aurait eu de cesse de croître en nombre et de piller les ressources naturelles. Il aurait provoqué la disparition de nombreux représentants de la biodiversité, espèces animales ou végétales, et engendrerait une quantité phénoménale de pollutions diverses et variées qui auraient un effet des plus délétères pour notre planète. L'Homme serait donc le créateur et le fossoyeur de cette ère géologique.
On peut admettre la possibilité de cette disparition de l'espèce humaine. Après tout, nous sommes la seule espèce qui a les moyens de sa propre destruction par nos armes nucléaires. Si l'on faisait tout péter dans un dernier beau feu d'artifice, il est très probable que ça ferait un beau ménage sur la planète bleue. Sans doute pas qu'au sein de l'espèce humaine mais c'est celle qui nous intéresse au premier chef. Admettons donc qu'en raison du nombre toujours de plus en plus grand de consommateurs humains, nous nous retrouvions dans l'impossibilité de nous procurer de quoi nous nourrir tous. La pollution fait que l'eau potable soit introuvable et que l'oxygène respirable soit rendu à la portion congrue dans une atmosphère saturée de gaz toxiques. La disparition des énergies fossiles et des ressources nécessaires fait que l'Homme ne peut plus rien produire. L'Homme commence par mourir dans des guerres gigantesques avant de mourir de maladies diverses pour, finalement, mourir d'asphyxie, de faim et de soif. Le dernier vivant débouche l'ultime bouteille de Champagne qu'il avait conservé par devers lui pour fêter l'événement et s'éteint dans l'indifférence générale. Une page se tourne, la planète est libérée d'un lourd fardeau et elle peut passer à autre chose pour les quelques milliards d'années qui lui sont octroyées.
Le programme n'est pas des plus réjouissants pour l'Homme. Pour la planète, le passage de l'Homme n'aura été qu'une péripétie, guère plus importante que le passage des dinosaures. Elle recouvrira tout cela d'une couche de poussière et elle attendra que, peut être, une nouvelle espèce fasse son apparition et, pourvu qu'elle soit dotée d'une certaine intelligence, s'amuse à fouiller le sol à la recherche des temps passés. A priori, l'Homme aura laissé des traces. Enfin des traces qui seront découvertes si cette nouvelle espèce intelligente ne met pas trop de temps à survenir.
Normalement, si tout se passe comme prévu, je ne devrais pas être présent pour la fin de l'humanité. Avec un peu de chance, je connaîtrai peut-être la fin de l'ours polaire et du dauphin. C'est un rien frustrant de se dire que je ne connaîtrais pas la fin de l'histoire. Après avoir lu le papier sur Frank Fenner, je me retrouve dans la situation d'un spectateur à qui l'on demande de sortir de la salle de cinéma avant la fin du film.

peste-egologie.jpg

Note

[1] Avec un H majuscule pour dire que ça concerne aussi la femme...

vendredi 15 mars 2013

Où est le pinceau ?

Cela faisait quelque temps que je n'avais pas sorti de pinceau. Je n'ai pas retrouvé le "bon". Je ne sais pas où je l'ai mis. Alors, j'en ai pris un autre, un peu fatigué. J'avais un dessin à faire. Bon...

Enseignants et temps de travail

jeudi 14 mars 2013

Indigence extrême

Aujourd'hui, j'ai mis dotclear à jour. Le blog fonctionnait sous la version 2.4.2 et la version 2.4.4 existait depuis août 2012. J'en ai profité pour faire une sauvegarde intégrale de tout le blog. Ce qui est amusant, c'est que j'ai appris alors que j'étais en train de faire cette mise à jour qu'une nouvelle version, la 2.5 allait bientôt arriver. J'aurais attendu un peu plus, j'aurais été à la pointe de la modernité.
Pendant que je copiais tous mes fichiers, j'ai essayé de dessiner. Je n'y suis pas trop arrivé. J'ai aussi allumé un feu dans la cheminée parce que, malgré l'arrivée imminente du printemps, il ne faisait pas si chaud que ça, chez moi.
Tout à l'heure, je me suis demandé ce que j'allais manger ce soir et puis j'ai eu l'idée de me faire des crêpes. Mais pour pouvoir faire des crêpes, il n'y a pas à tortiller, il faut de la pâte à crêpe. Alors, vous savez quoi ? J'ai fait de la pâte à crêpe ! Formidable, non ?
Or donc, il semble que pour ce qui est d'avoir un dessin aujourd'hui, c'est râpé. Comme je n'ai pas non plus envie de faire une photo, je vais me contenter d'un billet un peu indigent.

mercredi 13 mars 2013

Habemerde papam

J'avais fait un dessin. Saloperie de catholiques !

Conclave

mardi 12 mars 2013

Tentative de feuilleton collaboratif du mardi (35)

Franchement, vous y croyez, vous, aux histoires de voyage dans le temps ? Et aux histoires de sous-marins venus de l'univers de Jules Verne ? Et aux histoires de gendarmes alcooliques ? Non ? Je me disais aussi... Il n'empêche que dans l'épisode précédent, que vous y croyez ou pas, nous nous retrouvions au 19e siècle. Et oui, mesdames et messieurs les incrédules. C'est comme ça.

Les bouches béent d'incrédulité. Elles n'en croient par leurs oreilles. Sont-elles victimes d'une défaillance du système cognitif ? Lafleur s'est-il mal exprimé ? Y a-t-il eu lapsus ? 1892 ? Ce n'est pas possible ! 1892 ? Ils auraient fait un voyage dans le temps ? Ils se retrouveraient l'année de la décapitation de Ravachol, en pleine Troisième République ? L'indécision et le flottement menace la cohésion du groupe qui chancelle sur ses bases. Les yeux sont ronds d'étonnement, les membres sont flasques, les fronts sont en sueur et les pieds se crispent dans les souliers. Lafleur s'attendait à cette réaction et il n'est pas mécontent de son petit effet. Il sourit, Lafleur. Il tient à goûter son plaisir jusqu'à la dernière goutte. Il jubile et ça lui donne soif. Il fait claquer les doigts et on lui amène un nouveau cocktail.

— Oui, mesdames et messieurs. 1892, vous m'avez bien entendu. Ça vous coupe la chique, hein ?

Silence abasourdi dans les rangs. On ne pipe mot. On se tait. On n'émet pas le moindre son. La stupeur paralyse la troupe. Cela dure quelques minutes et c'est avec lenteur, circonspection et prudence que les yeux commencent à scruter l'environnement. Les têtes se mettent à suivre le mouvement. Tous cherchent la preuve de la mystification. Les apparences sont pourtant formelles. Les signes sont là. L'époque a changé. Les becs de gaz ont remplacé les ampoules électriques, le matériel électronique a laissé la place à des machines à vapeur qui suintent de graisse épaisse en s'époumonant à cracher des jets sporadiques de vapeur malodorante. Restent le Nautilus, les êtres humains et les armes et vêtements qu'ils portent.

C'est le brigadier Chapraud qui rompt le silence.

— Non, non, c'est pas possible. On peut pas être dans le passé. C'est pas possible. C'est simple, ça se peut pas. Il y a un truc.

Et il commence à courir dans la pièce à la recherche d'un indice, d'un élément qui démolira la fumisterie, la plaisanterie au goût douteux.

— Et comment je vais distribuer mon courrier, moi ? se lamente Arthur.

— On faisait du calva, au 19e siècle ? s'enquit Chapraut.

— Chapraut ! Ce n'est pas le moment ! L'heure est grave ! le morigène Chapraud.

— J'aurais bien besoin d'un peu de remontant, plaide Chapraut.

Lafleur fait un signe à Östäl qui entre dans le sous-marin et en ressort avec une bouteille de calvados et quelques verres. Il demande qui en veut à la cantonade et quelques mains se lèvent dont celles des gendarmes qui sont les premiers à accourir. Chapraut se penche sur l'étiquette.

— Mazette ! 1890 ! Voilà un bel âge pour ce calva !

— Notez... Il n'a que deux ans, modère Kermitt.

— C'est pourtant vrai, répond Chapraud.

Robert, Roland et Gaëlle sont restés à l'écart. Arthur s'est rapproché du docteur Gemenle pour savoir quand il pourrait rentrer chez lui. Il explique qu'avec toutes ces affaires, il a prit du retard dans la distribution du courrier et que ça peut avoir un effet négatif sur son avancement. Après un peu d'hésitation, Alice a fini par accepter un verre de calvados. Elle commence à se demander pourquoi elle s'est lancée dans cette histoire, Alice. Etzelle contemple le Nautilus. Gérard qui voulait goûter le calvados a reçu une gifle de Colette et est parti bouder dans un coin. Les esprits semblent avoir admis l'idée selon laquelle il y aurait bien eu voyage dans le temps et que nous nous retrouvons en 1892. Tout le monde aurait des questions à poser à Lafleur mais aucune de ces questions ne sort. On sent qu'il faut accepter l'inacceptable et que l'on n'est pas en mesure de changer le sens de l'histoire. Les plus rationnels tentent en vain de se persuader d'une supercherie et d'une mise en scène mais sans trop d'éléments pour étayer leur doute. C'est incroyable et incompréhensible mais il faut se rendre à l'évidence. Lafleur a le pouvoir de changer d'époque. Les plus rationnels finissent par se ranger aux côtés de la bouteille de calvados. Lafleur attend que celle-ci soit vide pour reprendre la parole.

— Mesdames et messieurs, chers amis. Après ces quelques agapes, nous allons partir pour un voyage à bord de ce sous-marin. Je vais vous demander de ne toucher à rien une fois que vous serez à l'intérieur. Le maniement de cet appareil est assez complexe et il serait dommage que nous ayons à mourir à cause de la maladresse ou de la malveillance de l'un d'entre vous. Rappelez-vous qu'une fois en plongée, nous serons tous dans le même bateau. De même, et je pense que ce n'est pas utile de le préciser, je vous recommande de ne rien tenter pour prendre le contrôle du Nautilus. Mes amis, je vous demande de vous installer à l'intérieur sur les banquettes disposées de part et d'autre de la salle principale. Le temps de remplir les ballasts et de fermer les écoutilles et nous plongerons dans quelques dizaines de minutes.

Sous la surveillance armée des hommes de main de Lafleur, tout le monde pénètre dans le Nautilus. Hormis les gendarmes, tous s'extasient malgré eux face à l'exubérant luxe qui règne à bord. Tout est laiton et cuivre, velours et bois verni, moulure et arabesques.

— On jurerait être dans une gravure d'un roman de Jules Verne ! s'exclame Etzelle.

— Mouais... C'est un peu chargé, juge Chapraud.

— J'en voudrais pas chez moi, ajoute Chapraut.

— C'est un peu tape-à-l'œil, confirme Arthur.

— Moi j'aime plutôt bien, se permet Kermitt.

— Conforme au plan, apprécie Roland.

— Le Nautilus existe donc bien ? Questionne Robert.

— Incroyable ! se contente de dire Alice.

— Si je m'en sors, je décore mon bar comme ça, affirme José.

Conformément aux ordres de Lafleur, tout le monde s'installe sur les banquettes. Colette tient Gérard à l'œil et Maurice va prendre son poste devant un enchevêtrement de manettes et de leviers à cadran. Les cyborgs sont rangés dans des armoires en acajou et sanglés. Östäl ferme la porte étanche et se place sur le siège qui permet d'utiliser le périscope. Tout l'équipage prend ses positions et une légère vibration commence à se faire sentir.

— C'est le moteur qui se met en marche, explique Östäl.

Un grondement sourd se fait entendre et est bientôt accompagné par des bruits de succion et d'expulsion.

— Les ballasts, dit Östäl.

Le Nautilus prend un peu de gîte. Il se balance lentement de gauche à droite et semble piquer du nez. Il commence à plonger. Les passagers involontaires s'agrippent aux banquettes. On ressent une tension nerveuse presque palpable.

— Maman, les p'tits bateaux, comme tout est beau, quel renouveau... ne peut s'empêcher Gaëlle.

— J'ai comme qui dirait une petite soif, chuchote Chapraut.

— A qui vous le dites ! murmure Chapraud.

Les sons se montrent de plus en plus sourds. On perçoit une sorte de martèlement incessant venu des entrailles de l'appareil. Les parois de la coque font entendre des craquements continus.

— Vous sentez ? Demande Arthur à Alice.

— Quoi ?

— Comme une odeur... Comme une odeur... Bizarre.

— C'est vrai, dit Kermitt. Comme une odeur de mer, on dirait.

— De moule ! Une odeur de moule ! Affirme Chapraud.

— De moule ! Oui ! C'est ça ! Je savais que je connaissais cette odeur. Rapport à quand j'étais basé à Lille, ajoute Chapraut.

— Je ne vois pas le rapport, râle Chapraud en haussant les épaules.

— Rapport à la braderie, Môssieur Je-Sais-Tout.

— Ne le prenez pas sur ce ton, brigadier !

— Il a pourtant raison, intervient Kermitt pour défendre le brigadier Chapraut.

— Vous, le civil, on ne vous a rien demandé.

— Oh ! Si vous le prenez ainsi, je me tais. De toutes les façons, les gendarmes, je n'ai jamais trop aimé leur parler.

— Outrage à agent de la force publique, Kermitt ! Attention !

— Hi, hi, hi... Mais vous n'existez même pas, mon pauvre Chapraud !

— De quoi ? S'étouffe le gendarme, rouge d'apoplexie.

— Vous n'êtes même pas né.

— Exact, Chapraud. Vous êtes comme le poisson, confirme Robert.

— Comme le poisson ? Vous vous foutez de moi ?

— Pané. Vous êtes pané, comme le poisson, pouffe Robert.

Un fou rire gagne le groupe.

— C'est malin ! grogne Chapraud.

— N'empêche que ça sent bien la moule, confirme Gaëlle.

— Maintenant que vous le dites, accepte Robert. C'est vrai que ça sent la moule.

Nos amis en sont là de leur discussion lorsque réapparaît Lafleur, son immuable cocktail à la main.

— La moule ! Oui ! Bravo ! Vous avez raison. Le principal défaut du Nautilus tient dans son mode de propulsion, en effet. Nous voguons actuellement par une trentaine de mètres de fond grâce à notre moteur à régurgitation indirecte de jus de moule. Moteur breveté par Etienne Moulard plus communément appelé Père Moulard.

— Un moteur à moule ? N'importe quoi ! s'exclame Kermitt. Un moteur à moule ! Ah, ah, ah !

— A moule et à calvados, précise Lafleur. Je ne vais pas vous expliquer le principe. Vous ne comprendriez sans doute pas et puis, je le reconnais, je n'en ai pas trop envie. Quoi qu'il en soit, ce moteur fonctionne grâce à un savant mélange de jus de moule et de calvados. Que vous le croyez ou pas, c'est ainsi. Et c'est en raison de ceci que nous sommes en 1892 et que nous naviguons vers la Bretagne.

— On retourne à Pont-Aven ? exulte le facteur.

— Pas bien loin, pas bien loin.

— Père Moulard ? Ça me fait penser à quelque chose... questionne Roland.

— La mère Poulard ! s'exclame Etzelle. La mère Poulard et son omelette ! Le Mont-Saint-Michel !

— Bien ! Bravo ! En effet, le père Moulard et la mère Poulard sont parents. Vaguement cousins, à ce que je sais. Une délicate et compliquée histoire de famille. L'un est Breton, l'autre est Normande. Mais il y a polémique...

— Sur le cousinage ? demande Alice.

— Non. Sur le fait que le Mont-Saint-Michel soit normand.

— Il l'est ! Affirme Arthur. 50170. Manche. C'est la Normandie. Je suis postier, ce genre de choses, on le sait.

— Tsss ! Le Mont-Saint-Michel est breton ! conteste Gaëlle, un peu agressive.

— Le fait est que le postier a raison, se contente d'ajouter Chapraud. Je le sais parce que j'ai reçu une carte postale avec le cachet de la Poste qui fait foi.

— Qui fait foi dans le dos, oui ! Siffle Gaëlle.

— Oui, bon... Normand ou breton, peu importe. Toujours est-il que nous devons venir en cette fin de 19e siècle pour faire le plein de jus de moule et que le seul producteur de jus de moule est son inventeur, le père Moulard. Il est mort en emportant son secret dans la tombe. De temps en temps, nous devons aller le visiter et lui acheter son produit. Evidemment, nous nous sommes arrangés pour trouver l'époque à laquelle il ne savait pas encore le potentiel incroyable que recèle son jus de moule. Quelques années avant qu'il ne mette au point son moteur. Sinon, nous devrions le payer au prix fort.

— C'est parfaitement idiot, votre histoire, maugrée Roland.

— Je ne vous permets pas, vous ! Espèce de raté ! s'emporte Lafleur. Qu'on m'amène un autre cocktail ! Vite !

— Ja, ja, mein Herr, s'exécute Gemenle.

— Pourquoi n'avez-vous pas volé son invention ? S'étonne Robert.

— A cause de l'odeur. Vous ne pouvez pas avoir l'idée de la pestilence de ce jus de moule lors de l'étape de la fermentation. Une vraie infection. Mais vous vous rendrez compte par vous-même. Nous arriverons au large de la Bretagne d'ici une heure. D'ailleurs, vous avez juste le temps de passer des vêtements plus en accord avec cette époque. Il convient de ne pas éveiller les soupçons du père Moulard, vous comprenez ?

— Je comprends que votre histoire est totalement absurde, explose Roland qui s'est dressé d'un coup. Vous prétendez que nous nous trouvons actuellement en 1892 dans le Nautilus. Il se trouve que j'ai lu "2OOOO lieues sous les mers" écrit par mon aïeul. Il se trouve qu'il n'y est jamais fait allusion à un moteur à jus de moule. C'est parfaitement ridicule et je refuse de continuer à écouter votre histoire !

— Silence ! Votre Jules Verne est un escroc qui n'a jamais rien compris à rien et qui a volé l'idée du Nautilus au père Moulard à l'époque où il convoitait la vertu de la mère Poulard ! Votre Jules Verne est un être abject, un imbécile fini. Il n'a jamais rien fait de sa vie à part d'écrire ses histoires gnangnantes. Que l'on ne me parle plus jamais de ce personnage et que l'on ne me parle jamais de son capitaine Némo !

Lafleur était entré dans une colère noire. Il avait envoyé son verre à cocktail exploser contre la paroi du Nautilus. Ses yeux étaient devenus sombres et donnaient à craindre qu'un crime allait se produire. Roland était debout face à lui et semblait prêt à mener un combat. Östäl et quelques hommes avaient acouru aux cris de leur maître et tenait Roland en ligne de mire de leur pistolet.

— Qu'on m'amène un cocktail ! Et vite !

— Je pourrais avoir un calva ? risqua Chapraut.

— ... et un calva ! Beugla Lafleur

— Deux ! commanda Chapraud.

Bougon, Roland était parti se rasseoir à côté de Robert.

— Vous changez vos habits contre ceux que Östäl va vous donner et vous vous taisez !

Sur ces mots, Lafleur retourne au poste de pilotage. Östäl sort des vêtements de malles en ébène. Si les filles se prêtent au jeu avec un plaisir visible, il n'en est pas de même pour les hommes et, particulièrement, pour les gendarmes et Roland. Sur l'insistance pressante du géant noir, borgne mais grand, ils acceptent de passer une veste et un pantalon.

— Ach ! Attenzion ! On arrife dans moins de 20 minutes ! Prévient Gemenle.

Quelques minutes plus tard, le Nautilus fait surface dans une petite crique bretonne où a été aménagé une sorte de port sommaire. Östäl ouvre la porte et une puissante puanteur envahit l'intérieur du sous-marin.

— Salut la compagnie ! Kenavo ! Crie joyeusement le père Moulard en entrant.

Le spectacle qu'il offre aux passagers du submersible a de quoi les laisser sans voix.

Un effroyable bonhomme couvert de pied en cap d'un fatras d'algues, de byssus et de colonies de moules. Une pipe de terre semble plonger dans ce qui pourrait ressembler à une bouche pourvu que l'on ait assez d'imagination. La pipe crache une fumée grise parfaitement nauséabonde. Ceci et l'odeur de moule faisandée fait son effet. Alice, Etzelle, Gaëlle, Roland et Robert vomissent. Les autres semblent plus ou moins indisposés. Il n'y a guère que Arthur, le facteur, pour trouver qu'il y a là un parfum des plus intéressants.

En faisant beaucoup de flics, de flocs et de flaques, le père Moulard finit d'entrer et se laisse s'égoutter sur le précieux parquet ciré en attendant l'arrivée de Lafleur, lequel ne tarde pas à faire son entrée, son sempiternel verre à cocktail en main, l'autre main tenant un mouchoir finement brodé devant son nez.

lundi 11 mars 2013

Pétrolette mystère

Hier avait lieu la deuxième édition de la Fête de l'Arbre à Montignac-sur-Vézère. En dehors du sempiternel vide-greniers et des stands de vendeurs de fromage et de couteaux, il y avait bien quelques pépiniéristes, des sculpteurs sur bois et d'autres choses passionnantes. Mais surtout, j'ai vu une petite moto que je ne suis pas parvenu à identifier.

Moteur Villiers, suspension coulissante pour l'arrière et fourche télescopique pour l'avant. Certainement est-ce là une "populaire" des années 50. La restauration vaut ce qu'elle vaut mais au moins, elle semble être utilisée.
Par contre, je ne parviens pas trouver la marque de cette petite motocyclette. Je suis étonné par la suspension arrière peu banale. Sauriez-vous m'aider ?

Pétrolette à moteur Villiers

Pétrolette à moteur Villiers

Et demain, la suite du feuilleton !

dimanche 10 mars 2013

Débrouillez-vous !

Le Débrouillard

samedi 9 mars 2013

Fin d'hiver en Périgord

Auriac du Périgord

vendredi 8 mars 2013

Rat pèle plus

rat-petard.jpg

jeudi 7 mars 2013

La presse quotidienne et la modernité

En lisant les actualités sur Internet, je me suis souvenu que je ne lisais plus la presse quotidienne "papier" depuis belle lurette.

A quoi sert la presse ? Changement de paradigme. En quelques années, des choses que l'on pensait gravées dans le marbre, inamovibles, éternelles et indispensables sont devenues caduques et moribondes. Le courrier postal a été remplacé par le courrier électronique ; la machine à écrire par l'ordinateur ; le CD (et le disque vinyle avant lui) rangé au rang d'antiquité par les "lecteurs MP3" et les services d'écoute de musique en ligne ; pareil pour les cassettes VHS, les DVD vidéo et les disques Blue-Ray qui cèdent ou cèderont la place à des services de location. La bonne vieille pellicule photo est morte. Qui l'aurait seulement imaginé il y a une quinzaine d'années ? La disquette informatique, le tube cathodique et, bientôt, l'ordinateur, remplacés par la clé USB, l'écran plat et la tablette numérique. Vous verrez que la voiture, l'automobile, disparaîtra elle aussi. Du moins sous la forme actuelle. C'est presque certain.

Dans tout cela, il convient de distinguer ce qui meurt sans être remplacé et ce qui disparaît pour laisser la place à des objets qui font la même chose autrement. Si le tube cathodique imposant a laissé la place à l'écran LCD ou à plasma ou LED (ou autre), c'est globalement transparent pour l'utilisateur. On connecte son écran plat de la même manière que le vieux écran à tube à son ordinateur, avec peu ou prou la même connectique et le même nombre de câbles. On regarde les mêmes émissions sur sa vieille télé ou sur sa nouvelle terriblement high-tech. Les nostalgiques de la photo argentique peuvent utiliser leur appareil photo numérique en retrouvant les réglages et les repères d'autrefois. Le passage de l'argentique au numérique n'a rien changé à la technique de prise de vue. Il s'agit toujours de faire entrer de la lumière dans une chambre noire à travers des lentilles pour inscrire une image sur une surface sensible.
Par contre, la modernité fait parfois qu'il faille réapprendre. Autrefois, le téléphone était relié au réseau téléphonique par une paire de fils et on composait le numéro de l'appelé en insérant son doigt dans des trous d'un cadran que l'on faisait tourner jusqu'à une butée. C'était assez intuitif. Encore avant, on demandait à une opératrice le numéro que l'on souhaitait contacter. Là, il pouvait y avoir des soucis de compréhension. Aujourd'hui, le téléphone est majoritairement sans fil et requiert une solide connaissance du modernisme pour être utilisé. Si vous n'avez pas une formation conséquente et une intelligence nettement supérieure, vous ne parviendrez certainement pas à joindre votre correspondant. Il faut trouver le bon menu, celui qui permet de composer le numéro, et le bon bouton, celui qui permet de se connecter au réseau. Je n'aime pas le téléphone. Qu'il soit avec ou sans fil. N'empêche qu'à chaque nouveau téléphone portable, j'attrape des suées pour tenter de comprendre le principal. Il m'arrive assez souvent de me tromper de bouton lorsque je reçois un appel et de le refuser plutôt que de décrocher. Bon, ok, je ne suis pas doué.

Mais le sujet que je souhaite traiter est celui de la presse papier. La presse quotidienne. Je me suis demandé pourquoi les gens n'achètent plus cette presse papier. J'ai réfléchi à la question et j'ai trouvé quelques pistes.
On met souvent en avant le coût de cette presse papier. D'abord, je ne suis pas certain qu'à prix constant, la presse d'aujourd'hui soit beaucoup plus chère que celle d'autrefois. Ensuite, si même cela est, il faut bien convenir que cette presse s'est améliorée. La qualité d'impression est bien meilleure, on a de la couleur partout, des photos compréhensibles, des mises en page mieux faites. A mon sens, la presse d'aujourd'hui (hors contenu) est de meilleure qualité que celle d'hier.
A mon avis, la raison du prix du quotidien ne tient pas vraiment. Alors, peut-être est-ce une question de temps ? Je me souviens d'une époque où je prenais plaisir à acheter le journal avant d'aller au bistro pour le lire ou le parcourir en buvant un café. Parfois, je pouvais m'abstenir d'acheter le journal et je lisais celui qui était mis à disposition de la clientèle dans le café. Je prenais le temps d'ouvrir le journal et de lire un ou deux articles. Aujourd'hui, je ne fréquente plus les cafés. C'est devenu cher et on m'empêche de lire le journal en diffusant de la musique ou en me distrayant avec une télévision.
Je pourrais acheter le journal et le lire chez moi. Je pourrais sauf que, nonobstant le fait que je ne pourrais acheter que Sud-Ouest, chez moi, je n'ai pas le temps de lire le journal. Il y a Internet qui est connecté en continu, la radio branchée sur France Inter, les courriers électroniques qui tombent et auxquels il me faut répondre dans l'instant, les sites que je dois absolument aller visiter... Lire le journal, c'est simple, je n'en ai pas le temps.
Si je ne lis plus la presse quotidienne, c'est aussi sans doute que je n'en ressens pas le besoin. L'information, je l'ai par la radio, mise à jour chaque heure. Je l'ai aussi par Internet, d'une façon sommaire et résumée. Mais je suis tout de même au courant de la marche du monde dans les grandes lignes. Par contre, cela ne me permet pas de dire ce qui a changé et qui fait que je ne ressente plus cette envie de lire le journal.
Autrefois, la presse papier se portait bien. Il y avait pléthore de titres. Pour tous en fonction de leurs goûts. De la presse de gauche et de la presse de droite, de la presse comme-ci et aussi de la presse comme-ça. Il serait un peu trop facile d'accuser Internet d'avoir tué la presse papier. Le déclin a commencé bien avant l'apparition du web. Il me semble que le déclin a commencé au début des années 80. Du moins en France. Il existait une vraie presse d'opinion née de la Libération. Les journaux se vendaient pour ce que l'on y trouvait à lire. La finance a fourré son sale nez dans les organes de presse et les journaux sont devenus peu à peu des supports de publicités. Il convenait de vendre pour que la publicité soit vue. Pour cela, on a fait des efforts dans la présentation afin que les journaux soient plus attrayants. Du coup, le lecteur a compris qu'on se foutait de sa gueule et il a arrêté d'acheter. Des titres ont disparus.
Il y a aussi sûrement que la presse a perdu de sa probité. On a commencé à mettre en doute ce que les journalistes disaient. Le public est devenu plus critique et n'avalait plus tout ce qu'on pouvait lui raconter. Sans doute la crise débutée avec les chocs pétroliers des années 70, la fin des "trente glorieuses" et le développement du chômage n'ont pas aidé la presse papier. Les années Mitterrand, la privatisation de TF1, l'arrivée de nouvelles chaînes de télévision, l'ouverture des ondes hertziennes aux radios privés, ont peut-être aussi eu leur effet. Personnellement, je pense que ces années ont été néfastes à la crédibilité de la presse papier. Pourquoi ? Je ne le sais pas vraiment mais il me semble que j'ai commencé à ne plus faire confiance aux journalistes vers cette époque.

journal ordures

Autrefois, le journal faisait partie de la vie quotidienne. On l'utilisait pour envelopper la salade ou la botte de carottes au marché ; on tapissait les poubelles de ces pages pour que les ordures ne collent pas. Il était aussi là pour emballer et protéger verres et bibelots à l'occasion d'un déménagement. On l'achetait comme on achète son pain. On ne le lisait jamais complètement mais on l'achetait et on le lisait dans les grandes lignes.
Aujourd'hui, la presse quotidienne va mal et elle tente de négocier le virage vers la presse numérique. C'est un pari. Elle n'a pas encore trouvé son modèle économique et le moins que l'on puisse dire est que Internet a changé la donne. Aujourd'hui, tout le monde peut jouer à être journaliste. Tout le monde peut pour trois fois rien ouvrir son blog et dire ce qu'il pense de la marche du monde. Avec son téléphone portable, on peut faire une photo et écrire un article qui sera lisible sur l'ensemble de la planète dans la minute. La presse quotidienne livre-t-elle un combat d'arrière-garde ?

Spécial dédicace à Hergé

Parmi les bouleversements engendrés par la presse numérique, il y a le fait que le "journal" devient de facto un journal limité à son usage personnel. On ne prête pas son ordinateur ou sa tablette numérique si facilement. On ne va pas non plus aller envelopper sa batavia dans un iPad. Quant à la poubelle, elle n'existe carrément plus, remplacée par le sac poubelle. Des sites d'information comme mediapart ou Rue89 ou encore bakchich sont nés ex nihilo et semblent connaître une certaine forme de succès. Les titres de la presse traditionnelle tentent de raccrocher les wagons en se doutant qu'à plus ou moyen terme, le papier sera mort.
Ce qui est sûr pour ma part, c'est que je ne suis pas convaincu par la presse en ligne que je ne lis pas plus que la presse papier. Et vous, vous pensez quoi de tout ça ?

mercredi 6 mars 2013

Monsieur D.

Monsieur D. est un homme. Je ne peux guère en dire plus à son sujet. On m'a fait promettre de me taire et je ne tiens pas à ce qu'un contrat soit mis sur ma tête.

On m'a demandé un service bizarre. Je ne suis ni coiffeur ni posticheur mais on a pensé à moi pour ajouter des cheveux sur une tête. Bizarre, non ?
La personne qui m'a demandé ce service n'est pas Monsieur D.. Je ne peux pas non plus dévoiler qui est le passeur d'ordre. Du coup, je me retrouve dans la situation de quelqu'un qui doit raconter une histoire en taisant ce qui en fait tout le croustillant. C'est un challenge.

Donc, une personne sait que je tripatouille un peu Photoshop. Comment l'a t-elle appris ? Je ne le sais pas et ne peux donc pas le dire. Il n'empêche qu'elle le sait et qu'elle m'a demandé d'ajouter des cheveux sur la photo de Monsieur D. En raison de son âge et de l'effet de la testostérone, une partie des cheveux de Monsieur D. sont tombés et n'ont pas été remplacés par d'autres. Je tiens ici à rappeler qu'il est normal de perdre ses cheveux. Le cheveu a une vie et une mort. Il croît et puis il tombe. Alors, un autre cheveu pousse. Sauf qu'il arrive qu'un autre cheveu ne prenne pas la place du cheveu chu. Peu à peu, la calvitie gagne d'abord les tempes puis le frontal avant de migrer vers le pariétal et l'occipital. C'est malheureux, ça fait froid à la tête, mais c'est comme ça. Passons.

Ce Monsieur D. a besoin de sa photo et il a été chagrin de voir que les cheveux venaient à lui manquer ici et aussi un peu là. Il a contacter une personne qui m'a appelé au secours. Moi, vous savez, je suis toujours prêt à rendre service. J'ai eu la tentation de mettre une coiffure "afro" ou une belle crête punk mais je me suis dit en mon for intérieur que cela n'allait amuser que moi. Et donc, avec quelques outils informatiques, j'ai procédé à une reconstitution capillaire du mieux que j'ai pu.
Dans un premier temps, j'en avais peut-être un peu trop rajouté et ça n'a pas plu. Une autre fois, j'avais forcé sur la teinture et ça n'allait pas non plus. Une autre fois encore, je n'en avais pas assez mis sur la gauche... J'ai fait un certain nombre de tentatives. Ça n'allait jamais. Et puis, on m'a expliqué ce que Monsieur D. attendait vraiment. Une légère teinture, c'est sûr ; mais aussi plus de chevelure juste là, sur la tempe gauche. Alors, j'ai fait comme ça. J'en ai profité pour lui faire un petit soin de beauté pour la peau, pour lui blanchir les dents et le blanc des yeux et d'enlever quelques marques disgracieuses sur sa peau. Mon contact est assez enthousiaste et me dit qu'il va proposer mon opération esthétique à Monsieur D.

Et là, je me pose deux questions. La première, c'est de savoir si Monsieur D. osera se présenter en personne auprès de celles et ceux à qui est destinée la photo. Parce que Photoshop, en vrai, ça n'a jamais ajouté de cheveux ou nettoyé une peau. Va t-il imprimer la photo et la porter comme un masque sur son visage pour donner le change ? Allez savoir. La deuxième question m'intéresse presque plus. Vais-je être payé pour ce travail ? Rien de moins sûr ! Je me demande si je ne suis pas un peu bête. Enfin moi, des cheveux, j'en ai encore un peu !

mardi 5 mars 2013

Tentative de feuilleton collaboratif du mardi (34)

Et que va-t-il donc se passer, maintenant que l'ensemble des protagonistes semblent être réunis autour du Nautilus ? C'est Liaan qui prend la relève et nous propose une suite.

Pendant que Lafleur descend de la passerelle...

— Lafleur ! s'exclame Gaëlle.

— Ah, c'est ce personnage qui nous fait autant de misères ? demande Robert,

Mais il n'a pas l'occasion de continuer, il se trouve tordu par une douleur intérieure pendant que siffle un appareil que tient Östäl, pointé dans la direction de Robert. Maurice prend la parole :

— Voilà ce qui arrivera à chacun d'entre vous si vous émettez, ne serait-ce la moindre, si vous émettez une critique à l'attention de M.Lafleur ! C'est un dispositif mis au point par le Docteur Gemenle. Le Docteur Gemenle acquiesce d'un hochement de la tête. Robert était tout chose. Lafleur reprend :

— Oui, Chère Gaëlle, c'est bien moi. Moi que tu as refusé, refusé un jour, refusé toujours. Je t'avais dit que j'aurais des tas d'enfants... Certes ils sont parfois turbulents, mais tu en as une partie devant toi, grâce à l'aide du Docteur Gemenle.

Le Docteur Gemenle acquiesce encore en hochant la tête.

— Lafleur, tu es un fumier ! Lance, excédée Gaëlle.

D'un geste de sa main libre, l'autre étant prise par son cocktail, Lafleur intima Östäl à ne pas actionner son dispositif d'intimidation à l'égard de Gaëlle. Lafleur reprend :

— Tu as toujours influé sur moi, Gaëlle Labornez… Souviens-toi, j'étais un des rares à te respecter à l'école en ne t'appelant pas Bécassine.

— Je t'en remercie, Lafleur, mais il n'empêche pas que tu es un fumier !

— Tss tss... fait Lafleur en regardant fixement Gaëlle qui reprend :

— Pourquoi avoir ennuyé tous ces garçons et ces dames avec tes trucs à la con ? Si tu dis que tu maîtrises le temps, pourquoi toutes ces simagrées avec nous ? Tu prenais "ton" Nautilus et tu nous fichais une paix royale ! Et pourquoi mettre dans tes embrouilles ces deux pandores et le cafetier ? T'es vraiment un fumier, Lafleur !

Lafleur regarde ailleurs pendant que Gaëlle lui explique tout cela.

Soudain, une voix amplifiée par un mégaphone, rebondit dans le tunnel :

— C'est l'inspecteur Latulipe du SRPJ qui vous parle ! Jetez vos armes, l'endroit est cerné par trois Compagnies de Gardes Mobiles qui n'hésiteront pas à ouvrir le feu ! Rendez vous !

Du côté des prisonniers, c'est comme un rayon de soleil qui illumine leurs regards.

Lafleur lance :

— Hé bien, Maurice, Docteur Gemenle, Östâl ? Qu'est-ce que c'est que cette passoire ? On laisse passer les flics ?

Maurice répond :

— Mais nous étions occupés à accueillir Colette et Fréd...

Lafleur coupe brutalement la parole de Maurice :

— Il suffit ! Vous n'êtes qu'un bande d'incapables, de bons à rien, de...

— Nous vous donnons trois minutes pour la rédition, reprend la voix de l'Inspecteur Latulipe du SRPJ.

Lafleur, machinalement, s'était retourné vers l'endroit d'où paraissait venir la voix amplifiée. Lafleur reprend sa position initiale, but un peu de son cocktail qu'il n'avait pas quitté et dit :

— Plan RT !

Les yeux du Docteur Gemenle s'agrandissent, et il dit :

— Aber, c'est très tanchereux, le plan RT !

— Notre situation actuelle est aussi très dangereuse, Docteur Gemenle ! J'exige le plan RT !

— Ja, ja, aber…

Le Brigadier Chapraut en civil (le technicien), malgré la situation, ne put s'empêcher de penser : RT, c'est un plan Béhême, ça…

— Exécution ! Lance Lafleur.

— Une minute ! Complète la voix amplifiée de l'Inspecteur Latulipe dans le mégaphone.

Le Docteur Gemenle retourne aux commande de son étrange machine et sort une clef, qui est accrochée par une chaîne en or, au bouton inférieur de sa blouse blanche, et glisse cette clef dans une sorte de serrure, dégagée après avoir levé un volet de métal poli. Les prisonniers observent la scène dans un silence respectueux, de la sueur perle sur leurs fronts... Quand, soudain un pet sonore déchire le silence : le Brigadier en civil Chapraud vient de lâcher une perle, chose qui aurait bien fait rire tout le monde, mais on n'est pas là pour rigoler. Un son strident suivit le pet, la lumière ambiante passa du jaunâtre à un blanc éblouissant comme si les lampes d'éclairage subissaient une surcharge de courant électrique. Puis ce fut la nuit, et plus un son, le silence encore une fois brisé par un second pet du Brigadier en civil Chapraud qui tente de s'excuser :

— Quand j'ai peur, c'est toujours comme ça…

— Cela prouve que nous sommes vivants, dit Gaëlle. Et punaise, cette odeur, vous êtes nourris aux surgelés Findus à la Gendarmerie, ou vous avez bouffé un cimetière pour que cela coince autant ?

Le Brigadier en civil Chapraud n'ose pas répondre. La lumière revient tout doucement dans le tunnel. Les gens, les choses, rien ne parait avoir bougé, le canal est plein d'eau, le Nautilus est toujours là... Lafleur parle :

— Vous voyez, Docteur Gemenle, tout a très bien marché ! Nous ne pouvons plus craindre tous ces services de police, Gardes Mobiles, et cætera... Ils ont disparu !

— Malheureux ! Qu'as tu encore fait ? demande Gaëlle, non seulement d'être un fumier, tu es aussi un assassin, Lafleur !

— Rassure-toi, Chère Gaëlle, disons qu'ils existent toujours, mais que c'est nous qui avons disparus... Vous ne remarquez rien ?

Personne n'ose prendre la parole, jusqu'à ce que le Brigadier en civil Chapraut (le technicien) remarque :

— Nous sommes éclairés par des becs de gaz, des becs Auer ! Alors qu'auparavant, il y avait un éclairage électrique !

— Bien observé, dit Lafleur, je comprends que vous soyez gendarme, l'œil à tout ! Nous vous avons expliqué tout à l'heure que nous maîtrisions le temps : eh, bien, nous sommes désormais en 1892 !

lundi 4 mars 2013

A boire, pour les hommes et leurs voitures

Hier soir, j'ai récupéré ma voiture. Au passage, je me suis délaissé de quelques centaines d'euros.

Je me demande si je n'ai pas fait une énorme bêtise en dépensant mes euros pour réparer une voiture de vingt ans, à moteur Diesel qui plus est.
C'était donc le joint de culasse qui avait lâché. Comme ça, sans prévenir, sans signe avant-coureur que j'ai su déceler. Parce que la culasse était déposée, j'en ai profité pour faire changer la courroie de distribution et puis les joints d'admission et d'échappement et puis la pompe à eau et puis la courroie d'accessoire. Tant que j'y étais, elle a eu droit à une vidange, à un changement de filtres de carburant et de lubrifiant. Et parce qu'il était temps de le faire, elle s'est vue doter de nouveaux disques et plaquettes de frein.
Et pendant ce temps là, on entend des discours qui semblent vouloir vouer aux gémonies les vieilles voitures Diesel au motif qu'elles sont néfastes à la santé. Au minima, on dit que l'on va élever les taxes sur le gas-oil. Dans le fond, je m'en fous, je préfère les moteurs essence. Un jour, certainement, sans doute, la BMW roulera de nouveau. Faut pas être pressé. Bientôt deux ans qu'elle est en réparation. Je suis patient.

Que la combustion du gas-oil soit mauvaise pour la santé, je n'en doute pas. A l'instant où j'écris cela, j'entends ma chaudière à fuel qui démarre. Pas de filtre à particule, sur cette chaudière ! Ça doit polluer comme il faut aussi, ces engeances. Et puis, dans les choses mauvaises pour la santé, il y a d'autres choses dont il conviendrait de parler pour dénoncer les maux qu'elles peuvent engendrer. Parlons de l'oxygène, par exemple. Toutes ces personnes mortes d'en avoir respiré dans leur vie ! Une vraie hécatombe. Mais on tait cela. Je ne veux pas faire dans la parano et crier au complot mais reconnaissez tout de même qu'il est étonnant (pour le moins) que l'on n'entende pas de voix s'élever contre la présence d'oxygène dans notre atmosphère et que l'on préfère s'attaquer au malheureux gas-oil. Non ?

En parlant de santé, j'ai entendu les résultats d'une étude scientifique et donc sérieuse qui montre que les Français[1] boivent en moyenne 2,7 verres d'alcool par jour. À 10 grammes d'alcool par verre, ça vous fait 27 grammes d'alcool quotidien. C'est une moyenne. Il y en a donc forcément qui boivent beaucoup moins et d'autres qui consomment beaucoup plus. Les moins nombreux doivent être ceux qui sont pile-poil à la moyenne. Il y en a peut-être.
Par contre, l'étude dit que ça vous tue ses milliers de personnes à l'année, ces 2,7 verres quotidiens. Plus de cent morts journaliers, tout de même. Des morts de maladies diverses mais aussi des morts accidentels. Ça fait froid dans le dos et je me dis que c'est bien que l'hiver soit sur le départ. Je n'aurais peut-être pas fait de vieux os avec les grogs hivernaux.

Demain, feuilleton.

Note

[1] De plus de quinze ans

dimanche 3 mars 2013

Le temps plié

On m'a plus ou moins commandé une série de dessins sur le thème des templiers.

Le doux temps des croisades ! Cette époque bénie des dieux durant laquelle les bons chrétiens voulaient à tout prix aller se recueillir sur le tombeau du christ. Vous vous souvenez un peu de vos cours d'Histoire de France ? Les croisades, les templiers, Philippe le Bel, tout ça ? Oui ? Ah !

On m'a contacté pour une série de dessins humoristiques sur le thème. Humoristiques. Ça me convient déjà un peu mieux. J'ai commencé à faire quelques recherches.

templier

templier

templier

templier

templier

samedi 2 mars 2013

Photo légère

Plume

vendredi 1 mars 2013

La Peste, elle postule

La Peste veut devenir pape

Haut de page