avril 2013 (25)

mardi 30 avril 2013

Tentative de feuilleton collaboratif du mardi (41)

C'est de l'acharnement thérapeutique. Le feuilleton est sous perfusion, alimenté par voie veineuse. Il est mis sous respiration artificielle, on le maintient en vie coûte que coûte. Il est mourant, moribond, il souffre, le feuilleton. On ne lui demande pas son avis, on ne veut pas entendre son désir de s'éteindre. On refuse de le laisser expirer dans la dignité. Et, somme toute, c'est bien fait pour sa gueule. C'est Liaan qui est à l'origine de la suite du jour.

“Nous voici transportés à l'ère mésozoïque, les enfants, comme dans le "continent perdu" d'Arthur Conan Doyle... Mais à part que eux, ils savaient que la civilisation n'étaient qu'à quelques centaines de kilomètres d'eux, mais nous, téléphone ou pas, nous ne pouvons nous attendre à un sauvetage par des hélicoptères, et hop ! Retour dans nos bonnes villes bien polluées et bien bruyante...“ Ainsi s'exprime Tante Etzelle devant l'assistance consternée de tous les voyageurs du Nautilus.

Gaëlle essaie de parler de 1978, année pour retrouver Yannick, son mari, disparu en mer, 1978... Peine perdue, Alice explique que le fait de s'être servi du système de secours du Nautilus a certes sauvé le sous-marin mais a considérablement modifié son cheminement... Mais, il ne pouvait pas voyager dans le temps ? demande angoissée Cousine Gaëlle... Alice explique : Le Nautilus est sorti de sa voie... Tout comme une locomotive qui quitterai sa voie lors d'un aiguillage vers une portion de voie, où il n'y aurait plus de rails... C'est la chute, et dans notre cas, la chute dans le temps... Nous sommes bien à l'ère Mésozoïque, soit il y a environ 200 millions d'années avant notre époque ! Mais, demande encore Cousine Gaëlle, si l'on pédalait en arrière ? Non, c'est une chute, nous sommes véritablement tombés dans le passé, nous n'avions pas de corde de rappel, nous sommes bien tombés à terre... dans le temps passé complète Alice.

Robert demande à Alice de remettre son masque, parce que, franchement, non pas qu'elle soit moche, bien au contraire,mais la vue d'Alice, avec son visage vert d'eau et ses écailles, lui rappelait trop les diplodonosaures au-dehors... Alice comprend et reprend son visage plus agréable, surtout avec ses beaux cheveux roux.

Et si l'on allait observer les environs, propose Östäl, il y a la salle panoramique... Et tous les voyageurs du Nautilus suivent Östäl et découvrent, vers la proue du Nautilus, une pièce surmontée d'un dôme de verre qui leur donne un spectacle surprenant.

Le sous-marin est échoué en bordure d'un marais. Le ciel s'assombrit... Bien éclairé devant eux, les passagers voient ce qui leurs semble des conifères, de nombreuses bêtes vaquant à leurs occupations : chasser des insectes, attraper des genres de lézards... Le ciel devient de plus en plus sombre au fond. Le Docteur Gemenle s'exclame. Gut ! Ein Gewitter, Glücklicherweisse ! Un Orache ! Enerchie de la Foutre !

Le brigadier Chapraud s'étouffe, et fait remarquer que nous sommes entre gens corrects et que l'on doit se parler poliment, et avec élégance... Alice reprit le Brigadier Chapraud en lui expliquant que le Docteur Gemenle ne veut que parler de l'énergie de la foudre, et de son potentiel énergétique que l'on pourrait récupérer pour le Nautilus...

1978... 1978... se lamentait Gaëlle, persuadée de son nouvel avenir, sans regarder la scène étonnante de l'extérieur : des éclairs fusent de partout, l'un d'entre eux a choisit le sommet d'un cycas, le seul genre d'arbre présent dans le paysage, un genre de conifère, précise Östäl... En effet, il n'y a pas d'arbres feuillus comme nous les connaissons à notre époque, rendez vous compte, il n'y a pas encore de fleurs, d'herbe, pas de buissons... Nous sommes sans doute au Trias, la toute première époque du Mésozoïque, celle d'avant le Jurassique et du Crétacé... Ce qui nous emmène bien, il y a 235 millions d'années... Dans la panique, nous autres avons cru voir des brontosaures ou autre tyrannosaures, nous n'avons pas à nous inquiéter : ils ne naitrons que dans quelques centaines de millions d'années ! Eh, oui, les amis, d'aucuns écrivains ou cinéastes mélangent allègrement les époques : mélanger les tyrannosaures avec les icarosaures serait comme faire circuler une Ford T dans la circulation actuelle en disant que c'est la dernière Ford du salon... En échelle comparée, bien sûr: le tyrannosaure n'est apparu que 75 millions d'années après le brontosaure ! Vous voyez les échelles de temps ! Vous ne devez pas vous inquiéter ! Bon, il est vrai que les bestioles que l'on voit ne sont pas des petits chatons de calendriers PTT, ce sont de sacrés prédateurs... Et ne vous attendez pas donc, à des "Mohwick, mohwick !", le cri des tyrannosaures si bien décrits par Pierre Devaux, dans son roman "L'exilé de l'espace", publié en 1948, la science et l'histoire ont fait de notables progrès depuis, pour les paléontologues... Et si vous cherchez l'Océan Atlantique, ben, il n'est pas né, nous sommes encore sur ce continent unique que l'on nomme "Pangée", un plat pays, où il n'y a pas de montagnes, c'est-à-dire que les Alpes, Rocheuses, Andes ou autre Himalaya ne sont pas encore arrivées... C'est bien dommage, parce que, mon épouse et moi, nous avons réservé en Savoie, pour cet hiver, un gentil chalet pour aller skier, précise le Brigadier Chapraud. Paroles, elles, tombées dans le vide devant le spectacle qui laisse nos compagnons médusés : la foudre est tombée sur une des cycas présent devant eux... L'éclair descend le long du tronc et l'arbre s'écroule, le vent envoie de petites boules de feu qui enflamment tout ce qui peut brûler. Dans le ciel, couleur de cendre, des lumineux éclairs zigzaguent entre les lourds nuages violets, mais pas de pluie. Certains animaux s'enfuient, d'autres hésitent, perturbés par le feu qui se propage, par la vue et l'odeur de la fumée. De grands animaux, des cœlorosaures précise Östäl, profitent du danger du feu pour attendre tranquillement que les fuyards se jettent dans leurs bras... Chose qui, bien sûr, se réalise, l'une de ces grande bête aux longues dents, qui doit avoir les yeux plus grands que son ventre attrape un petit lézard dans la gueule, tout en attrapant un autre avec ses bras...

"Les épais fourrés dégorgent des nuées de bêtes habituellement trop furtives pour être attrapées. Les cœlurosaures ramassent des vagabonds nocturne, qu'ils n'ont jamais l'occasion de voir. Ils saisissent en l'air ceux qui planent... Les lézard font barrage, au sol, à tout ce qui file ou se traîne. La manœuvre se répète : une bête à pelage fuit les flammes, voit foncer le cœlurosaure, fait volte-face, est arrêtée par l'écran de chaleur et de fumée, et court alors à la portée du prédateur qui n'a qu'a le cueillir. Sauf s'il est vraiment affamé, le cœlorosaure lâchera un lézard pour chasser une proie à la chair plus rouge et plus riche, au sang plus chaud, et il en est si gourmand qu'il ira jusqu'à affronter le rideau de chaleur et de fumée, jusqu'à poursuivre cette proie au plus près des flammes.

Voici qu'un cœlurosaure, clopinant comme un estropié, bat en retraite devant les nappes de flammes : de sa bouche pend un animal velu inerte; dans ses serres croisée devant lui il en emprisonne un autre qui se tord en cherchant à le mordre ; une de ses pattes postérieure est refermée sur un troisième. Propulsant son mince corps, le cœlurosaure est talonné par le feu ; puisque, chargé comme il l'est, il ne peut le distancer, il traîne, supportant tout ce qui précède la fournaise. Invisible derrière la fumée, un gros arbre fibreux au centre du brasier laisse échapper une vapeur sifflante, puis du gaz, qui s'enflamme avec un rugissement; il est à une certaine distance de la forêt. Surpris, le cœlurosaure bondit, stoppe, identifie le bruit, et revient chercher la bête morte qu'il avait lâchée."

Ainsi le racontait si bien William Service dans un ouvrage paru en 1981.

Les éclairs commencent a se faire plus rares. Donnerwetter s'exclame le Docteur Gemenle, quand soudain, celui que l'on attendait plus arrive. Un claquement sec fait frémir le Nautilus, tous les voyants, électriques ou électromécaniques se déclenchent et se mettent à illuminer le tableau de bord : les accumulateurs sont de nouveau chargés à bloc ! Le docteur, ainsi qu'Östäl sont heureux, nous allons pouvoir déplacer le Nautilus ! Dans l'espace, c'est sûr, mais dans le temps ? s'inquiète Robert. Sonnerie. C'est le téléphone modèle Marty 1910, Alice décroche, et l'on voit à sa mine réjouie que les choses vont sans doute s'arranger.

Mais un bruit mat interpelle tous les passagers du Nautilus : la trappe de sortie a été ouverte, Lafleur/Némo vient de s'enfuir !

N'écoutant que son courage, Alice s'élance à sa poursuite, une odeur de fumée envahit le sous-marin. Tout le monde peut suivre la poursuite depuis la salle au dôme de verre : rapidement, Alice plaque le fuyard, lui assène un direct du poing sur le menton, et va ramener le sinistre individu au Nautilus. Un cœlurosaure les observe... Devant ce nouveau danger, Roland s'empare d'un révolver et grimpe rapidement les échelons menant à la sortie, et aussitôt, il tire vers la tête de la bête, qui hébétée, tombe lourdement, assaillie par ses congénères qui déchiquètent qui le flanc, qui le cou, qui les jambes du mourant. Profitant du répit accordé, Alice traine le corps inerte de Lafleur/Némo et aidé de Roland, lui font regagner l'intérieur du sous-marin...

Des menottes ! Trouvez-nous des menottes pour ce triste sire, demande le Brigadier Chapraud. Aux fers ! Et à fond de cale ! À peine ces paroles vengeresses prononcées, tout le monde voit le corps de Lafleur/Némo se diluer dans l'air, ne laissant pour preuve de son existence que des vêtements de l'an 1890... Alice blanche, déclare d'un voix cassée, que la bête tuée par Roland, pour nous sauver la vie, était un lointain ancêtre de Lafleur/Némo ! Les Atlantes sont héritiers de ces animaux préhistoriques et nous avons modifié toute une descendance. C'est pourquoi nous devons dégager rapidement de cette époque, pour éviter de perturber encore plus l'avenir de la Terre.

lundi 29 avril 2013

In the box

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dimanche 28 avril 2013

Impatience

Je me suis couché tôt ce matin. De ce fait, je me suis levé tard. Je me suis préparé du café puis j'ai fait la vaisselle avant de me rendre compte que l'on me pressait de toutes parts pour des choses que l'on me demande de faire.

Il faut savoir prendre son temps. Je m'éveille et il ne faut pas trop m'en demander tant que je n'ai pas reçu ma ration de caféine. Je démarre l'ordinateur. Je relève les courriers électroniques envoyés depuis mon coucher. Parmi eux, trois sont là pour m'enjoindre de me mettre au boulot. Tout doux ! Nous sommes dimanche que diable !
Hier soir, un peu à l'improviste, repas plantureux chez moi. Côte de bœuf cuite dans la cheminée, pommes de terre sautées dans la graisse d'oie, vin rouge et diverses autres bricoles à boire ou à manger. Moment agréable et certitude de pouvoir aller se coucher sans avoir faim. Une belle côte de bœuf avalée presque entièrement à deux, ça cale.
Travailler ? Chaque chose en son temps. D'abord, finir de se réveiller. Boire du café. Reboire du café. Fumer une cigarette. Passage par les chiottes, petit brin de toilette puis café encore. Je suis opérationnel.
Un rapide tour d'horizon m'indique qu'il faut commencer par le commencement. D'abord, se débarrasser de la corvée de la vaisselle. Prendre la bassine en plastique, quelques gouttes de liquide vaisselle et eau bien chaude. Je lave les verres, les couverts, les assiettes. Je rince à l'eau claire et je passe à la grosse artillerie. Plats graisseux et sauteuse bien culottée. La vaisselle est propre. Je me fais du café.
Liaan m'a envoyé la suite du feuilleton. Je le lis rapidement, corrige quelques bricoles et je le mets en forme pour parution. Envoi de réponses aux courriers électroniques qui en attendent. J'attrape une feuille de papier et je griffonne une esquisse de dessin histoire de faire patienter une demande et de tenter de faire croire que j'y travaille. Je démarre un autre ordinateur et je numérise le dessin. Je l'envoie par Internet. Ça suffira à faire patienter.
Par hasard, je tombe sur un ancien dessin. Je le trouve finalement pas mal fait. Je me dis que je ne suis pas si mauvais que je peux le penser et ça me donne envie de m'y remettre. Du coup, je regrette un peu l'esquisse envoyée. Je pense que j'aurais pu faire mieux. Je me saisis d'une nouvelle feuille de papier. Une idée surgit. Une bonne idée. Il faut que je la note. Il ne faut pas que je la perde. Le problème est que ça va être un peu plus difficile à faire. Je vais y travailler ou au moins y penser. Il faut que je garde cette idée. Il ne faut pas que je baisse les bras. Tout à l'heure. Oui, tout à l'heure je m'y mets. Un café.
Comment c'est ? Internet. Recherche sur Google. D'accord. Je vois. Je vais m'inspirer de cette image. Noter les idées. Je vais écrire ça sur le livre. Bonne idée. Elle me fait sourire. Je suppose que ça plaira. Mais pourquoi j'ai envoyé cette esquisse tout à l'heure ? C'était nul. Mince. On ne peut pas revenir en arrière. On ne peut pas récupérer le courrier électronique. Il ne faut jamais aller trop dans la précipitation. Tant pis. Je vais travailler sur cette nouvelle idée bien meilleure. Tout à l'heure parce que là, j'ai une autre idée.
J'ai envie de faire une photo. C'est parce que j'étais en train de me dire qu'il ne fallait pas se presser que j'ai eu cette idée. Elle est bête, cette idée. Je l'ai mise en relation avec ce qui m'est arrivé tout à l'heure, quelque temps après le réveil tardif et les premiers café. Vous vous souvenez ? Je suis passé par l'étape du vidage intestinal et j'ai fait un brin de toilette. Savon, mousse, rinçage et brossage de ratiches et chicots. Brosse à dents au bout du rouleau et tube de dentifrice épuisé. Je le presse, je le tord. J'en exprime l'ultime parcelle de pâte. Le tube de dentifrice se doit d'être pressé, lui.
Pour moi, maintenant, il est question d'aller replanter un végétal dans la terre périgourdine. Je reviendrai tout à l'heure et je tenterai de commencer le dessin que j'ai dans la tête.

Ne soyons pas trop pressé

samedi 27 avril 2013

Une fois n'est pas coutume

Pour une fois, parlons d'intelligence sur le blog qui nuit (très) grave. Je vous rassure, le blog qui nuit (très) grave redeviendra à son état normal dès après.

L'intelligence, c'est jouissif. Je ne parle pas de son intelligence à soi. Je parle de la rencontre avec l'intelligence. J'ai assez souvent été fasciné et heureux d'être confronté à ce que je considère comme étant une intelligence assez nettement supérieure à la mienne. En toute modestie, j'ai plutôt rarement eu l'occasion d'être fasciné et heureux, dans ma vie.
Il y quelque temps, on m'a prêté un livre que j'avais projeté d'acheter. Celles et ceux qui écoutent France Inter connaissent peut-être Jean Claude Ameisen qui propose son émission, "Sur les épaules de Darwin", chaque samedi à 11 heures. Cette émission est d'une rare intelligence en plus d'être poétique. Jean Claude Ameisen est un conteur curieux. Médecin spécialiste de la mort programmée des cellules, l'apoptose, il ne se prédisposait sans doute pas à devenir producteur d'une émission radiophonique. Je ne sais pas vraiment comment il en est arrivé là mais je suppose que c'est un désir énorme de partager son enthousiasme. On sent que Jean Claude Ameisen aime se poser des questions et trouver des réponses. Son terrain de jeu est vaste. Il englobe peu ou prou l'univers dans son entier. Son émission est une sorte d'OVNI dans le paysage radiophonique. Je n'ai pas souvenir d'avoir déjà entendu quelque chose d'équivalent. Il me faut aller chercher une série d'émission télévisuelle japonaise diffusée à la fin des années 80 en France sur Antenne 2, "La planète miracle", pour trouver une source de fascination et de bonheur équivalente. J'avais adoré cette série. Dans le monde des livres, il y a quelques ouvrages de Hubert Reeves ou de Albert Jacquard qui m'ont fait cet effet. J'y ajoute désormais le livre de Jean Claude Ameisen.

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Face à une intelligence supérieure à la sienne, on peut se braquer ou, au contraire, s'ouvrir. Face à l'intelligence, on peut avoir le sentiment que l'on nous rappelle que nous ne sommes pas intelligent ou avoir le sentiment que l'on cherche à nous élever, à nous faire cadeau de ce que l'on peut grappiller, de ce que l'on peut saisir au vol, de ce que l'on est capable de comprendre. Quoi qu'il en soit, dans ce second cas, on sort de la rencontre un peu plus intelligent et ça, c'est bon.
Jean Claude Ameisen est généreux. Il veut donner le plus possible. Pour réussir cela, il se montre patient et pédagogue. Il répète, il dit de manière différente, il simplifie, il utilise des images. Et puis, il est doux. Il ne brusque pas son cours. Il nous prend par la main et nous guide dans un voyage fait d'émerveillements et de surprises.
Les sujets qu'il explore avec nous, pour nous, sont multiples. Ils concernent le vivant, la maladie, le genre humain et le monde animal tout autant que le règne végétal, la physique, la chimie, la complexité du cerveau, des sens, des rêves. Il nous parle aussi de son émerveillement face à la grandeur et à la complexité hasardeuse de l'univers ou de la parade amoureuse des oiseaux. Il nous surprend, il nous fait rêver, il nous rend moins bêtes. Il nous amène sur les épaules des géants pour nous permettre de voir un peu plus loin.
Ce livre, je l'ai lu d'une traite et je n'ai, bien sûr, pas tout compris. Malgré ses efforts pour faire simple et compréhensible, l'auteur est confronté à l'insondable puits d'incapacité à comprendre certaines notions qu'est mon intelligence mienne. Mais ce n'est pas très grave, dans le fond. Si j'étais vraiment intelligent, je ne serais pas moi, je n'en serais pas là où j'en suis. Et puis, bon, tout n'est pas foutu, je peux encore acquérir quelque connaissance, même très parcellaire. L'important, c'est que ça me rende heureux.
J'ai donc dévoré ce bouquin et puis, j'y suis revenu et revenu encore. Certains textes ont été diffusés tel quel sur les ondes ou presque. Les lire m'a permis de mieux assimiler. D'autres me restent assez hermétiques après plusieurs lectures. Ce n'est pas grave. Je relis et je parviens à picorer un nouvel élément.
Le gros problème, c'est que ce livre m'a été prêté et que je vais bien devoir me résoudre à le restituer. Alors, je me dis que je vais l'acheter pour l'avoir en guise de livre de chevet. Et puis, je vous conseille de l'acheter ou de l'emprunter ou, tout du moins, d'écouter les émissions sur France Inter.

vendredi 26 avril 2013

Faites comme si je n'étais pas là

Dans la mesure où je ne serai de retour que demain samedi, c'est encore le mieux à faire.

jeudi 25 avril 2013

Dans la lune

Suite à la photo de Dupont de l'autre jour, on m'a demandé de faire une photo qui ait elle aussi en rapport avec le voyage dans la lune de Tintin.

Apparemment, la personne qui me demande de faire cette photo pense qu'elle est en possession d'un véritable trésor. Je ne sais pas combien peut valoir cette chose chinoise de piètre qualité mais il est certain que je n'en donnerais pas bien cher si jamais, profitant d'un subit et passager problème de discernement, je désirais m'en porter acquéreur. Disons les choses tout net, c'est très laid et très mal fait. C'est grossier. Passons encore sur le véhicule, pas trop mal restitué mais attardons-nous un instant sur les personnages. Une véritable horreur. On sent le truc moulé à la grosse louche et peint par une ribambelle d'artistes aveugles.
Je me suis souvenu que j'avais une édition (pas) originale (mais presque) de Objectif Lune et je l'ai cherchée pour la mettre sur la photo. Pour cela, il m'a fallu remuer des piles d'albums de bandes dessinées, fulminer et pester. Impossible de trouver l'album là où je pensais qu'il était. Alors, j'ai entrepris de monter dans le grenier et je l'ai trouvé dans un carton, avec d'autres albums que j'avais un peu oubliés. Du coup, j'en ai profité pour monter au grenier des choses qui m'encombraient. Je me demande s'il ne va pas falloir que j'agrandisse cette partie de ma maison. Le garage est plein, l'étage est plein, le grenier est en passe de l'être. Ça devient catastrophique.

Objectif Lune

mercredi 24 avril 2013

C'est pas du chinois

Journée globalement chinoise, aujourd'hui.

Chinois ? Vous avez dit chinois ? La Chine, pays lointain au fugace parfum d'exotisme mystérieux ! La Chine, ce pays lointain et ses quelques 1,4 milliard d'habitants. La Chine et la muraille de Chine. Voilà un pays qui fait rêver.
Pour moi, la Chine, ce sont les conteneurs pleins de produits à décharger. Il y en avait un ce matin. Un petit. De vingt pieds. Et pas bien rempli non plus. Ça a été l'affaire d'une petite demi heure. Bon, avant de décharger, il a fallu aider le chauffeur du camion à réparer la chariot de sa remorque qui permet de faire reculer le conteneur au cul du camion. Une affaire de mauvais contact dans le boîtier de commande. Sans doute du produit chinois.
Heureusement, j'avais mon Leatherman© sur moi. J'ai pu dévisser les quatre vis du couvercle du boîtier et agir directement sur les contacts. Le conteneur a reculé, nous l'avons ouvert et nous l'avons déchargé.
En début d'après-midi, deuxième rencontre avec la Chine en la présence d'une jeune femme née à Pékin qui vit en France, à Périgueux, et qui souhaite que je l'aide à faire un petit site Internet pour qu'elle présente ses activités. C'est une personne que je connais par ailleurs qui m'a mis en contact avec elle. Il faut dire que si je ne suis pas Chinois, j'ai la réputation de travailler pour rien. Et le fait est que, partant d'un petit coup de main, je me retrouve à devoir faire un site Internet complètement. Oh ! Je vous rassure ! Un petit truc tout simple. Bon.
J'avais donc déjà rencontré cette jeune femme et nous avions commencé à dégrossir le dossier. Le budget ? Le moins cher possible. Si c'est rien, c'est mieux. Je lui trouve un hébergement avec nom de domaine pour un peu moins de 10 euros. Ce n'est pas cher. Pour ce prix, pas de base de données. Faut pas trop en demander non plus.
Tout de même, l'offre propose une adresse e-mail et 10 Go de stockage pour le site. Je décide de faire un truc très simple en html/css basique. Je lui demande de réfléchir à ce qu'elle souhaite voir apparaître sur son site et nous convenons d'un nouveau rendez-vous.
Ce nouveau rendez-vous, c'était aujourd'hui, chez la personne qui nous a fait nous rencontrer. La jeune femme avait travaillé. Pour preuve, elle avait amené un disque dur avec les textes. Seul problème, ils étaient rédigés en chinois. Et moi, le chinois, je ne maîtrise pas. Alors, avec l'aide de Google pour la traduction, je parviens un peu à comprendre l'idée des textes. Il me faut les réécrire, bien sûr.
Sur le fond, nous avons tout de même un peu avancé. La base du site est en place. Pour la suite, on verra plus tard. Pour le moment, il va falloir qu'elle travaille un peu plus sur ce qu'elle veut trouver sur son site. Il y aura une partie en chinois. Là, il ne faudra pas qu'elle me demande de corriger quoi que ce soit.

mardi 23 avril 2013

Tentative de feuilleton collaboratif du mardi (40)

Vous en voulez, de l'improbable, de l'incroyable, de l'incrédible ? En voilà !

A moins de trois minutes du port, le sous-marin donne des signes de faiblesses. La lumière fournie par les générateurs embarqués baisse d'intensité et les moteurs s'éteignent dans un ronronnement défaillant. Aux commandes, Östäl et le docteur Gemenle tentent d'agir sur les instruments, leviers, boutons, interrupteurs et manettes qu'ils ont à leur disposition, ils cherchent à puiser dans les dernières réserves d'énergie mais rien à faire, le sous-marin n'en peut plus. Il finit par s'éteindre complètement, entre deux eaux. Il commence à prendre du gîte. On ne peut plus jouer sur les ballasts et, plus grave, on ne peut plus jouer contre le courant. Dans le noir total, il y a d'abord des cris horrifiés. Rapidement, c'est un silence glacial qui prend le dessus.

Imperceptiblement, on sent le sous-marin descendre dans les profondeurs. Le chenal est peu profond à cet endroit. En moins de temps qu'il n'en faut pour que l'on puisse commencer à le craindre, le submersible cogne contre le fond de la mer. Il penche légèrement sur son flanc gauche.

Le docteur Gemenle fait un rapide tour d'horizon. Selon lui, c'est la panne sèche. Plus de carburant. Östäl fait remarquer que le plein de jus de moule et de calvados a été fait peu avant. C'est là que tous comprennent. Les gendarmes ! Les gendarmes qui ont bu la réserve de calvados ! Malédiction !

Chapraud et Chapraut arguent d'une seule voix qu'ils n'ont pas bu tant que ça et que, de surcroît, ils n'ont pas été les seuls à boire le calvados. Ils jurent leurs grands dieux qu'ils n'ont pas touché le jus de moule. Sur ce point, tout le monde semble d'accord pour les croire. Quoi qu'il en soit, si l'origine de la panne semble désormais connue, il n'en reste pas moins dramatiquement vrai que la panne est là et que le sous-marin gît sur le flanc et sur le fond sous-marin.

Gaëlle demande s'il n'est pas envisageable de sortir du sous-marin et de regagner la surface en apnée. Le docteur Gemenle explique que bien que la mer ne soit pas très profonde à cet endroit, il est illusoire de penser pouvoir rejoindre la surface de cette façon et surtout en restant en vie. Roland laisse la place au défaitisme et propose de se laisser mourir. Robert regimbe un peu et prétend qu'il vaut mieux chercher une solution pour s'en sortir. Il est suivi par Etzelle qui n'est pas intéressée par la perspective de mourir dans une boîte de conserve qui pue le jus de moule fermenté. Les gendarmes sont penauds et n'osent pas prendre part à la discussion. Östäl suggère que l'on utilise l'orgue du Nautilus pour s'accompagner dans un dernier "plus près de toi mon dieu" interprété par les occupants du sous-marin échoué. Il n'y a que Alice qui soit tranquille et sereine. Et pour cause ! En bonne Atlante, elle est pourvue de branchies qui lui permettent de respirer sous l'eau. Pour elle, la situation ne revêt aucune dimension dramatique. Elle sait qu'elle s'en tirera.

Cette certitude s'accompagne d'un cas de conscience. Il va lui falloir choisir entre l'attente de la mort de ses compagnons d'infortune pour sortir du sous-marin et un départ immédiat qui aura pour conséquence fâcheuse de provoquer la mort certaine de ces mêmes compagnons. Pour le moment, elle ne parle pas. Elle réfléchit, Alice.

Roland à un sursaut de volonté. Il propose que l'on cherche les bouteilles vidées par les Chapraudt et que l'on s'en servent comme réserves d'air pour accompagner la remontée vers la surface. Robert dit que c'est une bonne idée. Conforté par ce soutien, Roland explique que les bouteilles fixées à la ceinture agiraient aussi comme des bouées. Etzelle propose que l'on cherche le maximum de bouteilles vides en y allant à tâtons. C'est Östäl qui stoppe l'enthousiasme des naufragés en rappelant une évidence qui est qu'il faudra ouvrir les portes du Nautilus pour pouvoir sortir et que cela aura pour effet de créer une telle surpression que personne n'en réchappera. Le défaitisme renaît dans les rangs.

Gaëlle a une idée. Ne pourrait-on pas ouvrir les gendarmes et s'emparer de leurs viscères pour en exprimer par pressage suffisamment de calvados pour faire redémarrer la machine ? Un débat suit entre les pour et les contres. Si le Docteur Gemenle assure que c'est une bonne idée réjouissante qu'il faut tenter, ce n'est pas l'avis des gendarmes qui protestent avec véhémence. Ils se sont cachés quelque part vers l'arrière du Nautilus et espèrent que l'on ne mettra pas la main sur eux.

Gaëlle suggère que l'on pourrait demander aux pandores de pisser et que, avec un peu de chance, l'urine contiendrait encore assez de calvados pour remettre les machines en route. Deux voix venues du fond du Nautilus affirment que l'on n'a pas envie de pisser. On tente une négociation mais les gendarmes restent intraitables, effrayés à l'idée que l'on puisse porter atteinte à leur intégrité physique pour presser leurs viscères imprégnées de jus de pomme distillé et ne croyant pas un instant à cette histoire de prélèvement d'urine qu'ils prennent pour une ruse.

Brisant le silence pesant, une voix se fait entendre de là où l'on n'en attendait pas. C'est Colette qui parle. Elle dit qu'il faut pédaler. Pédaler ? L'exclamation interrogative s'élève de toutes les voix présentes ou peu s'en faut. Pédaler ? Comment cela, pédaler ? Colette explique que si on la détachait de ses liens qui la font atrocement souffrir, elle expliquerait comment utiliser le système de secours du Nautilus qui permet, à grands coups redoublés de mollets, de se sortir de cette inconfortable situation d'échouage au fond de la Manche. Les oreilles se font attentives et la décision de libérer Colette est vite prise. En se cognant, en trébuchant, en pestant, Roland et Robert se dirige vers la voix de Colette afin de la libérer. Ils lui font promettre de ne pas tenter un coup fourré. Colette ajoute qu'elle est dans la même situation que les autres naufragés et qu'elle ne souhaite pas mourir là non plus. L'argument porte. Les liens sautent.

Alors, Colette cherche son chemin vers le poste de pilotage et se lance dans la recherche du levier rouge qui permet de libérer les pédaliers de secours. Elle agit sur un levier qui provoque une sorte de borborygme. Elle s'excuse et le repousse avant de se saisir d'un autre levier qui refuse de bouger. Elle passe à une autre commande. Elle le pousse, elle le tire, il ne se passe rien. Les minutes passent. Colette jure et s'agace. Elle déclare ne pas comprendre que personne n'ait une allumette, un briquet, une lampe de poche, quelque chose qui fasse de la lumière. Du fond du Nautilus, les Chapraudt annoncent détenir par devant eux allumettes, briquets et lampes de poche. On leur demande pourquoi ils ne l'ont pas dit plus tôt ; ils répondent que l'on ne leur avait jamais demandé jusque là. Ils sont traités d'idiots et de crétins et on va jusqu'à eux pour leur prendre leurs lampes de poche. Enfin, on a de la lumière ! Les gendarmes demandent que l'on ne vide pas les piles qu'ils ont payé de leur poche. On les traite de crétins une fois encore.

Dans la lueur des lampes de poche, Colette s'y retrouve mieux dans la panoplie de commandes à sa disposition. Elle trouve rapidement le levier qu'elle cherchait. Elle le tire et le dispositif de secours apparaît dans une farandole d'engrenages et de chaînes. Dans un bel alignement, surgis du plancher du Nautilus, une succession de pédaliers et de selles. Six places. Il n'y a plus qu'à pédaler. Östäl annonce qu'il est le plus à même de tenir les commandes. Gaëlle et Etzelle prétendent qu'elles ont passé l'âge de la bicyclette. Alice, penaude, avoue ne pas savoir faire du vélo. Les gendarmes ne tiennent pas à pédaler non plus mais là, on ne leur demande pas leur avis. On va les chercher sans ménagement et on les installe sur les selles. Roland et Robert en prennent deux. Le docteur Gemenle et Colette s'installent sur les deux dernières. Et voilà notre petit mondre, la tête baissée, qui donne du mollet. Et ça pédale, et ça pédale ! Östäl les accompagne dans leur effort d'une chanson de chez lui qui raconte les héros revenus victorieux de la guerre.

On veut y croire, on veut s'en sortir, on ne veut pas mourir au fond de l'eau. On pédale de bon cœur et de toutes ses forces. Et peu à peu, on semble ressentir une légère et fugace vibration. Le Nautilus se réveille ! Ce frémissement subtil donne de l'allant et on pédale de plus belle. L'ascension du Ventoux, c'est de la gnognote à côté de ça. De la roupie de sansonnet, de la pure rigolade. Les gendarmes suent d'abondance et crachent leurs poumons. La tête dans le guidon, Colette, Robert, Roland et le docteur Gemenle soufflent en cadence. C'est beau comme un Paris-Roubaix. Il ne manque plus que le commentateur sportif pour que le tableau soit parfait.

Mais oui ! Le résultat est au rendez-vous et tous ses efforts réunis sont bientôt couronnés de succès. Déjà le Nautilus s'est redressé. Bientôt, on le sent flotter de nouveau. Östäl, la voix éperdue de remerciement et d'émotion annonce que l'on remonte vers la surface. La libération est pour dans pas longtemps. D'ici peu, on ouvrira les écoutilles et l'on prendra une bonne goulée d'air frais, parole d'Östäl. Sous les applaudissements de Gaëlle et Etzelle, nos compétiteurs ne rechignent pas à la tâche. Ils se sentent être les héros du jour. La vie de tous sont entre leurs cuisses.

En pleine extase, Östäl annonce que tout donne à penser que la fin du calvaire approche. Déjà, s'il en croit les instruments de bord, on se trouve juste à quelques mètres de la surface ! C'est la victoire à portée de main. Il jubile, Östäl, il exulte. Il encourage la troupe d'une nouvelle chanson entraînante glorifiant le héros et le courage. Si Chapraud ose se plaindre d'une douleur au fondement, c'est à voix basse et à destination de Chapraut qui répond qu'il a fichtrement mal au cul.

Un dernier effort et le Nautilus surgit des profondeurs humides et salines. D'un bond, le géant borgne tourne le volant de la trappe donnant sur l'extérieur. Il annonce que l'on peut arrêter de pédaler, que la situation est sous contrôle et que l'on ne risque plus rien. Il ajoute que l'on est sauvé. A bord du Nautilus, ce ne sont qu'embrassades et congratulations accompagnés de larmes de joie et de signes d'amitié. Seule Alice reste silencieuse à la liesse. Elle s'est calée dans le fond du sous-marin et attend. Elle sait ce qui attend ses compagnons, elle. Les autres ne vont pas tarder à le savoir à leur tour.

Östäl gravit les échelons et passe la tête à l'extérieur. Il se pétrifie. Il se met à trembler. Il prend peur, Östäl. Et alors, il redescend et il a pâli, Östäl. Une sueur froide et acide coule de son front. Les autres comprennent que quelque chose ne va pas comme on l'aurait souhaité. Roland se précipite sur l'échelle, grimpe et redescend à toute vitesse, blanc comme un linge. Il raconte ce qu'il vient de voir et ce qu'il vient de voir est confirmé par Östäl qui, l'œil fou, fait oui de la tête sans s'arrêter.

Là haut, dehors, il y a des animaux préhistoriques hauts d'au moins vingt mètres qui n'ont pas l'air faux et pas vraiment de bonne humeur. Des brontosaures, des diplodocus, des stégosaures et des tyrannosaures de chair et d'os. Et ça, c'est signe qu'il se passe des choses pas normales, ajoute Roland.

lundi 22 avril 2013

C'est pas aigu non plus

Ni le temps ni l'envie de me creuser la tête pour le billet d'aujourd'hui. Alors, je vais faire du recyclage avec une photo que j'ai prise récemment.

Dans l'univers de Tintin, le personnage le plus amusant n'est pas le petit reporter. Il est sérieux, Tintin. Presque trop. Presque ennuyeux. Dans les premières aventures, l'humour n'a pas beaucoup sa place. Je suppose que Hergé aura ressenti le besoin de faire entrer un peu de comique dans les aventures de son personnage. Ces comparses sont parfois cocasses, souvent ridicules. On pense bien sûr au capitaine Haddock, affreux pochard qui apparaît dans "le crabe aux pinces d'or", à Tryphon Tournesol qui arrive dans le "Trésor de Rackam le Rouge", à la Castafiore qui profite du "Sceptre d'Ottokar" pour faire son entrée en scène ou encore à Séraphin Lampion, le catastrophique assureur qui entre dans la vie de Tintin dans "L'affaire Tournesol". Mais les Dupondt sont sans doute ceux qui sont les plus bêtes et les plus amusants. Ils sont là depuis "Tintin au Congo"[1].
Les Dupondt sont ridicules, sont bêtes, sont policiers, sont gaffeurs. Ils se ressemblent mais ne sont pas frères. Ils ne servent pas souvent l'intrigue mais savent trouver leur place pour nous faire rire. Il est presque certain que Hergé se sera inspiré des Chapraudt d'un célèbre feuilleton hebdomadaire pour créer ses personnages. Ce n'est toutefois pas une certitude inébranlable.

Dupont

Note

[1] Mais pas dans la première édition

dimanche 21 avril 2013

C'est pas grave

Ce soir, j'ai écrit la suite du feuilleton. Au début, j'étais parti pour faire quelque chose pour le billet du jour et ça a dérivé vers le feuilleton. C'est comme ça.
Ce matin, j'ai travaillé un peu sur un travail que l'on m'a demandé. Vers midi, je suis parti faire un autre truc du côté de Hautefort. Dans l'après-midi, j'ai fait des photos d'une pierre pour un copain. Du coup, je n'ai pas trouvé le temps pour m'occuper du blog. C'est pas bien grave, hein ?

samedi 20 avril 2013

La Vache, le retour

On m'a recommandé des vaches. Il y avait bien longtemps que je ne l'avais pas dessinée.

J'ai été obligé de chercher dans mes archives pour me souvenir comment elle était, cette vache. On m'a passé commande de dessins. Au départ, il y en avait pas mal à faire. J'ai donné un tarif et alors, il n'y en avait plus aucune à faire. Pour dire la vérité, je n'avais pas une folle envie de reprendre ce personnage. Alors, j'avais annoncé un prix quelque peu dissuasif.
Je pensais l'affaire enterrée et puis on m'a relancé. Pour moins de dessins mais au tarif réclamé. Finalement, ce n'est pas une mauvaise affaire. Il m'a donc fallu reprendre le crayon et réapprendre à dessiner cette vache. C'est revenu assez vite, finalement. On m'a demandé de faire parvenir des "roughs" des premiers dessins. Ça m'agace beaucoup que l'on soit obligé de me demander cela en anglais et aussi que l'on me demande de faire des croquis. D'autant plus que l'on ne me donne aucune indication sur les dessins à faire hormis les thèmes à explorer. Pour moi, un croquis, c'est un croquis. Il ne faut pas qu'il soit trop travaillé. Alors, je ne les ai pas trop travaillés. On voit l'idée du dessin et ça suffit bien comme ça.

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vendredi 19 avril 2013

Merci Frigide

Ce qui est bien avec cette grosse merde, c'est qu'elle nous montre que la connerie n'est pas l'apanage des hommes. On vit une crise grave, nous dit-on. Le mariage pour tous est en train de faire trembler la République sur ses fondations. Je n'aurais pas pensé que les protestations auraient été si vives. Que l'on soit contre l'idée du mariage pour tous, après tout, ça peut se comprendre. Par exemple, je ne suis pas pour le mariage pour moi. Que l'on ne supporte pas qu'un homme se marie avec un homme ou une femme avec une femme, j'avoue ne pas bien comprendre. Qu'est-ce qu'on en a à foutre ?
Le jour où l'on obligera l'homosexualité, peut-être bien que je ne serai pas d'accord. Mais pour le moment, il ne me semble pas qu'il en soit question. Je ne pige pas ce que les opposants à ce mariage pour tous peuvent trouver à redire à cela. Je me souviens du mariage de Coluche et de Thierry le Luron. Je ne me souviens pas que cela ait occasionné tant de manifestations.
On me dit que ce n'est pas tant le mariage que l'idée que des enfants puissent vivre au sein d'un couple du même sexe qui pose problème. Et aussi que l'on permette à ces couples contre nature de bénéficier des avancées de la science et de la médecine en matière de procréation assistée. Déjà, il semble que personne ne soit d'accord sur le côté traumatisant de cette situation pour les enfants. Ensuite, il ne semble pas acquis que les enfants qui vivent avec des parents de couples hétérosexuels soient tous heureux.
Ce qui est grave et bien, c'est que ce débat idiot ait permis de montrer la droite française telle qu'elle est. Il est amusant de constater que l'extrême droit semble presque tiède, sur ce coup. Je conchie et vomis les catholiques intégristes depuis longtemps. Ce débat stérile apporte de l'eau à mon moulin. L'autre jour, j'entendais la grosse conne qui critiquait la prise de position de son beau-frère (Karl Zéro) à son égard. Je me suis demandé durant un court instant s'il ne fallait pas la plaindre tellement elle semblait bête. Bête à ce point, ce n'est pas naturel. Si cela se trouve, elle est atteinte d'une grave maladie mentale ? Et dans ce cas, elle devrait avoir droit à notre compassion. D'abord à la lapidation et après la compassion, d'accord.

jeudi 18 avril 2013

Bookcrossing et numérique

Tout à l'heure, je pensais au livre électronique.

Parce que je suis un peu un vieux con, je n'ai jamais lu de livre sur une liseuse, une tablette numérique ou un écran d'ordinateur. Que je ne l'aie pas fait sur une liseuse ou une tablette numérique, ça peut se comprendre. Je n'en ai pas. Sur l'écran d'un ordinateur, j'ai essayé. Pas longtemps. Ce n'est pas fait pour et ça se fait vite sentir. Du coup, je reste avec les livres imprimés à l'ancienne, sur du papier. Ce n'est pas vraiment que j'aime les livres. Je trouve juste que c'est pratique. Vous pouvez mettre un livre de poche dans votre poche, dans votre bagage ; vous pouvez le lire un peu partout, vous pouuvez à l'occasion écrire quelque chose sur les pages. C'est une belle invention, le livre. Mais, car il y a un mais, ce n'est pas moderne.
Depuis quelques années, on nous pousse à essayer et adopter le livre électronique. Celui-ci a pas mal d'arguments en sa faveur. Dans un petit appareil à peine plus lourd (voire plus léger) qu'un livre, vous avez toute une bibliothèque. Pour les personnes qui ont des problèmes de vue, vous pouvez augmenter la taille des caractères. Il doit bien y avoir d'autres avantages mais j'ai du mal à les trouver. Enfin bon. On va dire que le livre électronique, c'est ce qu'il y a de mieux.
En réfléchissant un peu à ces livres électroniques, je me suis mis à penser à une pratique qui a eu son heure de gloire il y a quelques années et qui semble être tombée un peu dans l'oubli : le crossbooking. Qu'est-ce que c'est que le crossbooking ? Il s'agissait d'une idée pas très idiote et potentiellement amusante qui consistait à abandonner un livre dans un lieu public et d'indiquer ce lieu sur des sites Internet chargés de les recenser et de les faire connaître. Il était possible de laisser un mot dans le livre et on pouvait rêver d'un retour de la part du nouveau lecteur.
Je n'ai jamais pratiqué le crossbooking. Laisser un livre dans un lieu public à Azerat ? Quelle idée ! Peut-être y a-t-il eu (ou existe-t-il encore) des pratiques de crossbooking sur Périgueux. Je n'en sais rien. Mais ce que je me dis, c'est qu'avec le livre électronique, le principe est mort. Déjà, je ne vois pas quelqu'un abandonner sa tablette numérique ou sa liseuse sur un banc public ou dans une cabine téléphonique (il en existe encore). Ensuite, je suis presque sûr et certain que l'on n'a pas le droit de donner un livre acheté numériquement. Pour les textes libres de droits, on doit pouvoir les trouver sur des sites de téléchargement. Cela n'a plus rien à voir avec la pratique du crossbooking. Un livre téléchargeable peut l'être à des milliers d'exemplaires. C'est aussi la force du numérique.
En allant un peu plus loin, le numérique est assez paradoxal. D'un côté, il permet le partage sans limite. Vous pouvez partager vos textes, vos photos, vos musiques, vos créations numériques avec la planète entière ; de l'autre vous vous retrouvez à consulter ce que vous aurez téléchargé en solitaire. Un ordinateur, un smartphone, une tablette numérique, une liseuse, ça ne se prête pas. Dans le monde entier, il n'y a qu'une Joconde. Beaucoup de personnes sont venus ou viennent la voir. Elle ne bouge pas de là où elle est et on se déplace pour la visiter. Il n'y a pas de copie numérique fidèle de la Joconde. On ne peut pas télécharger la Joconde mais pourtant, on peut la partager. Le numérique, on peut le télécharger, on le fait sans effort particulier. Par contre, on ne le partage pas. Etonnant, non ?

mercredi 17 avril 2013

Ça, c'est fait

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mardi 16 avril 2013

Tentative de feuilleton collaboratif du mardi (39)

Mardi dernier, pas de feuilleton. Le rendez-vous a été raté. Incrédulité puis incompréhension. De par le monde, les manifestations populaires, les émeutes, les révoltes fusent. Les gouvernements vacillent, le peuple crie et réclame. Il veut son feuilleton hebdomadaire et il veut se faire entendre. On est à deux doigt du chaos mais, fort heureusement, le feuilleton est de retour avec Liaan qui propose une suite à sa suite ! Nous avons évité le pire et on pousse un grand "ouf" de soulagement !

Toujours à bord du Nautilus.

La situation va en s'aggravant...

Maurice prend la parole :

— Pas d'angoisses, Mesdames et Messieurs, nous allons prendre en main la situation !

Aidé du Docteur Gemenle, Östäl déplace Lafleur, qui d'abruti potentiel l'était devenu complètement désormais, et le grand gaillard d'Östäl ferme le couvercle de "l'Orgue du Nautilus" et prend les commandes du sous-marin. Les aiguilles se mettent à ralentir, se maintiennent, avant de retourner dans l'autre sens, au grand soulagement des pilotes. Les craquements continuent mais la situation est moins inquiétante.

— Béni soit le Très Puissant ! lance Gérard, Nous sommes sauvés ! Merci Seigneur !

— Si Lafleur s'est mis à débloquer, voilà désormais Gérard qui repart dans ses délires mystiques, constate Colette.

— Tais toi, femme ! reprend Gérard, comme le dit le Très Grand :

"Une femme vertueuse est la couronne de son mari,
mais celle qui fait honte est comme la carie de ses os."
(ancien Testament, proverbe XII, 4)

— Qu'est-ce que je vous disais !

— Silence ! Coupe Maurice, en tant que nouveau commandant du Nautilus, j'en reprends la direction !

— Pas mieux que Gérard, mon pauvre Maurice, reprend sobrement Colette, tu te mets toi aussi à déconner à plein tube, ce doit être l'ivresse des profondeurs, ou le jus de moule qui te monte à la tête ! Toi, en chef ! Jamais ! Une sonnerie l'interrompt.

— Ah ! Téléphone ! s'exclame Maurice et décroche un téléphone mural, Modèle Marty 1910.

— J'écoute...

— ...

— Je vous l'appelle ! Arthur Conan ?

L'air étonné, le facteur Arthur se dirige vers le téléphone et se met à écouter. Toujours l'air étonné, après avoir raccroché le combiné, il part vers le couloir à l'arrière, ouvre la porte marquée "privé" et avant de franchir le seuil, il se retourne et lance un "salut la compagnie" ! Il referme la porte métallique derrière lui. Un immense point d'interrogation se lit sur tous les visages des passagers du Nautilus, y compris celui de Maurice qui malgré tout, continue :

— Je disais, après Lafleur, je suis le seul maître à bord !

— Pas question, coupe Colette. De quel droit te nommes-tu capitaine ? Pourquoi toi ?

— Parce que je suis l'ami de Lafleur, voilà pourquoi… rétorque Maurice.

— Et moi, je compte pour des prunes, peut-être ? lui demande Colette, Moi aussi je suis l'amie de Lafleur !

— Mettons tout cela aux voix, propose Roland.

— Ce sera sans moi, dit Kermitt, vos histoires commencent à m'échauffer les oreilles, et je ne dois pas être le seul, d'ailleurs.

Sa phrase à peine terminée, Kermitt devient comme transparent, et, s'efface complètement !

Kermitt se retrouve, abasourdi, chancelant, assis sur le pas de la porte de sa maison, à Pont-Aven ! Une dame le regarde depuis la rue et maugrée :

— Si ce n'est pas une honte de se mettre dans des états pareils, à son âge !

Et la dame s'éloigne en haussant les épaule, devant Kermitt qui est stupéfait : sa maison, sa cuisine, il entre et sur la table, comme l'attendant, sa bouteille de calvados encore pleine.

— Ben ça ! Ben ça ! répète-t-il, Ben ça, quel rêve à la con, aussi tordu que l'autre que j'avais fait avec les gendarmes ! conclut Kermitt en se servant une bonne rasade de calvados.

Et le facteur Arthur ? Après avoir fermé la porte métallique du Nautilus, en quittant ses compagnons, il se trouve dans un couloir de béton, le sol est carrelé, l'éclairage avec des tubes fluorescents; Arthur reconnait son environnement familier : celui du bureau de poste de Pont-Aven ! Arthur décide de ré-ouvrir la porte qu'il vient de refermer : la porte est en bois ordinaire, peinte en blanc et, une fois ouverte, lui montre que c'est bien celle du "chauffoir", l'endroit où les facteur prennent leur café et se restaurent, vide à ce moment là… Le facteur s'en retourne et retrouve la salle de tri des facteurs, où l'attend le Receveur et deux types qu'il ne connait pas.

— Vous voilà revenu de votre stage de maîtrise de soi, M. Conan, lui dit le Receveur des Postes de Pont-Aven, il ne vous reste qu'à remplir le formulaire de fin de stage, avec vos impressions.

Très surpris, Arthur s'assoit à la table, où les deux personnages, qu'il ne connait vraiment pas, lui tendent l'un un stylo, l'autre une dizaine de feuillets… Arthur se met à lire et remplit consciencieusement son questionnaire, et pense qu'il avait plus de cent ans d'avance sur sa tournée, il n'y a pas dix minutes !

Dans le sous-marin, José le cafetier s'est endormi, malgré le brouhaha ambiant qui suivit la proposition de Maurice de prendre le commandement du Nautilus.

Le sommeil de José est interrompu par la voix de Kermitt qui lui demande s'il est en train de dormir. José ouvre grand ses yeux et voit qu'il est affalé à un table de son café, à Pont-Aven ! Et Kermitt qui le regarde dans les yeux et lui dit :

— Alors ? Il n'y a plus moyen ? Je me rends dans ton café, où il n'y a personne, et Môssieur José dort…

— Mais, dit José, Kermitt ! Tu n'es plus dans le sous-marin ,

— Quel sous-marin ? Mais... Comment qu'tu sais que j'ai rêvé de sous-marin ? Te v'là devenu devin à c't'heure, mon José ? C'est nouveau, ça !

— Tu as rêvé, Kermitt ? Tu as rêvé que tu étais dans un sous-marin ? J'ai l'impression que j'ai fait un rêve semblable !

Laissons là nos deux acolytes, le commerçant rêveur et son client assidu et assoiffé.

Dans le Nautilus, désintéressé de la guerre des chefs, (cela concerne des civils, moi, je suis militaire, tant que la Patrie n'est pas en danger concomitant et immédiat, je laisse faire), le Brigadier Chapraut est le seul qui vit la disparition de José. Hallucination due à la profondeur démesurée de l'océan, mais ? Au fait, nous sommes plongés dans la Manche, ce bras de mer ne fait que dans les quarante-cinq à cinquante mètres de profondeur, j'ai appris ça au certif' ! Comment ça se fait-il que le sous-marin ait plongé aussi profond que les quarante mille pieds annoncés par l'altimètre ? Faut que j'en cause à Chapraud… Le Brigadier Chapraut se lève et se rend dans la pièce où se trouvent Frédéric et Uma, enlacés, sous le regard du Brigadier Chapraud qui rigolait de voir les efforts vains de Frédéric essayant de se séparer de la mante que représente Uma. Le brigadier Chapraut s'approche, et voit le visage de son collègue déformé par la stupeur...

— Là, là ! montre le Brigadier Chapraud au Brigadier Chapraut, le pervers vient de disparaître avec le robot de type femelle !

Chapraut regarde, et voit qu'il n'y a plus personne dans la pièce, hormis eux-même, et déclare :

— Ben, y va en falloir des feuilles et des feuilles pour notre rapport, si rapport il y a…

Deux C.R.S. motocyclistes de la Compagnie du Mans (Sarthe) s'arrêtent à la hauteur d'un camion garé sur le bas-côté de la route nationale 157, en pleine campagne. Le camion, du type quinze tonnes, n'a pas d'inscription ou de raison sociale sur ses flancs, dont le conducteur n'a pas posé à la distance réglementaire son triangle rouge destiné à cet usage. L'un des motards descend de machine pour se hisser à la hauteur de la vitre de la cabine et est surpris du spectacle : son conducteur, Frédéric, pantalon sur les chevilles, en train de trousser une poupée gonflable.

Chapraut et Chapraud annoncent à l'assemblée des passagers, qu'après le facteur, Kermitt et José, Frédéric avait disparu sans laisser de trace… Uma aussi avait disparu.

Roland rappelle que cela ressemble furieusement à un roman de Philip K. Dick. Robert complète en citant le titre du roman qui est "Au bout du labyrinthe" : une équipe d'homme et de femmes, partis coloniser une planète, ne trouvent que des bizarreries et autres sortilèges, et à la fin, il s'aperçoivent qu'ils sont plongé dans un monde virtuel...

— Mais ce n'est qu'un roman, complète Roland.

— Nous, on est dans le vrai monde, un monde de dingues, d'ailleurs je m'en vas calmer tout cela, lance cousine Gaëlle.

Et la Labornez de sortir d'on ne sait où sa fidèle casserole toute cabossée. Elle entame sa mission salvatrice en envoyant tout d'abord Gérard au pays des songes.

— Les curetons et leurs bondieuseries, voilà ce que j'en fais, même si nous ne sommes qu'en 1892, j'anticipe la séparation de l'Église et de l'État ! Je reste laïque ! Toi aussi, la bécasse qui nous agace, Bing !

La Colette est assommée, prise par surprise pendant qu'elle rigolait de la mésaventure de Gérard. Maurice eut beau mettre ses mains sur sa tête, la cousine Gaëlle, vive comme l'éclair, lui donne tout d'abord un coup de casserole sur l'estomac qui surprend Maurice, et bing ! Sur la cafetière !

— Vous deux ! Elle s'adresse aux deux pilotes du Nautilus, Östäl et le docteur Gemenle, vous continuez à bien diriger le sous-marin. Il y va de notre intérêt, et vous allez nous ramener dans l'Océan Atlantique, à Pont-Aven ! Non mais…

Tante Etzelle, Roland et Robert, comme des enfants, applaudissent le fait d'arme de la cousine Gaëlle. Les brigadiers Chapraud et Chapraut félicitent de la promptitude la cousine, et admire ce que peut se permettre un civil en colère. Eux, dans la Gendarmerie, ils n'ont pas besoin d'être en colère pour semer les gnons, ordre ou pas ordre… À ce moment, Alice dit :

— Bravo, Madame Labornez, vous avez fait ce qu'il fallait faire en mettant hors de nuire ces individus, vous êtes la personne la plus courageuse de la troupe. Vous nous avez débarrassés du Faux Lafleur et de ses sbires !

— Comment ça, un "faux Lafleur" ? Il a vieilli, certes, depuis le temps que je ne l'avais pas vu, mais c'est bien lui, dit Gaëlle, tout en regardant Lafleur qui dormait tranquillement.

— Non, reprend Alice, c'est un Atlante déguisé en Lafleur !

Visages étonnés des compagnons de Gaëlle.

— Vous voulez dire que c'est une usurpation d'identité ? demande le Brigadier Chapraud à Alice.

— Que c'est un quoi ? J'ai cru comprendre un "Atlante" interroge le Brigadier Chapraut.

— Nous aussi, on a cru entendre un "Atlante", dirent d'une seule voix Tante Etzelle, Gaëlle, Roland et Robert.

— Oui, vous avez bien entendu. Je suis aussi une Atlante, répond Alice, tout en tirant la base de ses beaux cheveux roux à la hauteur du front, elle enlève un masque et laisse découvrir aux passagers médusés un visage tirant sur un beau vert clair, un vert d'eau pense Tante Etzelle, avec des milliers de fines écailles telle un poisson, un visage de forme humaine malgré un nez très court et des yeux un peu grands, plus immenses que ceux que l'on peut voir d'habitude chez nos contemporains.

— Ça alors ! Vous venez de l'Atlantide ? Ce fabuleux continent qui aurait disparu ? demande Roland.

— C'est tout à fait exact, lui répond Alice.

— Et ce n'est donc pas mon Lafleur ? interroge Gaëlle.

— Non, reprit Alice, c'est un très dangereux mythomane que notre pays cherche par tous les moyens à isoler. D'où mon arrivée dans votre histoire… Vous ne vous êtes pas étonnés qu'une simple infirmière vous suive comme ça, sans pratiquement pas une hésitation ?

— Oh pour ça, non ! lui dit la cousine Gaëlle, il y a tellement eu de trucs absurdes dans notre aventure, des trucs aussi farfelus que des maisons qui explosent et sont reconstruites aussitôt, des robots indestructibles qui se réparent eux-même, des garages de chez Joe, des inspecteurs François Toucourt, des postes de radio dans des 4L de postier, des invraisemblances comme un mur invisible, ce "Nautilus", alors, vous pensez, une infirmière aventureuse, c'est tout-à-fait normal !

— Maintenant que tu nous racontes cela, Alice, reprend Robert, tu es comme qui dirait une policière de l'Atlantide, une, oserai-je, une "espionne" au service de l'Atlantide ?

Les Brigadiers Chapraud et Chapraut se regardaient en chiens de faïence, tout en se grattant la tête tous les deux. Le Brigadier Chapraut dit :

— Punaise, le rapport se complique à l'envie, Brigadier Chapraud.

— C'est vous, Brigadier Chapraut, qui allez nous taper ce rapport. Vous tapez avec trois doigts, vos index et le pouce, tandis que moi, je ne tape qu'avec deux doigts.

— Bon, que fait-on maintenant , demande Tante Etzelle, nos lascars ne vont pas restés groggys comme ça longtemps.

— Nous allons les ficeler pour l'instant, ces malfaisants dit Robert.

— Et les Cyborgs ? s'inquiètent Roland.

— Déconnectés définitivement et renvoyés dans leur époque respective, précise Alice.

— Leur époque ? Nous somme en quelle année donc ? demande Gaëlle.

— En 1892, comme annoncé par Némo, lui répond Alice.

— Némo ? C'est Lafleur ? interroge à son tour Tante Etzelle.

Amusée par toutes ces questions, Alice reprit :

— Oui, ce nom a du lui monter à la tête, souvenez-vous de ses colères lorsque vous lui parliez du Capitaine Némo. Némo était devenu Lafleur, complètement, physiquement et mentalement Lafleur.

— Mais… Demande Gaëlle, Lafleur ? Je veux dire le "vrai" Lafleur, qu'est-il devenu ?

— Il travaille toujours à sa "Fabrique de bébés", rue du Général de Gaulle, et il fait toujours des "bébés" !

— Des bébés ? À son âge ?

— De simples poupées pour les petites filles bien sages, la Société Petit Colin ou les poupées Gégé, vous en avez entendu parler ? C'est Lafleur et sa Fabrique qui leur fournissent les trois quart de leur production.

— Oui, bien sûr… Lafleur qui me disait : je vais avoir plein d'enfants, tout plein…

— Nous arrifons devant l'endrée tu tunnel ! annonce le docteur Gemenle.

— Et eux, interroge Robert, ce sont des Atlantes ? En montrant du pouce retourné Östäl et le Docteur Gemenle, tout en saucissonnant Colette.

Alice répond que non, qu'ils ne sont que de bêtes Européens contemporains auquel Némo leur a promis je ne sais quelle puissance et richesses.

— Endrée du Kanal ! Continue le docteur Gemenle, la foie est lipre, dous les feux sont au fert !

Ce fameux canal qui relie la Manche à l'océan Atlantique pour éviter de passer au large de la pointe bretonne… songe Roland. Que de travaux grandioses. Et le A de l'Atlantique, pauvre Manu-manu, M. Barthélémy, Anatole et Philémon, merci Fred !

— Mais quand-est-ce que l'on revient à notre époque, s'inquiète Gaëlle…

— Justement, il faut que l'on reviennent au port, précise Alice, le port découvert par nos deux gendarmes? C'est le seul endroit du coin on l'on peut changer d'époque…

La cousine Gaëlle se et à réfléchir en fermant les yeux, et tout à coup, elle se lève, et s'approche d'Alice, lui chuchote à l'oreille…

— C'est tout bien réfléchi ? demande doucement Alice à Gaëlle qui lui répond :

— Oui ! C'est tout bien réfléchi !

Puis Gaëlle s'en retourne vers Tante Etzelle et lui chuchote aussi à l'oreille…Tante Etzelle se met à sourire et dit :

— Non, sans façon, je préfère encore vivre avec ce que j'ai, et mes souvenirs…

Devant le regard interrogatif des autres occupants, Alice déclare :

— Gaëlle Labornez m'a demandé si elle pouvait revenir en 1978, avant que Yannick ne disparaisse en mer. Elle veut revivre avec Yannick, et, elle l'empêchera de partir ainsi…La cousine Gaëlle avait les larmes aux yeux.

— Et vous autres, s'enquiert Alice, vous n'avez pas une période préférée ?

Les gendarmes, presque d'un seule voix :

— Nous sommes tranquilles à la Brigade de Pont-Aven, nous connaissons tout notre monde, changer d'époque serait comme qui dirait une mutation disciplinaire, on veut pas…L'aventure, nous en avons notre content, et, nous avons un rapport à effectuer sur toutes cette affaire ! Nous devons revenir à notre époque, afin de laver toutes ces souillures que nous avons reçues, rétablir la situation et retrouver nos uniformes !

Roland, en écoutant cela, se disait que ce n'était pas gagné.

— Et vous ? les garçons ? demande Alice à Roland et Robert, qu'en dîtes vous ?

Robert dit :

— Mouais, Chais pas trop. Revenir dans les années 1950/1960 ? Époque où l'on trouvait pour pas trop cher des Delage, Bugatti et autres Salmson à pas cher…C'est tentant… Mais si c'est pour faire fortune avec, faudra que j'attende 1984/1985, soit vingt à trente ans que je prendrais aussi dans la gueule… Non, je joue la prudence, je choisis mon époque, tant pis…

— Tu sais, Robert, tes bagnoles que tu cites, ce sont de belles bagnoles, mais à l'époque où elle ne sont pas chers, ce ne sont que de vieilles choses que seulement peu de personnes entretenaient dans les règles de l'art… Ces mêmes voitures sont maintenant, certes hors de prix, mais elles ont été bichonnées et fiabilisées…

— Tu as raison, Roland, tu as raison, dit, désabusé Robert.

— Mais, ceux qui ont disparus ? Le facteur, le Kermitt, José, le camionneur Frédéric ? demande Gaëlle, Ils sont où ?

— Ils n'avaient plus vraiment de rôle dans votre histoire, lui répond Alice. Il y avait trop de monde dans tout ça, rassurez vous, ils ont retrouvé leur époque et ont oublié ce qu'il leur était arrivé, comme un rêve disparait après le réveil…

— Mais nous, les gendarmes ? s'inquiètent le Brigadier Chapraud et le Brigadier Chapraut.

— Vous, vous êtes trop rigolos pour que l'on puisse se passer de vous, sourit Alice.

— Nous harrifons au port dans drois minutes ! annonce le docteur Gemenle.

— Mais, à l'arrivée, les flics, les Gardes Mobiles et l'Inspecteur Latulipe ? s'inquiète Tante Etzelle.

— Ça, dit évasivement Alice...

lundi 15 avril 2013

C'est l'printemps !

Encore un billet pour pas grand chose. Il va falloir attendre jeudi ou vendredi pour que je prenne le temps de faire quelque chose d'un peu réfléchi pour ce blog. Demain, mercredi et sans doute jeudi, je n'aurai pas vraiment le temps de m'en occuper. Pour demain, c'est en place. C'est le retour du feuilleton avec un épisode qui chamboule tout, une fois de plus.
Néanmoins, le printemps semble bien s'être décidé à se lancer pour de bon, cette fois-ci. Les boutons de la glycine qui, il n'y a que deux jours, ne mesuraient pas plus de deux ou trois centimètres atteignent bien les six ou sept centimètres et sont bien pressés d'éclater et de laisser exploser les grappes fleuries. Les arbres rattrapent le temps perdu et en peu de temps, du vert surgi de partout. Jusqu'aux prés qui prennent une belle teinte fraîche et tendre. Je suis bien content.

dimanche 14 avril 2013

Terminé

Ça y est. J'ai terminé mes dessins. Sauf s'il y a des modifications à apporter, j'en ai terminé avec cette commande. Je m'y suis mis ce matin un peu avant 8 heures, j'ai terminé peu avant 17 heures. Entre les deux, j'ai tout de même pris le temps de prendre une douche. Par contre, j'ai raté la messe.

samedi 13 avril 2013

C'est au poêle

Toujours en pleine crise de fainéantise exacerbée, je me contente de vous montrer quelques photos. Demain, j'espère terminer la mise en couleurs des dessins sur lesquels je travaille en ce moment. Après, j'ai quelques commandes à honorer et, ceci fait, je pourrai m'occuper de dessiner pour le blog. Mais pour le moment, des photos.

Deux poêles

Au poêle

vendredi 12 avril 2013

On va reprendre tout doucement

Je suis donc revenu de ce que je peux appeler un retour aux sources. Retrouver la ville où l'on est né, c'est pas rien.

Prétendre que Conflans-Sainte-Honorine (Seine & Oise) est le centre de l'univers connu est sans doute un peu exagéré. Si, comme je l'ai fait, vous faites un sondage auprès d'un échantillon représentatif de la population française d'environ soixante millions de personnes de tous âges, vous vous apercevez vite que cette commune est finalement plutôt globalement méconnue. Et, à mon humble avis, elle ne mérite pas mieux.
Conflans-Sainte-Honorine est une commune de la grande région parisienne. Bien à l'extérieur de Paris, loin dans la cambrousse. C'est une petite ville sans grand attrait qui est juste un peu trop loin de Paris pour être intéressante et juste pas trop proche pour ne pas avoir à connaître les affres de la banlieue. C'est une ville endormie. Pas encore morte mais plus très vivante.
Son plus grand fait d'arme est d'être "capitale de la batellerie". C'est parce que Conflans est au confluent de l'Oise et de la Seine. Deux cours d'eau navigables. Alors, oui, bien sûr, il y a des vestiges d'une occupation ancienne du site. Il reste notamment la tour Montjoie qui daterait du XIe siècle mais qui serait à l'état de ruine depuis la fin du XVe siècle. Il y a aussi les vikings qui sont passés par là. Et puis Michel Rocard qui a été maire de la ville. Bref, pas de quoi faire venir les touristes en masse, quoi.
Il n'empêche que je suis passé par Conflans et que j'ai profité d'une courte éclaircie pour faire quelques photos de la ville ancienne depuis la passerelle qui traverse la Seine.

Conflans Sainte Honorine

Conflans Sainte Honorine

mardi 9 avril 2013

Je ne suis toujours pas là

Mais tout de même, ayant trouvé un peu de connexion Internet qui traînait, je fais un rapide passage pour vous annoncer que je rentrerai probablement vendredi soir. Possible, dès lors, qu'il y ait un billet samedi prochain.
Aujourd'hui, vous l'aurez remarqué, pas de feuilleton. Il reviendra mardi prochain.
A bientôt pour de nouvelles aventures !

vendredi 5 avril 2013

Absence

A l'heure où vous lirez ces lignes, je serai parti pour quelques jours loin de Azerat. Il serait fort improbable qu'il y ait des billets d'ici à mon retour et cela vaut aussi pour le feuilleton (à moins que je ne le reçoive avant tôt demain matin).
Si jamais je reviens, le blog reprendra son cours. Sinon, il restera bloqué sur le billet présent. C'est d'ailleurs une chose à laquelle je réfléchissais l'autre jour. Depuis longtemps, je me demande quel intérêt j'aurais à quitter Free et ses pages perso pour prendre un nom de domaine et un hébergement payant. Et j'ai trouvé une bonne raison. Ça ne veut pas dire que je vais le faire mais cette raison me semble bien intéressante. Je vais vous la dire tout de suite.

Pourquoi prendre un nom de domaine et un hébergement payant ?

Si jamais il venait à m'arriver malheur, si je mourais dans d'atroces souffrances ou même en toute quiétude, ce blog continuerait à exister. Pourquoi ? Parce qu'il est rattaché à un compte "accès libre" de chez free.fr et qu'il ne sera pas fermé pour faute de paiement. Ce qu'il se passera, ce sera qu'à plus ou moins long terme, le compte de courrier électronique sera bloqué mais il ne se passera probablement rien pour l'espace d'hébergement de ce blog. A moins qu'un représentant de ma personne n'entreprenne des démarches pour le faire fermer. Pas sûr que quelqu'un pense à cela et, franchement, cela ne me concernera plus beaucoup.
En soit, il n'y a rien de bien dérangeant à ce que ce blog perdure. Je m'en fous. Même, on peut dire que ce serait bien parce que ça permettra à quelques personnes de venir le visiter. En fait, je ne sais pas si ce serait bien ou pas.
Si je prends un nom de domaine et un hébergement payant, vous pouvez être certain que le site ne sera plus accessible sitôt qu'un retard de paiement sera enregistré ! Il me semble que ce serait mieux, plus convenable, qu'il en soit ainsi mais je peux me tromper. Il me semble qu'un blog qui ne fait que parler d'une personne et de sa petite vie se doit de s'éteindre en même temps que celui qui en est à l'origine.
Vous en pensez quoi, vous autres ? Vous avez jusqu'à mon retour pour disserter sur le sujet. On dit merci qui ?

jeudi 4 avril 2013

Dessin refusé

templier refusé

mercredi 3 avril 2013

Dégoût

Du dégoût. C'est, je pense, ce que l'on peut ressentir après l'aveu de Jérôme Cahuzac. Comment un ministre chargé de lutter contre la fraude fiscale peut-il s'enfoncer autant dans le mensonge ?

Ce que l'on reproche à Jérôme Cahuzac, c'est certes d'avoir possiblement fraudé le fisc, mais c'est peut-être encore plus d'avoir menti. Attention ! Le mensonge, je ne suis pas contre. C'est très pratique pour masquer une vérité dérangeante, c'est fabuleux pour briller en société, c'est redoutable pour faire croire ce qui n'est pas. Bien utilisé, le mensonge est souverain. Il y a des professionnels du mensonge. Les acteurs et comédiens et réalisateurs, scénaristes, dramaturges, romanciers et j'en passe et des meilleurs. Le mensonge peut être plaisant. On peut aimer que l'on nous mente. On accepte volontiers, parfois, d'être la victime tout à fait consentante et complice du menteur. Nous connaissons tous un ou deux mythomanes qui nous amusent à nous narrer leurs incroyables aventures. Il y a le menteur sympathique et il y a l'escroc. Généralement, on aime moins les escrocs que les menteurs. Ce monsieur Cahuzac est, à mon sens, plus escroc que menteur.
Qu'un ministre mente, finalement c'est naturel, c'est dans l'ordre des choses. Je ne vais pas m'embêter de dresser la liste des ministres qui nous ont menti. La liste serait longue, sans doute pas exhaustive et je suppose que vous devez bien avoir un ou deux exemples en tête. Que ce monsieur Cahuzac nous mente, au fond, j'étais prêt à m'en foutre. Il est question de quoi ? Avant que Mediapart ne s'en fasse l'écho et dévoile l'affaire de ce compte secret en Suisse, je ne connaissais pas du tout ce Jérôme Cahuzac. Je savais vaguement qu'il était ministre ; j'avais un peu entendu son nom par-ci par-là mais je ne le connaissais pas.
On nous parle de fonds dissimulés. 600 000 euros selon Cahuzac, bien plus selon d'autres. On avance des sommes de plusieurs dizaines de millions d'euros. Ce n'est pas rien. Avant de se lancer dans la politique et de lutter contre la fraude fiscale, notre homme faisait dans la chirurgie esthétique. Un homme qui a pour métier de dissimuler. On aurait pu se méfier. Si j'osais, je dirais que ça se voyait comme un nez (refait) au milieu du visage. Je ne suis pas premier ministre et je n'ai pas pour mission de constituer un gouvernement. Je ne suis dans aucun parti politique et ne fréquente pas ce monde. Mais tout de même, je me dis qu'ils se connaissent tous un peu, les hommes politiques. Raison de plus lorsqu'ils sont du même bord politique. Avoir de l'argent n'est pas un crime (dans une certaine limite) mais là, ça ne se voyait pas tant que ça que Cahuzac avait certainement un train de vie confortable voire très enviable ? Hollande, Ayrault, tous disent qu'ils ne savaient pas. C'est possible. Un peu difficile à croire mais possible. Qu'ils n'aient pas eu les moyens de diligenter une enquête dès que Mediapart a parlé de l'affaire, c'est difficile à imaginer.

Pour le moment, à droite on se gausse de la république exemplaire de Hollande. Chez les socialistes, on rétorque que l'on n'a pas de leçons à recevoir de la droite. Si le FN fait ses choux gras de cette affaire, il est plutôt étonnant de ne pas entendre grand chose depuis les autres partis.
Ce matin, nous en parlions un peu avec une collègue. Elle disait que c'était grave et que ça allait faire progresser le camp de ceux pour qui c'est "tous pareils, tous pourris". Et c'est vrai que le vrai risque est là. Nous ne sommes pas dans une période simple et calme. Nous avons tous peur de la crise, du chômage, de la guerre à venir et d'un hiver qui durerait jusqu'à l'automne. Qui sera élu aux prochaines élection présidentielles si la "gauche" déçoit trop ? La possibilité de voir Margarine la Peine élue n'est pas à écarter. Que l'on se rassure, elle décevra aussi. Et alors, oui, alors, il sera temps de faire la grande Révolution ! Youpi !

mardi 2 avril 2013

Tentative de feuilleton collaboratif du mardi (38)

Le feuilleton est en pleine plongée. Il s'enfonce, il coule, il sombre. Pour autant, il n'est pas terminé et c'est Liaan qui nous propose une suite qu'il qualifie, lui aussi, de transition.

À bord du Nautilus

L'annonce de Lafleur provoque la stupeur générale dans le carré du sous-marin. Rendez vous compte : Lafleur annonce que nous allons au plus profond des mers, aux confins du centre de la Terre ! Seul Gérard, éternel crétin, s'enthousiasme devant la perspective de faire un beau voyage aux abysses, de pouvoir admirer la faune et la flore comme s'il s'agissait de faire un tour de manège au Carrousel des Mondes Marins à Nantes (Loire Inférieure, à cette époque).

— Mais, tu ne vois pas que c'est un voyage vers la mort que nous prépare Lafleur ? lui demande Colette, blanche d'angoisse.

Et l'on voit le Doktor Gemenle qui observe les différents cadrans, et montre d'un doigt tremblant l'altimètre dont l'aiguille tourne de plus en plus vite. Et lorsque son doigt se dirige vers le cadran du déconomètre à dépression, le Doktor Gemenle s'écrie :

— Lafleur ! Ne faites pas de pêtises, le déconomètre va sur la zone rouche !

Lafleur se tourne vers le Doktor Gemenle et dit, calmement :

— Herr Toktore ! Malgré toute l'estime que j'ai pour vous, je suis au regret de vous dire : Zut ! Zut aussi à vous tous, avec vos regards chafoins. Vous n'êtes tous que des immondes et putrides larves, dont je sature de voir vos piètres images, faits et gestes ! Vous ne méritez plus de vivre sur cette planète. Colette a raison, c'est un voyage vers la seule chose qui compte pour moi, désormais : le monde du silence, le monde du rien... Mais comme le disait Nietzche "sans la musique, la vie serait une erreur !"

Et Lafleur de soulever un panneau situé sous les cadrans qui tournent de plus en plus vite, les spectateurs découvrent un clavier.

— L'orgue du Nautilus ! croit bon de dire Roland.

Après s'être fait craquer les doigts, Lafleur se met à jouer "Au clair de la Lune" au piano ! Car en fait de la puissance attendue de grandes orgues, les auditeurs n'ont droit qu'à la modeste musique d'un piano jouet, des marteaux ne frappant que des tiges de métal...

— Ce type est complètement fou ! Déclare Tante Etzelle qui quitte son siège pour rejoindre Gaëlle qui, comme les autres, est complètement tétanisée. Seul, le Brigadier Chapraut déclare :

— C'est un illuminé ! Le Royaume des Cieux leur appartient ! J'ai soif, où qu'est-y la réserve de calvados ? En disant cela, il se lève et s'éloigne dans le couloir, à l'arrière du sous-marin, et ouvre toutes les portes qui se présentent.

Lafleur joue toujours, comme absent, et est passé à "Frère Jacques". D'un commun accord avec le Doktor Gemenle, Östäl et Maurice s'approchent de Lafleur, et pendant que Östäl ceinture de ses puissants bras Lafleur, Maurice appelle Alice :

— Vous êtes infirmière ?

— Oui, mais…

— Dans l'armoire sur votre gauche se trouve une pharmacie, trouvez nous un calmant pour ce pauvre Lafleur !

Lafleur essaie de se sortir de l'étreinte vigoureuse d'Östäl, mais la poigne du géant rend vaine toute tentative.

Alice trouve un dérivé de morphine et après avoir remonté la manche du bras droit de Lafleur, le garrotte et lui injecte une bonne dose. Le produit fait son effet très rapidement et c'est un Lafleur, apaisé, qui s'endort dans les bras d'Östäl.

— Nous voici dans le même bateau, enfin, je voulais dire dans le même bain, déclare Maurice, Lafleur est devenu fou, serait-ce le jus de moule qui s'avère toxique ? Il voulait nous faire, tous, mourir !

Le Brigadier Chapraut revient à ce moment dans le carré, et demande au Brigadier Chapraud :

— Dites-moi, Brigadier Chapraud, une atteinte aux bonnes mœurs est-elle possible en ce lieu ?

— Ma foi, Brigadier Chapraut, nous sommes qui comme qui dirait dans un lieu privé qui reçoit du public, nous en sommes la preuve vivante et sensée, enfin, je le présume... Qu'avez vous à me signaler ?

— Brigadier Chapraud, si nous sommes dans un lieu privé, recevant du public, nous avons à signaler une affaire de mœurs : une atteinte caractéristique à la pudeur !

Le Brigadier Chapraud reste avec les deux yeux en ronds de flan. Tout le monde s'était retourné vers les deux brigadiers.

— Venez voir, Brigadier Chapraud, vous allez pouvoir constater de visu, dit le Brigadier Chapraut, et juger de vous-même.

Curieux de voir cela, le Brigadier Chapraud suivit son collègue dans le couloir, et à la troisième porte que ce dernier ouvre, d'un geste auguste, le Brigadier Chapraut montre une scène au Brigadier Chapraud.

— Ah ça, pour un attentat à la pudeur, c'est un attentat à la pudeur !

À peine dit cela, Gérard qui voit aussi la scène, revient en rigolant et en criant presque :

— Un seau d'eau ! Vite !

Et se tourne vers Colette et lui annonce :

— Il y a que je suis pas le seul cocu de l'histoire, Femme !

Colette s'empresse de venir regarder ce qui se passe dans cette pièce de la troisième porte, non sans avoir giflé généreusement Gérard, ce qui ne l'empêche pas de continuer à rigoler :

— Cocue, la Colette, cocue ! Et pas par moi !

La scène dans la pièce était assez explicite : Frédéric, qui avait jusqu'ici, été très discret, au point que l'on le crut disparu, Frédéric, l'amant de Colette, pantalon encore aux chevilles ouvrait de grand yeux en regardant tout à tour les gendarmes (en civil, modèle 1890). Frédéric était resté accouplé avec Uma, qui le retenait de ses belles, longues, fuselées mais fermes jambes.

— Pris la main dans le pot de confiture, mon salaud ! dit Colette et gifle violemment Frédéric.

— M'est avis qu'il est resté "collé" avec l'humanoïde femelle, constate le Brigadier Chapraut.

— S'accoupler avec un robot, c'est bien un queutard, ce Frédéric, dit sobrement le Brigadier Chapraud.

Désintéressés de la scène cocasse, les autres occupant du Nautilus étaient sur un problème plus préoccupant : le sous-marin s'enfonçait vers les profondeurs abyssales, les aiguilles de l'altimètre tournaient de plus en plus vite, les indications du cadran étaient en pieds, mais qu'elle soient en pieds ou en mètres, le Nautilus s'enfonçait de plus en plus. Déjà, la structure du navire commence à craquer.

Le Nautilus est-il perdu et nos amis avec ? Frédéric réussira-t-il à s'extraire d'Uma ? Le Brigadier Chapraut trouverat-t-il sa bouteille de calva ? Nos lecteurs supporteront-ils ce feuilleton encore longtemps ? Prochainement, le numéro 39.

lundi 1 avril 2013

Plus qu'un

Je viens de terminer le douzième dessin. Il m'en reste un à faire. Je le ferai plus tard. Après, il faudra faire les mises en couleurs.

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