Tentative de feuilleton collaboratif du mardi (34)

Et que va-t-il donc se passer, maintenant que l'ensemble des protagonistes semblent être réunis autour du Nautilus ? C'est Liaan qui prend la relève et nous propose une suite.

Pendant que Lafleur descend de la passerelle...

— Lafleur ! s'exclame Gaëlle.

— Ah, c'est ce personnage qui nous fait autant de misères ? demande Robert,

Mais il n'a pas l'occasion de continuer, il se trouve tordu par une douleur intérieure pendant que siffle un appareil que tient Östäl, pointé dans la direction de Robert. Maurice prend la parole :

— Voilà ce qui arrivera à chacun d'entre vous si vous émettez, ne serait-ce la moindre, si vous émettez une critique à l'attention de M.Lafleur ! C'est un dispositif mis au point par le Docteur Gemenle. Le Docteur Gemenle acquiesce d'un hochement de la tête. Robert était tout chose. Lafleur reprend :

— Oui, Chère Gaëlle, c'est bien moi. Moi que tu as refusé, refusé un jour, refusé toujours. Je t'avais dit que j'aurais des tas d'enfants... Certes ils sont parfois turbulents, mais tu en as une partie devant toi, grâce à l'aide du Docteur Gemenle.

Le Docteur Gemenle acquiesce encore en hochant la tête.

— Lafleur, tu es un fumier ! Lance, excédée Gaëlle.

D'un geste de sa main libre, l'autre étant prise par son cocktail, Lafleur intima Östäl à ne pas actionner son dispositif d'intimidation à l'égard de Gaëlle. Lafleur reprend :

— Tu as toujours influé sur moi, Gaëlle Labornez… Souviens-toi, j'étais un des rares à te respecter à l'école en ne t'appelant pas Bécassine.

— Je t'en remercie, Lafleur, mais il n'empêche pas que tu es un fumier !

— Tss tss... fait Lafleur en regardant fixement Gaëlle qui reprend :

— Pourquoi avoir ennuyé tous ces garçons et ces dames avec tes trucs à la con ? Si tu dis que tu maîtrises le temps, pourquoi toutes ces simagrées avec nous ? Tu prenais "ton" Nautilus et tu nous fichais une paix royale ! Et pourquoi mettre dans tes embrouilles ces deux pandores et le cafetier ? T'es vraiment un fumier, Lafleur !

Lafleur regarde ailleurs pendant que Gaëlle lui explique tout cela.

Soudain, une voix amplifiée par un mégaphone, rebondit dans le tunnel :

— C'est l'inspecteur Latulipe du SRPJ qui vous parle ! Jetez vos armes, l'endroit est cerné par trois Compagnies de Gardes Mobiles qui n'hésiteront pas à ouvrir le feu ! Rendez vous !

Du côté des prisonniers, c'est comme un rayon de soleil qui illumine leurs regards.

Lafleur lance :

— Hé bien, Maurice, Docteur Gemenle, Östâl ? Qu'est-ce que c'est que cette passoire ? On laisse passer les flics ?

Maurice répond :

— Mais nous étions occupés à accueillir Colette et Fréd...

Lafleur coupe brutalement la parole de Maurice :

— Il suffit ! Vous n'êtes qu'un bande d'incapables, de bons à rien, de...

— Nous vous donnons trois minutes pour la rédition, reprend la voix de l'Inspecteur Latulipe du SRPJ.

Lafleur, machinalement, s'était retourné vers l'endroit d'où paraissait venir la voix amplifiée. Lafleur reprend sa position initiale, but un peu de son cocktail qu'il n'avait pas quitté et dit :

— Plan RT !

Les yeux du Docteur Gemenle s'agrandissent, et il dit :

— Aber, c'est très tanchereux, le plan RT !

— Notre situation actuelle est aussi très dangereuse, Docteur Gemenle ! J'exige le plan RT !

— Ja, ja, aber…

Le Brigadier Chapraut en civil (le technicien), malgré la situation, ne put s'empêcher de penser : RT, c'est un plan Béhême, ça…

— Exécution ! Lance Lafleur.

— Une minute ! Complète la voix amplifiée de l'Inspecteur Latulipe dans le mégaphone.

Le Docteur Gemenle retourne aux commande de son étrange machine et sort une clef, qui est accrochée par une chaîne en or, au bouton inférieur de sa blouse blanche, et glisse cette clef dans une sorte de serrure, dégagée après avoir levé un volet de métal poli. Les prisonniers observent la scène dans un silence respectueux, de la sueur perle sur leurs fronts... Quand, soudain un pet sonore déchire le silence : le Brigadier en civil Chapraud vient de lâcher une perle, chose qui aurait bien fait rire tout le monde, mais on n'est pas là pour rigoler. Un son strident suivit le pet, la lumière ambiante passa du jaunâtre à un blanc éblouissant comme si les lampes d'éclairage subissaient une surcharge de courant électrique. Puis ce fut la nuit, et plus un son, le silence encore une fois brisé par un second pet du Brigadier en civil Chapraud qui tente de s'excuser :

— Quand j'ai peur, c'est toujours comme ça…

— Cela prouve que nous sommes vivants, dit Gaëlle. Et punaise, cette odeur, vous êtes nourris aux surgelés Findus à la Gendarmerie, ou vous avez bouffé un cimetière pour que cela coince autant ?

Le Brigadier en civil Chapraud n'ose pas répondre. La lumière revient tout doucement dans le tunnel. Les gens, les choses, rien ne parait avoir bougé, le canal est plein d'eau, le Nautilus est toujours là... Lafleur parle :

— Vous voyez, Docteur Gemenle, tout a très bien marché ! Nous ne pouvons plus craindre tous ces services de police, Gardes Mobiles, et cætera... Ils ont disparu !

— Malheureux ! Qu'as tu encore fait ? demande Gaëlle, non seulement d'être un fumier, tu es aussi un assassin, Lafleur !

— Rassure-toi, Chère Gaëlle, disons qu'ils existent toujours, mais que c'est nous qui avons disparus... Vous ne remarquez rien ?

Personne n'ose prendre la parole, jusqu'à ce que le Brigadier en civil Chapraut (le technicien) remarque :

— Nous sommes éclairés par des becs de gaz, des becs Auer ! Alors qu'auparavant, il y avait un éclairage électrique !

— Bien observé, dit Lafleur, je comprends que vous soyez gendarme, l'œil à tout ! Nous vous avons expliqué tout à l'heure que nous maîtrisions le temps : eh, bien, nous sommes désormais en 1892 !

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