mai 2013 (31)

vendredi 31 mai 2013

C'est loin d'être gagné

"Cent fois sur le métier remets ton ouvrage". Je ne sais pas s'il s'agit là d'un adage populaire. D'ailleurs, je n'ai jamais su faire précisément la différence entre l'adage, le dicton, le proverbe ou je ne sais quoi d'autre encore. Il y en a un autre, d'adage, qui dit : "faire et défaire, c'est toujours travailler". Le problème, c'est qu'il y a aussi celui qui prétend : "tout travail mérite salaire".

Je ne me plains pas. Je préfère le préciser dès le départ. Ce boulot que l'on m'a commandé, ce dessin, ça m'amuse de le faire. Je ne le fais pas pour l'argent. Si l'on me paie, tant mieux mais ce n'est pas la finalité, pour moi. Disons que ça m'occupe et que ça m'évite de trop m'ennuyer et de trop regarder la pluie qui tombe, de trop pester contre les températures trop basses et toutes ces choses qui font que nous avons le printemps le plus pourri depuis la dernière ère glaciaire.
Il y a quelque temps de cela, on me demande un dessin. Je fais quelques propositions et l'une d'elles est validée. Je commence à encrer ce dessin et le communique à mon client qui me répond que c'est ballot mais qu'il y aurait quelques modifications à apporter. C'est ballot parce que, pour moi, le dessin a été validé et qu'il est terminé. Mais parce que je suis souple et gentil, je reprends le dessin que je refais entièrement en tenant compte des modifications à apporter. Au passage, j'en profite pour améliorer quelques détails et pour ajouter quelques éléments qui me semblent dignes d'intérêt.
Je soumets la nouvelle version à mon client qui, horrifié, m'annonce que cela ne va pas du tout. Que l'on ne reconnaît pas le dessin original, dessin qui a été validé par un comité de validation et que ledit comité ne va pas être content d'avoir autre chose que ce qu'il a validé au terme d'âpres et épuisants débats. Je comprends le désarroi engendré par ma prise inconsidérée de liberté artistique et m'engage à revoir ma copie dans les plus brefs délais. De fait, je prends une nouvelle feuille de papier et m'applique à recopier le plus fidèlement possible le dessin original validé tout en ajoutant ce qui était demandé, en l'occurrence, une halle.
Satisfait de mon travail, je le soumets à mon client qui, un peu gêné il est vrai, m'annonce qu'il serait bien d'ajouter encore un petit élément de rien du tout, sur la droite du dessin. Je ne suis plus à ça près, j'attrape ma gomme, efface une partie de ce qui se trouve à droite et ajoute cet élément, une petite cabane de pierres sèches comme on en trouve dans notre beau Périgord. Je tente de m'appliquer et j'envoie le fichier pour faire voir ce que ça donne.
Evidemment, vous vous en doutez déjà, c'est de nouveau un refus catégorique. Lorsque l'on parlait d'ajouter la cabane sur la droite, il s'agissait bien de l'ajouter encore plus à droite de l'existant. Pour moi, c'est un souci parce que plus à droite, je sors de ma feuille de papier. Je me dis que je vais ajouter une feuille après la feuille pour élargir mon champ d'action. Et donc, nous en sommes là. J'ai ajouté la cabane sur une autre feuille, j'ai assemblé les morceaux avec un logiciel et j'ai envoyé le fichier au client. J'attends sa réaction. Je vous tiendrai au courant.

Vision fantasmée et déformée autant que maladroite et approxi

jeudi 30 mai 2013

On brade notre culture !

On apprend la nouvelle depuis à peu près tous les médias sérieux. Les Chinois rachètent les fleurons de l'industrie alimentaire française, les parangons de la gastronomie hexagonale, que sont Cochonou© et Justin Bridou©.

Le saucisson sec est une institution française. Au même titre que le béret basque et le litron de rouge. Voilà que les Chinois viennent nous ôter le cochon de la bouche. C'est scandaleux et je pèse mes mots.

Pardon. Une info de dernière minute. Oui ? Ah bon ? Vous êtes sûr ? Ah ? Mince. Bon, d'accord, je rectifie.
Bien... Breum... Bon...

Donc, je reprends. Les saucissons secs Cochonou© ou Justin Bridou©, ces saloperies immondes propriétés du groupe américain Smithfield Foods, exemples de la mal-bouffe et ennemies de la haute gastronomie française se font racheter par les Chinois de Shuanghui International Holdings. Bon vent et bon débarras.

cochonou-chinois.jpg

mercredi 29 mai 2013

Demain

Oui, demain, peut-être, j'écrirai quelque chose.

mardi 28 mai 2013

Tentative de feuilleton collaboratif du mardi (45)

Où en étions-nous donc ? Ah oui ! Le Nautilus et ses occupants sont réduits à l'échelle approximative du 1/43e. Il y en a qui partent en expédition pour aller à la pêche aux informations. Bon. Il y a aussi une histoire de gamins, de bateau, de choses diverses et variées. Ouais. Bon. Et où tout cela nous mène-t-il ? On ne le sait pas très bien. Liaan nous livre la suite.

Roland, Robert et Östäl sont sur le chemin du retour vers l'appentis où se trouve le Nautilus. Robert stoppe soudain et dit :

— Vous entendez cette musique ?

Intrigués, les deux autres s'arrêtent eux aussi et écoutent.

— Mamy Blue, j'entends Mamy Blue... Un disque, une radio ? questionne Robert, Si nous allions voir ce qu'il en est ? Cela confirmerait peut-être l'année que nous avons trouvé sur ce journal...

— Ben tiens ! lui rétorque Roland, nous n'avons que ça à faire, des kilomètres et des kilomètres dans cette petite jungle qu'est pour nous la prairie...

Östäl constate qu'il est toujours intéressant de glaner quelques informations supplémentaires. Mais un danger attend nos valeureux explorateurs...

Je suis Râ-Meheu, fils de Râ-mehou. Cela fait bien 20 lunes que je suis sur Terre. Je réponds aux appels des grands deux jambes lorsqu'il me donnent à manger. Même si je suis capable de me nourrir seul, il suffit que j'attrape un rampant ou un volant... Je me souviens de m'être fait rouler par un rampant, ce qui me semblait être une grosse souris qui sortait de terre, j'ai voulu l'attraper et pfuii, elle est repartie sous terre ! Je découvre toujours de ces nouveautés, comme ces êtres sans aucune patte que j'ai vu le long de l'eau qui court dans l'herbe... Mais qu'entends-je ? Comme un chuchotis par là-bas... Approchons nous et reniflons... Et à pas de velours, le chat s'approche de nos compagnons.

Roland, Robert et Östäl sont fascinés par la démarche souple du mammifère dont les oreilles sont dirigés vers eux. Les trois hommes avalent leur salive n'osent rien dire, subjugués par le regard clair de ce fauve qui est immense pour eux.

— Fichus, nous sommes fichus... lâche Östäl ; ce greffier va nous becqueter tout crus...

L'immense visage du chat est là, et le chat renifle longuement nos miniatures... Des deux jambes, c'est l'odeur des deux jambes, je ne chasse pas les deux jambes pense le matou, et il s'éloigne, sous un ouf de soulagement général. Östäl déclare que le chat ne s'attaque qu'à ses proies naturelles, et il a senti notre odeur d'hommes, donc intouchable... Malin, le greffier !

— Alors, que décidons nous ? demande Roland, la rentrée au Nautilus ou se diriger vers la musique ?

— Oh, regardez ce qu'il y a dans ce buisson, lance Robert, un tank ! Les deux autres se tournent vers Robert qui leur montre du doigt un jouet, un gros jouet.

— Un jouet mécanique, mais pour nous, cela peut être un bon moyen de transport, dit Östäl.

En effet, sous le buisson se trouve un char en tôle, peint en vert sombre avec une étoile blanche peinte au pochoir sur le devant. Les trois hommes s'en approchent et voient avec plaisir que la clef est à demeure, et que les chenilles, en très bon état, sont en caoutchouc. Il doit être grosso-modo à l'échelle du un-vingtième, mais pour nos explorateurs au un-quarante-troisième, après avoir remonté le mécanisme, grimpent sur la carrosserie et après avoir poussé le levier de mise en marche, se lancent vers l'endroit d'où leur parvient la musique. Le char sautille sur les inégalités du terrain, écrase les petites herbes, et malgré les secousses, tous sont ravis de pouvoir se déplacer plus rapidement que pedibus.

Johnny Haliday a succedé à Nicoletta qui chantait Mamy Blue. Johnny chante "Que je t'aime"...

— Cela ne nous rajeunit pas, constate Robert.

— Ce doit être un disque ou une cassette, je n'ai pas entendu de speaker ou de publicité, dit Roland.

Des voix, des rires leurs parviennent à présent, des intonations de jeunes personnes. Le char avance tranquillement, aidé par une légère déclivité du terrain, et tous les cinquante à soixante mètres, ils se relaient pour remonter le mécanisme. La prairie est vite parcourue et les voix leur parviennent depuis ce petit bouquet d'arbres. Les passagers du char aperçoivent quatre, puis cinq jeunes adolescents, et deux cyclomoteurs (un Flandria Record rouge et une Mobylette bleue remarque Robert) et deux bicyclettes de dame. Une petite butte de terre les cache à la vue des jeunes.

— Nous allons stopper là et observer, décide Östäl.

Le char reste dissimulé derrière de hautes herbes et nos compagnons s'approchent de la scène : deux garçons et trois filles devant une nappe et les reliefs d'un repas : un pique-nique. Cachés derrière des pierres ou des touffes d'herbe, aux aguets, Roland, Robert et Östäl observent et écoutent les jeunes...

— Bernard, tu nous emmerdes avec ton Johnny, dit une des filles, assise en tailleur, remets nous Mamy Blue !

— Chantal ! Je t'ai déjà dit que Johnny est mieux que ta pleureuse de Nicoletta, lui répond le dénommé Bernard, tu nous aurais amené la version anglaise de Joël Daydé et ses Pop-Tops, c'aurait été mieux !

— Ton Johnny, y chante pas, y braille, lui lance l'autre garçon.

Une des autres filles complète en disant que Bernard les faisait sacrément chier avec son Johnny...

— C'est de ta faute, Françoise, il fallait le dire que tu emmenais ton mange-disque, j'aurais amené mes 45 tours, surtout ceux de Sardou, lance l'autre garçon.

Nos un-quarante-troisièmes se regardent avec un sourire en coin.

— On l'a échappé belle ! commente Roland.

Ils sont deux garçons et trois filles, les gars ont des jeans et des chemises à carreaux, une des filles est aussi en jeans, mais avec une chemisette blanche, les deux autres adolescentes sont en mini-jupe écossaises, avec des corsages de couleur vert pomme. Deux sœurs ? se demande Roland.

— Vous ne trouvez pas qu'il fait faim à cette heures ? chuchote Östäl

— C'est vrai qu'on a la dalle, et de voir tous ces restes de bouffe, lui répond doucement Roland.

Robert observe les deux gigantesques cyclomoteurs, en imaginant la taille du piston de la Flandria, et vu le cornet qui sert de filtre à air au carburateur, il ne faudrait pas qu'il se trouve à proximité de ce dernier si le propriétaire décidait de le démarrer... Je serais aspiré d'abord dans le puits d'aiguille, puis après un passage dans les transferts, me retrouver sur le dessus du piston et subir une combustion rapide... Je ne serais pas très beau à voir, ce n'est pas rassurant d'être aussi minuscule...

Roland contemple la Chantal, et s'imaginait lui conter fleurette, à ce blé en herbe... Johnny chante la face B du 45 tours : "Voyage au pays des vivants".

Le dénommé Thierry demande à la cantonade s'ils sont au courant pour les ossements de dinosaures trouvés du côté de Pont-Aven. Les autres acquiescent, la tévé, la radio en parlent, ajoute Chantal. Thierry demande pourquoi on en fait toute une histoire, des ossements de dinosaures, on en trouve un peu partout. Bernard lui précise que ce sont des os, et non de la pierre. Les dinosaures avaient des os en pierre ? demande en s'exclafant la fille en jeans, n'importe quoi ! Bernard, qui a l'air d'en connaitre un peu plus explique que jusqu'à présent, on n'avait trouvé que des ossements pétrifiés, et que là, c'était des os en os ! À ce moment, Thierry de sa main droite saisit le sein gauche de Françoise et lui demande si c'est de la pierre, il récolte le fruit de son geste : une bonne claque sur la joue, ce qui met Thierry en joie et le voici qui enlace Françoise, et l'entraine à se rouler dans l'herbe. Le Bernard profite de ce moment pour emballer Éliane, peu farouche non plus. La Chantal dit qu'elle n'était bonne qu'à tenir la chandelle, une fois de plus. Et qu'il n'y avait plus de Coca...

Nos amis miniatures profitent de ces amours d'adolescent pour rapatrier moult grains de gâteaux et d'autre reliefs du pique-nique champêtre. Chantal les aperçoit en disant :

— Oh ! Des petits bonshommes sur la nappe !

Mais les deux couples, tout à leur entreprise de pelotage réciproque ne l'entendent pas.

Et c'est la fuite de nos "au-un-quarante-troisième" vers leur véhicule stationné à l'écart...

lundi 27 mai 2013

Panique mais pas trop

Cinq heures et des broutilles. Je suis réveillé. Je me lève pour mettre la cafetière en marche. Je retourne me coucher pour bouquiner un peu en attendant que le café soit fait. Quelques minutes plus tard, c'est le début de la panique mais pas trop.

Il est des habitudes qui finissent par ressembler à des cérémoniaux, à des rituels. Pour moi, le lever[1] est écrit dans le marbre et il faut que je m'y tienne pour que la journée ne débute pas sous de trop sombres auspices.
C'est café, France Inter, café, pipi-caca, café et cigarette, départ pour le boulot ou, si je ne vais pas au boulot, grattage du sommet de la tête pour réfléchir à ce que je vais faire de ma journée. C'est comme ça, c'est immuable.
Ce matin, j'étais entre deux cafés et j'écoutais les informations de France Inter lorsque j'entends que c'est aujourd'hui le dernier jour pour poster sa déclaration de revenus de l'année 2012. Bon sang ! La déclaration ! Je l'ai reçue, je m'en souviens. Où l'ai-je mise ? Panique. C'est là qu'elle commence, la panique mais pas trop. Je vais là où je l'aurais mise si je l'avais mise quelque part mais elle n'y est pas. Je cherche ailleurs, sur la table. Je vire tous les papiers qui s'amoncellent là. La déclaration n'y est pas. Je fouille ailleurs en pure perte. Déjà sept heures ! Il faut que j'y aille. Je chercherai ce soir.
Toute la journée, j'ai questionné mon cerveau. Où m'a-t-il demandé de poser cette foutue déclaration ? Impossible de le savoir. Alors, ce soir, je rentre et je me mets à la recherche du formulaire perdu. Et je finis par le trouver. Il était sous une pile de machin et de bidules, sous la table qui me sert à faire des photos d'objets. Pourquoi je l'ai mise là ? Je n'en sais rien. Je ne vois qu'une défaillance, qu'un funeste signe de l'arrivée prochaine d'un Alzheimer. C'est pas rigolo. Mais je la retrouve. Elle ne partira pas à temps mais elle est complétée et mise sous enveloppe. Je la posterai demain. Sauf si je l'oublie sur la table. J'en serais capable.

Note

[1] Comme le lever du Roi, je suppose

dimanche 26 mai 2013

Vieilleries terrassonnaises

Hier, il y avait la première édition du festival des vieux métiers à Terrasson-Lavilledieu. On avait pensé à exposer quelques vieux véhicules. J'en ai fait des photos.

Les vieilles bagnoles, les vieux tracteurs, il faut croire que ça intéresse et que ça fait venir du monde. Il n'est pas rare que les plus ou moins collectionneurs soient sollicités pour des manifestations divertissantes. Moi, ça m'intéresse toujours un peu de voir ces vieilleries, je ne le conteste pas. Souvent, pourtant, je reste sur ma faim.
Lors de ce festival des vieux métiers, par exemple, un club d'amateurs de voitures américaines avait répondu présent. Bon. Je ne suis pas fan des caisses américaines trop tape-à-l'œil, trop clinquantes. Je ne me suis pas trop attardé sur elles. Il y avait une Jeep qui me semble être authentique (ça reste sujet à caution).
Jeep
Ceci dit, les américaines n'ont pas le monopole du clinquant. Il y avait une Rolls Royce ornée d'une publicité qui racontait que l'on pouvait louer le véhicule pour des cérémonies de mariage. Ça ne me donne pas l'envie de me marier un jour. Bien qu'elles soient réputées luxueuses, ces automobiles anglaises ne me font pas envie. Je ne dis pas qu'une vieille Rolls-Royce me déplairait mais les modèles de l'époque récente ne m'attirent pas du tout.
((/blog/public/vehicules/vehicules-terrasson/.vehicules13_m.jpg
Cet espace d'exposition semblait être réservé aux véhicules restaurés avec parfois un goût très personnel. On pouvait voir, donc, quelques américaines mais aussi une Renault Fuego, une Ferrari et quelques autres machins inintéressants au possible. Toutefois, parce que j'aime bien les Volkswagen, je me suis laissé aller à déclencher devant deux d'entre elles ainsi que devant une Lotus Seven.
volkswagen
volkswagen
Lotus Seven
Tout de même, il y avait une voiture qui m'a attiré plus que les autres. C'est une La Licorne des années 30. Ce n'est pas une auto exceptionnelle mais elle me plaît bien tout de même.
la Licorne
la Licorne

Il y avait aussi des tracteurs agricoles qui étaient livrés aux badauds. Comme souvent, les collectionneurs de matériels agricoles du coin semblent penser qu'il ne faut surtout pas restaurer ces machines. C'est un choix. Le problème, c'est que parfois, on sent que les machines ne sont pas vraiment en bon état.
Lanz
tracteur
Case
Deutz
massey-harris
massey-harris
massey-harris

Enfin, il y avait la moto à Gratou. Gratou, c'est un pote de trente ans. Je l'ai connu avant qu'il fasse de la moto. A l'époque, une fois qu'il avait consommé un peu trop de bière, il racontait sa sempiternelle histoire de piston de Ducati qui avait fondu. J'ai habité à côté de chez lui. Il a sa Magnat-Debon depuis des années. Une très sympathique 350cc qui produit ses poum-poum à la première sollicitation.
Magnat Debon
Magnat Debon

samedi 25 mai 2013

Qui veut la peau de Condat ?

Aujourd'hui, manifestation à Terrasson Lavilledieu contre le projet de restructuration qui doit conduire à la suppression de 154 emplois à Condat.

manif condat

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vendredi 24 mai 2013

C'est bon pour le moral

De la pluie, de la grêle, un peu de soleil et puis de nouveau de la pluie. Le tout servi avec des températures incroyablement basses pour la saison. Je commence vraiment à espérer un peu de soleil et de chaleur, moi qui ne les aime pas en temps ordinaire.
Ce soir, je me prépare un plat bien périgourdin, un tourin blanchi. Ça me réchauffera. Après, je file dans le lit pour bouquiner.

jeudi 23 mai 2013

Je ne suis pas sûr d'y arriver

On m'a demandé de réfléchir à un dessin. On m'a donné quelques éléments de réflexion mais aucune directive en ce qui concerne la réalisation. Cela fait des semaines que j'essaie de trouver quelque chose.

De temps en temps, je me remets à la tâche. J'ai cette commande qui est là et je ne sais pas par quel bout la prendre. Il s'agit de représenter une certaine idée du Périgord Noir. Bon. Il s'agit de faire un dessin. Re-bon.
De temps en temps, je prends une feuille de papier et je fais des tentatives. Au départ, j'étais plutôt confiant. J'ai commencé par jeter et puis j'ai jeté de plus en plus. J'ai perdu beaucoup de mon assurance.
Aujourd'hui, je reçois un courrier électronique. On me demande si j'ai avancé. On m'explique que l'on arrive à la date limite sur le calendrier. Mince. Il faut que je m'y remette. Je fais des croquis, des brouillons. Je trouve un truc qui peut coller mais qui ne me plaît pas vraiment. Je tente un encrage sauvage. C'est dégueulasse, c'est moche.

perigord

Je retourne au dessin. Je jette, je jette, je jette. Le moral en prend un coup. Je n'y arriverai pas. Je suis à deux doigts d'abandonner. C'est l'échec, la catastrophe. Je tente une autre voie. Quelque chose de plus classique. C'est pas mon truc. J'essaie. Je crayonne. Mine 2H. C'est pas mon outil. J'essaie. Ça ne me plaît pas mais je conserve. Il y a peut-être quelque chose à garder.

perigord

Je me refais du café. J'ai froid. Je m'agace et je déprime. Je vais dire que je ne peux pas faire ce dessin. Je vais m'excuser et conseiller qu'ils trouvent quelqu'un d'autre. Je suis au fond du trou. Je n'ai plus rien à perdre. Je prends une autre feuille et puis encore une autre. J'en passe un petit paquet et, d'un coup, le déclic, un truc qui se décoince. Enfin une idée. Une autre feuille ! Mon porte-mine Pentel chargé de mines HB ! Vite ! Une feuille ! J'y vais à fond. Je griffonne, les idées arrivent, je tiens quelque chose, c'est sûr. Enfin un brouillon qui me donne une direction. Je vais proposer ça et attendre que l'on me dise ce qu'il en est.

perigord

mercredi 22 mai 2013

Un jour, il arrivera

Il arrive, on le sent arriver. Il sera là dans pas si longtemps. Peut-être pas demain mais bientôt, oui, c'est certain, il ne sera plus très loin, le printemps.

Il a presque fait beau, aujourd'hui. Il n'a pas fait très chaud mais il n'a presque pas plu. Aujourd'hui, je regardais le cerisier en face de mon bureau, au boulot. Les cerises sont là. Elles ne sont pas mûres et sont encore loin de l'être. Je me suis souvenu des années précédentes et je me suis dit qu'il y avait longtemps qu'à la même date, les cerises avaient été mangées. Cette année, il va falloir attendre. Et on ne sait si elles mûriront, après tout.
Ça devient un poil pénible, cette météo pourrie. On a envie de voir les beaux jours arriver enfin. On a eu un hiver qui, s'il n'a pas été rigoureux, a été long. Très long. Le matin, en allant au boulot, je constate qu'il y a encore pas mal de cheminée qui fument. Les chauffages sont encore en activité un peu partout. Pas chez moi. Même si, l'autre jour, j'ai branché un radiateur électrique. Je travaillais sur l'ordinateur et, à rester immobile, j'ai fini par avoir froid.
Si j'en crois les prévisions de Météo France, il ne faut pas s'attendre à du mieux avant le mois de juin. Juin, c'est le mois de l'été. Vous allez voir que le printemps n'arrivera pas avant mars 2014 au train où il va.

mardi 21 mai 2013

Tentative de feuilleton collaboratif du mardi (44)

Qui qui est tout riquiqui ? C'est le petit sous-marin et son petit équipage. Dans l'épisode précédent, voilà que tout notre petit monde est réduit à l'échelle d'un jouet pour gosse. Voilà bien un rebondissement auquel personne ne s'attendait.
Je prends la suite du feuilleton et puisque l'on est dans le domaine du petit, je vais faire long. Bon courage et bonne lecture !

Cataclysme dans le Nautilus. Le sous-marin s'est élevé dans les airs. Un sous-marin volant. Tout le monde est parti cul par dessus tête. On n'a rien vu venir. On n'a rien compris. Le Nautilus a bougé puis il s'est envolé. On n'a pas eu le temps et la présence d'esprit, le réflexe, de s'accrocher. On a valdingué, on s'est cogné, on s'est bousculé, on s'est télescopé, on s'est percuté, on s'est amoché. Plaies et bosses. Catastrophe.

Sous le bras de Pierre, le Nautilus. Sous l'autre bras, le Fantôme. Et Paul et sa bande qui arrivent. Pierre ne compte pas abandonner ses jouets. Il va les défendre, il va se battre. Il se sait moins fort que Paul, il sait qu'il va se prendre la raclée du siècle mais il va combattre. Il commence toutefois par prendre ses jambes à son cou et à s'enfuir vers la cabane de pêcheur toute proche. Il sait comment y entrer et il sait comment en interdire l'accès depuis l'intérieur. Il court à perdre haleine, Pierre. Paul et ses sbires sur ses talons.

A bord de l'insubmersible, c'est la Bérézina. Nos héros sont projetés comme des fétus de paille contre les parois. Gaëlle est assommée. Inconsciente. Etzelle a un œil au beurre noir. Les Chapraudt sont dans les vapes. Roland, Robert et Östäl tentent tant bien que mal de rester accrochés au périscope. Alice est coincée sous un siège, le docteur Gemenle s'agrippe comme il le peut à ses manettes. Colette et Gérard sont enlacés et crient leur peur. C'est la déroute, la rude épreuve.

Pierre n'est plus qu'à quelques enjambées de la cabane. Il a la planche disjointe en ligne de mire. Il calcule le temps qu'il va lui falloir pour la faire basculer, pour se laisser rouler à l'intérieur, se retourner et bloquer l'issue avec la barrique qu'il sait trouver là. Il court, il a le souffle court. Pour basculer la planche, il va avoir besoin d'une main libre. Cruel dilemme. Lâcher le Fantôme ou lâcher le Sultan ? Abandonner le voilier cadeau de son grand-père Maurice ou le sous-marin magnifique ? Ce sera le Fantôme qui fera les frais de la course-poursuite. Pierre est droitier, c'est par réflexe qu'il desserre son étreinte autour du Fantôme. La planche pivote, Pierre se laisse rouler en boule, il lâche le sous-marin, se redresse, attrape le tonneau et bloque l'accès à la cabane. Il s'arc-boute pour interdire l'intrusion des forces ennemies. Il reprend son souffle tandis que les coups de pieds et les injures pleuvent à l'extérieur.

— Sors d'ici, morveux ! Sors d'ici ou on détruit ton bateau pourri !

C'est la voix de Paul. Paul, le fils de la Marthe. Paul, le mauvais garçon du village, celui qui n'arrivera à rien, celui qui collectionne les heures de colle et les mauvaises notes. Paul et sa bande de fouteurs de merde. Cette bande qui n'a pour autre jeu que de faire les pires bêtises dans le voisinage. Saccages de poulaillers, vols et larcins à la boulangerie et à l'épicerie. Paul, violent et bagarreur mais aussi Paul pas aidé par dame nature pour ce qui est de l'intelligence. Paul, chef d'une bande de demeurés.

En raison des multiples coups d'éclat de la petite bande, les villageois gardent toujours un œil sur la mauvaise troupe. Et il se trouve que Hector, le garde-pêche, vient de boucler le tour de l'étang et s'approche de la fine équipe à grandes enjambées silencieuse. Il a tout vu. Il se réjouit par avance à l'idée d'attraper un ou deux garnements et de mettre la bande en fuite. Il sent sa main frétiller de la joie de balancer deux ou trois baffes bien méritées. Paul et ses comparses ne voient pas Hector débouler sur eux. C'est le gros Raymond qui est saisi au collet en premier. Un pied part s'écraser dans les fesses de Jean-Pierre, le fils du plombier-zingueur. Jean-Pierre, surpris, part culbuter Bébert qui s'écroule le nez dans la poussière. Paul se retourne juste à temps pour recevoir une mandale. Sentant que la tournure des événements ne va pas en leur faveur, on se carapate. Paul tente une dérobade mais il n'est pas assez rapide pour Hector qui le récupère par la ceinture du pantalon et le soulève. Paul fulmine et peste, il lance tout son vocabulaire en vrac, il profère les pires menaces. Tranquillement, lesté de ses proies, Hector marche vers le promontoire. Il élève Paul au-dessus de l'eau verte de l'étang, lui souhaite une bonne baignade et le lâche. Pour Raymond, le gros Raymond qui pleure et supplie que l'on ne le lance pas à l'eau, qui affirme ne pas savoir nager, qui jure qu'il ne le fera plus, qui ne peut se retenir de pisser de frousse, il faut que Hector s'y prenne à deux bras. Et une, et deux, et plouf ! Raymond bat des bras et des jambes, Raymond crie et pleure et avale de l'eau et crache et suffoque et patauge lamentablement. Il lui faut assez longtemps pour voir que Paul est debout dans la vase et comprendre qu'il lui suffit de se mettre sur ses pieds pour ne pas mourir par noyade.

— Allez, ouste ! Fichez-moi le camp d'ici immédiatement, imbéciles ! Je vous ai à l'œil. Ne vous avisez pas à revenir dans le coin.

Paul et Raymond rejoignent la berge herbue et s'éloignent penauds, la tête basse. Arrivés à bonne distance, Paul se retourne et, brandissant le poing en direction de Hector, il jure de représailles dantesques. Hector fait mine de se lancer à leur poursuite et les deux engeances s'enfuient à toutes jambes.

Pierre sort de la cabane par où il y était entré et s'occupe de son Fantôme après avoir remercié Hector. Pauvre voilier ! Le mat est cassé, la voile déchirée. Hector s'approche et prend le bateau. Il dit pouvoir le réparer. Si seulement Pierre voulait bien le suivre chez lui, il lui donnerait un bonbon et, à la condition que Pierre soit bien gentil, il réparerait certainement ce jouet. Pierre n'est pas bien chaud. C'est qu'il y a des bruits qui courent, dans le village, à propos de Hector. Des bruits que Pierre ne comprend pas bien. Ce qu'il sait, en revanche, c'est qu'on lui a bien dit de ne jamais accepter quoi que ce soit de Hector.

Pierre est un enfant obéissant. Il dit à Hector que son père saura sans doute réparer le bateau. Il reprend son Fantôme et, remerciant Hector une fois de plus, il s'en va chez lui sans oublier le Nautilus et en choisissant la route la plus fréquentée pour se prémunir d'une toujours possible attaque de Paul.

Dans le Nautilus, les valides ont mis à profit l'intermède de la cabane pour faire le point et prendre des mesures. Un rapide conciliabule a permis de conclure que l'on n'était à un époque et à un endroit où il y aurait des animaux ou des personnes gigantesques en mesure de transporter un engin de la taille du sous-marin. Bien que tout cela relève bien trop du domaine de la science-fiction pour les plus cartésiens du bord, bien qu'il ait été quasiment impossible de voir quoi que ce soit par les hublots ou par le truchement du périscope endommagé, bien que les Chapraudt aient suggéré l'idée que l'on pourrait finir la réserve de calvados et sortir du sous-marin pour aller aux nouvelles, bien que Gérard se soit souvenu d'un coup qu'il croyait en dieu et qu'il se soit lancé dans la récitation des quelques prières dont il se souvenait un peu, bien que, surtout, personne ne soit en mesure d'expliquer et comprendre quoi que ce soit à tout cela, il était convenu qu'il fallait faire preuve de prudence et de patience. Sûrement, bientôt ou à brève échéance, on arriverait à en savoir plus. Pour l'heure, l'urgence était donc de se protéger et d'éviter de nouvelles blessures. On avait solidement attaché les personnes inconscientes, on avait arraché les coussins des sièges et fauteuils pour en faire des protections et on s'était enfin arrimé aux parois après avoir fait le ménage parmi tous les objets qui pouvaient jouer au projectile contondant. Cela ne plaisait à personne mais il fallait attendre.

A la vérité, Pierre n'était pas pressé de rentrer chez lui et il n'avait pas du tout l'intention de donner son voilier à réparer à son père. Le pauvre enfant savait trop qu'il risquait une volée de coups si son père apprenait qu'il avait eu affaire à la bande de Paul. Il recevrait des coups aussi s'il venait aux oreilles paternelles que le bateau était cassé. Il était sage de ne rien dire de tout cela.

Pierre aimait son père parce que c'était son père. Il n'y avait pas d'autre raison rationnelle à cet amour filial. On lui avait appris qu'un enfant se devait d'aimer ses parents et Pierre était un enfant obéissant. Pourtant, lorsqu'il lui arrivait de se questionner au sujet de ces choses là, il n'avait objectivement aucune raison d'aimer père et mère. Son père était violent. Il ne l'avait pas toujours été. Ou du moins, pas toujours aussi régulièrement. Alcoolique notoire, il avait perdu son emploi de chauffeur-routier en même temps que son permis de conduire. Il faut dire qu'il y était allé un peu fort. Bourré comme un coing, il avait encastré son Berliet dans le cul d'une R16 bourrée elle aussi mais des membres d'une famille nombreuse, chargée jusqu'au toit de tout l'attirail nécessaire à une famille en transhumance estivale vers les côtes bretonnes. Tente, table pliante de camping, réchaud à gaz, petites laines, duvets, bateau et bouées gonflables, cirés imperméables, chauffage d'appoint, trousse de soin de première nécessité, autocuiseur, ménagère complète comprenant louche et pelle à tarte, seaux et cuvettes diverses, cannes à pêche et épuisettes, bonnets de nuit et bouchons d'oreille, slips de bains et crème solaire, paquets de nouilles et de biscuits secs. Le grand équipement au grand complet. Le père au volant, une Gitane maïs rivée au coin des lèvres, la mère à la place du mort, chargée de comprendre quelque chose à la carte Michelin, les enfants à l'arrière, deux filles et un garçon, occupés à se chamailler et à vomir à tour de rôle. Sans oublier le chien, Médor, et le poisson rouge qui avait tant envie de voir la mer.

Dans l'accident, toute la famille avait péri. Les enquêteurs ne retrouvèrent jamais Jules, le poisson rouge. Ils ne firent pas trop de zèle non plus, il faut le reconnaître. Au moment du choc fatal, le père de Pierre était endormi, vaincu par la fatigue de la route et le vin rouge. Il eut beau expliquer et expliquer encore, avec force et conviction, que la R16 avait surgi de nulle part, qu'elle n'était pas là l'instant d'avant, les gendarmes furent intraitables. Ils contrôlèrent le taux d'alcoolémie et furent tellement surpris par le résultat qu'ils crurent un instant à une défaillance de leur alcootest et demandèrent un deuxième essai.

Comme si cela ne suffisait pas, l'accident qui coûta la vie à toute la famille Ramirez provoqua l'incendie du camion qui était une citerne pleine à ras-bord d'essence. Dans l'explosion qui suivit, on déplora la mort de toute l'équipe de nuit de l'entreprise Charmiers & fils qui jouxtait la route. Vingt-trois hommes soufflés sur leur lieu de travail. Cette petite entreprise familiale était spécialisée dans l'épluchage de pommes de terre et tournait en trois-huit. Ce fut une grosse perte pour l'industrie locale. Envoyés sur les lieux pour circonscrire l'incendie et récupérer le maximum de pommes de terre épluchées, trois des dix pompiers périrent dans d'atroces souffrances qui leur valurent une décoration à titre posthume.

Gabriel, le père de Pierre fut légèrement blessé au coude. On lui ôta son permis de conduire, on le licencia, il but encore plus. Depuis, l'ambiance était assez morose chez Pierre et les baffes volaient bas. Du reste, pour ne rien arranger, il se trouve que Gabriel était copain comme cochon avec le père de Paul, le mari de la Marthe, une demeurée qui ne s'était jamais remise tout à fait de la mort de son grand garçon. Le père de Paul, Edouard, était garagiste. Pas un mauvais garagiste, Edouard. Pas un mauvais garagiste tant qu'il était à peu près à jeun. Au village, on ne comptait plus le nombre de réparations approximatives ou fantaisistes qui avaient occasionné tant d'accidents. Parce qu'il était conseiller municipal et qu'il était mal vu d'être mal vu d'un conseiller municipal, on continuait à apporter sa voiture ou son tracteur chez Edouard. On y allait pour des problèmes bénins mais même là, ça pouvait conduire à quelque catastrophe. C'est à l'occasion de l'une d'elles que la Marthe était devenue folle. Son fils, un bon à rien dont on ne savait que faire avait quitté l'école. Edouard l'avait pris comme arpète. Il ne valait pas grand chose comme mécanicien et on ne lui confiait que les tâches ingrates et peu techniques. Un jour, Léon-Aristide, le maire, avait conduit sa 504 break chez Edouard pour changer le pot d'échappement. Edouard avait levé le véhicule et envoyé son imbécile de fils débloquer les boulons de fixations. La matinée était déjà bien entamée et quelques litres de vin étaient déjà passés par le gosier du père. Il se sentait encore en état de travailler et il eut besoin du cric roulant pour lever l'avant d'une Volkswagen afin de déposer le démarreur. Par malheur, il avait oublié que son fils était sous la voiture du maire. Il baissa le cric et un cri étouffé se fit entendre. Il n'y prêta pas attention. Pas plus qu'aux gémissements plaintifs qui suivirent. Lui, son idée, c'était de lever l'avant de la Volkswagen, pas de s'occuper d'autre chose.

C'est vers midi, lorsqu'il rentra manger que la Marthe s'étonna de ne pas voir arriver son fils. Le père expliqua qu'il devait vouloir en terminer avec le pot de la Peugeot, se servit un verre de vin et mangea sa soupe. Après le fromage et le dernier verre de vin, il alla faire sa sieste sur le canapé du salon. A son réveil, le grand garçon n'était toujours pas venu manger. La Marthe dit alors à son époux qu'il était trop dur avec le fils et qu'il pouvait tout de même le laisser venir manger. Le père haussa les épaules, mis sa casquette et partit pour le garage.

Il ne comprit pas tout de suite ce que faisaient ces pieds sous la 504. Il finit par reconnaître les chaussures.

— Y a la mère qui te dit d'aller casser la croûte. Tu finiras après.

Pas de réponse. Et pour cause ! Mais ça, Edouard le comprendra plus tard. Pour le moment, il est reparti à l'attaque de la Volkswagen et il grommelle de rage de ne pas trouver ce fichu démarreur. Allongé sur le dos, il tripatouille dans les entrailles de la voiture allemande. A un moment, son regard se tourne vers la 504 et il ne comprend pas ce qu'est cette flaque qui s'échappe des dessous de la sochalienne. Voilà qu'il m'a pété une durite, ce con, lâche Edouard en colère. Il sort de sous la voiture boche et se prépare déjà à battre son imbécile de fils. Bon, là, forcément, il finit par comprendre.

A sa femme comme aux autorités, il tiendra le même discours. Regrettable accident. Son pauvre fils qui n'était pas bien malin a voulu enlever le cric roulant alors qu'il était encore dessous et il n'a pu retenir la voiture qui, comble de malchance, n'avait plus ses roues. Il a sottement été écrasé et, c'est bien un malheur, le père n'a rien pu faire pour le secourir bien qu'il soit intervenu illico.

Les gendarmes Chapraud et Chapraut détachés sur l'affaire pour mener l'enquête comprirent les explications, firent leur rapport en ce sens, plaignirent beaucoup Edouard et Marthe pour la perte de leur fils et acceptèrent le calvados du réconfort et celui de l'amitié et celui des jours tristes et celui de "à la santé des disparus" et celui "dont vous me direz des nouvelles" et celui du "vous allez pas partir sur une jambe" et celui du "remets-nous ça" et tous les autres. C'est tard dans la nuit qu'ils repartirent au volant de leur Renault 4 bleue.

Par la suite, Edouard fit sans qu'elle s'en rende bien compte, un nouveau garçon à la Marthe. C'est Paul. Un bon à rien de première qui, d'ici quelques années, fera sans doute un bon arpète. La Marthe n'est pas trop pour mais c'est pas elle qui commande.

Et donc, Pierre sait que s'il dit du mal de Paul à son père, son père le battra. Alors, Pierre cache le Fantôme et le Sultan dans la remise à bois avant d'entrer dans la cuisine où son père est en train de finir consciencieusement son cinquième litre de la journée. Dans son idée, il peut passer entre le mur et la table sans se faire repérer. C'est raté. Paf ! Une beigne.

— T'étais où, sale mioche !

— Je jouais à l'étang, p'pa.

Paf ! Nouvelle torgniole.

— J'croyais bien qu'j't'avais interdit d'y aller. Il y a l'Hector qui traîne par là-bas. J'veux pas qu'il s'enfile mon gamin, ce gros dégueulasse !

Et re-paf ! Une torgniole de ponctuation.

— Oui p'pa

Et pierre monte dans sa chambre.

A bord du Nautilus, on se pose des questions. Ça fait déjà un bon bout de temps que ça ne bouge plus, que tout est calme. On est plusieurs à dire que l'on pourrait tenter une sortie, histoire de se repérer, de voir ousqu'on est. On palabre, on argumente, on discute et on se décide. On va aller voir dehors, oui. On va y aller avec prudence. On ouvre l'écoutille, on jette un œil. On sort vraiment qu'après s'être assuré qu'il n'y a pas de risque.

C'est Roland et Östäl qui sont désignés pour les premiers travaux de reconnaissance. Ils mettent le nez dehors et ils regardent ce qui les entoure. Ils n'en reviennent pas et son vite de retour auprès de leurs camarades d'infortune.

— C'est pas croyable !

— C'est inconcevable !

— Il n'y a pas à tortiller !

— Ça sert à rien de se mentir !

Nos deux éclaireurs ne savent pas par quel bout prendre ce qu'ils ont à raconter.

— Tout est immense.

— On est tout petit.

Le docteur Gemenle va voir dehors. Il revient.

— Ja. Che crois Komprentre. Fous n'afez rien remarker de pissare depuis le téput de nos méssafentures ? Du chanchement dans nos corps ?

Tous restent interdits et c'est Gaëlle qui a repris conscience quelque temps auparavant qui se risque.

— Je me sens bien. Je me sens légère.

— Ja ! Ja ! Eguezactement !

Le docteur Gemenle explique alors sa vision des choses. Sans qu'il puisse expliquer encore comment et pourquoi, le Nautilus et ses occupants ont été rétrécis. Ce qu'il pense, c'est qu'ils sont toujours sur Terre et que le fait d'avoir une masse moindre fait qu'ils sont moins sujets à la pesanteur. Tant que le sous-marin était sous pression, ils ne pouvaient se rendre compte de rien ou presque. Il explique que, néanmoins, c'est grâce à cela qu'ils n'ont pas été plus blessés lors des soubresauts du Nautilus. Et maintenant que les pressions se sont équilibrés entre l'extérieur et l'intérieur, ils se retrouvent tous bien moins soumis aux forces gravitationnelles.

L'équipage écarquille les yeux en écoutant les savantes explications du scientifique. On va voir à l'extérieur pour mieux se rendre compte. A partir de là, on ferme l'écoutille et on commence à réfléchir. Sauf les Chapraudt, bien entendu, qui se demandent juste si leur nouvelle taille, semble-t-il fort petite aux dires de Gemenle, peut compromettre leur appartenance au corps prestigieux de la Gendarmerie Nationale.

D'après ce que l'on a vu dans la remise et en faisant des calculs sommaires, on admet que l'on est réduit à une échelle avoisinant le 1/43e. Reste la question que personne n'ose poser, celle du retour à la normale.

— Déjà, dit Roland, il faut savoir où et quand nous sommes. Pour cela, il va falloir se risquer à l'extérieur. Ce n'est pas sans risque. Docteur, pensez-vous que le Nautilus pourrait être remis en fonction ?

— Ach. Ce n'est pas zi zimple. Le U-Boot a pesoin d'eau et là, nous n'afons pas d'eau. Z'est un gross problème, ça !

— On pourrait peut-être le pousser jusqu'à une flaque ou une mare ? propose Gérard.

— Et si on redonne sa taille au Nautilus, on en fait quoi dans notre mare ou notre flaque ? ricane Colette.

— Il faudrait au minimum arriver à une rivière, c'est un problème, note Robert

— Et si nous arrivions à reprendre notre taille en laissant sa taille présente au sous-marin ? suggère Etzelle.

— Oui ! Quand bien même nous ne parviendrions pas à redonner sa taille au Nautilus, nous serions sauvés. Et tant pis pour cet engin de malheur ! s'exclame Robert.

— Il faut s'assurer de où nous sommes et à quelle époque, répond, pensive et inquiète, Alice.

— Il faudrait trouver du calvados. Le calvados, ça soigne tout, disent les deux gendarmes.

— Vous vous rendez compte, Chapraud ? Une bouteille de un litre, ça nous fait comme quarante-trois litres ! C'est magnifique !

— Vu comme ça, Chapraut, je suis partant pour conserver ma taille actuelle !

— Qui se risque à aller en reconnaissance ?

Roland, Robert et Östäl se proposent. On ouvre de nouveau l'écoutille et nos trois hommes sortent. La remise est sombre. Il leur faut un moment pour comprendre la situation. Le Nautilus est posé à même le sol de terre. Il est en appui sur un empilement de planches épaisses. La porte de la remise semble éloignée de deux cents mètres tout au plus. Il n'y aura aucune difficulté à se glisser sous elle. Ils descendent l'échelle et se laissent tomber au sol. Ils sont entourés de multiples rochers. Combien mesurent-ils par rapport à leur environnement ? Cinq, six centimètres au plus. Le monde qui les entoure n'a plus aucune commune mesure avec ce qu'ils connaissent. Ils s'approchent du pied d'une table remisée là. Il regarde en l'air, ils ont l'impression d'être au pied d'un gratte-ciel. Une allumette prend les proportions d'une belle poutre. En avant, direction la porte. Les trois hommes marchent rapidement. Ils se baissent et sortent. Les touffes d'herbe les dépassent de dix bonnes tailles. Il va falloir trouver un monticule pour voir au loin et observer. Robert fait signe en direction d'un parpaing contre lequel une branche coupée prend appui. L'escalade ne se fait pas sans peine. Arrivés en haut, les explorateurs ont une meilleure vision de la situation. Ils cherchent des indices. Tout leur semble correspondre avec leur époque. Rien ne choque vraiment si ce n'est qu'ils ne sont pas habitués à voir les objets, les plantes, les constructions, sous cet angle. L'épave de voiture qui est au fond de la cour correspond bien à ce qu'ils connaissent, le linge qui sèche au loin n'indique pas que l'on serait dans une autre époque. Par contre, il n'y a rien pour se repérer avec certitude. L'épave de la voiture est bien munie d'une plaque d'immatriculation tendant à prouver que l'on est dans le Finistère mais c'est bien mince.

Östäl s'exclame et montre quelque chose à ses compagnons. Là-bas, dans l'herbe, à quelques kilomètres, on dirait une feuille de journal !

Avant de partir, on cherche des points de repère. Une fois que l'on sera perdu dans la jungle de chiendent et de pissenlit, on ne pourra plus voir le papier. On se met d'accord sur des éléments de repérage et on part vers l'aventure.

La progression est lente. Il faut écarter des herbes, il faut faire avec des fourmis monstrueuses qui, heureusement, ne semblent pas être intéressées par la petite troupe. Il faut un peu plus d'une heure pour parvenir à la page du journal. On apprend beaucoup de choses. D'abord, on a une idée de la date approximative. Le journal n'est sans doute pas du jour mais il ne doit pas être trop ancien non plus. Ensuite, on comprend que l'on se trouve bien en Bretagne. Il s'agit d'un journal local qui ne doit pas être diffusé en dehors des limites du canton. Mais surtout, on apprend que l'on a retrouvé des ossements de dinosaures sur la plage toute proche et que le monde scientifique est sur les dents. Jamais on n'a trouvé des ossements de dinosaures qui ne soient pas des fossiles. Ces os là ne sont pas anciens. C'est un miracle pour la science ! Ça fait les gros titres et il y a des sceptiques. Il est impossible qu'il y ait encore des os faits d'os et pourtant, il faut se rendre à l'évidence, il y en a en Bretagne !

Roland, Robert et Östäl notent encore quelques informations qu'ils peuvent glaner et ils décident de revenir au Nautilus.

lundi 20 mai 2013

Bricolage incertain

bricolage incertain

dimanche 19 mai 2013

Clou et marteaux

J'ai des photos à faire. J'avais rangé une bonne partie de mon matériel. Il a fallu que je l'installe de nouveau. Parce que je n'ai pas pu l'installer là où il se trouvait auparavant, je l'ai mis ailleurs. Et puis, j'ai essayé de faire mes photos. Et rien à faire. Ça ne va pas. Les résultats sont plus que décevants.
Je me dis que ce sont peut-être les objets que j'ai à photographier qui sont difficiles. Je prends autre chose et j'essaie de nouveau. Les résultats sont au moins aussi pitoyables. Alors, je me dis que ce ne doit pas être une journée pour faire des photographies. C'est possible.
Je décide de faire autre chose. Autre chose, ça peut être du dessin. Je prends une feuille de papier, un crayon et je commence. Ratage complet. Echec total. J'abandonne l'idée du dessin. Mais alors, que faire ?
Je me dis que je vais écrire la suite du feuilleton. Et là, ça part. Une idée en entraîne une autre, je me prends au jeu, j'écris à toute vitesse. Je ne vais tout de même pas vous raconter ce que vous aurez peut-être le courage de lire mardi prochain.

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samedi 18 mai 2013

Hier j'étais ailleurs mais je suis revenu ici

J'aime bien partir. Pas toujours. J'aime bien partir lorsque ce n'est pas prévu pour une mission bien spécifique. C'est ce qui m'est arrivé hier.

J'avais prévu de bosser sur des dessins en attente. Un coup de fil. C'est un copain qui a besoin d'un coup de main. Il doit aller acheter une voiture et il lui faut quelqu'un pour le conduire. Je n'hésite pas longtemps. L'idée de faire six cents kilomètres d'une manière impromptue me plaît bien.
Rien à dire de tout cela si ce n'est que nous avons eu du temps à tuer, le temps que le propriétaire de la voiture aille faire faire le contrôle technique. Alors, nous sommes allés dans la campagne pour profiter du beau temps. Il y avait un canal et nous avons vu une voiture accidentée et un peu vandalisée. Je me suis dit que j'allais en faire une photo.

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jeudi 16 mai 2013

Rien

Et demain, ça ne sera pas moins. Et c'est tout pour aujourd'hui.

mercredi 15 mai 2013

Périgord noir mais pas trop

L'affaire a eu lieu le 7 mai dernier à Nabirat, petite commune du Périgord Noir. Un vacancier parisien s'est fait agressé violemment par trois Périgourdins pur jus. Pourquoi ? Apparemment parce qu'il avait commis la faute impardonnable d'être noir.

La connerie est universelle. Il est donc normal quelle soit présente aussi en Dordogne. On peut le regretter, c'est un grand malheur, mais elle est là. Pour preuve, ce fait divers récent.
Un touriste de la région parisienne vient passer quelques jours du côté de Nabirat, en plein Périgord Noir, à proximité de Sarlat, de Domme, de Beynac. Un joli coin. Vraiment. Parce que c'est un joli coin, justement, notre touriste prend sa voiture pour aller se promener. Non loin de là, il croise un paysan local qui commence à l'agresser en lui intimant l'ordre de dégager de là. Notre touriste s'en va se garer un peu plus loin. Pas assez au goût de l'infâme salopard de paysan local qui revient à la charge accompagné de deux con-parses. Il faut au moins être trois courageux Périgourdins du cru sûrs de leur bon droit de résider là pour aller casser la gueule à un solide gaillard noir ! A eux trois, ils ont bien fait leur sale besogne. Lunettes cassées, traumatisme crânien pour l'aide-soignant. Trois jours d'arrêt de travail en prime.
Qu'est-ce qu'il y a à dire ? Qu'est-ce que l'on peut dire ? Que faire face à la bêtise, à la monumentale connerie des trois agresseurs ? L'affaire est mise entre les mains de la justice. J'espère que la punition sera exemplaire. Face à une affaire pareille, je serais juge, je serais sans pitié. Je ne sais pas ce qu'il est prévu comme peine en cas de violence aggravé en réunion. J'espère qu'il y aura au moins une longue peine de prison pour ces trois connards. Merde !

agression raciste nabirat

Je suis allé voir ce qu'en disait Sud-Ouest sur son site Internet. La lecture des commentaires laissés par certains lecteurs donne envie de gerber.

mardi 14 mai 2013

Tentative de feuilleton collaboratif du mardi (43)

A la fin de l'épisode précédent, le Nautilus et ses occupants tentaient de s'échapper des temps préhistoriques. S'ils s'étaient bien éloignés de l'ère mésozoïque, ils ne pouvaient dire où ils étaient parvenus. Entre crainte et espoir, les passagers restaient dans le doute. Liaan nous dévoile la suite de ces aventures.

Tante Etzelle choisit ce moment pour réapparaître. Après le questionnement de Roland, elle demande à son tour quel était ce charivari, ce charleston qui l'avait mise sens dessus-dessous... Après explications, tante Etzelle déclare qu'elle était dans la salle de l'infirmerie, pièce que n'ont pas osé visiter les gendarmes, et où elle a trouvé une bonne réserve de bouteilles de calvados ! À peine a-t-elle annoncé cela que les deux gendarmes veulent se rendre à l'infirmerie, vite bloqués pas Roland. Les deux militaires reconnaissent que leur tempérance avait des limites et qu'ils avaient perdu jusqu'au goût du calvados. Mais rien n'y fait, la communauté déclare que ce serait peut-être plus utile pour la marche future du Nautilus. Le docteur Gemenle complète en précisant que cela permettrait sûrement de rejoindre le petit port du côté de Pont-Aven, si nous sommes bien à notre époque, précise-t-il, et au bon endroit ! Mais où était donc le Nautilus à ce moment de l'histoire ? Les dames, très pratiques, sauf Cousine Gaëlle qui restait, rêveuse, dans un coin du carré, ces dames s'étaient rendues dans la salle du dôme. Mais elles ne voient qu'avec désespérance qu'elles n'avaient pas quitté l'ère préhistorique : un énorme batracien observait le Nautilus avec ses yeux globuleux... À ce moment, Robert, toujours à observer depuis le périscope, s'écrie :

- Voile devant, à deux heures !

Roland, après avoir aussi regardé précise que c'est un cotre, un petit bateau de forme fine et élancé, avec un seul mât. La civilisation ! Nous ne sommes plus à l'ère mésozoïque ! C'est fantastique !

- Allons dans la salle d'observation, propose le docteur Gemenle, les femmes y sont, mais la vue y est limitée.

- Le Nautilus est mal orienté, précise Östäl, nous ne verrons que la rive...

Tante Etzelle, Alice et Colette, cette dernière pour l'instant moins vindicative devant la tournure des événements, étaient au bord des larmes, la manœuvre de tout à l'heure a échoué : nous avons toujours ces bestioles préhistoriques devant nous, déclare Alice. Östäl s'étonne de voir une bête qu'il ne peut reconnaître véritablement, quand un avertisseur se met à beugler.

- Le sas de secours, constate le docteur Gemenle, allons voir, peut-être une agression de l'extérieur ?

Laissant les femmes et Gérard, qui découvre que l'on en était toujours avant Noé, tous prostrés dans la salle du dôme, le docteur Gemenle et Östäl suivis de Roland et Robert se dirigent rapidement dans le couloir qui distribue toutes les salles du sous-marin. La porte d'accès du sas de secours est bloquée, blocage confirmé par une lampe rouge qui reste éclairée au-dessus.

- Qu'il y a-t-il là-dedans, s'inquiète Roland.

- Le canot de sauvetage, lui répond Östäl, le seul canot du bord.

Un hublot percé dans le couloir leur permet d'observer l'intérieur du sas de secours et de découvrir les gendarmes, aux gestes mal assurés, qui tentent de sortir le canot à l'extérieur. Opération réussie pour eux, d'ailleurs.

- Nom d'un pipe ! ils sont complètement ivres ces soulards de gendarmes ! constate Östäl. Regardez moi ces tordus. Ils ne sont pas montés dans le canot, et voilà, ça se referme ! Ah, les cons !

En effet, le mécanisme de mise à l'eau a effectué sa tâche, les systèmes automatiques referment l'ouverture devant nos pandores ahuris.

- Plus de canot de sauvetage... Pourvu que l'on n'ait pas de problème majeur conclut Östäl...

L'évacuation de l'embarcation de secours du Nautilus effectuée, la lampe rouge au-dessus de la porte d'accès s'éteint, les hommes peuvent entrer dans la salle et chapitrent, réprimandent sèchement les deux gendarmes, particulièrement le docteur Gemenle :

- Fous fous rentez compte ? Plus te bateau de sauvetage !

- Mais nous voulions sortir de cette boîte de conserve ! déclare, droit comme un I, le brigadier Chapraut.

- Le devoir d'un militaire est de s'échapper de son lieu de détention ! complète le brigadier Chapraud, oscillant assez gravement.

Un "bong", qui fait vibrer les superstructures du Nautilus interrompt leurs explications, laissant tout le monde sans voix.

Dans le carré, Cousine Gaëlle chantonne :

- Je suis une boule de flipper qui roule, qui roule, Capitaine d'un bateau vapeur qui coule, qui coule...

Les hommes arrivent, Östäl se précipite au périscope et déclare :

- Le voilier nous a heurté, il n'y a, à première vue, personne à bord. Mais ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est la simplicité de ce bateau ! On dirait que c'est un jouet d'enfant, mais agrandi de trente à quarante fois !

Les dames, restées dans la salle d'observation, poussent un cri d'effroi : le monstre antédiluvien a disparu en effectuant un grand saut, et une main gigantesque s'approche du Nautilus !

Un être énorme plonge ses yeux bleus vers le sous-marin et ses mains sortent le Nautilus de l'eau, le faisant flotter dans l'air.

C'est ainsi que Pierre, onze ans, alors qu'il faisait naviguer le "Fantôme", son petit voilier de soixante cinq centimètres de long, après avoir effrayé une grenouille, trouva ce merveilleux petit sous-marin, le Nautilus, au bord de l'étang, et s'en empara. Les bras chargés de son "Fantôme" et du Nautilus, il imagine déjà le devenir du sous-marin, je l'appellerai "Sultan", imaginant un compagnon à son voilier, capable de parcourir toutes les mers environnantes, et de conquérir toutes les terres étrangères.

Mais il y avait Paul et toute sa bande de son âge, dix-onze ans, qui observaient depuis ce matin, le gars Pierre, afin de lui voler son voilier, le "Fantôme", et projetant de le munir de pétards, lui faire faire son ultime voyage au milieu de l'étang... Et Paul, s'aperçoit que Pierre a trouvé un bateau extraordinaire : un sous-marin qui parait être de grande marque, avec un fini extraordinaire pour un jouet : une maquette solide et résistante, ce doit être du Maerklin, pense Paul, un sous-marin à vapeur !

- Vous laissez tomber le voilier, les gars, emparez vous du sous-marin qu'a trouvé le gars Pierre ! lance Paul à sa bande...

lundi 13 mai 2013

J'ai eu une idée

Ce lundi 13 mai 2013 est à marquer d'une pierre blanche. Aujourd'hui en effet, j'ai eu une idée. Si l'on tient compte de ce que cela ne m'était pas arrivé depuis 1976, on comprend l'importance que l'on peut donner à cet événement hors du commun.

Je m'en souviens comme si c'était hier. Et pourtant, ce n'était pas hier. C'était le 18 août 1976. C'était un mercredi et j'étais en vacances. Les grandes vacances. A la rentrée, j'allais être en classe de cinquième. Il faisait chaud et j'étais dans la cour de la maison de Conflans-Sainte-Honorine où nous habitions alors. Rue Désiré Clément. Vous pouvez vérifier, elle existe. Cette maison se situait juste en face de la clinique des Tilleuls. Et il se trouve que je suis né dans cette clinique. C'était déjà amusant de se dire que l'on habitait juste de l'autre côté de la rue où j'étais né. J'avais l'impression de n'avoir pas vu beaucoup du vaste monde. Une rue à traverser. Dans les faits, ce n'était pas tout à fait la vérité. Nous n'habitions pas en face de cette clinique lors de ma venue au monde. Et puis, tout de même, avant d'arriver dans cette maison de la rue Désiré Clément, nous avions habité Pontoise. Dans un autre département. Moi, je suis né en Seine et Oise. A l'époque, Pontoise et Conflans-Sainte-Honorine étaient dans le même département, la Seine et Oise. 78. La numérotation des départements s'arrêtait à 90. Territoire de Belfort. Au premier janvier 1968, il y a eu l'éclatement des départements de la région parisienne et la naissance des 91, 92, 93, 94 et 95. Pontoise, c'est le 95. Le Val d'Oise. Donc, j'ai habité Pontoise de 1969 à 1974 (dans le Val d'Oise, donc) et je suis revenu à Conflans-Sainte-Honorine (78). J'avais vu du pays, mine de rien. Pour dire, mes grands-parents paternels étaient dans le Val d'Oise et je pouvais même y aller à vélo.
J'ai commencé à aller à l'école à Pontoise. Je suis rentré en maternelle en cours d'année. Je me souviens que ça ne me plaisait pas beaucoup d'aller à l'école. C'est vers ces années là, quelque part entre 1969 et 1974, sans doute en 1973, que j'ai failli mourir pour la première fois. Je dis que c'est en 1973 parce que je me souviens que Johnny Hallyday avait déjà chanté sa chanson "le feu" et que je crois bien que c'est en 1973 que cette chanson est sortie. Je me souviens de cette chanson parce que alors que je me tordais de douleur sur mon lit dans la chambre que je partageais avec mon grand-frère, celui-ci tentait de me faire rire et de me faire taire en me passant des disques dont celui-ci. Maintenant, la mémoire est ce qu'elle est et je peux me tromper.
Quoi qu'il en soit, je me souviens de cette nuit là. Je me suis réveillé et j'avais atrocement mal. Une crise d'appendicite aigüe. Je me souviens que j'avais l'impression d'être paralysé de tout le bas du corps. Etrange sensation. Et mon frère qui voulait me faire rire et moi qui avait encore plus mal lorsque j'essayais de rire. Et finalement, ma mère qui se réveille et qui vient me voir et qui appelle le médecin de famille, le docteur Figuière. Et on m'envoie à l'hôpital. Là, on essaie de me faire tenir debout pour me faire une radiographie de l'abdomen. J'ai du mal à tenir sur mes jambes. Et puis la décision est prise de m'opérer en urgence. On m'allonge, on m'endort.
Je me réveille dans une chambre d'hôpital, à Pontoise. Je suis sous perfusion. J'ai un peu mal mais ça va. Juste que si j'essaie de bouger, ça me fait mal. Il y a un infirmier dont je ne me souviens plus le nom qui était très gentil et aimait amuser les enfants. Il avait un badge avec son nom et il faisait exprès de le mettre à l'envers pour nous amuser. Cet infirmier, je l'ai bien embêté par la suite. J'avais trouvé je ne sais pas comment où il habitait et j'aimais aller le voir en sortant de l'école. J'avais l'impression que ça lui faisait plaisir mais à la réflexion, je n'en suis plus vraiment certain. Au bout de quelques jours, j'ai pu me lever de mon lit et me promener un peu en m'accompagnant de mon goutte-à-goutte. C'est à l'hôpital de Pontoise que j'ai eu mon premier vrai emploi. J'étais dans le bureau des infirmiers-infirmières et je classais des trucs. Je ne sais plus trop quoi. C'est aussi à l'hôpital que j'ai eu mes premiers albums de Tintin et Milou. Ce dont je me souviens aussi, c'est que l'on m'avait raconté que j'avais eu de la chance d'avoir pu être opéré rapidement. Il paraît que mon appendice avait éclaté ou était sur le point d'éclater. J'étais à deux doigts de la péritonite.

Mais ce n'est pas en 1973 puisque c'est en 1976 que j'ai eu une idée pour la dernière fois. Avant aujourd'hui, je veux dire. Nous étions donc à Conflans-Sainte-Honorine et plus à Pontoise. J'étais revenu dans les Yvelines. A l'époque, les habitants des Yvelines n'avaient que du mépris pour ceux du Val d'Oise que nous considérions comme des paysans mal dégrossis. Cela prouve que le racisme n'est jamais bien loin. C'est d'autant plus ridicule que quelques années auparavant, Pontoisiens et Conflanais étaient du même bord. Allez comprendre !
J'étais dans la cour de la maison de la rue Désiré Clément. Mon père avait son garage au fond de la cour. Mon père était électricien auto. Un peu mécanicien aussi mais surtout électricien auto. Ce qui me plaisait, c'est qu'il y avait toujours des voitures différentes dans la cour. Parfois, il s'agissait de voitures sans intérêt. Les 403 Peugeot, les 4cv Renault, les Aronde SIMCA, les DS Citroën, les Panhard et autres voitures banales ne retenaient guère mon attention. Heureusement, il y avait aussi des clients qui avaient de vraies voitures. Des Citroën SM ou des SIMCA Chambord, par exemple, pour celles qui m'ont marqué. Il arrivait que j'aie la chance d'aller essayer ces voitures avec mon père. On allait sur l'autoroute proche et il accélérait à fond. La sécurité routière n'était pas ce qu'elle est aujourd'hui. J'aimais bien rouler vite en SM.
Je ne conduisais pas de voiture, moi. Bien trop jeune. Non, j'avais un vélo. C'était bien aussi, le vélo. Je m'amusais beaucoup à circuler n'importe comment dans Conflans. Sur la route ou sur le trottoir. J'allais au collège et en revenait à vélo. J'allais aussi chez mon arrière-grand-mère. Ce n'est pas pour autant que j'étais sportif. D'ailleurs, mon vélo n'était pas un vélo de course.
Et donc, ce dimanche 18 août, j'ai eu une idée. Il faisait beau, ça, je m'en rappelle bien. Par contre, je ne me souviens plus du tout de l'idée elle-même. Quant à l'idée que j'ai eu aujourd'hui, je ne vais pas vous la donner parce que j'ai l'intention d'essayer d'en faire quelque chose dans les jours à venir.

Demain, c'est jour de feuilleton, sinon.

dimanche 12 mai 2013

Construction d'une vache

Souvent, on se demande comment commencer un dessin. Je ne sais pas comment font les autres dessinateurs. Il y a sans doute plusieurs méthodes. Chacun fait comme il le veut. Moi, je ne fais jamais de brouillon. Ou, du moins, très rarement. Habituellement, je prends une feuille de papier et je m'interdis de ne pas finir le dessin ou d'en commencer un autre. Je me permets de tout effacer et de recommencer mais pas de changer de feuille. Par contre, je m'autorise l'abandon. Un dessin qui ne vient pas peut partir dans la cheminée, il est bien rare que je le recommence.
Pour ce dessin de la vache Lolita, j'avais fait un brouillon. On me l'avait demandé. Je n'aime pas ça. Je me sens obligé de partir de ce brouillon pour faire le dessin final. Donc, j'avais commencé à encrer ce brouillon retravaillé et ça ne me satisfaisait pas. Je suis allé me préparer du café et en revenant, j'ai attrapé une nouvelle feuille de papier et j'ai tout recommencé. Je me suis amusé à numériser les différentes étapes de la réalisation de ce dessin. Maintenant, je vais essayer de le mettre en couleurs.

lolita vache
lolita vache
lolita vache
lolita vache

Et enfin, la version colorisée. Pas loin de deux heures pour en arriver là. Je comprends mieux pourquoi je déteste mettre mes dessins en couleur.
lolita vache

samedi 11 mai 2013

La vache ne va pas mieux

Bon. J'ai fait deux colorisations. Maintenant, je vais m'attaquer au troisième dessin. Je n'ai pas eu l'envie de dessiner, aujourd'hui. Je n'ai pas eu beaucoup d'envie. Tout de même, je me suis amusé à écrire un truc. Je ne sais pas jusqu'où ça ira et ce que j'en ferai. Il y a un début de quelque chose, ça c'est sûr. Je ne sais pas vers où diriger cette histoire. Je peux l'amener vers le rigolo comme vers le pas marrant du tout. J'hésite.

Donc, deux vaches en couleur.

lolita vache

Lolita vache

vendredi 10 mai 2013

Des nouvelles de la vache

Je n'arrive pas à travailler, ces temps-ci. Sans doute un problème d'organisation. J'ai l'impression de ne jamais réussir à terminer ce que j'entreprends dans des délais convenables. Comme s'il y avait toujours quelqu'un ou quelque chose pour m'arrêter dans mon mouvement. Du coup, le retard commence à s'accumuler et j'imagine que certaines commandes seront annulées. On verra.
En attendant, j'ai tout de même réussi à encrer deux dessins de vache et à commencer la colorisation de l'une d'elles.

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jeudi 9 mai 2013

Y a quelque chose qui cloche

Aujourd'hui, je vous propose un petit jeu. Je vous montre une photo qui n'a pas été retouchée et vous devez trouver ce qui cloche.

Je vous explique le contexte. Nous étions lundi soir et je rentrais du travail. Il faisait beau et chaud et je roulais tranquillement. Malgré mon peu d'empressement, je me suis retrouvé derrière un camion qui peinait à atteindre les 80 km/h dans les meilleures conditions. En montée, l'allure chutait rapidement à 60 km/h. Bien que je ne fus pas pressé, je trouvais le temps long. Or, impossible de dépasser le véhicule. La circulation était assez intense en sens inverse et mon automobile est chiche en reprise et accélération. Je me faisais une raison et me résolvais à écouter la radio tout en lisant tout ce que le camion me donnait à lire comme prose et autre logo. Cela a duré plusieurs kilomètres avant que je me rende compte de ce qui n'allait pas.
Vous saurez trouver ? J'en suis certain.

Camion suivi sur la RD 89

mercredi 8 mai 2013

Limeyrat 2013, suite et fin

Ratier L7Si la manifestation limeyratoise (ou limeyracoise, je ne sais pas) est consacrée aux ancêtres, elle sait aussi s'ouvrir aux motocyclettes plus récentes. Cette année, c'est avec une réelle surprise que j'ai vu une Sanglas. Il y avait aussi une CEMEC-Ratier, une belle Triumph et une récente Enfield.

Le monde de la moto "ancienne" ou de collection est mouvant et tortueux. A mesure que les années passent, des marques et des modèles obtiennent leur visa pour entrer dans ce petit monde. Il est amusant de voir des motocyclettes qui n'intéressaient personne ou presque faire leur apparition dans les rassemblements d'anciennes.
Prenons les Sanglas. Cette marque espagnole (catalane, devrais-je dire) a connu une diffusion confidentielle en France. Celles vendues chez nous l'ont le plus souvent été en raison de leur prix contenu que pour leur beauté ou leur qualité. La plus répandue dans l'hexagone est certainement la 500 S2. Un bon gros monocylindre plus adapté au tourisme qu'à la conduite sportive. Pas franchement belle, elle est, parait-il, agréable à conduire. J'ai été surpris d'en voir une à Limeyrat. Je n'ai pas trouvé son propriétaire mais je ne l'ai pas vraiment cherché non plus.

Sanglas 500 S2

Si je ne me suis pas attardé sur cette Sanglas malgré mon attachement et mon intérêt particulier et sentimental pour cette marque, c'est qu'une autre moto m'attirait bien plus. Une marque pour laquelle j'ai bien plus de sympathie. Et pourtant, là aussi, ce n'est pas une marque qui a passionné les motocyclettistes en son temps. Il s'agissait d'une CEMEC-Ratier L7. Cette moto française est issue de la volonté de fournir des machines françaises à l'administration française. A la fin de la deuxième guerre mondiale, les occupants allemands laissent des stocks de motos et de pièces. Dans un premier temps est créée la CMR qui va assembler des motos avec ces stocks. Mais ceux-ci ne sont pas inépuisables et il faut réfléchir à la suite. La CEMEC naît et a pour mission de concevoir une moto qui servira pour les administrations. Apparemment, le cahier des charges s'inspire des BMW et Zündapp allemandes. On fera une moto qui sera noire (ça fait sérieux) et qui sera propulsée par un bicylindre à plat à soupapes latérales. On ne cherche pas à faire dans le prestigieux mais dans le fiable. La L7 est lancée et, quelques années plus tard, Ratier rachète CEMEC et continue à produire cette L7 en apportant quelques modifications. C'est l'une de ces machines qui était présente. Jusque dans les années 60 (70 ?), les Ratier étaient des bécanes de flic. Cela explique en partie qu'elles n'ont pas été très bien considérées jusqu'à ce qu'elles atteignent le statut de moto collectionnable. Aujourd'hui encore, elles doivent se battre contre les BMW auxquelles ont n'a de cesse de les comparer.

Ratier L7

Bien plus prestigieuse que les deux précédentes motos du jour, on pouvait voir une très jolie Triumph Speed Twin de 1948. Là, on est déjà dans un autre monde, il n'y a pas à dire. On est en présence d'un mythe. Ça impose le respect. On n'est pas loin de Marlon Brando et de "L'homme à la moto" de Piaf.

Triumph Speed Twin 1948

Triumph Speed Twin 1948

Triumph Speed Twin 1948

Enfin, une vraie fausse ancienne s'était immiscée dans le rassemblement. Il s'agissait d'une vraie fausse anglaise, une Enfield indienne. Pour la petite histoire, cette Enfield, toujours produite en Inde, est issue des chaînes Royal Enfield.

Enfield

mardi 7 mai 2013

Tentative de feuilleton collaboratif du mardi (42)

Je prends la suite du feuilleton tout en me disant que je ne comprends plus grand chose à l'histoire et en me demandant si histoire il y a, finalement. Peu importe, je me lance. J'attrape quelques bouts de l'épisode précédent et je me jette à l'eau. Toujours le Nautilus et une faille spatio-temporelle qui semble voir le jour. On va bien voir.

Ce que vient d'annoncer Alice paralyse une partie de l'équipage. La partie à même de comprendre les conséquences possibles de ce qu'il vient de se passer. Chapraud et Chapraut, eux, on s'y attendait, semblent plus préoccupés par la pénurie de calvados qui les rend un peu nerveux. Si Gaëlle semble, elle aussi, légèrement indifférente à tout cela, c'est juste parce qu'elle navigue déjà aux côtés de son Yannick, vers 1978. Elle est en train de virer brindezingue, la mère Gaëlle. Trop d'émotions, trop d'aventures, trop de rebondissements inattendus et incroyables. Elle a préféré se mettre aux abonnés absents. Elle s'est déconnecté de la réalité pour laisser son esprit vagabonder au royaume des souvenirs. Du coup, elle affiche un grand sourire et elle chante pour elle, à petite voix, en marmonnant. Ne pouvant s'échapper totalement de son rôle d'infirmière, Alice s'est assise à côté de Gaëlle et lui tapote la main pour la calmer.

Östäl et le docteur Gemenle sont en opposition frontale sur la marche à tenir face à cet événement imprévu. Si l'un est partisan de s'arracher de cette époque dare-dare sans plus s'occuper de l'avenir, l'autre est plus circonspect et argue de ce que l'avenir connu risque de ne rien à voir avec l'avenir réel que l'on trouvera. Technicien avant tout, Östäl compulse le volumineux manuel d'utilisateur du Nautilus lequel tient en quatre volumes reliés pleine peau et imprimé sur un velin de belle qualité. Il cherche dans les pages et entre les lignes la solution à leur problème. En bon scientifique, Gemenle explique que l'époque moderne d'où tous viennent est dépendante pour une bonne part de la disparition des animaux qui continuent à s'égayer en dehors du sous-marin. Qu'en sera-t-il des millénaires à venir si ces dinosaures ne disparaissent pas ? L'homme apparaîtra-t-il ? Toute la question est là. Revenir au 21e siècle n'est pas, n'est plus, la garantie d'un retour à la normale. Qui sait, d'ailleurs, si ce que nous appelons le 21e siècle existera dans le futur ? Pendant que Gemenle laisse libre cours à la métaphysique, Östäl se perd dans les abaques, reportent des données sur le tableau de bord, peaufine ses réglages, affine les curseurs avec méthode.

Pour faire écho à Östäl et Gemenle, Robert et Roland se lancent dans un débat houleux. Robert prétend qu'il ne sert à rien de rester ici plus longtemps d'autant que les réserves de puissance diminuent à chaque minute ; Roland parle d'une troisième voie qui consisterait à revenir dans le passé pour récupérer Lafleur. Si Robert persiste dans son idée en expliquant que ce n'est pas la disparition d'un Lafleur qui allait suffire à modifier la marche de la planète et de l'univers, Roland reste campé sur ses positions. Le risque de l'inconnu est bien trop grand.

Colette et Gérard que tous avaient oublié, saucissonnés qu'ils sont au fond du sous-marin, se font entendre en gémissant derrière leurs baillons. Robert s'approchent d'eux et attend l'assentiment de ses camarades pour enlever les torchons qui empêchent les malfaisants de s'exprimer clairement. Ils ont leur mot à dire à cet instant où personne ne sait vraiment quelle option choisir. Colette et Gérard sont d'accord. Lafleur n'a aucune importance. Il faut repartir et quitter la préhistoire au plus vite. Roland profite de cette prise de position pour proposer que l'on vote. Alice se lève pour affirmer que c'est bien ce qu'il faut faire. Östäl et Gemenle cessent leurs chamailleries et, en hésitant tout de même un peu, acceptent l'idée d'un vote. En peu de temps, pressés par le temps, tous à l'exception de Gaëlle prennent le parti de la voie démocratique. Il faut longuement expliquer aux gendarmes le choix qui leur est proposé. On n'est pas bien certain qu'ils aient fini par comprendre quelque chose mais ils se disent d'accord pour voter à la condition que l'on leur promette qu'il y a une chance pour qu'ils trouvent de quoi boire au bout du compte. On leur promet que c'est possible mais pas sûr. Ils se disent satisfaits de cette promesse.

On passe alors au vote à main levée. Qui est pour que l'on tente de repartir vers le 21e siècle ? Qui est pour que l'on retourne dans un passé proche ? Qui s'abstient ? La décision d'aller vers l'avenir quoi que l'on y puisse trouver est prise. Roland distribue les rôles. Östäl et Gemenle aux commandes du Nautilus. Gérard et Colette aux tâches ingrates de pompages et de pédalage. Alice Robert et lui-même pour aider partout où cela sera nécessaire. Gaëlle est exemptée de tout rôle. Et pour ce qui concerne les Chapraudt ? Les Chapraudt sont partis bouder dans leur coin. Ils viennent de comprendre que le calvados ne sera peut-être pas présent au terme de l'aventure et ils prétendent qu'ils se sont faits avoir. Ils menacent de faire un rapport carabiné très bientôt et tout le monde s'en fout.

Östäl annonce qu'il est prêt. Gemenle acquiesce et dit qu'il est prêt lui aussi. Il ordonne à Colette et à Gérard de pédaler et de pomper le plus fort qu'ils le peuvent pour économiser l'énergie comptée du Nautilus. Östäl bascule un grand levier, le tableau de bord s'illumine de tous ses feux. Sur un signe de Östäl, Gemenle actionne des manettes et des interrupteurs. De la main, il fait signe à Colette et Gérard d'accélérer la cadence. Et bientôt, le Nautilus entre en vibration. Roland annonce que la plongée a commencé. Robert, l'œil rivé au périscope assure que tout va bien. Alice rassure Gaëlle qui montre de sérieux signes d'inquiétude.

Les parois du Nautilus craquent. La pression est de plus en plus intense et c'est un silence de plomb qui se fait dans l'appareil. Le sous-marin s'enfonce de plus en plus. Plongé dans le manuel d'utilisation, Östäl veut être certain du moment où il devra agir pour lancer le voyage temporel. La fenêtre de lancement est diablement étroite. Trop tôt, il ne se passera rien et il faudra remonter à la surface. Trop tard, on ne sait ce qu'il pourra se passer mais, selon ce qu'il lit, il est possible que ça soit une désintégration moléculaire qui survienne. Quoi que ce ne soit pas sûr.

Dans dix secondes. Dans neuf secondes. Huit. Sept. Six. Cinq. Quatre. Trois. Deux. Une. Top ! Östäl bascule rapidement la commande qui va ouvrir le voyage dans le temps tout en pressant avec force et détermination sur la pédale de renversement du pied gauche. Le Nautilus se retourne cul par dessus tête, une alarme retentit, une lumière intense, presque douloureuse semble exploser dans le sous-marin qui est secoué de tremblements. On jurerait que le temps s'est arrêté. Plus personne ne parle, plus personne ne bouge. En quelques secondes, le silence complet gagne le Nautilus qui paraît immobile, inerte. Il ne se passe plus rien du tout. Les regards se croisent, inquiets et questionneurs. Gemenle est penché sur ses cadrans et écrans. Il prend des notes. Il pose des opérations et fait des calculs. Il consulte ses notes et pose son crayon avant de se tourner vers l'équipage.

— Ja. Normalement, nous zommes arrifés à pon port.

Robert lance un œil dans son périscope. Il regarde à droite, à gauche, devant, derrière.

— C'est bizarre. On dirait bien que ça ressemble à ce que l'on a connu mais pas tout à fait. Je ne sais pas où nous sommes arrivés et quand nous y sommes arrivés. Bizarre. Etrange, même. Déjà, bon, à mon avis, nous ne sommes pas à Pont-Aven. Je ne sais pas comment vous dire. Tout me semble plus grand, plus gros. Une végétation du genre tropicale mais une végétation tropicale peu commune. Là, je vois des arbres énormes qui portent des fruits qui me paraissent gigantesques. Attendez. Mais oui ! Des pommiers ! Des pommiers pleins de pommes géantes !

— Des pommes ? Des pommes ! Hourra ! explosent les Chapraudt.

lundi 6 mai 2013

Limeyrat 2013, de nouvelles photos

J'avais promis, voilà la suite. Cette fois-ci, je me concentre sur les détails. Pas ou peu de motocyclettes anciennes entières, donc.

Jolie culasse

Soupapes latérales

Qui saura dire ce que c'est ?

Harley-Davidson

Un bien joli moteur

Alcyon

C'est pas près de rouiller

Une magnifique Terrot 350

Encore une comme c'est écrit dessus

Gnome Rhone

Motoconfort

Blériot, c'est pas pour les blaireaux

Phare à acétylène

Dissous, c'est pas cher

Carburateur pour Indian

La suite prochainement. Demain, c'est feuilleton !

François Cavanna, le film

François Cavanna, le rital de Nogent, le papa de Hara-Kiri, le pote à Choron. Il a eu 90 ans cette année. Cavanna, je l'ai découvert vraiment avec son livre "Les Ritals". J'avais déjà lu ses papiers dans Hara-Kiri mais là, j'ai découvert l'homme. Et pour dire ce qui est, j'en suis tombé un peu amoureux, de François Cavanna. Denis Robert projette de réaliser un film sur l'homme François Cavanna et lance une sorte de souscription pour le financer.

J'ai lu "Les Ritals" et puis "Les Russkofs" et puis les autres. Durant une période, je lisais ou tentais de lire tout ce qu'écrivait mon auteur préféré. Et cette période s'est terminée doucement. J'ai commencé à ne plus être d'accord avec certaines de ses prises de position, je n'ai pas aimé qu'il dise du mal de Choron, je n'ai pas aimé qu'il reste dans le Charlie Hebdo de Philippe Val. J'ai arrêté de lire Cavanna, j'ai arrêté de lire Charlie Hebdo et j'ai commencé à oublier François Cavanna.
Cavanna, il m'a fait comprendre que l'on pouvait écrire simplement, que l'on pouvait dire ses colères et ses amours en utilisant la langue que l'on parle ou presque. J'ai adoré lire Cavanna. J'avais l'impression de vivre sa vie, d'être à ses côtés en compagnie de son père ou de vivre la guerre ou encore de faire naître le meilleur journal de tous les temps. Je n'ai pas toujours été d'accord avec Cavanna. Ça n'a jamais été un problème. Mon oncle, le frère de ma mère, disait de Cavanna qu'il était con. A cause de Cavanna, j'ai refusé longtemps de lire Céline. Mon oncle me disait qu'il fallait lire Céline et je répondais que je ne pouvais pas parce que Cavanna me disait qu'il ne fallait pas le lire. Alors, Cavanna était un con et moi un super con. J'ai fini par lire Céline, après que j'ai cessé d'idolâtrer Cavanna. Ça a été un choc, Céline.

Il y a quelque temps, Cavanna a sorti un nouveau livre[1] dans lequel il parle de la maladie de Parkinson, de sa maladie. Je n'ai pas acheté le livre. J'ai hésité et j'ai acheté autre chose.
Et puis voilà. J'apprends que Denis Robert veut faire un film sur la vie de François Cavanna qui a déjà son titre : "Jusqu'à l'ultime seconde, j'écrirai". Pour faire ce film, il lance une sorte de souscription sur le site kisskissbankbank.com. Chacun peut donner ce qu'il veut et ce qu'il peut.

cavanna_robert.jpg
Je ne sais pas s'il est important de faire ce film. Je ne sais pas s'il est important de se souvenir de François Cavanna. Ce que je sais, par contre, c'est que François Cavanna a été, pour moi et pour d'autres, une personne très importante. Faire ce film, c'est reconnaître que la fin est proche, peut-être. Et du coup, peut-être est-il temps de faire quelque chose pour que la mémoire de ce grand homme vive encore.

Note

[1] Lune de miel, éd. Gallimard, Paris

dimanche 5 mai 2013

Limeyrat 2013, enfin de vraies motos !

Indian Power PlusLes vieilles motos du Périgord organisaient leur traditionnel rendez-vous annuel. Cette année encore, un beau plateau de motocyclettes anciennes avec quelques pièces d'exception. Le soleil était bien présent et cela a permis aux participants de faire une promenade agréable sur les petites routes du Périgord. Cela a permis également aux nombreux amateurs de venir admirer les machines et de les photographier sous toutes les coutures.

Terrot, Motobécane, Indian, Harley-Davidson. Ces marques sont encore plus ou moins connues. Pour certaines autres, c'est plus délicat. Disparues de longue date, ces marques tombées dans l'oubli n'évoquent plus guère de souvenirs. Si certaines peuvent encore dire vaguement quelque chose comme les Gnome-Rhône ou les Monet & Goyon, qui se souvient des Blériot ou des René Gillet aujourd'hui ? Peugeot, certes, reste une marque connue. Qui se souvient qu'elle a été une marque majeure dans le monde de la motocyclette bien avant les 103 ?
Blériot

Sur la petite place proche de la salle des fêtes, une toile avait été tendue pour protéger les motos d'une pluie éventuelle. Sagement alignées, les motocyclettes se laissaient observer sous tous les angles et écoutaient sagement les commentaires des visiteurs.

Vue d'ensemble

L'une des motos qui semblait s'attirer les faveurs du public était une Indian Power Plus attelée magnifiquement restaurée.

Indian Power Plus

Indian Power Plus

Indian Power Plus

En bicylindre en V mais en plus français, il y avait aussi une splendide René Gillet.

René Gillet

René Gillet

La suite, demain !

samedi 4 mai 2013

Moto du samedi

Moto Meuh

vendredi 3 mai 2013

Moto du vendredi

Moto

jeudi 2 mai 2013

Encore la vache

Etant donné que deux dessins ont été refusés, j'en ai fait deux autres.

lolita vache champagne

lolita vache statue de la liberté

Je vais continuer à dessiner un peu. En ce moment, il y a des travaux, à Azerat. On est en train de mettre des saloperies de bordures en ciment le long de la route. Peut-être en vue de faire des trottoirs ? Ce qui est chiant, c'est que ces travaux font du bruit. Il y a un engin qui tourne depuis ce matin et qui commence à me taper sur le système. Il faudrait que je trouve de la musique qui parvienne à couvrir ce bruit très désagréable.

mercredi 1 mai 2013

Cochonceté

Cochon qui s'en dédit

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