Ecrire son testament

Est-ce la grippe porcine ? Est-ce une grippe ? Est-ce quelque chose de grippé ? Je n'en sais rien n'étant pas franchement médecin.

Je n'aime pas ne pas me sentir en forme. Personne n'aime cela. Enfin je le suppose. Moi, je n'aime pas ça. Surtout lorsque je ne sais pas ce qui est à l'origine de cet état. Et encore moins lorsque j'ai l'impression que ça dure.
Je suis fatigué, je dors mal, j'ai souvent un peu mal au crâne et, surtout, je sens que je n'ai pas beaucoup d'entrain. Bref, je ne suis pas au mieux de ma forme et ça commence à m'emmerder copieusement. Tant et si bien que je me demande si je ne devrais pas commencer à rédiger un testament en bonnet difforme, comme on dit lorsque l'on a beaucoup le sens de l'humour qui fait rire.
Seulement moi, en matière d'écriture de testament olographe (ou holographe). Je sais juste qu'il faut qu'il soit écrit de la main de son maître. Du coup, pas question de l'écrire à l'ordinateur. Même en utilisant une police de caractères "manuscrite". Je vais être obligé de l'écrire à la main avec mon beau stylo-plume Mont-Blanc©. Je ne sais pas s'il faut l'écrire en plusieurs exemplaires. Et avec leur taxe carbone qu'ils nous annoncent, je n'aurai jamais les moyens de faire ces multiples exemplaires en utilisant cette méthode.
Il doit falloir bien réfléchir pour savoir ce que l'on doit écrire et à qui on doit donner ceci ou cela. Ce ne doit pas être si simple qu'il y semble. Déjà, je pense que la première étape serait peut-être de dresser une sorte d'inventaire de ses biens et de ses malles. Des malles, j'en ai deux ou trois. Il y en a une qui contient plein de verres de bistro, ma collection de verres de bistro du temps où je m'amusais à voler des verres de bistro. Ça peut peut-être intéresser quelqu'un, on ne sait jamais, je ne suis pas forcément le seul à avoir mauvais goût.

choix

Mon bien le plus encombrant, c'est la maison. Elle n'est pas encore tout à fait terminée d'être payée mais je crois bien qu'il y a une sorte d'assurance qui fait que si jamais je meurs, l'assurance paye ce qui reste dû. Je n'en suis pas bien certain, ceci dit. Il faudra se renseigner mieux. Après, il y a les voitures. Il y en a trois. Ce n'est pas qu'elles valent grand chose mais ça peut rendre service ou faire plaisir à quelques uns. Moi, ce que je préconiserais bien, du moins pour ce qui est de la BMW, c'est d'en profiter tant que l'on peut pour faire des excès de vitesse en toute impunité. Je crois que cela ne m'importera plus beaucoup que l'on m'ôte des points à mon permis. Maintenant, à qui les donner ? Mine de rien, ce n'est pas simple. Le plus simple serait de les vendre et de se partager le butin mais il ne sera pas très gros.
Après, il y a tous les Macintosh. Ah ! Là, c'est du vrai bon cadeau empoisonné, ça. Je crois que je pourrais m'amuser à en refiler rien que pour faire chier. Ils ne valent rien, de toutes les façons. Après l'informatique, il reste quoi ? Quelques appareils photo. Bon, le Canon 400D peut encore servir et il y a quelques bons objectifs. Le reste, ça ne vaut plus tripette. Pour la collection, peut-être. Qu'ai-je donc de plus ? Beaucoup de saloperie ! Là, ça va être le vrai de vrai cadeau empoisonné ! J'en salive d'avance ! Il va y avoir un bon sacré nombre de voyages à la déchetterie à faire ! Entre les centaines de kilogrammes de revues de bouquins et d'objets dont j'ai même oublié l'existence, je souhaite bien du courage à celles et ceux qui tenteront de se dépatouiller de l'affaire.

L'ameublement et les ustensiles de cuisine ; les fringues et le linge de maison ; les paquets de pâtes et les quelques bouteilles buvables, ça peut toujours servir ou rendre service. Je ne sais pas bien s'il convient d'indiquer ce genre d'objets et d'effets dans un testament. Il ne faut peut-être pas trop le surcharger. Quoi que j'avais l'idée, justement, histoire de faire chier le notaire, de jouer à la manière de Georges Perec en tentant de constituer une liste très exhaustive de tout ce qui peut se trouver chez moi. Le souci, c'est que ça va me demander bien trop de travail et que je ne serai sans doute pas en mesure de goûter pleinement le sel de la plaisanterie fine que j'aurais préparé. C'est pas simple, tout ça.

Puisque j'ai une cheminée qui tire pas trop mal, je préconise que l'on fasse un beau feu avec tous mes dessins. S'il y en a qui veulent en préserver quelques uns, ils pourront le faire mais je dis que le mieux que l'on en puisse faire, c'est du combustible. Si tant est que je trépasse en hiver, bien sûr. Par contre, ce ne sera pas nécessaire de chercher des caches où j'aurais placer des sommes rondelettes en pièces d'or ou en billets de 500 euros. Il n'y en a pas.

Par contre, il conviendrait que je note mes identifiants pour mes comptes Internet et particulièrement pour pouvoir écrire sur ce blog que je serai absent pour une durée indéterminée (mais probablement un peu longue). C'est qu'il faut penser à tout ! Au fur et à mesure que j'écris ce billet, je me rends un peu compte de l'aspect colossal de la tâche qui m'attend. C'est décourageant. Vraiment. Je crois que je vais remettre la rédaction de ce testament à plus tard. J'ai encore des dessins de vache à faire.

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