Bilan d'incompétences

Il fait trop beau, trop chaud, ça me ruine le moral.

Être bon partout, ce n'est pas possible. Généralement, à moins d'être un peu prétentieux et imbu de soi-même, on admet avoir des failles. Même minimes. On l'admet et on vit avec et je suppose que ce ne doit pas être trop difficile. Moi, c'est autre chose. Ces temps-ci, j'ai le sentiment que je suis mauvais partout. Ou presque. Disons que je ne suis bon nulle part. C'est plus juste et ce n'est pas glorieux.
Je ne suis pas tout à fait une merde mais je ne dois pas en être très loin. Je n'arrive pas à faire ce que je veux faire. Rien de ce que je veux faire. Du coup, j'évite de vouloir faire quoi que ce soit. C'est l'attitude la plus sage à avoir, je pense. Je fais encore certaines choses par obligation (la vaisselle, par exemple) mais c'est tout.
Il y a quelques jours, j'ai pris la décision pour l'instant irrévocable de ne plus dessiner. Je ne vais pas tenir parce qu'il suffit que j'aie un crayon et un bout de papier à portée de main pour que je griffonne n'importe quoi, mais je vous garantis que rien de ce que je pourrai dessiner dorénavant ne sera montré, ni ici ni ailleurs. J'arrête le dessin. Je suis mauvais, je le sais, je m'en rends compte. Basta.

Alors, puisque je laisse tomber cela, puisque je ne sais pas à quoi je suis bon, je me demande bien ce que je vais pouvoir faire de ce qu'il me reste à vivre. Ça, je ne sais pas combien de temps ça peut faire. Le problème peut être réglé très rapidement ou bien perdurer encore des années. Mais admettons le principe qu'il me reste deux ou trois décennies à vivre. Admettons. A mon âge, il me faudrait plus ou moins travailler encore une vingtaine d'années pour avoir droit à une reconnaissance de la société et à un semblant de retraite. Vingt ans ! Qu'est-ce que je pourrais bien faire de toutes ces années là ? Je ne sais pas, je n'ai pas d'idées, je ne sais pas comment faire pour en trouver.
Sauf que je me demande s'il ne serait pas temps de faire ce que l'on appelle un bilan de compétences. Je suppose que si l'on m'aidait un peu à les trouver, ces compétences cachées, cela pourrait me permettre d'envisager une reconversion professionnelle. Je suppose aussi que je pourrais suivre une formation professionnelle et, enfin, trouver ma voie. C'est un peu la merde parce que, honnêtement, je pense que ma meilleure compétence, c'est encore l'inaction. Tant que je ne fais rien, j'ai l'impression de ne rien faire mal. C'est mieux que rien, déjà. Et alors, je me demande si je ne pourrais pas demander à la société d'assurer ma subsistance financière en échange de la garantie que je n'entreprendrai rien de fâcheux. J'aimerais tant rendre service à cette société que j'exècre !

Si jamais vous avez des idées ou des conseils...

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