Tentative de feuilleton collaboratif du mardi (20)

C'est avec un grand plaisir que nous laissons la plume à nono pour la suite de ce feuilleton qui passionne déjà au bas mot une dizaine de personnes tout autour de la planète et particulièrement en France.

Une ombre surgit de derrière la Jeep, sa main gantée de noir s’approchât du poste émetteur et en arrachât brutalement mais avec assurance l’alimentation, ce qui eut pour effet immédiat de faire le silence. À ce moment le trio pénétra dans la remise.

- C’est curieux, j’aurais juré que la radio fonctionnait, dit la cousine.

- Apparemment, elle semble en veille, dit Alice qui visiblement n’y connaissait pas grand-chose.

- Attendons ici que l’on nous appelle, j’aime bien cette ambiance de garage, un vrai rêve de collectionneur, dit Robert.

- Ouais, ça caille dans cette remise coupa Gaëlle, allons boire un café.

- Je croyais que tu n’avais plus de gaz !

- Bah, il faut avoir des réserves à la campagne, mais puisque tu parles, attrape la bouteille bleue là, derrière, et installe-la !

Gaëlle, quittant la remise, grommela.

- Vous ne croyez tout de même pas, que je vais offrir du café aux pandores, non mais des fois !

La cuisine dévastée, n’était pas bien accueillante, et Robert se débattait avec le détendeur.

- Mais ça veut pas rentrer ce foutu machin, non rien à faire c’est foutu !

- Visse-le à l’ envers ! rétorqua sèchement Gaëlle.

Dans le même temps, l’ombre gantée de noir furtivement, s’affairait toujours dans la remise avant de disparaître.

Bon récapitulons dit Gaëlle, Roland va mieux mais il n’est pas prêt à courir le marathon, vous avez des colis encombrants avec vous, et va falloir trouver vite une solution. Ce qui m’ennuie c’est que les poulets tournent autour de la maison et croyez-moi, c’est pas bon signe…

- Demain on lève le camp, ponctua Robert.

- Je ne suis pas d’accord répondit l’infirmière, ce n’est pas raisonnable !

- Pas raisonnable mais plus sûr, répliqua Gaëlle. Je ne peux pas vous accompagner à cause des gendarmes qui se méfient déjà de quelque chose, mais vous n’aurez pas de mal à trouver la cabane du bûcheron, c’est en pleine forêt et personne ne connaît plus son existence et vous y serez bien, le temps de vous remettre avant de passer de l’autre côté, mais faudra vous y rendre à pied et avant la levée du jour, voici l’emplacement sur la carte, vous ne pouvez pas vous perdre, attendez quelques jours, une fois de l’autre côté, rendez vous à la sacristie du village, le curé est un ami il vous aidera.

- De l’autre coté de quoi et quel village ? s’alarmait Robert.

- Ne posez pas de questions, vous le verrez le moment venu, rétorqua Gaëlle.

- La nuit sera courte dit Robert.

- Allez, c’est la fin de vos problèmes, je me chargerai de faire disparaître les véhicules.

- Merci pour tout dit Alice, nous n’avons guère le choix.

La main gantée de noir actionna le heurtoir de l’entrée avec une violence inaccoutumée.

- Cachez-vous, dit Gaëlle, allez vite dans la chambre de Roland et préparez-vous à fuir, on se sait jamais.

Le trio se réfugia précipitamment dans la chambre.

- Qu’esss qui a-t-il ? Soupira Roland un peu dans les vapes.

- Rien, on décampe à l’aube, on passe la frontière, enfin… de l’autre côté et nos ennuis sont finis, dit Robert qui préférait abréger les explications. De toutes façons Roland n’était pas en état de comprendre.

- Chut écoutez ! dit Alice.

La voix assourdie par l’épaisseur des murs était néanmoins audible.

- Sarah Connors ? dit la voix, sèchement.

Gaëlle, qui avait vu le film et qui pensait aussitôt à la plaisanterie d’un proche, répondit d’un ton léger et bien naïvement.

- 0ui c’est moi.

Pour toute réponse une puissante déflagration au souffle dévastateur plaqua Alice et Robert sur le lit de Roland qui sursauta. Gaëlle, comme les véhicules parqués dans la remise ainsi que cette garce de Colette furent instantanément pulvérisés, atomisés, réduits à l’état de souvenirs. La poussière envahissait tout ce qui restait de la maison, du plafond soufflé on pouvait voir un ciel nuageux et sans lune et une odeur étrange qui ne ressemblait pas à celle de la poudre envahit les lieux dévastés.

- Vous n’avez rien ? dit Robert.

- Quoi quesss y spas, balbutia Roland.

- Partons vite !

- Où est Gaëlle !

- C’est trop tard, pour elle, ne restons pas là, partons, partons vite !

- Quand je repense à tous ces véhicules pulvérisés, je me voyais déjà en train de les remettre en état, mais qui a bien pu faire ça ?

- Vous êtes un monstre ! hurlait la rousse terrorisée. Vous ne pensez qu’à vos bagnoles alors que des personnes sont mortes, et pourquoi tout cela ? hein ? Qui peut me dire pourquoi ? Alice devenait hystérique devant la gravité de la situation, laquelle elle semblait bien être la seule à mesurer l’ampleur.

- J’en ai marre de vos histoires, je veux rentrer chez moi, je vais tout dire à la...

La main de Robert s’abattit sur le doux visage d’Alice.

- Ça suffit, reprenez vos esprits, ce n’est pas le moment de perdre son sang froid, il faut y aller maintenant ! dit Robert, un tantinet agacé lui aussi.

La 4L des gendarmes qui ne s’était pas trop éloignée fit demi-tour et se dirigeait vers ce qui restait de la maison. Les gendarmes ne virent pas la silhouette s’éloigner calmement du lieu du sinistre, ils ne virent pas non plus notre trio s’enfuir, en clopinant vers la forêt...

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