Moi, je suis un auditeur de France Inter. Un auditeur moins assidu qu'il y a des années mais toujours aussi fidèle. A ma décharge, je vis dans une bicoque où je ne peux guère recevoir autre chose d'intéressant que France Inter. Il y a des années, j'étais un vrai auditeur-admirateur de ce que l'on pouvait écouter et laisser entrer entre les deux oreilles provenant de cette station de radio généraliste. Il ne fallait pas compter sur moi pour rater certaines émissions que j'aimais particulièrement et, parmi celles-ci, il y avait "Là-bas s'y j'y suis" de Daniel Mermet, diffusée depuis 1989.
Daniel Mermet est un journaliste producteur d'un genre un peu bizarre. Il est né en 1942 et il a donc, attendez que je calcule vite, 72 ans. Ou il va les avoir. Parfois, j'oublie ce détail mais il explique tout de même un peu que Daniel aille moins faire le reporter à l'autre bout de la planète. C'est étonnant de constater ainsi qu'il a vieilli à la même vitesse que moi. Même si, pour être honnête, j'ai parfois le sentiment désagréable de l'avoir rattrapé puis dépassé. Oui, à voir la pêche, la niaque, qu'il a encore, j'en attrape le bourdon et me sens bien vieux.
Aujourd'hui, j'entends le camarade Mermet laisser entendre que l'on ne le retrouvera peut-être pas à la rentrée de septembre sur la grille de France Inter ou que, peut-être, il ne sera plus là qu'à un rythme hebdomadaire. Déjà, on lui avait sucré quelques minutes quotidiennes en plus de la journée du vendredi. Celui que l'on disait indéboulonnable vacille. Il faut reconnaître qu'il sait déranger, Daniel Mermet. C'en est un vrai délice, un plaisir mordant, une petite jouissance un peu méchante. Il titille, il gratte, il pousse et tire. Ce n'est pas un mou tiède. Il a ses opinions, bien tranchées. Il est politique, partisan mais il sait se montrer plein de tendresse, aussi. Certaines de ses émissions vous font monter les larmes aux yeux ou la colère aux tripes ou encore le sourire aux lèvres.
On a dit plein de choses sur ses méthodes, sur son despotisme, son intransigeance, son caractère de cochon. On trouve des témoignages de journalistes qui sont passés par l'équipe et en sont sortis brisés, abattus, dépressifs. Tout ça, je ne sais pas. Je ne suis pas juge dans cette affaire. Je suis un simple auditeur, même pas un de ceux qui laissent des messages sur le répondeur de l'émission ou qui fréquentent les "cafés repaires", lieux de rendez-vous des "auditeurs modestes et géniaux" selon la formule consacrée. Je ne peux pas ne pas donner un minimum de crédit à ces personnes qui dénoncent l'attitude dictatoriale de Mermet qui, à n'en pas douter, n'est pas le moins du monde modeste si tant est qu'il est génial. Mermet, ce que l'on peut lui reprocher un peu, tout de même, au passage, c'est qu'il a la certitude pour lui. Celle d'être un pourfendeur du capitalisme, celle d'être un défenseur des petits, des faibles, des victimes, celle d'être un penseur qui dispense la bonne parole sur les ondes de la France entière. Prétentieux et prêt à tout, c'est bien possible. Un homme pas aussi bon et proche des gens qu'il voudrait l'être, pas impossible non plus. On en est tous là.
Pour ma part, j'ai commencé à le trouver un peu gonflant du jour où ses émissions ont plus servi à diffuser les idées du patron que de nous faire découvrir le monde et les gens qui le composent. C'est devenu un peu trop moralisateur à mon goût. J'ai continué à écouter mais, si j'avais à m'absenter, si je ne pouvais pas écouter, je n'en faisais pas une maladie.
Il y a de cela quelque temps, l'immonde Val a été débarqué de la présidence de France Inter. Il n'avait pas réussi à virer Mermet. Les deux hommes ne semblent pas s'aimer follement. Cette fois-ci, ce sera peut-être la bonne. Un Mermet débarqué de l'antenne, ou retranché dans une heure d'émission un samedi ou un dimanche, ça va faire du bruit, je pense. On va hurlé à la censure, au règlement de compte politique. Mermet dit qu'il nous tiendra informés par le site de Là-bas s'y j'y suis.
Du rififi sur FI
Soit disant, selon certaines rumeurs, d'après ce que l'on dit et entend, par ci, par là-bas si j'y suis, il pourrait bien se passer du chamboulement sur les antennes de France Inter.
1 De Liaan - 26/06/2014, 20:06
De mon petit point de vue personnel, il y a bien longtemps que je n'écoute plus "Là-bas s'y j'y suis". J'ai du arrêter dans le tout début des années 2000. J'en avais peut-être marre de me "taper" Frédéric "L'accordéon", euh Lodéon, et ses anecdotes sur les musiciens dignes d'Ici Pourri ou de France Démence, son émission était juste avant... Marre peut-être d'être obligé de changer la fréquence du poste de radio (j'ai un tuner analogique qui doit bien avoir ses trente ans, et les lampes derrière le cadran sont mortes), je suis, et je reste sur France Musique.
Un truc que j'aimais bien, en début d'émission, le son d'une Harley Davidson qui partait au loin, juste après "le répondeur des auditeurs"...
2 De Sax/Cat - 26/06/2014, 20:54
@Liaan :
Et donc maintenant vous avez droit à Frédéric Lodéon toutes les semaines.
J'avoue ne pas écouter Mermet en direct, mais je vais voir sur la-bas.org pour réécouter ce qui me semble à écouter.
3 De Liaan - 26/06/2014, 21:18
@Sax/Cat : Tous les samedi, après la sieste, pour reprendre tranquillement...
4 De Sax/Cat - 26/06/2014, 21:35
Vous finissez donc votre sieste quand je commence la mienne :-)
5 De Liaan - 26/06/2014, 21:37
Mais que va devenir Philippe Val ?
Il n'est plus dirlo d'Inter depuis la nouvelle nomination de je ne sais plus qui, d'ailleurs. Sans doute garde-t-il le job jusqu'au vacances, c'est-à-dire ce week-end.
6 De michel - 26/06/2014, 23:57
@Liaan : Cela fait un bon moment que Val n'est plus du tout aux commandes.
7 De nono - 27/06/2014, 13:23
Je n’écoute plus France inter depuis qu’ils ont arrêtés de diffuser mes feuilletons préférés : Signé Furax, Noëlle au quatre vents et Bons baisers de partout.
8 De Liaan - 27/06/2014, 18:23
Le monde.fr en parle ce jour.
9 De Liaan - 27/06/2014, 18:25
@Liaan : "Document non trouvé"
Bon faut aller sur la page du Monde.fr, vous êtes assez grands.
10 De Liaan - 27/06/2014, 18:28
On essaie Libération.
Voilà.