Un rien un peu long

Songeur, je me suis gratté l'occiput. Je me suis mis un doigt dans le nez et puis j'ai admiré ce que j'avais sorti de cette cavité. Après, je me suis demandé ce que j'allais racontéer sur le blog.

Il a fait chaud, aujourd'hui. Avec un copain, nous sommes allés chercher un véhicule à moteur muni de quatre roues motrices en Gironde, dans la région du Canon Fronsac. Nous y sommes allés en fourgon et par l'autoroute. Il faisait chaud. Nous sommes sortis à Libourne, ville que nous avons traversé en constatant combien l'Isle était boueuse à cet endroit. C'est à Libourne que l'Isle, qui passe par Périgueux, se mélange aux eaux de la Dordogne, qui elle passe par Bergerac. Libourne, c'est là où l'on fait les vins de Saint Emilion et de Pomerol. Ce ne sont pas les plus mauvais vins. Nous n'y allions pas pour le vin. D'ailleurs, nous n'y allions pas, à Libourne. On n'a fait que traverser la ville pour aller en direction de Saint André de Cubzac. Nous ne sommes pas allés jusque là puisque nous devions nous arrêter avant et qu'il faisait trop chaud pour faire du tourisme.
Nous avons fini par trouver la personne que nous devions voir. Il habite une belle maison d'architecte. Je ne sais pas trop ce qu'il fait dans la vie. Il nous a dit être originaire de Corrèze. Parce que nous ne nous intéressions pas trop à son pédigrée, nous avons fait mine de le croire. Nous avons vu le véhicule qu'il vendait. Il l'a démarré et puis il nous a expliqué quelques bricoles. Il semblait être en bon état alors on l'a chargé dans le fourgon et nous l'avons suivi dans son bureau pour le payer. Il nous a offert deux verres d'eau de Badoit chacun. Un peu tiède, l'eau. Mais il faisait chaud et nous ne voulions pas risquer la déshydratation. Nous l'avons bue.
A un moment, il nous a demandé si nous étions intéressés par des bouteilles de vin de contrebande. Du Saint Emilion "sans étiquette". J'ai dit oui parce que je comprenais que c'était là une proposition à considérer comme un geste généreux. En fait, je me suis un peu mépris. Je l'ai su plus tard. Enfin mon copain a dit qu'il était d'accord lui aussi. Alors, on a chargé un carton de douze bouteilles dans le fourgon.
En fait, il avait d'abord été convenu que le propriétaire du véhicule devait payer les frais de carburant. Je ne le savais pas. Il proposait de payer ces frais en bouteilles de vin. Je sais qu'il semble un peu bizarre qu'un vendeur paie les frais de carburant. Je ne sais pas bien comment le marché a été négocié et je ne peux pas vous en dire beaucoup plus. La vérité est pourtant là. Quant au véhicule que nous étions venus chercher, il n'était pas plus pour mon copain que pour moi. Il est pour quelqu'un d'autre. Nous, nous n'étions présents dans cette histoire que pour le convoyage. C'est tout. Mon copain a dit qu'il allait faire le plein du fourgon pour se faire rembourser la note ultérieurement. Je me suis dit que ce n'était pas idiot. Surtout que j'allais récupérer quelques unes des bouteilles.
Il faisait toujours chaud. Peut-être même plus chaud qu'avant. Nous avons repris la route pour revenir sur Périgueux. Nous avons livré le véhicule à son nouveau propriétaire. Il n'était pas présent. Nous savions qu'il ne serait pas là pour accueillir son achat. Mon copain avait des courses à faire, il était déjà plus de 18 heures, j'ai pris mon automobile et je suis rentré à Azerat.
J'ai eu l'idée d'emprunter les petites routes pour revenir chez moi en me disant qu'elles me permettraient de profiter de l'ombre des arbres qui les bordent, ces petites routes, lorsqu'elles longent les berges de l'Auvézère. Un moment, j'ai suivi un petit roadster anglais agrémenté d'une ravissante petite malle en osier posée sur son porte paquet. Je me suis dit que j'aimerais assez avoir une petite voiture de ce genre. Le roadster ne roulait pas bien vite. Pas assez à mon goût. J'ai bifurqué à un moment pour gagner un peu de temps. Le reste du trajet s'est déroulé sans histoire. Je suis arrivé, j'ai constaté que je n'avais pas de courrier et je suis monté boire quelques verres d'eau fraîche. Il faisait bien chaud encore.
Après, j'ai eu une "cliente" qui m'a téléphoné pour me donner de nouvelles instructions. Je ne sais pas si je parviendrai à suivre le rythme de ses idées, de ses revirements et de ses doléances. Demain, je tenterai de mettre en place ce qu'elle désire. Je n'en suis même pas encore à me demander si je serai payé pour toutes ces heures de travail. De toutes les façons, à force, ce sera forcément trop cher.

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