Courir après

En ce moment, je cours. Je cours après des idées, je cours après des dessins.

Et si vivre, c'était courir après ces choses que l'on ne sait pas faire ? Toutes ces choses que l'on ne connaît pas encore, ces choses au parfum étrange, ces choses nouvelles. A quoi bon faire et refaire ce que l'on sait ?
Je n'évolue pas beaucoup et pas très vite, en matière de dessin. Je ne suis pas assez artiste pour cela. Pas assez "artiste inspiré". Je ne suis pas artiste. Ce n'est pas grave. Il y a de la place pour tout le monde. Tout le monde a le droit de dessiner s'il en a l'envie. Je n'évolue pas beaucoup et me contente donc de faire ce que je sais faire, plus ou moins bien selon les moments. Humblement, je fais mes petits dessins avec, tout de même, l'espoir que les plus réussis d'entre-eux plairont un peu.
Là, j'ai une série de dessins à faire et je n'y arrive pas. Les essais s'empilent, tous plus mauvais les uns que les autres. J'avançais confiant, pourtant. Tout cela me paraissait bien simple. Du dessin humoristique avec des personnages que je peux imaginer facilement. Ça aurait dû être vite bâclé. Ça ne l'a pas été. Du coup, je désespère et je déprime.
Qu'est-ce qu'il se passe ? Si vivre c'est bien courir après ce que l'on ne sait pas faire, je suis pétant de vie, ces temps-ci. Et je peux vous dire que ça ne me rend pas heureux de vivre ! Je suis plutôt de mauvaise humeur. J'en ai marre de courir et de ne pas apercevoir la ligne d'arrivée. Pour autant, je sais que ce n'est pas la première fois que cela m'arrive et je sais aussi que je me suis déjà sorti de semblables situations avec plus ou moins de bonheur. Non, le vrai problème c'est qu'il me reste plus qu'une petite poignée de jours pour présenter quelque chose de convainquant. Et là, je n'ose pas montrer ce que j'ai dans ma besace. C'est pas drôle tous les jours, je vous le dis, moi. Pfff...

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