La nouvelle religion

Une nouvelle religion est née. Son dieu ? La Terre. Son but ? Conquérir l'univers.

Comme beaucoup de simples d'esprit, j'ai été attiré par les mouvements écologistes. Il m'est même arrivé de voter pour une candidate écologiste au premier tour d'élections présidentielles dans les années 90. Moi, mine de rien, malgré mes voitures à quatre roues motrices, mon chauffage approximatif au fuel domestique et mes ordinateurs qui consomment de l'électricité nucléaire à tire-larigot, je reste un peu pour les idées écologistes. Alors quoi ? Je fais quoi pour la planète ? A dire vrai, je ne fais pas grand chose. Je pense même que j'évite de faire plutôt que de faire. Il y a des petites choses qui ne sont pas grand chose mais qui, en toute naïveté, pense-je, peuvent ne pas faire de mal. Eviter les produits trop emballés et privilégier ceux qui ne le sont pas du tout (pas mal de fruits et légumes peuvent ne pas l'être du tout) ou qui le sont très peu ou encore qui ont un emballage soit réutilisable soit peu polluant. On aura beau me dire que les bouteilles en plastique sont réutilisables pour faire de la "laine polaire", je préfèrerai toujours acheter en bouteille de verre recyclable. En plus, je déteste cette saloperie de "laine polaire". Après, je vais éviter de prendre la voiture si je n'ai pas à le faire. Je m'arrange pour faire les courses sur Périgueux lorsque je suis à Périgueux pour le travail. Je m'arrange aussi à grouper ce que j'ai à faire en un lieu pour ne pas être obligé de prendre la voiture trop souvent. Je peux rester trois ou quatre jours sans prendre la voiture. Pendant ce temps, mine de rien, elles polluent peu pour des "quatre roues motrices".

Chaque semaine, j'ai à peine un sac poubelle de trente litres à déposer au bord de la route. Je pourrais encore faire mieux, je le sais bien. D'ailleurs, lorsque je fais vraiment attention, j'arrive à tenir deux semaines avec un simple sac poubelle de même contenance. Bon. Je trie mes déchets dans la mesure de mes possibilités. Par exemple, j'aimerais bien qu'il existe à Azerat un service de ramassage des déchets organiques (ou au moins végétaux) qui pourraient être compostés. De mes vieux souvenirs de Azerat, je me souviens que c'était un tracteur qui passait pour ramasser les ordures et les conduire à la décharge communale. Ce n'était pas trié. Là, ce serait un peu le même principe mais ça serait utile pour ceux qui font leur jardin ou pour les agriculteurs qui sauraient bien quoi en faire. Pour ce genre d'action, je suis partant et je peux me rapprocher des idées écologiques. Je suis persuadé que si tout le monde faisait un peu attention, ça ne ferait pas de mal.
Mais l'écologie est en train de devenir un phénomène religieux ou sectaire. On ne cherche même plus, comme Reiser à l'époque, à expliquer les choses et à faire croire en l'utopie écologiste, on ne demande plus aux gens que de croire. Simplement croire. Croire que la planète souffre, que la planète se réchauffe, que la voiture c'est mal et que le bio, c'est bien. Allez donc expliquer aux gens de la campagne qu'il faut se passer de voiture et aux pauvres qu'il faut manger bio. Vous allez voir, ils vont vous suivre.
Alors oui, bien sûr, si j'ai une voiture qui consomme peu, si je fais du covoiturage, si j'opte pour le télétravail, si je prends les transports en commun, c'est vrai que je consommerai encore moins et que je serai un bon citoyen écologique. Le problème, c'est que je ne suis pas parfait. Une société qui chercherait à ce que ses membres soient parfaits serait une dictature cruelle. Une chose, par exemple, qui ne manque pas de m'étonner dans le discours des écologistes, c'est le problème de la surpopulation. Jamais ils n'en parlent vraiment et, surtout, jamais ils ne disent comment ils imaginent régler ce problème. J'ai bien peur qu'ils aient des idées pas très belles.
L'autre jour, c'était Nicolas Hulot qui était invité de Denis Cheissoux sur France Inter. Il y causait de son film et l'animateur lui passait la pommade. Normal, nous avons là deux éminents représentants de la cause écologiste. Et alors, à un moment, Denis Cheissoux a dit tout simplement que le film de Nicolas Hulot est messianique. Ça sent pas un peu la religion naissante, ce truc ?

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