Tentative de feuilleton collaboratif du mardi (13)

C'est Arielle qui donne des éclaircissements à notre histoire en proposant une suite aux aventures palpitantes de notre feuilleton hebdomadaire.

Il était beau mon amant de St jean

Gaëlle s'interrompit et regarda Gérard Moyeux étendu sur le sol. Elle se leva, inquiète, se pencha et non, elle ne l'avait pas occis, l'homme respirait encore.Elle reprit son stylo.

Il sentait bon le sable chaud, l'homme à la moto

Elle s'interrompit de nouveau. Roland ne lui avait pas donné sa nouvelle adresse.Qu'avait-il écrit déjà ? Ah oui en cas d'urgence, tu peux...

Dans la chambre d'hôpital, Roland, loin de se douter des derniers événements survenus à Pont-Aven regarda Robert d'un air hébété. Que devait-il deviner ? Le Nautilus n'était qu'un jouet et Robert avec son air radieux allait le faire surgir de sa poche. Ils déposeraient un brevet et enfin ce serait la fin de la galère. Il se demanda s'il n'avait pas la fièvre.

- Tu as trouvé des papiers , dit-il, en se ressaisissant ?

- Pas vraiment dit Robert. Avec Tante Etzelle, nous avons passé beaucoup de temps à éplucher des papiers sans rien trouver d'intéressant concernant notre affaire. Mais une piste oui, nous en avons trouvé une, elle était sous nos yeux depuis le début ! Mais c'est aussi à cause d'elle que je n'ai pas pu reprendre contact avec toi.

Roland avait de plus en plus mal à la tête. Il aurait voulu retrouver « la voix », les boucles rousses, se laisser bercer, oublier les huissiers,la police, le Nautilus...Ah non ! Non ! Pas si prés du but, pas si prés du but.

- Roland ? Roland tu m'écoutes,tu vas bien ?

- Oui, oui, excuse-moi.La fatigue.

- Donc, un jour où nous prenions le thé dans la bibliothèque – il faut que je te dise que Tante Etzelle est une grande amatrice de thé et confectionne de savoureux scones accompagnés de crème épaisse qu'elle se procure directement chez son voisin fermier – Bref nous évoquions nos recherches infructueuses, Tante Etzelle prit son tricot en me confiant que c'était sa marotte et, comme j'avais pu le remarquer elle ne pouvait s'en passer.

Je la trouvais charmante avec son regard vif et malicieux, ses cheveux aux reflets violets relevés en chignon. J'imaginais son entourage résigné et envahi d'ouvrages en laine en tous genre. Elle me regarda par dessus ses lunettes et me demanda si j'avais moi-même un passe-temps favori comme presque tout le monde dans la famille.

D'ailleurs, me confia-t-elle, le grand oncle, lui c'était la peinture à l'huile. Presque tous les tableaux de la maison étaient de lui. Les marines, c'était ce qu'il préférait. Il n'hésitait pas, lors de ses déplacements, à emporter son matériel de voyage et à planter son chevalet sur tous les quais de France et d'ailleurs ou bien à peindre, de mémoire, ce qu'il avait vu, paysages maritimes battus par les flots, ports... et toujours des bateaux. Des bateaux comme une ponctuation. Tiens regarde donc autour de toi. Des ports.Des bateaux. Des bateaux ! Je me mis à examiner les toiles d'un peu plus près et c'est là que Tante Etzelle et moi eûmes le déclic. Une des toiles sortait de l'ordinaire.

Et Robert de lui conter la précipitation qui s'en suivit. L'escabeau. La chute. La commotion cérébrale. Les semaines de coma à l'hôpital de Caen. L'amnésie transitoire. Tante Etzelle résiliant son bail. Les mois de convalescence passés en sa compagnie. Les vertiges. Les saignements de nez. Ses vaines recherches pour le retrouver jusqu'à ce jour où, rendant visite à sa sœur Colette, il eut juste le temps de l'apercevoir pour ensuite, pris de vertiges et de saignements, dégringoler l'escalier tête la première !

Robert s'apprêtait à poursuivre quand la sonnerie d'un téléphone retentit. Roland hésita un moment, étonné. Il n'avait fait l'acquisition d'un téléphone à cartes qu'il y a peu aux puces, entamant ainsi un peu plus son maigre capital et, jusqu'à présent une seule personne avait son numéro. Il décrocha.

- Roland. C'est moi Gaëlle. Il est arrivé une drôle d'histoire.

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