Tout commence avant hier. Nous sommes en fin d'après midi et je viens de terminer le dessin que je vous ai présenté hier. Je m'apprête à préparer le billet pour le jour de Noël. Il ne me reste plus qu'à gommer les traits de crayon et à numériser le dessin avant de le mettre en ligne pour le lendemain. Jusque là, tout se déroule normalement et je ne me doute pas de cette révélation divine qui va venir me submerger. A cet instant, peu après 18 heures en ce mercredi 24 décembre 2014, je ne suis encore qu'un mécréant, un apostat, un athée, un infidèle, un agnostique. Ma vie va bientôt être bouleversée.
Le téléphone sonne et c'est un copain qui me raconte qu'il sera seul avec sa mère pour ce soir de Noël. Il a beau me raconter que ça ne le dérange pas et qu'il n'aime pas les fêtes, je sens sa tristesse et entends sa détresse. Il a beau faire le fanfaron, ça sonne faux. Que s'est-il donc passé dans sa vie de merde pour qu'il en soit arriver à ne rien faire le 24 décembre au soir ? C'est toute la mémoire de l'enfance qui remonte à la surface. Oh ! C'est sûr ! Son enfance n'a pas été un modèle de douceur et d'amour ! Dans la ferme familiale, le père autoritaire ne jurait que par le travail et avait la claque facile. Jamais un mot gentil, jamais la moindre preuve d'amour. Rude et taciturne, la figure du pater familial, à la maison. Du lundi au dimanche, du premier jour de l'année au dernier, une vie rythmée par le travail des champs, la traite des vaches. A la table familiale, le repas était silencieux.
Et puis, tout de même, il y avait ce soir de Noël. Le repas un peu amélioré était pris et on allait à la messe de minuit. Le lendemain, quelques cadeaux étaient distribués à la fratrie. Des cadeaux simples mais des cadeaux tout de même. Le seul et unique moment de douceur de l'année avec, peut-être, pour les plus jeunes, un gâteau d'anniversaire. Si tout cela peut paraître aujourd'hui une condition de vie bien rude, c'est surtout de merveilleux souvenirs pour mon copain qui, par atavisme, a marché dans les pas de son père et affecte une certaine rudesse. Il n'aime pas les fêtes maintenant qu'il est grand, adulte. La petite voix de l'enfant qu'il garde au fond de lui ne s'est pourtant pas tue et elle dit encore combien elle aimerait un repas un peu amélioré et un petit cadeau au matin du jour de Noël.
Il me raconte qu'il n'aime pas les fêtes et qu'il est content de ne rien faire et je l'écoute. Moi non plus je ne fais rien de spécial. Ce n'est pas un choix, je ne suis ni heureux ni malheureux de ne rien faire. Je sais que le lendemain au soir, il y aura un bon repas. C'est juste décaler le calendrier d'un jour. Rien de grave. Je l'écoute et soudain, je ne l'entends plus, mon copain. La voix a fait place à un grésillement dans le téléphone. Je pense que la communication a été coupée. Je raccroche, j'essaie de le rappeler, ça ne sonne pas. Bon. Là, je décide de revenir à mes moutons qui, en l'occurrence, sont un dessin à numériser et à mettre en ligne sur le blog. Avant, je cherche à me connecter sur je ne sais plus quel site Internet. Ça ne marche pas. J'essaie un autre, ça ne marche pas plus. Je regarde la Freebox qui continue à afficher l'heure. Normalement, ça signifie que je suis connecté, pourtant. J'essaie deux ou trois bricoles, rien à faire, pas de connexion. J'en suis à accuser un dysfonctionnement de la box Internet. Je la débranche et la rebranche. L'afficheur commence sa sarabande et s'arrête sur un rectangle fixe. Tiens ? Je fais un "hard reboot". Même résultat.
Je me dis que ce n'est pas très grave, que la connexion reviendra. Je prépare mon repas, je mange et je vais regarder un film. Dans la nuit, je me réveille avec le sentiment qu'il ne fait pas chaud. De fait, je suis tombé en panne de fuel domestique. Bah ! J'en ai vu d'autres ! Le lendemain matin, je me réchauffe en brûlant du bois. Dehors, il ne fait pas si froid. Demain, je commanderai du fuel.
Aujourd'hui, je me lève et il fait entre six et sept degrés dans la maison. Là, il ne fait pas chaud. J'essaie d'appeler pour commander du fuel, ça ne répond pas. J'imagine que c'est fermé jusqu'à lundi. J'espère juste que ça n'est pas fermé jusqu'à l'an prochain ! Alors, bon, là, à l'instant, je me résous à tenter d'allumer un petit feu. Pas besoin de vous dire qu'il est hors de question de dessiner. Et alors voilà, convenez-en, tout cela indique à mon sens assez clairement que Dieu existe et qu'il a un sacré foutu caractère de cochon ! Non ?
Sept, c'est peu
Je ne peux pas le prouver mais cette fois-ci c'est bon, je pense que Dieu existe. Je n'en suis pas vraiment certain, cependant. Il me semble qu'il m'a donné une preuve assez tangible de son existence et de son mauvais caractère.
1 De Sax/Cat - 26/12/2014, 14:29
S'il a un caractère de cochon, c'est donc qu'il n'est ni juif ni musulman.
2 De michel - 26/12/2014, 14:34
@Sax/Cat : Je ne sais pas si l'on peut en déduire cela. Je m'explique. Imaginons que Dieu soit un cochon, il refuserait certainement de se laisser boulotter et exigerait donc de ne pas manger de cochon.
Evidemment, avec l'histoire des Chrétiens qui mangent le corps et boivent le sang du Christ, c'est recevable également. Saucisson et boudin noir !
3 De Sax/Cat - 26/12/2014, 14:56
@michel :
Oh mais ce n'est pas qu'alimentaire. C'est l'animal lui-même qui est impur. Par exemple on n'a pas non plus le droit de coucher avec.
4 De fifi - 26/12/2014, 15:39
@Sax/Cat : Dans chaque homme, il y a un cochon qui se respecte, et ce proverbe marin " - Une femme dans chaque port - un porc dans chaque homme."
5 De fifi - 26/12/2014, 15:42
@michel : Vite commander le fuel domestique avant l'augmentation, la neige et le verglas-gla-gla.
6 De fifi - 26/12/2014, 18:24
Avez vous pris des nouvelles de votre copain ou l'avez vous laissé dans sa merde, comme aurait dit dans l'une de ses chansons: Didier Super.
7 De michel - 26/12/2014, 19:25
@fifi : Je l'ai eu au téléphone en début d'après-midi. Il va bien, il a fait un repas en famille hier midi.
8 De Sax/Cat - 26/12/2014, 19:48
Vous devriez mesurer la température en Fahrenheit, c'est moins mauvais pour le moral :-)
9 De shanti - 26/12/2014, 20:17
Personnellement j'ai un petit coup de blues si je suis seule les 24 et 25 décembre (ça m'est arrivé plus d'une fois) Je crois que c'est un peu normal, ou plutôt "réactionnel".
Je m'explique, la fête de Noël, qu'elle ait à voir avec le "p'tit Jésus" ou pas, (car il ne faut pas oublié que si l'église catholique a récupéré cette date c'est que ce jour était déjà célébré comme le jour du solstice d'hiver) c'est tout de même une journée particulière.
Il est de "coutume" de se retrouver en famille généralement. Alors, être seule, (comme une conne) c'est un peu duraille.
Mais, bon y'a pire, comme être seul(e) et à la rue.
En ce qui concerne le jour de l'an, je n'éprouve pas cette mélancolie.
Je suis de moins en moins attirée par les fêtes. Pour tout dire, je m'y ennuie vite. Alors c'est vrai que pour le réveillon de la St Sylvestre, si je n'ai pas l'occasion de passer cette soirée en intimité avec quelqu'un de proche, ma foi, ça ne me chagrine pas trop.
En général, j'essaie de faire un truc que je ne fais jamais : une ballade nocturne, ou (comme l'année passée) une galette des rois (feuilletage maison).
Pour ce qui est des sept degrés j'espère que vous allez trouver du fuel parce qu'il risque de faire vraiment frisquet les jours prochains.
10 De Lib - 26/12/2014, 22:52
La chaleur humaine , rien de tel pour réchauffer un honnête homme .. Les allemands s' y sont d' ailleurs fort entrainés sur le front russe , avec des polonaises , russes ou autres ukrainiennes dans les bordels de campagne !
11 De shanti - 27/12/2014, 12:05
@Lib :
Ah oui ? Et c'est quoi le rapport ?
Si des hommes peuvent se "soulager" auprès de femmes qui ont choisi la prostitution comme profession, cela vaut mieux que des viols, non ?
A condition que ces femmes soient libres de leur choix, ça n'est pas toujours le cas.
12 De Lib - 27/12/2014, 14:11
@shanti : De quel rapport parlez - vous ( clin d' œil ) ? Je me demande si vous vous comprenez le deuxième , voire le troisième degré ..
13 De shanti - 27/12/2014, 14:18
@Lib :
Vous faites bien de vous posez la question, je me la pose moins même. :)
14 De shanti - 27/12/2014, 14:19
Heu !... moi-même.
Quoi que moins même c'est peut-être du second degré.