Sanglas en Charente (Acte 1)

C'est vers la riante campagne du nord-Charente que les Sanglas convergeaient cette année pour le rassemblement annuel (ou peu s'en faut) du Clan Sanglas France.

Parce que Sanglas est une marque confidentielle de ce côté ci des Pyrénées, certains motocyclettistes de par chez nous ont considéré que c'était là une marque susceptible de les démarquer du peuple motard. Sans chercher à se salir les mains dans la sociologie de bas étage, on peut affirmer que le motard est un animal qui déteste plus que tout ressembler à son frère (ou à sa sœur). Il aime à se démarquer. Sauf lorsqu'il est habillé en bleu au bord de la route.
Le grand mérite de la Sanglas, pour le motard français de la fin des années 70, c'est qu'elle n'était pas bien chère. Comme, en plus, elle n'était pas courante, c'était tout bénéfice. La plus connue des Sanglas, en notre beau pays hexagonal, c'est la 500 S2. Un bon gromono de 500cc à l'esthétique certes discutable mais que l'on ne peut pas non plus vomir totalement. Il y a du bon, dans ces formes classiques, juste ce qui est nécessaire à faire le distingo entre une motocyclette et une machine à tordre les pâtes fraîches. Deux roues, un guidon, un réservoir, une selle et quelques bricoles disposées de-ci de-là à la va-comme-je-te-pousse. Tout de même, pas idiots les Espagnols, ils ont pensé à pourvoir leurs machines d'un moteur. En l'espèce, un cylindre d'un demi-litre qui délivre son lot de "poum-poum" pour peu que l'on parvienne à le faire démarrer. Comble de modernisme, le 500 S2 est doté d'un démarreur électrique en plus de son kick-starter ! Par honnêteté et par crainte de me faire taper sur les doigts, je précise que le 500 S2 n'est pas le premier modèle à être pourvu de cette sophistication électrique puisqu'il y eut une 400 qui en fut dotée.

Attelage Sanglas 500 S2 - Velorex

Du reste, le président auto-proclamé de manière très démocratique Cani présentait deux modèles d'une rare rareté à l'occasion de cette édition des rassemblements sanglassistes. Nous garderons la pièce maîtresse pour l'acte deuxième de ce compte-rendu mais ne résistons pas à l'honneur qui nous est ce soir donné de glisser quelques images de la 350 cc des années 50 qui a su faire bien des heureux et ne nombreux envieux. C'est vrai qu'elle est belle, cette Sanglas antique, avec ses courbes aguichantes.

350 Sanglas

Heureux comme un sanglassiste sur sa 350cc

La Sanglas 350 rend heureux

Pascal, que l'on voit ci-dessus arborer un grand sourire en s'installant aux commandes de la 350cc antique, n'était pas venu les mains vides. En trublion mythique du Clan, il avait sorti sa Norton aussi espagnole qu'une tasse de earl-grey. Pour tout vous dire, c'est bien la motocyclette présente qui m'a le plus attiré. Il faut dire que je vois encore moins souvent des Norton que des Sanglas. Et puis, il y a une noblesse, dans ces anglaises mécaniques qui est absente chez l'hispanique. Dussé-je me faire étriper lors d'une prochaine rencontre ou assemblée générale du Clan, je ne résisterai pas longtemps au plaisir de vous montrer cette belle Norton. D'ailleurs, je le fais dès à présent.

Norton, c'est beau

Une Norton pas trop espagnole

Norton pas Sanglas

Mais l'industrie motocyclettiste française n'était pas oubliée et était dignement représentée par une Motobécane 125 Spéciale "de sport" !

125 Motobécane

Rendez-vous avait été donné dans le plus petit café de Charente, à Verteuil-sur-Charente. "Vous verrez, la devanture est ornée d'une vieille enseigne Kronenbourg", avait prévenu Cani. Bien entendu, cela était un leurre destiné à éloigner les non-initiés et il fallait comprendre qu'en fait d'enseigne Kronenbourg, il s'agissait d'une publicité pour la bière Jupiler. Bien joué ! Bravo ! De fait, mais il fallait s'y attendre, personne n'était là pour accueillir les arrivants et le fléchage était fidèle à l'habitude, invisible et quasiment inexistant. Les traditions perdurent.
J'étais venu en voiture parce que je n'avais pas l'intention de faire tous ces kilomètres à pied. En passant par Thenon, Ajat, Cubjac, Savignac-les-Eglises, Sorges, Saint-Pierre-de-Côle, Nontron (...) j'arrivais en terre charentaise et là, les ennuis débutaient. Les gens du cru doivent s'ingénier à cacher les panneaux indicateurs, à les masquer, les détruire, des déplacer. Je ne sais pas bien. Mœurs différentes. Toujours est-il que pour rejoindre le village du rendez-vous, il m'a fallu savoir manœuvrer et faire demi-tour. J'arrivais néanmoins à temps pour saluer les premiers confrères et s'extasier sur les motos déjà présentes.
En début de soirée, avant de partir pour le restaurant, nous organisâmes d'une manière enjouée et spontanée le grand concours du rassemblement 2012. Aux manettes, Nono et moi-même. Il était question de départager un modeste vin de Bergerac de supermarché et de bas prix d'un Grand Vin de Bordeaux vendangé à la main et vieilli en fût de chêne pas trop cher non plus. Nous vidâmes les bouteilles sans plus nous occuper des éventuels résultats du concours, en ouvrîmes d'autres et bûmes. Le grand vainqueur de la soirée, finalement, n'était pas l'un des deux vins mais l'un des participants au concours, que nous vous présentons maintenant. Bergerac ou Bordeaux, du moment que c'est rouge, il aime le vin !

La Sanglas 350, ça ne laisse pas de marbre

La suite, demain.

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