Ne m'embauchez surtout pas

Je tiens aujourd'hui à faire passer un message sincère et amical aux dirigeants d'entreprise, aux patrons du MEDEF, aux élites nationales, aux DRH de tout poil.

J'ai pris sur moi de m'atteler à une tâche que je n'aime pas mener à bien. J'ai décidé de faire mes comptes. C'est à dire d'entrer dans une sorte de logiciel informatique les entrées et sorties de mon compte bancaire et de cocher mes relevés de compte pour voir si, par le plus grand des hasards, ça pouvait tomber juste. Evidemment, ce n'est pas le cas. Et loin s'en faut !
Je n'en revenais pas. Je n'avais pas fait mes comptes depuis septembre 2012. Incroyable. D'habitude, je m'astreins à les faire tous les deux mois. Une fois par trimestre au moins. Là, j'ai fait très fort en matière de procrastination[1]. Pratiquement neuf mois sans savoir où j'en suis. Navigation à vue dans une purée de pois brumeuse. Neuf mois durant lesquels je n'ai même pas vraiment jeté un œil à mes relevés bancaires. Et donc, aujourd'hui, je vois la pile de ticket de carte bancaire qui menace d'effondrement et je me dis qu'il est grand temps de faire quelque chose. J'hésite entre la poubelle et le démarrage de l'ordinateur. Je ne sais pas pourquoi, je choisis la seconde proposition. Je démarre donc le bon vieux fidèle Macintosh G4 qui me permet d'utiliser le vieux logiciel qui est dessus. Un par un, je reporte dans le logiciel les renseignements portés par les tickets de carte bancaire. Le montant, la date, le bénéficiaire. Parfois, assez souvent, ils sont tellement vieux qu'ils en sont illisibles. Je prends aussi mon chéquier pour reporter ce que je n'ai pas toujours oublié de noter sur le talon de chèque. Je dégrossis.
Après, je compare avec les relevés de compte. Bien sûr, c'est à ce moment que je note tous les paiements dont je n'ai gardé nulle trace. Il y a les paiements d'électricité, d'eau, ce genre de choses. Avec un crayon, je coche à chaque fois que je trouve une concordance. C'est fastidieux. A la fin, j'ai un solde indiqué par mon logiciel et un solde indiqué par le relevé de comptes. Et bien ma foi, ce n'est pas ressemblant du tout. Il y a neuf mois, dans mon souvenir, j'avais un écart de quelques dizaines de centimes d'euro. Là, je me retrouve avec un bonne centaine d'euros de différence. Ce n'est pas rien. C'est en ma faveur. Je ne cherche même pas à trouver les erreurs. Je suis bien capable d'avoir entré plusieurs fois la même opération. On s'en fout, finalement. L'important, c'est d'avoir une certaine idée de ses comptes. Non ?

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Il fait chaud, sur le Périgord oriental. Pour me rafraîchir les idées, j'ai déposé le disque "Eskimo" des Residents sur le tiroir du lecteur de CD. J'ai senti la température s'abaisser notablement lors de cette écoute. Incroyable ce que cela peut faire du bien. Je ne suis pas certain que tous vous connaissez bien les Residents et cet album en particulier. Je ne saurais trop vous le conseiller en cette période de grosses chaleurs crypto caniculaires.
Et comme les meilleures choses ont une fin, est arrivé le moment où le disque était terminé et qu'il m'a fallu passer à autre chose. Là, je suis tombé sur "American Beauty" des Grateful Dead. Vous me croirez si vous voulez, ça marche impeccablement bien aussi question température.

Note

[1] J'aime bien ce mot.

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