Gazeux

Vous le savez. Ma principale préoccupation, lorsque je rentre du travail, c'est de me préparer quelque chose à manger, quelque chose qui ne soit ni vraiment mauvais ni vraiment bon. Juste quelque chose à manger, quoi.

Je rentre du boulot et j'écoute l'émission que j'aime écouter en rentrant du boulot sur France Inter. Je prends une feuille de papier que je plie en deux et je laisse faire ma main. J'ai comme une petite envie de dessiner n'importe quoi. A un moment, je me décide à aller faire réchauffer ma tambouille. Je vais donc dans la cuisine, et allume le feu sous mes deux gamelles. En fait, j'ai préparé un "machin mangeable" samedi qui va me durer quelques jours. C'est pratique, il n'y a plus qu'à réchauffer. Il faut être d'accord pour manger la même mangeaille durant plusieurs jours, c'est tout. Personnellement, ça ne me dérange pas du tout. Je ne suis pas difficile, question bouffe.
Je reviens à ma feuille de papier pliée en deux et à mon crayon. Le dessin commence à prendre forme. C'est vraiment du n'importe quoi qui se construit tout seul au fur et à mesure. Ce que j'aime bien, dans ces exercices de dessin automatique, c'est le moment où ça commence à m'amuser un peu. C'est important de savoir s'amuser un peu, de temps à autres. Ça fait oublier tous les moments où on s'ennuie trop.

Aujourd'hui, au boulot (oui, je change de sujet) on m'a demandé d'installer un logiciel sur un PC. En traînant les pieds, je monte avec toutes mes petites affaires pour m'exécuter. Je commence l'installation et voilà que le PC s'éteint. Je m'étonne de cette attitude, redémarre le PC et tente une nouvelle installation. Je n'ai pas le temps d'aller bien loin que le PC s'éteint de nouveau. Fichtre !
Je le débranche et l'amène dans mon bureau-débarras pour une auscultation. En peu de temps, je décide que ce doit être l'alimentation qui lâche. Je prélève une alimentation sur un PC donneur d'organes et remplace l'alimentation que je suppose défaillante. Ça ne prend pas beaucoup de temps et ça ne demande vraiment aucune compétence particulière. Ça me va bien.
Je démarre la bête et constate avec satisfaction que tout semble aller très bien. Je profite de ce que je suis peinard et bien au chaud pour faire le ménage dans le système, pour nettoyer par-ci et aussi par-là. Enfin, j'installe le logiciel et je termine au moment même où il est l'heure de débaucher. Aujourd'hui, je ne me suis donc pas ennuyé.

Donc, disais-je, en rentrant du boulot, je ne pense qu'à me préparer à manger. Là, ça tombait bien parce que j'avais préparé un plat qu'il suffisait de faire réchauffer. J'allume le feu sous la cocotte en fonte et sous l'autre cocotte pas en fonte et je vais dessiner. L'idée est que ce dessin me servira pour le blog.
A un moment, mon cerveau me signale qu'il a repéré une odeur qu'il connaît. Pris par le dessin, je ne l'écoute pas. Il donne alors l'ordre à mon grand et gros nez de me transmettre l'information une fois encore. Là, sans doute parce que je fonctionne plus par l'orifice nasal que par la cervelle, j'arrête ma main dans son élan pour écouter ce que le nez me dit. J'hume un coup et me dis que oui, effectivement, il y a une odeur. Je reconnais avoir déjà senti ce parfum et ne me formalise pas de cela. Je reprends le dessin. On ne me laisse pas le loisir de dessiner longtemps. Le nez, la cervelle et je ne sais quel autre truc constitutif de mon être me balance encore le même message. Cette fois-ci, ça m'agace un peu, tout de même ! Alors je fais l'effort de respirer un grand coup.
Je me lève après avoir déposé le crayon sur la table et vais dans la cuisine. J'éteins le feu sous les cocottes et ouvre la fenêtre pour faire partir le gaz qui s'était échappé d'un brûleur qui s'était éteint. Ensuite, je suis revenu à mon dessin et puis j'ai fait chauffer mon repas une fois de plus avant de manger.

gazeux

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