Fujifilm Finepix S2

L'un de mes petits frères m'a confié un appareil photo numérique afin que je le "teste". Il s'agit d'un appareil fort ancien puisqu'il est sorti en 2002. A l'échelle du numérique, on peut presque parler d'antiquité.

Combien pouvait donc bien valoir ce boîtier à sa sortie ? Il devait être bien cher. Aujourd'hui, je suppose que l'on doit avoir quelque difficultés à tenter de le brader pour une poignée d'euros. Et pourtant ! S'il est techniquement obsolète au regard des standards actuels, ce boîtier est aujourd'hui encore tout à fait utilisable et ceci pas uniquement d'une manière anecdotique. Il fait bel et bien des images et celles-ci sont parfaitement utilisables.

Fujifilm Finepix S2
Alors, oui, dans la course au mega-pixels, le Finepix S2 peut paraître dramatiquement has been. Et d'ailleurs, de combien de pixels est pourvu le capteur SuperCCD ? 6,17MP qui peuvent être interpolés à 12MP. J'ai fait quelques images en poussant la le capteur à sa définition la plus importante et je constate que le résultat est tout à fait satisfaisant. Pour illustrer mon propos, je me suis amusé à photographier un appareil folding Voigtländer Bessa avec le zoom 18-55 de base qui est fixé dessus. Aucun problème pour trouver mes marques. Je me mets en mode manuel, je fixe la vitesse d'obturation au 1/125e et je ferme le diaphragme à f:14. L'enregistrement de l'image sur la carte CF est un peu lent mais rien de bien grave. Je passe sur le iMac pour vérifier la qualité de l'image. Le capteur aurait bien besoin d'un nettoyage mais j'aurais pu enlever les pétouilles avec un logiciel. L'un des points faibles du Fujifilm est l'écran de contrôle de bien piètre qualité. Tout petit, il affiche l'image de bien méchante manière. En fait, je pense qu'il ne permet que de vérifier le cadrage. Pour un contrôle approfondi, il ne vaut pas tripette.

Voigtländer Bessa - Fujifilm Finepix S2
Basé sur un boîtier Nikon F80 (argentique, donc), le Fujifilm accepte les objectifs à monture F de chez Nikon. J'ai essayé d'utiliser de vieux objectifs Nikon sans autofocus et sans contacts électriques, ils se montent bien mais n'autorisent a priori pas l'utilisation de la mesure de la lumière et impliquent une utilisation totalement manuelle. J'essaierai peut-être tout de même ultérieurement. Venant du système Canon EOS, j'ai des difficultés à trouver mes marques. Rien de bien rédhibitoire néanmoins. La prise en main ne me semble pas bien agréable. Le revêtement du boîtier est en plastique dur et assez lisse qui ne permet pas une excellente préhension. Le déclencheur est doux ce qui peut garantir d'éviter des flous de bougé lors de la prise de vue. Les molettes sont assez faciles à manœuvrer. Le viseur, assez clair, rappelle bien les différents réglages. La vitesse, l'ouverture, le mode autofocus, le mode de mesure de la lumière mais pas la sensibilité. Un point énervant est toutefois que cet affichage n'est pas persistant. Il convient de garder le doigt à mi-course sur le déclencheur pour que les réglages s'affichent. Un problème ennuyeux lorsque, justement, on doit enlever le doigt du déclencheur pour manœuvrer la molette de réglage. Il est possible qu'il existe un réglage. Je ne l'ai pas trouvé.

Fujifilm Finepix S2
Le boîtier fonctionne avec quatre piles R6 classiques ainsi qu'avec deux piles de 3 volts qui, d'après ce que j'ai compris, sont utilisées par le flash interne. Sur ce point, si je comprends que l'intérêt pour l'époque était que l'on pouvait trouver des piles R6 partout, je préfère la solution des batteries rechargeables qui est d'actualité aujourd'hui. Je n'ai pas suffisamment utilisé cet appareil pour me faire une idée de l'autonomie.

Fujifilm Finepix S2
En occasion, on trouve parfois le Fujifilm Finepix S2 pour une petite centaine d'euros boîtier nu. Objectivement, ce n'est pas très cher. Pour autant, je ne suis pas certain qu'il faille acheter ce genre de vieux boîtier numérique aujourd'hui. Oui, il fait des images, oui, celles-ci sont de qualité convenable, oui il permettrait de débuter dans la photo numérique pour une somme modique. Mais il faut avoir à l'esprit que ce boîtier n'est sans doute plus réparable et qu'il est techniquement dépassé. Pour ma part, parce que j'ai plusieurs objectifs Canon, je n'ai aucun intérêt à passer chez Nikon ou assimilé. Ce boîtier n'éveille pas en moi un enthousiasme effervescent. J'ai pu rapidement tester ses qualités, m'apercevoir que, malgré l'âge, il en a encore dans le ventre, qu'il permet même d'obtenir des images exploitables à sa plus haute sensibilité (1600 ISO), qu'il est discret et relativement simple à utiliser. C'est un bon boîtier qui mérite mieux que de rester dans un placard.

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