Deux roues du dimanche

Rien ne va plus, tout fout le camp. Depuis quelques jours, j'essaie de dessiner des trucs sans trop y parvenir et sans trop savoir pourquoi ça m'est si difficile. Histoire de vérifier si je sais encore un peu tenir un crayon et sortir quelque chose d'un peu de mine et d'une feuille de papier, j'entreprends de dessiner l'un de mes véhicules idiots. Il y a quelque chose qui ne va pas. Je n'arrive pas à mettre le doigt dessus mais c'est sûr et certain, il y a un truc qui déconne. Qu'est-ce que c'est ? Un problème technique qui fait que ça ne va pas comme ça le devrait. Le papier ? Non. C'est celui que j'utilise depuis quelque temps sans rencontrer de problème. Il est lisse, il permet le gommage, il ne gondole pas. Ce n'est pas ça. Le crayon alors ? Ben oui mais qu'est-ce qu'il a, ce crayon ? C'est vrai que je trouve la mine un poil trop grasse. Pourtant, j'en suis certain, j'ai bien acheté de la mine HB. La même que d'habitude. Pour en avoir le cœur net, je prends un autre porte-mine. Un autre Pentel P205 que j'ai en réserve. Il est chargé en mine HB aussi. Mais là, attention ! Je retrouve la sensation et le trait auquel je suis habitué et que je cherche. Alors le diagnostic est simple à dresser. On nous ment ! On nous vend de la mine HB variable. La norme n'est pas respectée et ça ouvre la porte au n'importe quoi, à l'anarchie ! C'est lamentable. Je vais réfléchir à un dépôt de plainte avec mes avocats. Je vais prévenir la presse libre et indépendante, je vais remuer ciel et terre pour obtenir réparation et pour que les coupables soient traînés dans la boue sous les lazzis d'une foule en colère et revendicatrice. On ne peut laisser les industriels faire n'importe quoi n'importe comment. On veut que la mine HB soit bien de la mine HB. Ni plus, ni moins. On ne peut laisser partir à vau-l'eau les fondamentaux de nos sociétés séculaires. Il faut reprendre les choses en mains et s'assurer que l'on ne se joue pas de nos attentes légitimes.

Régime sans selle

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