Auberge de Layotte

Insérée dans un écrin de verdure dans les beaux bois de Tursac, l'auberge de Layotte est à coup sûr un établissement qu'il convient de découvrir. Depuis 18 ans, Régis Gagnadre rêve son restaurant et fait partager son rêve de cuisinier avec passion et générosité.

Il existe plusieurs façons d'aller au restaurant. On peut y aller par nécessité. On est en déplacement, on veut se nourrir, on choisit ce qui semble le moins mal. On se contente de ce qui semble être le meilleur rapport qualité-prix en fonction de ses attentes et de ses moyens. On ne recherche pas la gastronomie ou le plaisir, il s'agit juste d'une question de survie.
On peut chercher un restaurant selon ses envies du moment. On ira dans une pizzeria parce que l'envie de pizza est présente, on choisira tel autre restaurant parce que l'on sait que l'on y mangera ce que l'on cherche. On réservera une table dans un bel établissement pour telle ou telle raison.
Et puis, on peut aussi partir à la découverte d'une cuisine parce que l'on en a entendu parler, parce que on nous l'a conseillée, parce que l'on est curieux de constater par soi-même.

En Périgord, on parle beaucoup de gastronomie et de cuisine. On peut avoir le sentiment, parfois, que la cuisine périgourdine est figée autour des sempiternels foies gras, confits, magrets, pommes de terre sarladaises, soupes paysannes et autres grands classiques. Et pourtant, il existe au moins un lieu où l'on se laisse surprendre par l'ingéniosité et la culture du cuisinier. Il s'agit de cette auberge de Layotte. Régis Cagnadre cuisine à l'émotion ce qu'il cultive, déniche, cueille. Cela fait dix-huit ans qu'il tient son auberge située dans les bois. Vraiment dans les bois. Ce n'est pas une vue de l'esprit. Pour s'y rendre, il faut accepter de s'enfoncer sous les frondaisons en empruntant un chemin et laisser sa voiture au parking pour descendre par un autre chemin jusqu'au restaurant. Le lieux est insolite et puissamment décoré d'un bric-à-brac échappé de l'officine d'un brocanteur fou. L'amoncellement d'objets bizarres et incongrus montre que le maître des lieux doit aimer chiner. Ce goût immodéré pour la brocante est présent jusqu'aux tables dressées d'assiettes dépareillées, de soupières anciennes, de cafetières de tôle émaillée. Sous l'appentis qui sert de salle d'été, de vieux outils sont pendus et accrochés. Tout cela crée une ambiance joyeuse.

Une décoration pensée et étudiée
L'accueil est des plus sympathique et le ton est donné dès l'arrivée. Ici, place à la bonne humeur, au bon humour, à la bonne ambiance, à la décontraction. On vous installe à une table et on vous apporte aussitôt une bonbonne de trois litres d'apéritif. Libre à vous de vous servir comme vous l'entendez. Ce jour, il s'agissait d'un apéritif à la violette. Rien de bien violent ! Un savant mélange de fleurs de violette, de vin rosé et de sucre. Un parfum très subtil, à boire bien frais. Une grande corbeille de tranches de pain dur accompagnées d'une tête d'ail arrive avec une pleine soupière de potage à l'ortie et aux petits légumes, petits pois, chou fleur, carottes, haricots verts. Le message est clair. Vous êtes invités, et vivement invité, même, à frotter les tranches de pain avec force gousses d'ail et d'en tapisser la généreuse assiette creuse avant de verser quelques belles louches de potage par dessus. La soupe est délicieuse, relevée juste comme il le faut. Du coup, vous vous resservez.
C'est d'ailleurs la spécificité de l'auberge. Ici, vous mangez à volonté. Ne vous inquiétez pas, c'est largement calculé et il n'y a aucun risque pour que vous sortiez d'ici avec la faim au ventre. Il est assez improbable que vous ayez à demander plus mais si le cas se présentait, vous seriez entendu et servi avec le sourire.
Sur la table, une grosse bouteille d'eau fraîche et un magnum de vin rouge. On ne lésine pas, je vous l'ai dit. On passe à une salade de fleurs délicieuse avant d'attaquer la terrine de sanglier et le jambon fumé maison.

Salade de fleurs, capucine et autres délices
Terrine de sanglier
Jambon fumée maison
Vous avez encore faim ? Ça tombe bien parce que c'est loin d'être terminé. Alors à présent, on passe aux plats proprement dits. On apporte des pommes de terre à l'échirlette et du canard qu'accompagnent d'excellentes giroles fraîches, cueillies dans les bois alentour. Attendez, ne vous goinfrez pas trop, le mouton au curry arrive ! Le vin coule dans le gosier. Pas mauvais, ce vin de table d'origine pas trop définie. Sans doute, peut-être, un vin de Bergerac sans prétention. Là, on commence à ne plus avoir vraiment la faim tenaillée au ventre. On est entré dans le monde de la gourmandise pour ne pas dire de la goinfrerie.
Ah ! Les fromages ! Le plateau est conséquent. Vieille mimolette, Salers, vieux Saint-Nectaire, bleu d'Auvergne. Toujours à volonté, bien entendu. Là, il faut penser à laisser un peu de place pour le dessert. Un plateau arrive sur la table. Pas un petit plateau. Un grand plateau avec deux gâteaux. Un gâteau aux noix, un gâteau à la rhubarbe. Comme on ne sait que choisir, on prend des deux. Et on en reprend parce que c'est bon. Sur un autre plateau, cinq bols de sirop pour arroser les gâteaux. Sirops de rose, de bourgeons de sapin, de courge... C'est délicieux. Vraiment.
Bien. Là, on ne doit plus avoir faim du tout. Juste un peu de place pour le café et pour le digestif maison. Liqueur au piment d'Espelette et à la cannelle, eau de vie de prune, d'autres produits encore. Vous déclarez forfait. Votre organisme pense sérieusement à passer à une longue digestion et il n'est plus question d'avaler quoi que ce soit. Ouf.

L'auberge de F Layotte — 24620 Tursac — 05 53 06 95 91
www.aubergelayotte.com
coordonnées GPS : N 44° 58' 38""-E 1° 0' 53"
Compter un peu moins de 40 euros par personne tout de même.
Uniquement sur réservation !

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