Chose promise, chose due

Tenir ses engagements, faire ce que l'on a dit que l'on allait faire, respecter les promesses faites et faire grand cas de la parole donnée, voilà une vraie et belle qualité. Hier, je disais qu'il n'y aurait rien sur le blog ce jeudi. Aujourd'hui, nous sommes jeudi. Vous devriez vous attendre qu'il n'y ait rien mais force est de constater qu'il y a quelque chose. Au moment où j'écris ces lignes, c'est vrai, il n'y a encore rien. Cependant, il ne devrait pas se passer bien long temps avant qu'il y ait.
Alors quoi ? Serait-ce que je ne tiendrais pas parole ? Au risque de vous décevoir, je dois répondre par l'affirmative. Effectivement, je ne suis pas une personne de parole. Je peux très bien (mais alors vraiment très bien et sans aucun état d'âme) prétendre quelque chose et, dans le même temps, faire son opposé. Du reste, et histoire de bien vous montrer ma mauvaise foi, j'affirme avoir le droit de faire comme bon me semble sans avoir à vous rendre compte de quoi que ce soit. C'est qui le chef, ici ?
Si j'ai plus ou moins essayé de dessiner quelque chose hier, ce ne fut pas le cas aujourd'hui. Entre un site sur lequel j'essaie de travailler à temps perdu, le ménage, la vaisselle et la recherche de quelque papier important (que je n'ai pas trouvé dans mon bazar), je n'ai pas eu le temps de dessiner. Pourtant, j'ai une idée de dessin. Je vais essayer de ne pas perdre cette idée.
Mais le problème n'est pas si simple à résoudre qu'il peut y paraître de prime abord. Décider de ne pas tenir parole implique que l'on doit s'appliquer à faire autrement que ce que l'on avait promis et, du coup, être parfois amené à aller contre son envie du moment. Ainsi, ce soir, je n'ai pas envie d'écrire pour le blog. Je n'ai rien à dire, je n'ai pas envie de vous raconter tout ce que j'avais plus ou moins l'intention de faire et que je n'ai pas fait, je n'ai pas de dessin "vite fait" à vous donner à voir pour calmer votre insatiable appétit, pas d'idée d'histoire à vous proposer. Je joue la carte de la facilité en faisant du remplissage et en écrivant un peu n'importe quoi, au fur et à mesure que les mots arrivent sur les touches du clavier. Aucune idée préconçue, on fait dans l'écriture automatique. Ça suffira bien.
Le fait de chercher ce papier introuvable m'a conduit à faire du classement et un peu de "rangement". J'ai une idée toute personnelle du rangement, je dois dire. Pour moi, est rangé ce qui est à peu près empilé avec un semblant de logique. C'est très approximatif et laisse libre cours au n'importe quoi. Par exemple, un savant tas de papiers posé sur un bord d'étagère branlante en attente d'un tri plus approfondi est pour moi un pas important dans le classement et le rangement. Il me semble que le fait de jeter des papiers dans la cheminée est le plus ultime des actes de rangement. Je sais que ces papiers pourront être brûlés un jour. Rien ne presse. Le déplacement d'objets, d'un tas à un autre tas, est une technique que j'utilise beaucoup. En fait, libérer de la place en un endroit pour en encombrer un autre, c'est là où j'en suis réduit. A chaque fois, je conçois de ces exercices une sorte de dépit propre à me faire baisser les bras rapidement. Je pense préférer chercher un objet perdu quelque part plutôt que de ranger. Je suis très bordélique et cela fait ma fierté.

"Et alors ? Allez-vous me demander. Qu'est-ce que l'on en a à foutre de tes histoires ?".

C'est vrai que je n'ai pas votre chance insolente de pouvoir fréquenter ce blog comme un simple lecteur. Vous pouvez pas savoir ce que j'aimerais pouvoir découvrir mes dessins, mes écrits d'un œil neuf et frais. Peut-être j'aimerais bien, peut-être que non. Je ne peux pas savoir.
Ce soir, je vais regarder un film de Lars von Trier que m'a prêté mon frangin. C'est "Anti Christ", un film qui, semble-t-il, ne laisse pas indifférent. Descendu en flammes par certains critiques, il a été apprécié par d'autres. Je vais me faire mon opinion par moi-même et vous souhaite une bonne nuit.

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