Société Française Vierzon H2

Aujourd'hui, c'était jour de fête au village. En plus du vide-greniers et des quelques autres trucs organisés, il y avait une exposition de vieux tracteurs.

Quatre tracteurs étaient présentés. Enfin quatre tracteurs... Deux tracteurs, un simili-tracteur et un motoculteur. Un tracteur Energic de 1950, un motoculteur de la même marque des années 30, un tracteur-motoculteur de marque Staub et un Société Française Vierzon de type H2 datant de 1938. C'est ce dernier qui a particulièrement retenu mon attention.
Ce qui est amusant, c'est que ces quatre engins, je les ai déjà vus à l'exposition de Fossemagne dont j'ai déjà parlé ici. Pour avoir parlé avec les deux exposants, il apparaît qu'ils sont des habitués des manifestations du genre et promènent leurs machines dans la région à l'occasion de la félibrée organisée cette année à Montignac ou d'un concours de labours.
Ce matin, lorsque je me suis décidé à sortir de chez moi pour aller voir ce qu'il se passait à la du village, j'avais bien l'intention de voir en priorité ces vieux tracteurs. Il faut dire que je ne suis plus guère intéressé par les vide-greniers et que je ne me sens pas trop concerné par le reste, que ce soit le repas ou la messe... Là où j'ai eu de la chance, c'est que mon arrivée coïncidait avec la mise en route de ce Société Française Vierzon.

SFV H2

Dans un premier temps, on place un brûleur à gaz dans l'ouverture de la "boule chaude" de ce gros monocylindre semi Diésel deux temps d'un peu plus de cinq litres de cylindrée (le H1 faisait plus de dix litres de cylindrée et le mythique H0, lui, affichait gaillardement ses douze litres). On laisse chauffer durant plusieurs minutes et, lorsque l'on considère que cela n'a que trop duré, on attrape le levier qui se love dans le volant d'inertie, sur la gauche du tracteur. On balance alors ce volant jusqu'à ce que l'on parvienne à passer la compression. Sans doute, avant ça, a-t-il fallu ouvrir des robinets et bouger des manettes. Le moteur fait un tour et là, soit il démarre, soit il ne démarre pas. S'il ne démarre pas, on attend que le volant d'inertie s'arrête et on recommence.

SFV H2

A force d'à force d'essayer, le gros monocylindre finit par sortir sa première explosion. On agite la commande des gaz pour que le moteur ne cale pas et c'est la deuxième explosion puis la troisième, la quatrième et encore d'autres de plus en plus rapprochées. Bientôt, le tracteur sautille sur son train avant pourvu de lames de ressort. D'épais nuages de fumée grise accompagnent les tressaillis de la machine.

SFV H2

Alors la petite foule approche, comme appelée par les explosions bien sonores de la vénérable machine. Les plus anciens commentent et les moins agricoles questionnent. Le propriétaire s'amuse à faire prendre des tours au moteur qui s'ébroue avec un plaisir non feint. Sous l'onde de choc des explosions, quelques morceaux d'écorce du platane proche chutent. Cela fait rire l'assistance. On devise un peu sur l'inconfort manifeste du tracteur et sur le martyr que devait être sa conduite.

SFV H2

Enfin, puisque le tracteur a bel et bien démarré, on peut procéder au rangement du brûleur et de sa bouteille de gaz avant de parfaire les réglages. Durant quelques minutes, on laisse tourner le tracteur qui devient pour le coup la vraie vedette de la fête. C'en était presque gênant pour les autres tracteurs présents dont je ne parlerai pas trop ici aujourd'hui. C'est comme ça.

SFV H2

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