Le sport, c'est pas du sport, c'est de la politique

Qu'est-ce que ça a fait comme boucan, cette histoire d'hymne national sifflé !

Le sport, c'est bon pour la santé, qu'on nous raconte. "mens sana in corpore sano", même, qu'on n'hésite pas trop longtemps à ajouter.
Moi, je n'aime pas le sport. Je crois bien n'avoir jamais aimé le sport. Aucun sport. Et pas plus à en pratiquer qu'à assister à une rencontre sportive, hein ! Non. Vraiment. Le sport et moi, ça colle pas. Notez bien que je ne tire pas une gloire excessive de cela. Je ne considère pas qu'il est "bien" de ne pas aimer le sport et "mal" de l'aimer ou de le pratiquer. Là n'est pas trop le propos, finalement. Que l'on aime, que l'on ressente le besoin de pratiquer, un sport, c'est ou bien ce devrait être une affaire personnelle. Je peux comprendre que l'on puisse ressentir un certain plaisir à se surpasser dans l'acte sportif. Courir jusqu'au bout de ses forces, lancer un javelot le plus loin possible, taper dans un ballon (...). C'est un besoin que l'on peut avoir, je ne discute pas ça. Moi-même, je reconnais ressentir une certaine satisfaction à me sentir bien fatigué après un exercice physique. Par exemple à faire du béton toute une journée. C'est apaisant, de se fatiguer, je le reconnais.
Là où, à mon sens, ça ne va plus, c'est lorsque le sport dépasse le jeu ou la problématique personnelle et que cela devient un moyen "pacifique" de poursuivre la guerre sous d'autres formes. Certes, je préfère que des villages, des régions, des pays se fassent la guerre par le truchement de quelques athlètes ou sportifs de tous genres plutôt qu'avec des fusils ou des canons. Ça fait moins de dégâts collatéraux, on va dire. Il y a ceux qui gagnent, ceux qui perdent ; il y a des arbitres, des règles, plein de choses pour bien encadrer le conflit et ce n'est pas plus mal. Mais tout de même, on ne m'enlèvera pas de la tête que dès que le sport devient une compétition, c'est de l'ordre du conflit.
Dans l'affaire dont on nous cause ces jours-ci, il est question (si j'ai bien compris) d'un match de football qui opposait l'équipe de Tunisie à celle de France. A l'issue du match, remporté par l'équipe de France, on aurait chanté la Marseillaise et une partie du public aurait sifflé, aurait exprimé sa peine que son équipe ne soit pas celle qui avait gagné. Et oui ! Parce que l'on nous dit que l'on a salué la Marseillaise, hymne national français... Je ne vois pas ça comme ça, moi. Ce n'est pas plus l'hymne national que la nation que l'on a sifflé, ce sont les vainqueurs. Il est bien question de foot et de rien d'autre, dans cette histoire. Ce n'est tout de même pas comme si on sifflait les militaires qui défilent le 14 juillet ! Faut pas tout confondre.
Seulement, la question est maintenant de savoir pourquoi cette affaire a fait tant de bruit qu'il a fallu que notre président de la République voit rouge et qu'il menace des pires punitions toute nouvelle tentative de manque de respect à la Marseillaise. Là, je n'ai pas vraiment de réponse à donner. Je ne pense pas que ce soit totalement gratuit. Il est tellement simple de diriger l'attention d'un peuple vers quelque chose plutôt que vers telle autre chose. Par exemple, pendant que l'on fait plein de bla-bla autour de cette histoire de foot, on ne parle pas des autres sujets qui pourraient être au moins aussi intéressants et graves. Il faudrait chercher ce que cette histoire de Marseillaise cache. La crise ? Hum... Je ne pense pas. Sauf si c'est tellement plus grave que ce que l'on croit... Mais tout de même, je ne crois pas trop. Alors quoi ? Je ne sais pas. Faut dire aussi que j'ai tendance à ne plus suivre l'actualité que d'une oreille distraite.

A moins que... A moins que notre président préféré de la République ait réellement pris cette histoire de sifflage de Marseillaise au premier degré... Mais là, ce serait vraiment pire que tout, non ?

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