En ce moment, à la date du vendredi 18 juillet 2008, je suis en congés. Enfin... Disons que, normalement, je devrais être en congés parce que, finalement, je n'y suis pas. Je vous raconte ça. Le mois dernier, au boulot, on nous a demandé de poser nos congés. Moi, parce que je n'avais pas d'idée précise sur la question, j'ai dit que je prenais mes congés en juillet. Du 1er au 31. C'est bien, c'est carré. Bon. Les dates sont acceptées par la direction et voilà.
Or, il se trouve que le 30 juin tombait un lundi. Bien. Donc, lundi matin, j'arrive au boulot avec la douce impression que cette semaine là allait être courte. Vous pensez bien ! On embauche le lundi et on se repose pendant un mois. Ce devrait être la norme, je dis, moi. Bien. Donc, la journée du lundi s'écoule comme elle peut, tranquillement, et on arrive presque sans rendre compte aux alentours proches de 16 heures. Ah oui, parce qu'il faut que je vous dise. J'embauche à 8 heures et je débauche à 17 heures 30 avec une pause entre midi et 13 heures 30. Mais passons, je poursuis mon histoire...
Donc, vers 16 heures, voilà qu'une collègue débarque alors que j'étais bien occupé à m'emmerder à imprimer des enveloppes sur une presse numérique et me raconte, comme ça, qu'elle aurait vu avec le client pour qui nous sommes en train de monter une collection de cartes humoristiques et que cela n'allait pas du tout. Il voulait 32 cartes doubles et nous ne lui en proposions que 16. Moi, je lui réponds que ce n'est pas mon problème, que j'ai fait les dessins que l'on m'a demandé de faire et que, en tout état de cause, j'étais en congés à partir de 17 heures 30 et ce pour une durée de un mois. Elle me dit alors qu'elle va voir avec Didier. Didier, c'est mon patron.
Elle revient quelques minutes plus tard et m'annonce que Didier allait passer me voir. Ah là, faut que je vous dise... Dans la vie de tous les jours, je ne suis déjà pas très "cool" mais dans le cadre du boulot, c'est horrible ! Tout le monde m'emmerde, je n'aime personne et je le fais bien sentir. Donc, tout de même, mon patron finit par débarquer et il me parle de trucs idiots sans aborder le sujet de ces cartes manquantes. Moi, parce que je suis comme ça, je me garde bien d'en parler aussi. Ce n'est pas moi le demandeur, dans cette affaire et je sais déjà ce que l'on va me demander : ne pas prendre de congés pour pouvoir terminer cette collection.
Mon patron va vaquer à d'autres occupations et ma collègue revient. Elle me demande si j'ai vu Didier, je lui réponds par l'affirmative et lui précise bien que nous n'avons pas parlé du sujet qui la turlupine tant. Elle me dit alors qu'elle retourne tout de go voir Didier. Elle le fait et revient. Il paraît qu'il doit me convoquer dans son bureau incessamment sous peu voire avant. Il ferait bien parce que nous en sommes déjà à 17 heures passées et que moi, je me sens déjà un peu en vacances, là.
Mon patron ne me convoque pas, ma collègue commence un peu à s'affoler et moi, très calme, je dis et répète que je suis en congés dans quelques minutes et que je ne ferai pas la moindre seconde supplémentaire. Au fond, la situation m'amuse beaucoup et je trouve qu'elle en dit long sur les rapports étonnants qu'il existe entre mon employeur et moi-même. Rapports que je ne comprends vraiment pas, il faut bien le dire, mais dont je sais jouer lorsque cela me permet de m'amuser à ses dépens.
17 heures 30. J'éteins les machines et les ordinateurs, je sors, monte dans ma voiture et rentre chez moi. Fin du premier épisode.

Le lendemain, je m'attends un peu à recevoir un coup de fil. Rien. Je suis étonné mais me dis que, après tout, cette histoire de dessins n'est peut-être pas si pressée et que ça peut attendre mon retour de congés. Le jour suivant, une autre collègue m'appelle à ce sujet et me dit qu'elle en a parlé avec mon employeur, que tout est OK et que nous n'avons qu'à faire comme on a dit... Le problème est de deux ordres. Ou alors j'ai de gros problèmes de santé mentale et je ne me souviens pas avoir parlé de tout cela avec Didier ; soit Didier se fout de ma gueule. Je réponds courtoisement à ma collègue que je ne fais rien tant que Didier ne m'a pas appelé en personne et que nous nous soyons mis d'accord effectivement.
Nous sommes jeudi, à présent. Dans la matinée, le téléphone sonne. Je décroche, j'entends la douce voix de mon employeur préféré et puis ça raccroche. Ça ne s'arrange pas. J'attends qu'il rappelle mais il n'en fait rien. Je laisse courir. Et tout de même, dans l'après-midi, je me décide à l'appeler. On se met d'accord sur un truc tout simple : je fais les dessins depuis chez moi et je les transmets à la boîte par Internet. OK. Et pour les congés ? Je les repousse... OK.
Ma collègue m'envoie les scénarios (oui, oui, scenarii, si vous voulez...), et je commence à faire les dessins. Il y en a 34 à faire. Disons que j'arrive, en travaillant calmement, à faire entre deux et quatre dessins par jour. Ça dépend beaucoup de l'inspiration du moment. Donc, je commence les dessins et je les envoie régulièrement. Tout va bien.
Tout va bien sauf que l'autre jour, je profite d'une indiscrétion et j'apprends que l'on parlerait de mon avenir au sein de cette société. Il paraîtrait que mon patron souhaiterait me garder dans les effectifs pour tout ce qui concerne la maintenance informatique et que, bien entendu, on continuerait à faire appel à moi si jamais il y avait des dessins à faire. Diable ! J'aurais bien aimé être mis au courant de quelque chose qui semble un peu me concerner, nom d'une pipe en bois !
Parce que officiellement, je ne suis pas au courant de ceci, je fais un peu comme si de rien était et continue mes dessins. Aujourd'hui, j'en ai déjà fait quatre. Je pense pouvoir en faire encore un ou deux d'ici ce soir... Il m'en reste six à faire et je peux me considérer en vacances. Cool !
Je ne voudrais pas faire une crise de paranoïa, mais il me semble bien que l'on est un peu en train de me pousser à reprendre ma liberté, moi. Attention ! Je ne suis pas contre ! Vu l'intérêt que j'ai à travailler dans une boîte qui n'a plus beaucoup de travail à me proposer, je suis presque prêt à aller voir ailleurs. Seulement, c'est le principe que je n'aime pas des masses. Et puis, faudra tout de même voir sur les modalités... Franchement, moi, on me propose un mi temps, je ne suis pas contre. Ça m'obligera peut-être à me bouger le cul et à chercher à vendre et/ou à faire des dessins pour d'autres et de, enfin, retrouver le goût de travailler pour quelque chose d'intéressant. Même si ça s'accompagne d'une baisse de revenus, je m'en fous. Je ne bosse pas (que) pour l'argent. Je préfère avoir moins de fric et dessiner (pour moi ou pour des clients) plutôt que de me faire chier à imprimer des merdes sur des presses numériques. D'autant plus que ce n'est certainement pas mon boulot...
Voilà. C'est une petite humeur en passant. Sur ce, c'est l'heure de la sieste !
1 De clafy - 18/07/2008, 15:10
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Si tous les cons étaient en orbite, on n'aurait plus de patrons. ;-) Bon courage pour vos choix éventuels, c'est pas rien toussa.
2 De MITO-MITO - 18/07/2008, 18:01
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Ouarf ! Quel changement !
Ah, oui, tu n'aurais plus rien à voir avec ça
...
Donc, ce serait mieux, non ?
;o)
3 De michel - 18/07/2008, 19:06
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Oui, ce serait mieux. Ce qui le serait encore plus, ce serait que ça soit moins mal mais on ne va pas demander l'impossible, hein ! :)
Pour la peine, je vous gratifie du dernier dessin en date du personnage sur lequel je travaille...
4 De MITO-MITO - 18/07/2008, 21:06
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Une illustration de la devise de D.D. non ?
;o))
Et bravo pour la correction de la faute d'orthographe, la Peste progresse ;)
5 De Sax/Cat - 18/07/2008, 21:20
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vous pourriez aller remplacer Siné chez Val, je vous sens bien faire du politiquement correct
(NON, pas taper)
6 De zaréelle - 18/07/2008, 21:55
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tiens un nouveau bandeau ;-)
7 De clafy - 19/07/2008, 01:54
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Ce blog jour grave aussi ?!?
:-D
8 De michel - 19/07/2008, 07:40
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Du politiquement correct, je ne fais que ça. Ou presque. Faudrait que j'essaie de faire dans le pas politiquement correct, d'ailleurs, histoire de voir ce que cela pourrait donner...
9 De clafy - 19/07/2008, 08:55
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Il me semble qu'il y a toujours eu le politiquement correct. C'est juste que maintenant, cela s'applique à plus de monde. Autrefois, c'était le roi ou l'empereur ou le Néanderthal avec la plus grosse matraque devant qui il fallait se taire.
10 De michel - 19/07/2008, 09:53
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Non. Il y a une sacrée différence entre la prudence élémentaire et la couardise crasse ! L'humour a toujours été quelque chose de méchant. Du moins, le bon humour.
Aujourd'hui, un Céline ne pourrait pas écrire. Pas plus que Bukowski ou Sade. Je suis pour la liberté d'expression. J'ai envie de pouvoir écrire ce que je veux et de lire ce que je souhaite lire. je suis contre toute forme de censure.
En France, par exemple, il me semble avoir lu qu'il était interdit d'éditer ou de vendre Mein kampf... Mais il est tout à fait autorisé d'éditer ou de vendre les bouquins de Ron Hubbard. Pourtant, aujourd'hui, à mon sens, la scientologie est plus dangereuse que le bouquin de Hitler.
Aujourd'hui, on peut encore acheter et lire Lolita de Nabokov. Pour combien de temps encore ?
11 De clafy - 19/07/2008, 10:26
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Il y a toujours eu de censure aussi. Il me semble bien que Sade a dû passer du temps en prison (je pense qu'il faisait partie des huit personnes libérées de la Bastille en 1789, non ?). Qui plus est, dans le bon vieux temps (humour), on brûlait les gens pour l'hérésie.
Vous pouvez toujours dire ce que vous voulez ! Mais les conséquences seront peut-être un peu plus désagréables qu'avant. Chacune de nos libertés s'arrête où commence la liberté d'un autre.
On se censure tous les jours. Il n'y a que les enfants qui disent tout ce qui leur passe par la tête.
12 De michel - 19/07/2008, 10:45
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Je suis bien d'accord avec vous sauf sur un point. Ma liberté ne s'arrête pas là où débute celle des autres. Pour que ça fonctionne, ce truc, il faudrait déjà savoir où commence cette liberté des autres. C'est impossible.
13 De Max. - 19/07/2008, 11:27
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Pour que ça fonctionne, ce truc, il faudrait déjà savoir où commence cette liberté des autres.
Simple. Quand il y a un mètre cinquante entre l'autre et moi, ma liberté s'étend sur zéro mètre soixante-quinze. Réciprocité, quoi !
14 De Lib - 19/07/2008, 11:27
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A mon avis , votre patron a peur de perdre un bon amant .. Ceci explique cela .. ;o)
15 De zaréelle - 20/07/2008, 11:06
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Libounet seriez-vous jaloux ? ;-)
l'autre discussion je pense mais je dis pas hi hi !
16 De Lib - 20/07/2008, 13:35
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Ben Narielle , allons !!! .. Où allez vous donc chercher de telles idées !!
17 De zaréelle - 20/07/2008, 17:36
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si vous pas jaloux, vous amoureux ! lol !