Retrouvailles

Ce matin, il faisait beau comme en une fin octobre, j'ai pris le volant du PCR pour m'en aller faire quelques photos de la maison en construction de mon grand-frère. Tant que j'y étais, je suis allé faire un tour dans la campagne.

Ma mère m'avait dit : "Il faudra que tu penses à aller faire des photos de la maison de Patrice et Annie pour ta grand-mère".
Patrice, c'est mon grand-frère ; Annie, c'est sa femme ; ma grand-mère, c'est la mère de ma mère. J'ai une autre grand-mère, la mère de mon père, mais elle, visiblement, elle n'a pas droit à des photos de la maison de son petit fils... Moi, vous savez, les histoires de famille, ça ne m'intéresse que très moyennement.
Or donc, ce matin, vu qu'il faisait beau comme en une fin octobre, j'ai pris les appareils photographiques, j'ai démarré le PCR et je suis parti faire des photos. Tant que j'y étais, je me suis dit que je pourrais tout aussi bien aller chercher un lieu où photographier mon Petit Camion Rouge. Je suis monté sur les hauteurs d'Azerat, je suis redescendu, j'ai pris la route qui mène vers la Plansonie, j'ai continué vers Saint-Rabier... Partout, il y avait des chasseurs sur les bords des routes. Et puis aussi, je ne trouvais pas vraiment d'endroits capables d'inspirer mon âme de photographe amateur. Bon, c'est pas grave, je continue la route dans le vacarme enthousiasmant du PCR.
De virage en virage, de montée en descente, j'arrive au Grand-Coderc, lieu-dit sis sur la commune de Saint-Rabier et réputé pour sa ferme auberge. Là, un embouteillage m'oblige à m'arrêter. Deux voitures, une Citroën XM et une Citroën Xantia bloquent la route. Dans mon rétroviseur, je vois deux hommes arriver. L'un porte un pain à la main, l'autre à une tête qui ne m'est pas inconnue. Je n'en suis pas encore certain, mais il me semble bien que c'est Christian Gaillard, un copain que j'avais rencontré il n'y a pas loin d'une vingtaine d'années, lors d'un stage de création d'entreprise. Lorsqu'il passe à ma hauteur, il me lance, avec un grand sourire : "Faut pas le casser, ce camion ! Il est beau !". Je lui souris et il ajoute : "Tiens, va voir ce que je fais, moi, là, derrière les thuyas". Je manoeuvre pour me stationner, je coupe le moteur et descend du camion.
Derrière les thuyas, rangés dans des abris, des vieux tracteurs. Du Fordson, du Massey-Ferguson et tant d'autres. "Je crois que l'on se connaît", dis-je. Froncement de sourcils, l'homme cherche. Je l'aide. "Michel Loiseau, nous avons participé au même stage de création d'entreprise". Ça y est, il se souvient de moi. A l'époque, Christian voulait ouvrir une boulangerie. Il l'a fait, à Belvès, en Dordogne. Aujourd'hui, il en a ouvert une nouvelle chez lui. On discute un peu mais il est pressé, rendez-vous pour midi à Brive... On se promet de se revoir un week-end prochain. Je ferai des photos de ses tracteurs et on cassera la croûte avec son bon pain et des provisions que j'amènerai. Promis.

Ensuite, je suis revenu sur Azerat. Je n'avais toujours pas fait de photo du PCR. Je suis monté vers le viaduc de l'autoroute qui passe au-dessus du Douime. J'ai trouvé un endroit ni pire ni meilleur qu'un autre et j'ai fait une photo.

PCR

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