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mardi 23 septembre 2014

Verres balisables

Made In FranceJ'ai testé des trucs avec de l'opium, avec du paracétamol et aussi avec de l'aspirine. J'ai laissé la codéine de côté et ai trouvé que l'ibuprofène fonctionnait plutôt pas mal.

Ce qui est tout à fait épatant, avec les douleurs dentaires, c'est qu'elles vous rendent terriblement tangible votre vivance. Là, vous avez conscience de ne pas être mort. Vous mordez la vie à pleines dents. C'est du concret, du réel. Pas moyen de douter un instant.
Ce qui est bien, aussi, dans les douleurs dentaires, c'est qu'elles parviennent à mobiliser entièrement le cerveau. Il ne s'intéresse plus qu'à ça. Il va jusqu'à vous interdire de dormir. Il veut que vous en profitiez à fond. C'est un truc de vrai jouisseur de la vie, la rage de dent. Ceux qui ne savent pas goûter pleinement l'extrême jouissance que peut procurer la chose ne méritent pas de vivre. Ce sont des mous, des tièdes, des grisâtres sans saveur.
Mais tout de même, on ne peut pas passer ses jours et ses nuits à jouir sans trêve. Ça fatigue et, me semble-t-il, au bout d'un petit moment, vous profiter moins de l'instant présent. Vous vous lassez. Vous vous blasez. Un peu comme on dédaigne le caviar après en avoir trop mangé pendant trop longtemps. On se prend à rêver de mets moins prestigieux, d'un bon plat de pâtes à l'eau sans sel, par exemple.
Moi, je teste les ressources de la pharmacopée. Disons-le tout net, les suppositoires contre les maux de gorge ne valent rien contre les maux dentaires. Je mettais beaucoup d'espoirs dans l'aspirine qui est, pour moi, un remède universel et habituellement d'un grand secours. L'aspirine a échoué. Le paracétamol a été un peu plus efficace à la condition de le prendre par gramme. Bizarrement, deux cachets de Doliprane© 500mg fonctionne moins bien que le Biogaran© 1g. Il faut dire que la date de péremption du Doliprane© est au 05/2007. Possible que ça ait un peu trop perdu de ses qualités. Je pensais beaucoup de bien du Lamaline©, composé de paracétamol, de poudre d'opium et de caféine. Contre toute attente, ça n'a strictement rien fait de valable. Etonnant. Et alors, je mets la main sur une boîte déjà bien entamée d'Ibuprofène. C'est rigolo, c'est comme des petits bonbons rouges. Je les prends deux par deux en espaçant les prises de six heures. Très efficace. J'arrive presque à faire une nuit complète.
Demain matin, je retourne chez la dentiste. Elle ne doit pas s'attendre à ce nouveau problème. Elle n'a pas terminé de soigner une dent bien malade qu'elle a dévitalisée et curetée en profondeur. Je suis étonné qu'il me reste encore des dents innervées. J'espère qu'elle saura comment me soulager pour ces nouvelles affres du mal.
J'écoutais une émission à caractère scientifique sur France Inter. Le Dr Dominique Dupagne y parlait de l'idée d'obsolescence programmée appliquée aux êtres vivants. Une vision très intéressante. Il disait en substance que les organismes sont plus ou moins prévus pour durer tant d'années et point. Ceci pour favoriser la multiplication des générations et ainsi améliorer les espèces. Bon, moi, me multiplier, hein, bof. Ou par bouturage. Faudrait essayer. N'empêche que je pense qu'il a raison. Passé un certain âge, faudrait avoir la décence de lâcher la rampe. Tout fout le camp, c'est la déchéance, la décrépitude, les chairs molles et le cerveau qui se liquéfie. Je suis prêt à prendre le pari qu'une fois mort, les rages de dent ne sont plus un problème.

Sinon, parce que j'ai fait de la vaisselle, j'ai fait des photos.

Made In France

Duralex, le génie français au service du vin rouge

Verres empilés en verre pas pilé

Un verre à l'endroit entre deux verres renversés

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