Moi par Moi

lundi 13 mai 2013

J'ai eu une idée

Ce lundi 13 mai 2013 est à marquer d'une pierre blanche. Aujourd'hui en effet, j'ai eu une idée. Si l'on tient compte de ce que cela ne m'était pas arrivé depuis 1976, on comprend l'importance que l'on peut donner à cet événement hors du commun.

Je m'en souviens comme si c'était hier. Et pourtant, ce n'était pas hier. C'était le 18 août 1976. C'était un mercredi et j'étais en vacances. Les grandes vacances. A la rentrée, j'allais être en classe de cinquième. Il faisait chaud et j'étais dans la cour de la maison de Conflans-Sainte-Honorine où nous habitions alors. Rue Désiré Clément. Vous pouvez vérifier, elle existe. Cette maison se situait juste en face de la clinique des Tilleuls. Et il se trouve que je suis né dans cette clinique. C'était déjà amusant de se dire que l'on habitait juste de l'autre côté de la rue où j'étais né. J'avais l'impression de n'avoir pas vu beaucoup du vaste monde. Une rue à traverser. Dans les faits, ce n'était pas tout à fait la vérité. Nous n'habitions pas en face de cette clinique lors de ma venue au monde. Et puis, tout de même, avant d'arriver dans cette maison de la rue Désiré Clément, nous avions habité Pontoise. Dans un autre département. Moi, je suis né en Seine et Oise. A l'époque, Pontoise et Conflans-Sainte-Honorine étaient dans le même département, la Seine et Oise. 78. La numérotation des départements s'arrêtait à 90. Territoire de Belfort. Au premier janvier 1968, il y a eu l'éclatement des départements de la région parisienne et la naissance des 91, 92, 93, 94 et 95. Pontoise, c'est le 95. Le Val d'Oise. Donc, j'ai habité Pontoise de 1969 à 1974 (dans le Val d'Oise, donc) et je suis revenu à Conflans-Sainte-Honorine (78). J'avais vu du pays, mine de rien. Pour dire, mes grands-parents paternels étaient dans le Val d'Oise et je pouvais même y aller à vélo.
J'ai commencé à aller à l'école à Pontoise. Je suis rentré en maternelle en cours d'année. Je me souviens que ça ne me plaisait pas beaucoup d'aller à l'école. C'est vers ces années là, quelque part entre 1969 et 1974, sans doute en 1973, que j'ai failli mourir pour la première fois. Je dis que c'est en 1973 parce que je me souviens que Johnny Hallyday avait déjà chanté sa chanson "le feu" et que je crois bien que c'est en 1973 que cette chanson est sortie. Je me souviens de cette chanson parce que alors que je me tordais de douleur sur mon lit dans la chambre que je partageais avec mon grand-frère, celui-ci tentait de me faire rire et de me faire taire en me passant des disques dont celui-ci. Maintenant, la mémoire est ce qu'elle est et je peux me tromper.
Quoi qu'il en soit, je me souviens de cette nuit là. Je me suis réveillé et j'avais atrocement mal. Une crise d'appendicite aigüe. Je me souviens que j'avais l'impression d'être paralysé de tout le bas du corps. Etrange sensation. Et mon frère qui voulait me faire rire et moi qui avait encore plus mal lorsque j'essayais de rire. Et finalement, ma mère qui se réveille et qui vient me voir et qui appelle le médecin de famille, le docteur Figuière. Et on m'envoie à l'hôpital. Là, on essaie de me faire tenir debout pour me faire une radiographie de l'abdomen. J'ai du mal à tenir sur mes jambes. Et puis la décision est prise de m'opérer en urgence. On m'allonge, on m'endort.
Je me réveille dans une chambre d'hôpital, à Pontoise. Je suis sous perfusion. J'ai un peu mal mais ça va. Juste que si j'essaie de bouger, ça me fait mal. Il y a un infirmier dont je ne me souviens plus le nom qui était très gentil et aimait amuser les enfants. Il avait un badge avec son nom et il faisait exprès de le mettre à l'envers pour nous amuser. Cet infirmier, je l'ai bien embêté par la suite. J'avais trouvé je ne sais pas comment où il habitait et j'aimais aller le voir en sortant de l'école. J'avais l'impression que ça lui faisait plaisir mais à la réflexion, je n'en suis plus vraiment certain. Au bout de quelques jours, j'ai pu me lever de mon lit et me promener un peu en m'accompagnant de mon goutte-à-goutte. C'est à l'hôpital de Pontoise que j'ai eu mon premier vrai emploi. J'étais dans le bureau des infirmiers-infirmières et je classais des trucs. Je ne sais plus trop quoi. C'est aussi à l'hôpital que j'ai eu mes premiers albums de Tintin et Milou. Ce dont je me souviens aussi, c'est que l'on m'avait raconté que j'avais eu de la chance d'avoir pu être opéré rapidement. Il paraît que mon appendice avait éclaté ou était sur le point d'éclater. J'étais à deux doigts de la péritonite.

Mais ce n'est pas en 1973 puisque c'est en 1976 que j'ai eu une idée pour la dernière fois. Avant aujourd'hui, je veux dire. Nous étions donc à Conflans-Sainte-Honorine et plus à Pontoise. J'étais revenu dans les Yvelines. A l'époque, les habitants des Yvelines n'avaient que du mépris pour ceux du Val d'Oise que nous considérions comme des paysans mal dégrossis. Cela prouve que le racisme n'est jamais bien loin. C'est d'autant plus ridicule que quelques années auparavant, Pontoisiens et Conflanais étaient du même bord. Allez comprendre !
J'étais dans la cour de la maison de la rue Désiré Clément. Mon père avait son garage au fond de la cour. Mon père était électricien auto. Un peu mécanicien aussi mais surtout électricien auto. Ce qui me plaisait, c'est qu'il y avait toujours des voitures différentes dans la cour. Parfois, il s'agissait de voitures sans intérêt. Les 403 Peugeot, les 4cv Renault, les Aronde SIMCA, les DS Citroën, les Panhard et autres voitures banales ne retenaient guère mon attention. Heureusement, il y avait aussi des clients qui avaient de vraies voitures. Des Citroën SM ou des SIMCA Chambord, par exemple, pour celles qui m'ont marqué. Il arrivait que j'aie la chance d'aller essayer ces voitures avec mon père. On allait sur l'autoroute proche et il accélérait à fond. La sécurité routière n'était pas ce qu'elle est aujourd'hui. J'aimais bien rouler vite en SM.
Je ne conduisais pas de voiture, moi. Bien trop jeune. Non, j'avais un vélo. C'était bien aussi, le vélo. Je m'amusais beaucoup à circuler n'importe comment dans Conflans. Sur la route ou sur le trottoir. J'allais au collège et en revenait à vélo. J'allais aussi chez mon arrière-grand-mère. Ce n'est pas pour autant que j'étais sportif. D'ailleurs, mon vélo n'était pas un vélo de course.
Et donc, ce dimanche 18 août, j'ai eu une idée. Il faisait beau, ça, je m'en rappelle bien. Par contre, je ne me souviens plus du tout de l'idée elle-même. Quant à l'idée que j'ai eu aujourd'hui, je ne vais pas vous la donner parce que j'ai l'intention d'essayer d'en faire quelque chose dans les jours à venir.

Demain, c'est jour de feuilleton, sinon.

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